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CENT CINQUANTE PAGES DU TOME UN .

JEAN STARCK











SUBSTANCE REBELLE ,A LA
CONQUETE DE L'INFINI

Un roman post-moderne tome I
(Premier opuscule)























POUR INSERER AU DOS DU LIVRE.

L'auteur de ces écrits J de son vrai nom J.Starck après avoir longuement cherché sa voie dans la vie la finalement trouvée dans la peinture .Quelques années plus tard,vers l'an 2000, lors d'un voyage en Chine ,le peintre étant un peu désœuvré,retrouve sur sa route de vieux manuscrits qu'il avait abandonné derrière lui ;il se souvient alors qu'avant d'être peintre,il rêvait d'être écrivain .Il relit ses anciens écrits et décide de les rassembler et de les retravailler ,pour en faire un roman..Ses anciens écrits sont tous ou presque autobiographiques.J décide qu'il est de temps de les faire remonter à la surface.Il rédécouvre en les parcourant qu'il possédait une vie plus complexe qu'il n'imaginait;il aperçoit avec étonnement un de ses alter ego obsédé par la tentation d'écrire ,il en aperçois un autre possédé par la passion de peindre ,il en découvre surtout un troisiéme obsédé par les tentations de l'infini.Son oeuvre écrite réalisé à partir de ses anciens souvenirs il décide d'appeller ça un -roman post-moderne-,sans doute parceque qu'il lui semblait qu'elle était assez proche de celle du peintre son alter ego qui qualifiait ironiquement la sienne de post-moderniste ,car il avait l'impression qu'elle se tenait au dessus et à l'écart du monde, en rupture avec ceux qu'on appelait jadis les modernes .Le lecteur ne se reconnaitra peut être pas dans les pages que nous fait traverser le narrateur ,mais il aura au moins la surprise de voyager avec lui dans un espace littéraire complétement inédit,car la découverte de sa propre altérité par l'auteur lui fait découvrir le monde avec un oeil nouveau -l'oeil d'un autre-.A travers le procés d'identification de la perception- le moi je- de la modernité devient aussi - un autre - , avec lui c'est tout un pan de la conception moderne que nous avons de la réalité qui – tant à se transformer- notre existence se complexifie ,elle devient plus troublante et plus irréelle ,nous sommes rentré dans une époque nouvelle ;notre vision du monde est en train de muter.



























AVIS AU LECTEUR




Eut égard au fait que souvent mes pas m'égarent ,et pour compléter mon dessein de n'être que librement moi même dans toutes circonstances,j'ai tenu à restituer ce manuscrit – d'un roman post-moderne- exactement dans l'état où me la laissé mon alter ego J.On ne sera pas étonné par conséquent à la lecture de ce manuscrit d'y trouver,des brouillons,et des parties inachevées ;j'ai cru comprendre pour ma part qu'elles appartenaient au roman et qu'il n'y avait à priori nulles raison de les en soustrairent.














J


UN ROMAN-POST-MODERNE
tome 1

EDITION DU SONGE


























TABLE DES MATIERES:



PREMIERE -PARTIE
Préface
ECRITS OPUSCULE I-Tome 1.
UN PEINTRE DEBUTANT UN ECRIVAIN IMAGINAIRE




_____________________________


















PREFACE

MON JOURNAL DE BORDS DU 12 SEPTEMBRE DEUX MILE QUIINZE.
Le 12.09.2015.

Ca y est j'ai décidé d'envoyer une bouteille à la mer!.Cette bouteille,c'est un tapuscrit tout ce qu'il a de plus banal.Ca s'appelle les dix neufs soleils.Cela ma pris d'un coup ,j'avais pensé il y a peine un quart d'heure que ce tapuscrit pouvait faire l'objet d'une édition.Mais déception immédiate,après l'avoir retrouvé ,je me suis aperçu qu'il était vraiment trop clairsemé,à peine quinze pages.Je ne pouvais pas affronter les éditeurs avec un tapuscrit aussi léger.L'idée sougrenue m'est venue alors de rassembler les nombreux textes dispersés dans les nombreuses cases de mon ordinateur afin de les faire lire ;j'en avais bien assez déjà pour en produire un premier volume;c'était juste à ce moment que j'avais imaginé mon titre -J Un écrivain imaginaire- J'avais écris un écrivain imaginaire,car je n'étais sommes toute rien d'autre .J'avais déja beaucoup écrit,mais n'avais jamais rien montré .C'est normal,j'étais peintre avant tout et l'idée d'apparaître comme écrivain était toujours resté chez moi du domaine du fantasme.Je m'étais même fabriqué un nom d'auteur J pour ne pas apparaître sous mon vrai nom,car je ne voulais pas essuyer les ennuis liés à une profession que je respectais,mais qui m'ennuyais aussi profondément.Je devais tenter de rendre visible mon passé d'écrivain imaginaire avant que la vie m'échappe définitivement.La somme considérable d'âneries que j'ai pu écrire m'invitait dans un premier mouvement à renoncer à ce projet mégalomaniaque ,mais des impulsions lointaines en provenance de mon adolescence,à l'époque ou je révais d'être immortalisé comme écrivain me relançaient dans cette vaste folie.La vastitude d'écrits restés plantés dans la caverne de mon ordinateur se rappellèrent à moi d'un seul coup , lorsque je les aperçu ,je failli m'évanouir . Il y en avait trop,vraiment trop !Je devais m'arranger pour épurer tout ça,je devais faire passer tous ces récits extravagants dans le chat d'une aiguille,les lisser,les réduirent .Je dois avertir au passage tous ceux qui me liront ,que les textes que j'ai pondu, sont tous autobiographique,un genre épuisant.J'ai dût reprendre sous de multiples variantes l'histoire
de ma vie,car c'est avant tout de cela qu'il s'agit .ll ma toujours semblé qu'à chaque fois que je tentais d'écrire cette histoire elle s'arrangeait pour me fuir,c'est pourquoi je la reprenais à chaque fois sous des formes différentes . Comme si cela ne suffisait pas,je m'inventais à chaque fois un nouveau nom d'auteur.J'ai souvent failli m'arrêter d'écrire définitivement ,car je pensais devenir fou.Si j'ai continué à le faire,c'est qu'écrire .ranimait en moi des émotions,cela faisait aussi resplendir d'anciennes vies que j'avais cru tombées en désuétude ;écrire à heures perdues me plaisait ;devenir le narrateur imaginaire de ma vie ;parti à la conquête de mon passé comme si j'étais un autre que moi avait quelque chose d'exaltant.Pourtant aujourd'hui encore il me faut l'avouer ,rien dans mes récits n'est exactement tel que ce que j'aurais aimé qu'ils soient ;rien n'est exactement comme je l'aurais voulu ,tout ma franchement échappé ;pourtant tout ce que j'ai écris sur ma vie est exact,tout est entièrement fidéle ;le grand roman de ma vie n'est pas strictement imaginaire,il est strictement vrai,strictement exact.Plusieurs fois j'ai tenté de rejoindre les vestiges de ce que j'apercevais de moi,ceux que j'aperçevais au loin,comme si ils ne m'appartenait pas comme si c'était ceux d'un autre ;car j'aurais aimé lire ma vie comme si elle avait été racontée par un autre comme si c'était une sorte
de héros improbable qui s'était substitué à moi pour la raconter.Car l'histoire de ma vie vécue et racontée par un autre me paraissait plus intéressante que la mienne,ma vie par ce biais devenait soudain un espèce de roman qui semblait inventée,mais pourtant tout ce qu'on disait d'elle était totalement vrai totalement réel .Je voyais par instant par ce biais ma vie devenir une fiction grâce au plaisir que quelqu'un d'autre que moi prenait à la réinventée.Les grands écrivains que j'admirais dans mon adolescence écrivaient presque tous de cette manière ,ils s'observaient de loin parfois à l'opposé d'eux même.J'ai souvent cherché durant mon adolescence à leur ressembler ;j'ai pondu des monceaux d'écrits,ils étaient tous illisibles,je ne savais pas ce que voulais dire -prendre du recul pour écrire- ..J'avais à cette époque une idée de l'écriture beaucoup trop sublime ,je ne pouvais y accéder tellement elle était sublime.Plus tard ,bien plus tard alors que j'étais déjà devenu un homme avec plus de vécu ,j'avais décidé de renoncer à écrire définitivement car je m'étais aperçu que je n'atteindrais jamais au zénith de la création telle que je l'avais entrevu en esprit par le passé.Ma nature tourmenté me compliquait les choses ,je voyais des abîmes à franchir là où il n'y avait que de simples fossés ,des mers immenses là ou s'étalaient de petites mares. J'ai pris conscience que j'étais perdu comme écrivain.Heureusement j'avais un autre talent la peinture était venue juste à temps pour me sauver ,j'avais trouvé ma voie.La peinture ma fait découvrir des espaces à part ,à travers elle j'ai vécu des expériences nouvelles qui conservaient en même temps que leur qualité artistique l'extrême simplicité du geste que j'avais toujours rêve d'atteindre en pensant à l'art d'écrire.J'avais renoncé à écrire,renoncé aussi à la littérature car dans mon esprit les deux se mélaient .Un jour,je ne sais plus quand ;le projet insensé d'écrire ma repris.C'est probablement lors d'un voyage en Chine qui a durée une année alors que j'étais en pleine oisiveté ,et que le peintre stagnait que j'ai décidé de reprendre l'écriture;en fouillant dans mes malles je me suis aperçu à cette occasion que j'avais accumulé au fil des années sans m'en rendre une quantité industrielle d'écrits alors même que j'étais censé ne pas écrire .L'idée singulièrement excentrique me vint alors d'organiser ces vieux écrits et de les rassembler dans un vaste récit .J'ai voulu rassembler toutes mes tentatives d'écritures plus ou moins abouties pour en faire un espèce de roman d'écriture.Je voulais je crois remonter le fil de mes obsessions à écrire .Cela m'obligeais a remonter dans mon passé . J'ai retrouvé dans mes archives des tas de choses diverses des esquisses poétiques,des récits littéraires ,des journaux des diplômes,des documents administratifs ,des photos de famille ,d'anciennes peintures ,des dessins des correspondances etc.Je me suis trouvé soudainement dans la position d'un archéologue avec sur les bras un plan d'existence sur le sol ,ma vie étalée devant mes yeux stratifiée sous formes d'archives ;j'ai aussitôt esquissé –un essai d'anatomie-autobiographique d'existence -.auquel je n'ai pas donné suite .On trouvera ici dans le premier opuscule du Tome I d'un Roman post-moderne,une partie des éléments qui composaient initialement ce projet d'écriture ,qui s'appelait au départ -Les Ecrits – que j'ai failli encore plus tard intituler un -Ecrivain imaginaire avant de lui donner la forme présente et celle définitive d'un roman-post-moderne -La première partie de mes mémoires ,car au sens stricte ces récits sont des mémoires commencent à l'époque de ma rentrée dans la vie active lorsque j'avais quatorze ans ,elle se prolongent jusqu'à l'âge de vingt quatre ans,date de mon départ pour Paris.Ce premier Tome est fragmenté en trois opuscules ,vous lisez la préface du premier opuscule de mon roman post-moderne .





L'auteur

J



ANCIENNE PAGE DE GARDE DES ECRITS .


ST JEAN D'ASTRE
(1)Premier pseudo utilisé par l'auteur
LES ECRITS
Premier Opuscule
Un peintre débutant un écrivain imaginaire
(2)Photo de l'auteur à vingt ans.
ESSAI
D'ANATOMIE AUTOBIOGRAPHIQUE
D'EXISTENCE

EDITIONS DE L'AUBE






UN ROMAN POST-MODERNE TOME I.

LES ECRITS
PREMIERE PARTIE

- Que celui qui m'accuse de lenteur regarde bien dans notre époque,s'il s'asseoit deux minutes pour examiner avec soins les folies qui nous bercent,il conviendra que la lenteur à du bon,car ils trouvera à me lire avec lenteur la satisfactiond de trouver un individu pas moins perturbé que celui qu'il porte en lui. Saint Jean.





NOTES ET CONTRENOTES


CONTRENOTE DU 16 0CTOBRE 2001:

Voici une note en contrebas qui porte sur le fragment I ( des ECRITS elle est datée du mois d'octobre 2001 le quinze ,c'est à dire hier j'ai pris cette note alors que je tentais après un certain temps d'absence de remettre de l'ordre dans ce que j'appelle mes écrits.
). Je ne savais pas ou j'allais, mais j'avais décidé de procéder ainsi , rien n'était prédéterminé dans ma démarche, je construisais au jour le jour " mon grand œuvre" ( façon de parler ) je la construisais un peu en aveugle, presque en somnambule ;beaucoup en improvisant j'étais incertain des résultats ( sur la fin ) ne voyant jamais que des fragments de ce grand œuvre, j'avais du mal de me représenter son corps en entier ; c'est pourquoi je me demandais, si ces écrits pourraient avoir un sens ( un jour) pour quelqu'un d'autre que moi.


VOICI LA NOTE DONT IL EST QUESTION
:
Le portrait de moi en uniforme militaire, que j'ai placé en page de garde du premier opuscule des
ECRITS annonce une période ou je n'écrivais presque pas de journaux. .J'écrivais surtout des
pièces de théâtre ( comme par exemple le journal d'un fou en campagne). J 'avais commencé cette pièce de théâtre ,lors de mon service militaire (au Mans) dans l'infanterie de marine ( en 1968). L'essentiel de mes activités de création entre dix huit et vingt quatre ans ( essais ,esquisses littéraires ,ou projets pour des pièces de théâtre ) se trouvait rassemblé dans des cartons .J'ai traîné derrière moi ces documents jusqu'à très tard; ( jusqu'à 1997) c'est lors de mon départ précipité de mon atelier des bords de Seine que je les ai brûlé ,j'étais fatigué de trainer derrière moi un tel fardeau. Si j'avais eu en tête ce projet autobiographique , j'aurais peut être tenté de préserver ces documents; mais au final je ne regrette rien,je transporte encore trop de reliquats de mon passé avec moi ,et ils me pèsent. Cette partie de ma vie que je m'apprête à mettre en lumière aujourd'hui à travers ce que j'appelle les écrits montrera cette période ou j'ai réellement commencé par écrire, même si c'était pour le théâtre et que la plupart de ces essais n'aient pas eut vraiment de suite car je suis un dramaturge raté . Ma mémoire des écrits commence ici, avec l'image symbolique de cette main (la mienne) photographiée par un ami à l'époque ou je pensais avoir une vocation d'écrivain vers mes seize ans . Cette main photographiée en train d'écrire représente là la trame la plus visible de mon obsession lié à l'écriture,c'est pourquoi je l'ai placée en tête de ces mémoires.



CONTRENOTE
DU 17 OCTOBRE 2001.

J'ai retrouvé la seule partie restante ( peut être) du manuscrit que j'avais intitulé " Journal d'un fou en campagne". ( Ce qu'il en reste) .Ce qu'il en reste, ce sont quelques feuillets que j'aimerais remettre en forme. "Les restes "de cette pièce ne sont pas aussi mauvais que j'avais cru, j'aurais très certainement du persévérer et la terminer. Le plus difficile ( pour moi à présent ) et d'en donner des extraits qui soient compréhensibles,je dois surtout les replacer dans leur contexte,j'ai écris cette pièce lorsque j'avais vingt ans . Le plus surprenant dans cette partie que j'ai retrouvé, c'est la séquence de l'interview ( imaginaire) qui suit,elle tente de donner une idée du jeune homme que j'étais à l'époque. La partie que j'ai retrouvé fait elle même partie d'une manuscrit que j'avais cru égaré "La vie fantastique d'Okapoulkofou ". Ce gros pavé d'écriture pondu à une époque où j'étais devenu étudiant,vers mes vingt sept ans fait partie de mes échecs pitoyable d'écriture, il était censé être un mémoire de maîtrise universitaire,mais c'est un essai raté . Je l'avais soumis à mon Directeur de maîtrise A.V...qui m'avait dit gentillement qu'il était hors sujet .Lorsque je l'ai rédigé j'étais devenu étudiant en théâtre ,j'avais réussi après avoir travaillé une bonne dizaine années en usine (en boîte ) à m'inscrire à l 'université de Paris VIII ,cette université délivrait des permis d'étudier à des non bacheliers ,c'était une université d'avant-garde. Je venais de passer trois années à étudier le théâtre au sein de l'université ,lorsque je me suis lancé dans ce essai.Lorsqu'il a été refusé ,j'ai réalisé avec une rapidité fulgurante,que je m'étais planté;j'ai tout de suite pondu une autre version ,une version plus conforme de mon mémoire de maîtrise;mon directeur m'avait fait cette fleur ,il m'avait donné une chance de me rattraper ;il m'avait aussi demandé pourquoi je tenais tant à l'obtention de ce parchemin ,je n'avais su lui donner qu'une réponse banale,je lui avais dit que j'étais venu dans cette fac pour obtenir un titre qui donnerait à ma vie une configuratIion sublime, j'étais passé du statut d'ouvrier à celui d'étudiant ,ce diplôme c'était une sorte de trophé,une revanche ,en fait je ne lui avais pas dévoilé mes réelles ambitions,en écrivant mon essai malheureux;je voulais surtout me prouver à moi même que j'étais écrivain . Comme nous étions dans une fac expérimentale,j'avais pensé naivement qu'il était possible de produire un essai excentrique un essai qui sorte du cadre des pratiques universitaires traditionnelles .Mon essai était une sorte de fiction post-moderne avant l'heure,une sorte de monstre de littérature expérimentale qui manquait de corps.Je ne comprends pas encore aujourd'hui pourquoi j'ai voulu pondre cet essai -La vie Fantastique d'Okapoulkofou - ouvrage somme toute fumeux et bancal ,de même je ne comprends pas aujourd'hui pourquoi je m'obstine à écrire un roman post-moderne qui risque de me faire perdre pieds dans les sables mouvants de l'espace sans fin de l'écriture.Mon essai à l'époque représentait plus une tentative d'essai romanesque qu'un mémoire universitaire ,c'était mon génie littéraire auquel je croyais dur comme fer à l'époque qui m'avait fait sans doute pondre cet essai Dans mon essai je voulais donner une forme sublime à des dérives artistiques que j'avais inventé en grande partie bien avant même qu'elles existent dans la réalité ,car à vrai dire, je n'avais pas tant produit.Je m'étais inventé une vie de peintre plus importante qu'elle n'était,de même j'avais tenté de mettre en scéne mes expériences dramaturgiques plus ou moins abouties ,je m'étais aussi inventé des écrits imaginaires dans lequel se tenait un grand essai poétique ;il y avait une raison à tout cela,je voulais construire une sorte de nouveau roman;tout ces écrits formaient dans mon esprit le corps d'un grand roman dont le héros Okapoulkofou était fait de tout ça,de toute cette fiction je veux dire .Tout cela n'avait pas fonctionné ,il était difficile de dire pourquoi et cela me désolais totalement ;ma mauvaise maîtrise des mécanismes narratifs n'est sans doute pas la seule responsable de mon échec,j'avais surestimé mes talents d'écrivain et de narrateur,mais surtout j'avais poursuivi une sorte chimère qui était déjà présente en moi à cette époque. Quand j'ai réalisé ce mémoire j'allais sur mes trente ans,c'est parce que j'avais continuellement en tête par la suite l'échec de mon chef d'oeuvre ,l'échec de cette malheureuse tentative d'écriture que j'ai voulu renoncer pendant longtemps à écrire ;malheureusement je n'y suis jamais arrivé.J'ai continué à écrire d'une façon clandestine.Me jugeant pourtant peu apte à le faire ,j'ai toujours caché cette activité de peur qu'on me prenne un jour pour un espèce de détraqué.C'est pourquoi aujourd'hui encore je retarde à chaque fois le moment ou je devrai déclarer mon appartenance officielle à la secte des scribouilleurs.



UNE NOTE AU LECTEUR

Si tu as eu l'imprudence de me lire jusqu'ici lecteur ne soit pas étonnés de la façon dont je procède pour écrire.Je suis un écrivain abandonné et désordonné,ainsi le paragraphe que tu lis à présent est totalement improvisé,je viens juste de le rédiger à l'instant.Nous sommes le 17 octobre 2001,il est 21heure ,je suis entrain de mettre en scène la trame de lecture du puissant chef-d'oeuvre que j'appelle - mes mémoires -;autrement dit ma vie mise en scéne à travers le fatras de mes anciens souvenirs et de mes vieux écrits. .



PREMIER SOLILOQUE SUR LES ECRITS


J'avais pensé en commençant la rédaction de mes Ecrits - mes mémoires improvisés-qu'une seule manière de voir était possible .J'avais caché en moi au départ un dessein sans doute très littéraire;je voulais rendre ma vie beaucoup plus exaltante, du moins plus sublime qu'elle était ,je pensais que seule une transposition artistique cohérente et uniforme pouvait anoblir ma vie; même une vie inféconde et ratée pouvait être rachetée par la forme poétique et esthétique ,cette grâce étant due au génie de la narration; la vérité brut importait finalement moins que la vérité poétique .C'était une belle façon de voir.Mais j'étais trop indisciplié pour pouvoir m'y tenir.Mes textes m'échappaient toujours,ils filaient dans toutes les directions.Mon esthétique était terriblement brouillonne,je devais admettre que j'étais impuissant à la contenir;peu à peu j'ai du apprendre à me corriger.

Une page de correction des Ecrits:

J'ai appris ( en cheminant à travers mes écrits ) que le point de vue d'un homme sur le monde, et sur sa vie ne peut être totalement statique ce qu'on appelle la réalité n'est jamais ordinairement un point de vue figé ,d'incessantes corrections viennent toujours remettre en cause la dernière page écrite .Un mensonge peut venir pour contredire un autre mensonge,une vérité contredire une autre vérité.La vie est mouvement,c'est un mouvement incessant. A travers la fragilité de mes manuscrits je peu admirer la trace mystérieuse de mes incohérences; c'est parce que les hommes se contredisent qu'ils sont intéressant,hier je pensais l'inverse ; je ne suis intéressé aujourd'hui que par ceux qui doutent de tout et particulièrement d'eux même. Mes brouillons font partie de l'instabilité du monde ,et ils y participent à leur manière, et c'est tant mieux. Il vaut mieux n'avoir prise sur rien, cela évite d'avoir trop à céder le moment venu…cette morale vénale que j'édicte à l'instant dans le feu de l'écriture n'est pas la mienne ; en vérité elle est je crois ,celle d'un autre ,celle d'un invisible dicteur; qui écrit invisible dans mon dos. Celui qui écrit ce que je suis en train d'écrire n'est pas moi; c'est certainement un autre qui me fait dire des choses que je n'oserais pas dire si j'étais resté simplement moi .Celui qui écrit dans mon dos est un scripteur amoureux critique et instable.C'est lui qui va décider souvent contre moi des narrations intellectuelles de ma vie ,c'est lui qui va décider de leur mise en place capricieuse,car il est capricieux ,il ma convaincu que j'écrivais un essai .Je ne sais pas pourquoi ,c'est la magie de l'écriture qui décide dit il. Je suis stupide de le suivre,mais je le suis quand même. Je pourrais tenter de donner une définition à cet essai qu'il appelle lui,un essai d'anatomie biographique d'existence cela n'engage à rien. Par exemple…Je pourrais dire comme il me le conseil - Que c'est un essai d'appréhension, instantané de ma vie à travers l'écriture ,car la partie -anatomique de mon travail -se focalise presque toujours exclusivement dans mes mémoires autour de l'écriture, c'est par le biais de cette obsession que j'expérimente les écarts les bienfaits et les échecs liés à ma vie.S'il le dit c'est qu'il est convaincu que ma vie n'est rien d'autre qu'une vaste entreprise guerrière ,toute ma vie n'est rien d'autre qu'un combat livré à l'écriture






POURSUITE DE MES IDEES FIXES


Note du samedi 21 octobre 2001.

J'ai fais hier une chose que je n'avais jamais pris le temps de faire, concernant ces écrits; j'ai compté ( en gros) le nombre de pages que devais comporter chaque volume dans le projet littéraire initial que j'appelle LES ECRITS . Trente années de ma vie tenant dans une suite d'écrits virtuels cela me paraît démesurément mégalomaniaque.Aujourd'hui je me demande si je n'ai pas entièrement déraillé.Dérisoire surtout de penser qu'il me sera possible de remplir tous ces volumes.















COMMENT L'IDEE D'ECRIRE CETTE MONSTRUEUSE SAGA M'EST VENUE A L'ESPRIT

J'ai beaucoup de mal à me souvenir des circonstances exactes qui m'ont amenées à vouloir écrire sur ma vie.Toutes mes passions sans doute sont venues de mon adolescences .J'ai été très tôt un fervent admirateur de Shakespeare ,c'était aux environs de mes seize ans ( je l'aimais et l'admirais sans avoir lu d'ailleurs la plupart de ses pièces,sauf le marchande de Venise que possédait ma soeur dans sa bibliothéque) ,je n'avais lu que ses sonnets ,mais j'avais aperçu un jour ses oeuvres complétes qui brillaient dans la vitrine d'un libraire ;elles s'étaient depuis définitivement installées dans ma tête ,j'étais résolu à devenir un deuxiéme Shakespeare .Je m'endormais le soir en ayant les yeux rond,je ne doutais pas que j'arriverais un jour à mes fins;un jour je deviendrai égal à Shakespeare . .Je transportais son image sur un petit livre qui me servait à l'apprentissage de l'anglais;lorsque je regardais cette image j'avais la curieuse impression que j'étais moi même Shakespeare ;c'était quelque chose de difficilement explicable et de troublant, mais moi je n'étais pas troublé,je savais qu'il y avait entre nous une complicité. L'icône du grand dramaturge que je transportais avec moi ( tout en essayant d'apprendre l'anglais) cette icône, c'était mon talisman, cet homme représentait pour moi l'image du génie littéraire. J'admirais dans Shakespeare, sa pénétration et sa hauteur d'âme; qu'un homme se soit hissé si haut au dessus des autres hommes pour décrire l'humaine condition je trouvais cette chose fantastique.Même si je ne l'avais pas vraiment lu,Shakespeare représentait pour moi la perfection telle que je la concevais sur le plan littéraire, il savait animer la vie et avait réussit à la rendre telle quelle était ;mais d'une façon encore plus belle, il avait réussi à la mettre en scène d'une façon supérieure. Je lisais ces poèmes en anglais au milieu d'un bruit assourdissant,c'était au milieu de mes machines à tisser ;c'était dans une époque lointaine,celle de mon adolescence.Je partageais ma vie entre le travail à l'usine où j'étais exilé et mes passions secrètes,la peinture et la littérature .Dans ces activités sublimes je pouvais me voir en héros,soi en héros littéraire quand je m'imaginais en train d'écrire,soir en grand peintre .Tout au début de ma rentrée à l'usine vers mes quatorze ans ,j'avais surtout pour ambition de devenir un grand peintre,je me sentais des affinités avec Delacroix qui était mon peintre préféré. C'est lorsque j'ai commencé à jouer dans la troupe de théâtre amateur de mon village ,que je suis tombé amoureux de Shakespeare ;à cette époque je lisais toutes sortes de choses en rapport au théâtre,c'est probablement de là que date mon engouement pour la dramaturgie en plus de mon admiration pour Shakespeare .Ces trois ambitions celle de la peinture,celle de l'écriture et celle du théâtre se sont déployées dans ma tête sans que j'y prenne garde .Je me suis cru très tôt destiné à devenir un génie.C'était pour moi un sentiment naturel ,personne ne pouvait me contester cette place,car personne ne vivait avec moi dans ma tête.Aujourd'hui c'est pareil,je suis un génie méconnu , je vis chichement de la peinture ,mais je suis un génie en transit demain j'en suis persuadé on louera mon travail de peintre à sa juste mesure ; je ne doute pas non plus qu'on loue après m'avoir lu mon talent secret d' écrivain;et même si j'ai abandonné temporairement toutes tentatives pour écrire des pièces de théâtre je ne doute pas d'avoir été un grand dramaturge à l'époque de mes vingt ans ;si j'ai renoncé depuis à cette vocation c'est que la vie ma emporté ailleurs sans vrai discernement d'ailleurs ;car j'aurais pu m'imposer comme un dramaturge de génie si je n'avais pas renoncé à écrire pour le théâtre ,c'est normal, l'image de Shakespeare est toujours restée coincée dans mon âme.



ENCORE UN AUTRE FRAGMENT DE MA VIE .
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C'est en contemplant ma vie à travers les fictions de l'écriture romanesque que je m'appréciais le mieux étant adolescent .C'est pourquoi dans ce passage je me suis décidé à me portraiturer tel que j'étais avant,avant c'est à dire quand j'étais rétrospectivement un autre que moi même.
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CAR JE L'AFFIRME BIEN HAUT LA VIE DE SAINT JEAN MON DOUBLE ADOLESCENT RESSEMBLE A UN ROMAN.

Saint Jean dans son adolescence vers ses seize ans , disposait d'une grande table, pour se livrer à ses activités extra littéraire extra poétique ou extra dramaturgiques; cette grande table octogonale était couleur chêne clair, c'était la table de la salle à manger familiale; il avait l'honneur d'en disposer pour ses recherches , sa mère qui jouait un rôle prédominant dans sa vie, comme la mére de Proust ;lui avait permis d'en disposer ; la grande table de la salle à manger était plus prestigieuse que celle de sa chambre ;c'était sur elle qu'on déposait les jours de fête les plats les plus prestigieux .Il utilisait cette table avec le sentiment que confère la dignité des objets ménagers ;c'est sur elle qu'il exerçait son génie en pleine croissance;cette table lui conférait une stature d'écrivain,il était l'écrivain d'un lustre ostentatoire ,celui de la salle à manger.C'est pourquoi cette table est resté pendant très longtemps lié à sa passion d'écrire.Il utilisa la table jusqu'au jour où la télévision à fait irruption dans la pièce ,rendant plus compliqué le squat intégral de la salle à manger .Son père qui était accros à la télévison lui disputait son territoire.D'ailleurs le sentiment d'exaltation qu'il éprouvait lorsqu'il était assis à cette table,ne durait jamais très longtemps ,il était confronté à des tas de difficultés pour écrire.Lorsqu'il imaginait un essai,car il avait déjà la passion des essais,tout son plaisir à l'imaginer s'envolait,lorsqu'il tentait de le coucher sur le papier,à cet instant il avait le sentiment de butter contre un roc; mais il ne renonçait jamais pour autant ,il persistait à vouloir transpercer le roc.Au début lorsqu'il rêvait d'être écrivain,tout lui semblait simple lumineux,magique.Très certainement et même sûrement son écrivain à lui était un être idéal ,c'était un écrivain qui n'écrivait pas,sauf en rêves où comme on dit en imagination ;cet écrivan prolifique enfantait des essais des romans et des pièces de théâtre ils traversaient l'air d'un seul coup de baguette magique ,c'est pourquoi écrire lui paraissait facile ;écrire lui parût soudain plus difficile lorsqu'il tenta de coucher ses essais ses romans ses reflexions sur le papier.Il avait pourtant de bonnes lectures ;ses auteurs préférés étaient Montaîgne, Elie Faure, et Mallarmé, des auteurs au style ferme sublime et facilement identifiable;ces auteurs de génie lui semblaient écrire comme lui, ils écrivaient avec la même facilité ,ils écrivaient en rêve. Sa passion pour ces auteurs, se mélangea bientôt à celle qu'il éprouva pour un certain Marcel ;il absorbait religieusement les longues phrases que l'écrivain sculptait sur le vif de la page ,il retenait son souffle,pour lire ses phrases comme si il était lui même en train d'écrire .Il s'éfforça pendant longtemps d'écrire comme lui ,il écrivait de longues, très longues phrases;de très longues phrases c'était ce qu'il préférait écrire ,écrire de longues phrases qui avaient l'air de ne jamais finir c'était un exercice qui lui plaisait,car arrivé au milieu de la phrase il oubliait ce qu'il avait à dire et cela justifiait le fait qu'il n'ai presque jamais rien à dire de clairement établit .Il ne savait pas vraiment écrire,c'est certain,mais il essayait,c'était un dur labeur que d'écrire Lorsqu'il était perdu,il adorait se rouler et se baigner dans les phrases des autres,surtout dans celles de ses auteurs préférés ,il avait l'impression en se roulant dans leurs écrits de s'imprégner de leur génie,il avait l'impression de toute évidence d'être comme eux de leur ressembler,il était un futur géant.Son auteur préféré ,celui qu'il vénérait entre tous ,c'était un certain Chateaubriand.Chateaubriand était une vierge,comme Goethe,il se sentait plus d'affinités avec eux qu'avec les autres ,car les signes astrologiques c'est bien connu ça créait des affinités hors du commun.Il relisait pendant de longues heures de merveilleux passages des mémoires d'outre tombe ,les écrits de Chateaubriand miroitaient dans sa tête,comme des lacs aux eaux clairs sur lesquels venaient se mirer des signes blancs ,tandis que des ondes de lumière aux reflets scintillants le faisait rêver à ce qu'il écrirait ,lorsqu'il serait devenu lui même un grand écrivain ;il admirait les visions sauvages et irréelles de l'écrivain romantique ,son style affecté parfois sa façon d'écrire en rêvant lui plaisait.Sa vie était coupé en deux ,il devait partager son temps entre l'usine et ses précieuses activités créatrices.;lorsque qu'il rentrait de l'usine assommé de fatigue ,il retrouvait vite son entrain lorsqu'il apercevait sur sa table ses auteurs préférés , il se réjouissait alors d'avoir assez de temps à lui pour donner cours à ses passions ,la peinture ,l'écriture et la rêverie étaient celles qu'il revendiquait le plus fréquemment ;lorsqu'il rentrait dans sa bulle ,dans son univers secret il devenait dès cet instant un être unique ,un être exceptionnel un futur grand génie , poète à ses heures ,il oubliait qu'il était un prolétaire.







Lui c'est moi,moi c'est lui.


Ce matin,j'écris à la même table où j'écrivais quelques quarantes cinq années plus tôt,naturellement cette table à voyagé elle n'est plus au même endroit, mais c'est la même; la même que celle ou écrivait celui qui s'appelait St Jean. La table est la même, ainsi qu'une partie du buffet de la salle à manger qui se trouvait à proximité. A la mort de mon père, lorsque maman a du déménager par deux fois , elle a fini par perdre ses points de repère, sa mémoire lui jouait des tours, il a fallu prendre la décision de la placer dans la maison de retraite du village . C'est lorsqu'il a fallu déménager les affaires de son appartement , que nous avons du (ses enfants) nous partager ses biens . J'ai hérité ( sans doute parce que j'étais sans biens à ce moment là) du buffet de la salle à manger ( le plus beau meuble familial ) ainsi que de cette fameuse table et des chaises rembourées qui allaient avec; j'ai aussi hérité d'une cuisinière électrique a gaz et de quelques autres objets précieux ( entre autre des assiettes décorées ( pour les repas de communion) qui se trouvaient dans le buffet d'honneur de la salle à manger familliale . Cette table nous a servit pendant très longtemps de table à manger dans l'atelier que j'occupe à présent avec Iris,ça c'était lorsque la cuisine n'avait pas été réaménagée ;depuis elle siége dans la partie centrale de l'atelier transformé en espace mixte . Je n'avais pas pensé à l'utiliser pour écrire ;c'est Iris qui ma dit - utilise la table de la salle à manger, il faut bien qu'elle serve ! -.La vénérable table restait pour moi un peu sacrée ,elle me rappelait tout mon passé familiale mais aussi mon passé d'écrivain un peu raté auquel je ne voulais plus penser.J'ai installé la table dans l'atelier ,elle me sert de nouveau de table à écrire, et lorsque nous recevons des amis, elle sert aussi de table de réception. Ainsi ,lorsque j'écris sur cette table je retrouve une partie de mon passé .L'époque à changée ,car à présent c'est en appuyant sur les touches en plastique synthétique noir de mon ordinateur que je traverse en rêve mes écrits imaginaires.La table au lieu d'être encombrée par les livres et les brouillons qui entouraient l'univers exaltant de mes quinze ans est à présent encombrée par un scanner, par une imprimante, et par une palette graphique placée à ma droite.L'espace autour de moi n'est plus l'espace de la salle à manger de mon passé ,il n'y a plus cette vue sur la maison blanche qui était en face de chez nous,lorsque j'habitais avec mes parents ;cette maison blanche a été pendant quelques temps la maison du maire,puis un de magasin de vente de vélos sur la partie qui donnait au rez de chaussé .Aujourd'hui dans mon atelier ,il y a en face de ma grande baies vitrées de grands arbres ,qui s'élancent à la conquête du ciel,il laissent juste passer assez de lumière pour que je puisse peindre sans soucis.Mon atelier est encombré par une multitude d'objet inutiles qui n'ont rien à voir avec la peinture ,je suis un obsédé des objets de récupération j'entasse réguliérement sur ma mezanine toute sortes de choses insolites destinées à devenir des oeuvres d'art post-modernes;car c'est un fait indiscutable,j'ai crée un concept de recyclage que j'appelle le squatting post-moderne ,il est issu de mes anciennes obsessions lorsque j'étais encore actif dans les squatts et que je passais une partie de mon temps à inventer des oeuvres dadaistes .Bref ,je ne suis plus le même qu'hier,j'ai énormément changé ;mais j'ai conservé comme la plupart des terriens certaines petites habitudes venues du passé.Si je suis devenu peintre comme je voulais tant à l'époque;de mon adolescence;ce n'est pas strictement par un effort de volonté;je n'ai eu qu'à suivre mon penchant naturel pour cette forme d'expression .J'ai eu surtout à me battre contre quantité de moulins à vent avant de pouvoir accéder à ce qui ressemble à un statut de peintre.D'ailleurs mes références sont toujours aussi difficiles à faire admettre,je ne suis pas plus avancé à l'heure qu'il est d'avaoir été un artiste pionnier de l'art urbain ;la conquête de la notoriété dans l'art passe par des clichés qu'il est très souvent difficile de faire disparaître. Je ne vais pas m'étaler la dessus,je continue comme par le passé à écrire toutes sortes de choses plus ou moins bêtes,je ne vais pas continuer .Sommes toutes ,quand je regarde ma table d'écriture ,tout est presque pareil qu'hier lorsque j'écrivais en turbinant dans une usine tout est presque pareil ,mais en apparence seulement .Je suis parfois durablement moins convaincu d'être un génie,j'ai laissé Shakespeare de côté ,il appartient à l'humanité toute entière et pas seulement à mon ego ; je n'ai plus besoin de me déplacer pour aller travailler,un peintre ça travail sur place ,c'est un de mes plus vieux rêve d'enfance qui a prît forme,mais je ne suis pas sûr qu'il soit aussi gigantesque et fabuleux que celui que j'avais imaginé à l'époque de mes quinze ans,d'ailleurs il est largement plus grand que celui que j'avais imaginé,je peu bien l'avouer il a même débordé de toutes parts mes intentions initiales.












A LA POURSUITE DE MA VIE


I




Mon projet d'écriture depuis l'époque lointaine ou j'aspirais à écrire ( et ou je m'y exerçais) à t'il prit forme aujourd'hui? .Après quarante cinq années mes rêves d'écrire où voguent t'ils? Cette question ne se pose que parce que la pente de ces écrits m'y invite. Naturellement si on prend pour référence, uniquement le texte que l'on a sous les yeux on pourra se dire que mon style est un peu limité ,on aura pas tord d'y voir un style bâclé;mais je préviens mes lecteurs on aura peu l'occasion de rêver pour ces écrits, à d'autres façons de faire, car le bref aperçu que j'en donne ici à travers ce premier opuscule le numero un de mes récits de mémoire ,ressemble à un brouillon manifeste ;mais j'aime les brouillons ,j'aime les essais maladroit.Ma lecture du passé on peu le constater n'obéit pas à un ordre précis .Mes souvenirs sont déréglés. .Je ne veux démoraliser personne, mais ma façon d'écrire est foncièrement bordélique. Déjà à l'armée ,j'avais été surpris de découvrir qu'on m'avait collé sur le dos cette étiquette ;c'était après une inspection de ma chambre par un officier alors que je travaillais comme réceptioniste à l'hotel sous off .J'avais aussi la réputation au début de mes classes d'être bordélique car je ne parvenais pas à marcher aux pas! Je ne voyais pas à l'époque en quoi mon comportement était fautif ; il était à peu près clair pour moi que c'était les autres qui avaient tord et moi qui avait raison.Je n'écoutais que mes voix intérieures et bien souvent elles étaient différentes de celles qu'on m'obligeait à écouter.Je sentais bien qu'il y avait des choses qui m'échappaient dans ce monde,j'étais quelque part un dissident ou peut être pire une sorte d'inadapté ,je devais faire des efforts considérables pour me plier au joug de la réalité .Pour ces écrits ce sera vraisemblablement la même chose, je vois très bien sugir dans mon dos un juteux de l'écriture: -Avancez!Espèce de raté!C'est vous l'écrivain bordélique de ces fameux Ecrits!Avancez donc qu'on vous voit!!Montrez nous votre fameux essai post-moderne.(Rire sous cape )Avancez!N'ayez pas peur!Ah!On à bien le droit de se marrer!Ah! Bien vous refusez !.Vous êtes toujours stupide et aussi indiscipliné!.On va vous mâter !Vous les écrivains autodidactres issus du peuple vous êtes un véritable danger pour la pensée française ,vous faite dérailler notre langue avec vous elle risque de basculer dans la médiocrité .Heureusement il y a des gardes ,même si ils sont fous ils ont au moins l'intelligence de recourir à la force lorsqu'ils aperçoivent des résistants des rebels ,des tronçoneurs comme vous,des provocateurs minables et analphabêtes en plus!Ouste dégagez vous êtes hors de notre champs des possibles! .Vous reviendrez lorsque vous aurez appris à écrire.- Je ne rêve pas je ne serais pas étonné de voir surgir dans mon dos un professeur de droit qui m'indique la direction à suivre pour éviter la prison.La société à des régles il faut les respecter.,c'est tout c'est la loi.Cette réputation qu'on m'avait fait par le passé m'avait sans doute traumatisé.Pourtant je ne me sentais pas existenciellement différent des autres.J'étais comme eux aussi bavard aussi stupide aussi génial quand c'était nécessaire de l'être.La sociéte s'était parfois trompée à mon égard ;on m'avait quelquefois pris pour un autre ,pour un garçon entreprenant alors que j'étais timide,pour un individu subversif alors que j'étais simplement un passionné d'art et que je le pratiquais en violant parfois des vieilles baraques qu'on osait appeler propriété privée ,car elle ne renfermait des hardes que leurs propriétaires avaient sciemment laissé sur place pour faire chier les squatters .Pour moi squatter n'est pas voler ,c'était même difficile je devais transgresser les interdits sociaux que ma mére avait fait peser sur ma tête .J'ai commencer par m'habituer à la société des hommes et à leurs étranges comportements ,lorsque j'ai compris que certains hommes avaient ue brique à la place du cerveaux ;j'ai compris ça lorsque j'avais douze ans , et que je tentais d'introduire une vrai pièce de monnaie dans une machine à sous sur une fête foraine, j'avais du mal à la faire rentrer dans le trou et j'étais désespéré, je cherchais de l'aide ;mon regard rencontra celui du propriétaire des machines à sous un gros forain au ventre rond avec des bretelles énormes pour retenir son pantalon crasseux,;au lieu de m'aider,il se précipita sur moi en hurlant - Ah! C'est toi !C'est toi espèce de petit con qui me voles avec de fausses pièces de monnaie Tu es pris espèce de sagouin ! - lorsqu'il s'aperçut que sous ma main la pièce était bonne, il ne s'excusa même pas, il me considéra simplement avec des airs encore plus soupçonneux, il s'imaginait sans doute que j'étais le petit voyou qui refilait des fausses pièces dans ses machines à sous et que j'avais réussit cette fois ci encore à le berner..La vie des hommes c'était ça ,c'était un combat permanent ,une lutte continuelle pour garder sa candeur sa fraîcheur son innocence,au milieu d'un champs de mines!.C'était ça la vie,il fallait s'adapter .Je me suis adapté ,mais j'avais oublié,l'homme oublie toujours ,j'avais oublié la brique à la place du cerveau. En vivant à Paname comme étudiant quelques années plus tard,j'étais obligé de faire des petits jobs pour gagner ma vie,un jour que je travaillais pour une société de distribution de prospectus; le chef d'équipe plutôt sympha qui nous amenait nous a dit - Voilà je vous demande de faire juste c'qui faut, vous foutez pas trop de prospectus en l'air, il se tourne vers moi et me dit ,tu dois faire gaffe,il ta à l'oeil,tu lui paraît suspect il continua ses mises en gardes à droite et à gauche.J'avais oublié la brique,la brique à la place du cerveau elle revenait ;c'était dommage ,je m'étais promis de m'appliquer du mieux possible pour éxécuter ma tâche ce jour là ;c'était peine perdue.Je me suis dit à la lumière de ces petites tracasseries que c'était terrible d'être pris pour un autre .J'étais trop sensible et j'avais une certaine idée de moi ;lorsqu'on me prenait pour un autre j'étais forcément déçu ;ma sensibilité exacerbée me faisait voir les choses en noir ;dans les pires moments j'aurais voulu quitter cette terre et me réfugier sur une autre planête.C'est pourquoi je n'ai jamais eu de probléme pour m'inventer des paradis imaginaires .

CONTREPET .

J'ai sais que si j'ai la prétention d'écrire,paranoia comme je suis devenu ,je n'irai pas loin .Car j'imagine dans mes pires moments qu'un censeur invisible veille sur la totalité des écrits du monde entier .La peau de mes écrits défile sans ordre sur la surface de la terre ,car pour l'instant cette peau demeure invisible,personne ne me lis , sans ordre je suis sans avenir possible pour les censeurs et les pages que j'écris sont seulemet encensées par les caprices de ma langue.Parfois ma peau se rebiffe ,je suis encore un narrateur hors champs ,j'écris pour mon seul plaisir ;je suis devenu incapable de me plier aux injonction de disciplines des écrivains bourgeois,d'ailleurs on ne sait plus qui ils sont.Est ce que Houelbec en fait partie?.Je suis peut être un narrateur batârd ,un insurgé sans même le savoir ,un fauteur de trouble né. Ma fantaisie d'ailleurs n'est pas si ardente, mon imagination plutôt terne comparée à celle de certains auteurs bien plus doués que moi pour l'agitation .J'apercevais parfois du génie ou simplement des éclats de génie dans mes brouillons hostiles,mais je doute ,je n'imagine pas qu'ecrire puisse être un avantage par rapport à la jouissance absolue que représente pour moi la peinture;Je suis pris parfois de frénésie et je m'abandonne souvent à des détours en voulant décrire une chose simple je m'envoie en l'air avec des phrases compliquées qui n'ont aucune importance et qui probablement doive lasser le lecteur ;je dois m'amender,me corriger je ne suis pas parfait.Telles seront en partie mes -Mémoires improvisées-,elles s'improvisent au jour le jour, elles s'alignent d'une façon anarchique ( en apparence) sur ces pages que vous lisez; elles dérivent parfois à l'opposé de là ou je voudrais qu'elles aillent ( soit elles se dirigent vers mon présent, alors que je voulais parler de mon passé, soit elles sautent dans mon passé alors que je voulais juste aborder mon présent ) ces mémoires appartiennent à un vaste réseau d'écriture qui travail dans mon dos au tissage d'une toile qui m'échappe ;en peinture je m'en sort vraiment mieux,je maîtrise un peu mon sujet !.







II
QUELQUES FRAGMENTS DE MEMOIRE INSTABLE




LE TISSEUR.




Je ne pensais pas lorsque j'étais ouvrier tisserand, qu'un jour je pourrais comparer le travail que j'effectuais alors sur mes machines à celui qu'un tisseur de mots égrène sur son ordinateur. Il y a là pourtant une similitude qui peut immédiatement apparaître lorsque je contemple la surface blanche éclatante de mon écran; je la compare à la surface blanche que j'observais hier à travers la texture blanche du tissu qui défilait sur mes machines .Hier c'est vrai je vivais un enfer.Je vivais dans l'enfer du tissage blanc,j'avais l'esprit comprimé par la hableur des machines ,j'étais éloigné du monde amoureux de mes passions;la vie me paraissait bien plus dure et bien plus cruelle qu'aujourd'hui,où je peu me livrer sans sétours à mes passions .Je vivais dans l'enfer du tissage qui enfermait ma vie dans un cercueil à l'odeur de coton.Aujourd'hui,à part le ronronnement d'un appareil de chauffage pas de stress pas de harassement ;mais le stress existe toujours;il est dans l'alignement économique des planètes qui traversent ma trajectoire artistique ,elles ne s'alignent jamais comme il faudrait ;je dois toujours ramer pour que la conjonture économique soit favorable et je l'atteint souvent juste au dernier moment ,lorsque je pensais que tout allait s'écrouler je raméne un trophé .Aujourd'hui je suis devenu un força volontaire,je tisse à nouveau;mais seulement des mots.Hier je me plaignais j'étais un força involontaire de l'industrie textile.Je ne connaissais pas la lutte pour la survie économique ,j'étais un esclave qui touchait un salaire.A présent que j'écris,je me refuse à associer mon travail à une entreprise littéraire ; mes écrits dans mon esprit ont cessé ( de mon point de vue) de répondre aux critères de la littérature ( à ceux que j'avais à l'esprit lorsque j'étais encore en admiration devant mes grands auteurs préférés ) ces écrits ni répondent pas ( de mon point de vue) d'autre part, je pense ( j'ose à peine le formuler) que la littérature est un genre dépassé où en passe de l'êtrre. Cette affirmation est prétentieuse,c'est pourquoi je m'étonne qu'elle soit sortie de ma bouche;mais je n'en pense pas moins,d'autant que j'ai du mal à l'argumenter ; ici je cède peut être surtout à mes instincts iconoclastes, car je me dis peut être à tord que c'est souvent eux qui ont raison contre tout et souvent contre moi. La littérature est un genre dépassé et qui va disparaître( je récidive) ; il va disparaître ( ce genre) au profit d'une autre forme d'écriture beaucoup plus élargie ,beaucoup plus vaste associant et combinant des stratégies et des modes d'écritures très variées combinant les images le son tous les modes audiovisuels et télématique à venir; cela donnera naissance à un nouveau genre d'expression Synoptique et simultané ;élargie la lecture d'un même événement pourra se faire sur un même plan avec des mode d'expressions complètements différents,cela se fait déjà dans tous les domaines ou l'informatique règne en maître. C'est déjà cette cette vaste entreprise de redéploiement de nos sensations qui se profile avec l'implications des objets informatiques nés de l'intelligence artificielle ;je n'ai pas grand mérite à pronostiquer la fin d'un genre et à annoncer un nouveau puisque nous avons déjà la chose ( en miniature) qui est en train de se produire sous nos yeux à travers le domaine de l'intelligence artificielle. Dans ces écrits, je commence déjà par appréhender la future disparition du livre imprimé;mon travail est trop statique il mourra avec la naissance d'un certain mode de lecture statique.On a encore quelques années avant de rentrer de plein pieds dans un monde poly-dimentionnel . D'ailleurs peut être que je m'empresse après tout de terminer cette première partie des Ecrits dans le but unique de la voir paraître sous une forme imprimée ( avant qu'elle disparaisse) cela correspond assez bien à mes anciens rêves d'adolescent ,à l'époque quand je me rêvais en écrivain ,je rêvais d'être édité en livre de poche plutôt que sous forme de e - book,car je ne savais pas qu'un jour l'écriture pourrait se matérialiser sous une forme aussi décallée et excentrique.


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LES ECRITS





QUELQUES EXTRAITS DE SOUVENIRS
SURGIS A L'IMPROVISTE.



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- Lorsque j'écrivais le journal d'un fou en campagne - Nous étions en soixante huit –Je voulais sortir du monde contrarié et étriqué que je m'étais fabriqué- Petit catalogue de mes géniales pièces qui n'ont jamais vu le jour.- Un écrivain imaginaire - Deux brefs extraits d'écriture imaginaire – .

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Lorsque j'écrivais le journal d'un fou en campagne, j'étais à l'armée, j'avais été incorporé en mai soixante huit quelques jours avant les événements dans un régiment d'infanterie de marine situé au Mans. J'ai commencé par écrire les pages du journal d'un fou après quelques mois d'armée, alors que me trouvais dans un hôtel sous off, comme gardien réceptionniste.Une fois incorporé, après mes trois mois de classes réglementaires, j'avais essayé d'échapper au sort qui m'attendait , je devais rejoindre une compagnie de combat, où j'étais destinée à crapahuter ; je voulais continuer à me livrer à mes activités artistique pendant mon service j'avais du faire des pieds et des mains pour rejoindre une compagnie de services . J'avais été voir un officier conseil à moustache noir , je lui ai dit que je poursuivais des études et que j'aurais du mal à le faire tout en crapahutant. L'officier aux grosses moustaches noires, était impressionnant, il me dévisagea sous tous les angles mais je ne me suis pas laissé désarçonner; j'ai défendu ma cause. Auparavant j'avais du subir une épreuve bien plus difficile, j'avais eu à assumer un entretien avec le capitaine de la compagnie de combat dans laquelle j'éffectuais mes classes, pour lui expliquer pourquoi je désirais demander un poste dans les services. Ce capitaine m'avait à l'œil je n'ai jamais trop su pourquoi,j'imagine qu'il voyait en moi un rebel,car je marchais très mal au pas;c'était d'ailleurs involontaire de ma part,de temps en temps je perdais le rythme et je faussais involontairement la marche.Ce capitaine criait comme un enragé pour me refaire prendre le rythme ; il ne supportait pas l'idée que quelqu'un puissse se dérober à ses fantasmes d'ordre ;à la fin de mon service alors que je ne pensais plus à lui ,j'ai été convoqué au conseil de discipline ,sans que je puisse savoir un seul instant ce qui m'était reproché ( c'est d'ailleurs pourquoi on ma relaxé).Le capitaine m'avait poursuivit de sa vindicte;il me reprochait d'être un tir au flanc ; car j'avais passé trop de temps dans une compagnie de services.Je m'étais retrouvé le jour de la convocation devant le tribunal avec un garçon très sympa un certain Fixaris,qui était convoqué avec moi pour un motif inconnu,il était fils d'un militaire haut gradé ;il m'avait paru particulièrement sympathique ,il se moquait ouvertement de l'armée ,cela m'avait rassuré de voir qu'un fils de militaire faisait de la résistance;je n'ai pas suivi sa trace ,je ne sais pas ce qu'il est devenu .Le capitaine qui m'avait poursuivi de sa vindicte était d'origine Corse, ce qui explique peut être son excés de zéle .Il m'avait remarqué car je marchais mal au pas ,mais peut être eut il connaissance en secret de mes antécédents de militant dans la vie civile,car chaque appelé avait son profil enregistré dans un dossier militaire; il avait pu avoir connaissance vraisemblablement des éléments que lui avait communiqué la sécurité militaire ,dans ce cas il avait pu examiner à tête reposée ma vie d'agitateur syndical dans les Vosges;dans le dossier il devait y avoir une photo de moi en train de casser du bois devant la maison familiale ,j'étais avec mon père ce jour là,mais c'est moi qu'ils avaient pris en photo ;une voiture s'est arrété au feu rouge qui était devant la maison ,j'ai aperçu un drôle de type sortir un appareil et me prendre en photo ;c'est le genre de chose que les citoyens des pays démocratiques ne sont pas censé voir surgir sur leur route en temps normal,nous étions en 1964 ;dans les pays totalitaires la choses étaient sans doute courantes,et c'était certainement pour les individus fichés un signal de danger.Je n'ai pas réagis,la situation m'est apparue tellement irréelle que je n'en croyais pas mes yeux .Je me suis rendu compte chose délirante,que j'étais certainement suivi par les services de renseignements de l'état française ;je faisais déjà partie probablement des individus à surveiller ,j'avais été un des meneurs de la grève qui avait éclatée quelques temps plus tôt dans mon entreprise,nous venions de constituer un syndicat ,j'avais à peine seize ans,j'avais fait débrayer une partie mon usine .Cette scène m'est revenue à l'esprit lorsque j'ai été convoqué au conseil de discipline de l'armée,car je me demandais pourquoi on m'en voulait ,qu'est ce qu'on me reprochait,qu'est ce qui se tramait dans mon dos.J'ai aussi supposé un certain temps que l' hostilité du capitaine Corse venait de ma façon ironique de réagir aux commandements de ses sous officiers ( je n'avais pas pu m'empêcher de faire un peu d'humour lors des séances d'entraînement au début de mon incorporation) mais surtout j'avais été ouvertement hostile aux travaux d'approche et d'intoxication de certains gradés qui n'arrêtaient pas de répéter à la ronde que nous allions nous les appelés devoir intervenir contre ces sales étudiants qui manifestaient à longueur de journée dans Paris,(nous étions en mai 68). Dans ma chambrée le soir je m'insurgeais ouvertement contre ces travaux d'approche et je travaillais au corps à corps mes camarades de chambré en bon résistant que j'étais pour les avertir que si la chose se produisait , j'étais capable de reduire mon arme au silence;il y avait sans doute des oreille pour écouter *. En tout cas j'ai du être étiqueté dans l'esprit de ce capitaine comme un élément potentiellement dangereux ,comme un fauteur de troubles possible , et peut être aussi comme un tire au cul puisque j'avais réussit à me glisser dans les service après mes classes,les services avaient la réputation d'abriter des planqués .A ses yeux j'étais surtout je crois une sorte de dangereux subversif qu'il fallait assommer.Subversif, je l'étais certainement car je détestais épidermiquement la discipline militaire je la trouvais ringarde et surtout abêtissante.On m'avait trainé ici pour rien.J'aurais aimé être objecteur,mais après m'être renseigné j'avais appris qu'il fallait faire le double du service normal,ça m'avait ralenti.J'étais l'objet d'une enquête menée par les services de la sécurité militaire,mais je l'ignorais ;mais un jour que je prenais un pot dans un câfé au Mans en compagnie de quelques amis un garçon revétu d'un pull over gris m'accosta ,il avait une mine sérieuse mais joviale il me dit :-Les services de la sécurité militaire m'ont demandés des photos de toi.Tu dois faire attention,tu es surveillé-** .J'étais un peu abasourdi car je ne m'attendais pas à un tel déploiement de force à mon encontre.Le garçon qui me m'était en garde faisait partie des services de l'administration du camp ,il était photographe aux armées ,il appartenait je m'en suis rendu compte assez vite à un groupuscule marxiste léniniste qui se réunissait régulièrement dans le bar ou j'avais mis les pieds .Lui et ses camarades ne se cachaient pas ;ils lisaient la cause du peuple et toutes sortes d'autres journaux gauchistes ils semblaient prendre beaucoup de plaisir à batailler et à s'escrimer dans d'interminales discussions menées tambour à travers la fumée des cigarettes au milieu de tables encombrées de cendriers et de verre de bière .J'étais rentré dans ce câfé car un camarade que j'avais croisé au resto ,m'avait dit que se réunissaient là des groupuscules anarchistes,cela m'avait intrigué ,je me sentais par moment des affinités avec les anarchistes j'étais allé voir par curiosité de quoi il retournait. Dans ce câfé j'avais l'impression que toute la gentes contestataire du milieu Manceaux se trouvait là ,je cherchais à débusquer les groupes anarchistes ,je voyais bien qu'il y avait des groupes trotskistes à cause de leurs journausx étalés sur les tables et des groupes marxistes léninistes ,car je connaissais leur journaux assez austères ,certains consommateurs lisaient la cause du peuple ,des consommateurs exaltés haussaient le ton en critiquant visiblement les dernières mesure politique prisent par le gouvernement ,des personnes que j'ai pris pour des écolos à cause de leurs figure d'anges tristes parlaient doucement dans une langue que je ne comprenais pas .Tout cet univers surprenant me ravissait,je me disais avec soulagement que je n'étais pas le seul à m'être écarté du droit chemin ,je n'étais pas le seul rebel sur la terre il y en avait des quantités industrielles ;mais je n'avais pas l'intention pour autant de faire de la politique.J'étais trop occupé a écrire mes chef d'oeuvres .Je me rendais les rares fois où j'allais au Mans rarement dans les cafés ,j'allais me promener la plupart du temps dans un parc fantastique remplit d'une luxuriante végétation,il était situé au coeur de la ville ,je venais dans ce parc pour respirer l'odeur des fleurs et des plantes et pour capter le parfum de liberté que j'observais croître dissimulé à travers l'arborescence luxurieuse de ses plantations sauvages ;je venais surtout ici pour rêver à l'écriture de mes futurs romans,car j'étais toujours amoureux de mes anciennnes idoles ;me revenait souvent en mémoire quand je marchais dans les allées du parc, la vie pasionnée de Chateaubriand.,son écriture scintillante servait de support à mes rêveries ;je savais que ce dernier était en politique lié au camp réactionnaires ,c'était même un fervent royaliste ,mais cela ne me touchais pas vraiment ;j'avais toujours aimé avant tout chez Chateaubriand l'ardeur que l'écrivain avait mis à défendre à travers sa plume une langue ardente pleine de contrastes .Lorsque le photographe m'annonça que j'étais fiché par la sécurité militaire , je suis sorti temporairement de mes rêveries et de mes fantasias littéraires ,je suis tombé presque des nues…j'étais très légèrement flatté d'être pris pour cible et en même j'étais peiné d'être pris encore une fois pour un agitateur,car je n'avais sommes toute pour véritable ambition,que de devenir écrivain..Le jeune homme qui m'avait averti était un marxiste léniniste convaincu ;je connaissais ce courant politique ultra j'en avais idéalisé les contours quelques années avant ,mais à présent je m'étais refroidi , j'étais surtout rebel à toutes les formes d'autorité imposées d'une façon inique.Dans le câfé remplit d'agitation je m'apercevais que je m'étais isolé du monde réel ;depuis que j'étais rentré comme larbins au service des sous offs,je m'étais coupé du monde extérieur ,pourtant je n'étais pas entièrement inerte je continuais à rêver d'émancipation à songer à des changements .Les changements que les militants des groupes révolutionnaires avaient en tête ,je les trouvaient souvent un peu trop théoriques ,mais je les trouvaient nécessaire (j'étais soudain à retombé à leur côté ) j'étais surtout convaincu que l'imagination devait reprendre le pouvoir;la société française était en pleine mutation,c'était mieux que rien.Je tenais en respect une partie des idéologies que j'avais encensée quelques années auparavant,alors que j'étais en train d'effectuer une mue politique. Enfermé entre les murs de la caserne ,je ne cherchais pas à fomenter des troubles,je trouvais que c'était intile ,j'étais devenu un planqué presque malgré moi ,mais je l'avais recherché , c'était une planque toute relative ,j'étais aussi une sorte de larbin ,je profitais de cette période pour affiner mes positions ;j'étais resté un écrivain imaginaire,un sorte de penseur autodidacte ;je travaillais surtout à l'écriture d'une pièce de théâtre – le journal d'un fou en campagne- cela prenais beaucoup de mon temps ,car je n'étais pas un vrai écrivain je m'exerçais seulement à le devenir .***


* P 30 NOTES :
Mo contingent venait à peine de débarquer quand les événements de soixante huit éclatèrent. La situation paraissait surréaliste .Nous écoutions le soir dans les chambrées le déroulement des événements à travers les infos distillées par les postes radios ( barricades, émeutes, voitures qui flambaient, manifestations étudiantes) dessinaient en toile de fond une France prête à imploser . Beaucoup de mes camarades de chambrée étaient comme moi des ouvriers, leur l'hostilité vis à vis des étudiants était presque viscérale; ils détestaient les étudiants car ils disaient que c'étaient des privilégiés Je considérais que les étudiants avaient raison de s'insurger; je considérais aussi que c'était très bien qu'il le fasse Je n'étais inscrit à aucun parti, je commençais par prendre du recul sur l'histoire.
** P.30 La photo qui figure sur la page de garde du Tome I des écrits a été prise le jour de mon incorporation, au servive militaire,c'est aussi celle qui devait figurer sur mon dossier de sécurité militaire.

***En m'attelant au Journal d'un fou en campagne-j'apercevais les prémices d'une autre manière d'appréhender l'histoire;le fou (mon héros) était parti en voyage;son voyage était errance ,il traversait -des sociétés- .des mondes hostiles.Ces mondes promettaient tous le bonheur aux homme,mais aucune ne tenait ses promesses .J'avais prévu de faire cheminer le fou,dans différent sociétes .Le fou n'est jamais arrivé à destination ni dans la pièce ni dans mon esprit ,j'avais fortement présumé de mes capacités de création ,je n'étais pas parvenu à terminer,la pièce .N'est pas Shakespeare qui veut. J'ai commencé ensuite sur la lancée par établir des canevas pour de nombreuses autres pièces de théâtre .Pour beaucoup d'entre elles je m'inspirais des techniques de distanciation Brechtienne , des pièces critiques et satyriques ,qui ne furent presque jamais terminées,car mon plaisir principal était de les imaginer,les écrires me fatiguais très vite au bout d'un certain temps.


Nous étions en mai soixante huit, comme j'étais à l'armée, je ne pouvais pas goûter directement aux fruits de la contestation,je regardais la contestation de loin ; je ne pouvais pas espérer faire grand chose à part rêver et imaginer des jours meilleurs. Comme la France n'était pas en guerre , et je n'étais pas menacé .J'avais appris le maniement des armes en rechinant ,je prenais cette obligation pour une corvée.j'étais très peu convaincu par ce genre d'apprentissage qui était assez laborieux. On n'avait pas jugés bon de faire de moi un gradé, j'étais resté deuxième classe.Je ne m'en plaignais pas; j'avais horreur de l'autorité commander à des hommes de troupe comme moi me semblait absurde. La seule fois ou j'ai souvenir de m'être réellement amusé à l'armée, c'était au debut de mes classes;on nous avait lâché une pleine nuit, dans un bois pour combattre un ennemi fictif représenté par une autre compagnie; à cette occasion, je m'étais souvenu que j'aimais beaucoup jouer à la petite guerre .J'avais régulièrement combattu le camp zioum ,à l'époque de mes treize ans,c'était notre ennemi juré ; notre campement se trouvait sur les hauteurs du village,il était installé sur une plateforme en planche solidement arrimées entre trois immenses sapins ,la cache offrait une vue admirable sur les différents côtés de la montagne elle nous préservait de toute surprise éventuelle, nous pouvions voir arriver l'ennemi de quelque côté qu'il arrive .J'avais retrouvé avec étonnement cette nuit là en rampant dans la nuit au milieux des fourrés ,avec casque et fusil le même plaisir que j'éprouvais en pratiquant mes jeux guerrier de naguère ;ramper en silence au milieu des bois,s'amuser à déjouer la présence des sentinelles ennemies postée au quatre coins d'un camp fictif ,réussir grâce à des ruses de sioux à contourner le camp pour le prendre à revers tout cela me rappelait ma vie d'antan et des reflexes anciens.Organiser une embuscade surprise et réussir à dérober le fusil à un grand empaletoché de deuxiéme classe qui avait du mal de se mouvoir,car il était trop lent ,c'était stupidement excitant ;c'était un garçon qui n'était pas du tout méchant, et que j'aurais serré dans mes bras en temps normal tellement je le trouvais vulnérable.Il nageait dans son uniforme trop grand ,il était empétré dans un espèce de mouvement désordonné qu'il avait fait en tournant sur lui même lorsque nous l'avons saisi ;nous l'avions cerné à quatre et immobilisé sans difficulté ;c'était facile à faire nous lui avons dérobé son arme ,c'était de la pure connerie ,une petite guerre trop inégale . Je n'étais pas très fier après coup de mon héroïsme, car c'était de toute évidence tellement facile de s'attaquer à ce grand empaletoché que l'exploit devenait dérisoire presque ridicule; l'armée aimait jouer – à la petite guerre- et j'étais tombé cette nuit là dans son piège.L'armée qui était totalement ennuyeuse pour moi avait tout à coup réussit par un coup de génie à me désennuyer .J'avais trouvé excitant de ramper dans le noir de m'approcher d'un ennemi fictif et de lui dérober son arme en bois,je continuais sous cette forme ma vie d'enfant ,c'était un jeu qui ne prétait pas à conséquence.Pourtant en temps normal,je trouvais extrêmement laborieux toutes les disciplines, les exercices de tir sur cible ou les attaques réglées devenaient vite des modèles d'ennui,surtout lorsqu'ils étaient enseignés par des gradés imbus de leurs savoir logistique et très peu accessibles à l'humour . Dans d'autres attaques simulées plus conventionnelles il fallait ramper dans des bosquets épineux et attendre qu'un gradé fasse péter de fausses grenades attendre ses ordres et avancer par vagues successives "dans un environnement hostile" c'était faussement surréaliste,c'était déprimant. Dans le fond, je n'aimais que la guérilla qui laisse la place à l'invention et à l'initiative ; je me sentais brimé chaque fois que je devais attendre les ordres de petits gradées, dont peu possédaient une seule once de génie stratégique.Au début de mes classes mes camarades m'appelaient "l'anglais" car une de mes manies à cette époque c'était de me promener avec un petit livre qui me servait à apprendre des mots d'anglais. Apprendre l'anglais, c'était une façon de me différencier. J'avais cette persistante un peu bête qui consistait à croire que l'anglais c'était bien,à cause que personne autour de moi ne le parlait,j'essayais de le pratiquer à des fins de prestige ;mais mon système d'apprentissage était trop empirique,totalement coupé d'une pratique vivante de la langue. J'ai régulièrement tenté de pratiquer cette langue symbole de prestige pour les français totalement inapte à la parler ,que s'en étais un peu ridicule .Cette manière de m'accrocher même en crapahutant à des bribes de savoir me rappelait celle obstinée que j'avais adopté lorsque je travaillais comme apprenti dans mon tissage;je sortais de mes poches entre deux courses (j'approvisionnais en bobines les métiers à tisser) des petits papiers sur lesquels j'avais inscrit des mots rares,des expressions savantes,des dates de l'histoire que je voulais retenir,des noms de philosophes ou de célébrités que je voulais garder en mémoire , je tentais de poursuivre ce que j'appellais mes humanités ;je les poursuivaient - sur le tas -contre vent et marées .Cette façon d'apprendre obstinée ,presque buttée aurait pu faire croire de ma part à un détraquement,et s'en était un sans doute,c'est pourquoi je peine autant aujourd'hui encore à me l'expliquer. C'était simplement la folie et l'obstination d'un individu qu'on avait privé de savoir et qui désirait par dessus tout s'en libérer ,qui me faisait réagir de cette manière .Je me sentais humilié d'etre privé de l'éducation à laquelle j'estimais avoir droit;si je poursuivais mes humanités avec autant de rage c'était que je me sentais victime d'une exclusion ;je voulais apprendre et on m'obligeait à travailler.Je faisais de la résistance à ma manière ;j'ai commencé très tôt mon apprentissage solitaire de la résistance.Je n'avais pas le choix,pour résister au rouleau compresseur de l'anéantissement par le biais du travail laborieux ,j'avais été obligé de me donner une ligne de conduite .Je devais m'imposer ma propre discipline .A une période je voyais l'usine comme un lieu d'émancipation;elle m'avait libéré de l'école que j'assimilais à une espèce de catastrophe ,mais bientôt je m'aperçu que l'usine était devenu un lieu d'enfermement encore plus brutal que celui de l'école.Je devais réagir,et je le faisais à ma façon ;le fait d'assimiler des connaissances en travaillant,me purifiait l'âme ;de même j'ai compris instinctivement en rentrant à l'armée que le rouleau compresseur de la grande muette voulait me rendre docile;me tailler net sans faille me rendre propre et imbécile,sans vraie singularité comme tous ceux naifs qui se jetaient dans ses bras sans garder au fond d'eux un fond de dignité ,une poche inné de résistance .L'armée si on la laissait faire à l'époque n'avait qu'un objectif avec ses recrues les moins dotées de diplômes ,c'était de les rendrent à terme sans aspérité, aussi plat et silencieux qu'un bouton d'uniforme. Je faisais de la résistance derrière mes machines à tisser, de même je faisais de la résistance à l'armée ,car je n'avais jamais accepté la vie dans laquelle on voulait me maintenir de force ,ouvrier on voulait que je reste ouvrier ,deuxiéme classe à l'armée on voulait que je ressemble à un bouton d'uniforme .Pour moi apprendre ,c'était résister ,c''était échapper à l'uniformisation.J'ai découvert très tôt puisque j'étais autodidacte les jouissances que procurait le savoir .J'en découvrais peu à peu à ma façon les voluptés immatérielles .Je savais que mes connaissances étaient limitées ,mais cela me stimulait de combler mes défaillances .Je découvrais en autodidacte les joies du savoir;surtout je m'étais promis de ne jamais humilier mes semblable à l'aide de mes connaissances.J'avais trop souffert de l'humiliations perpétrées par des individus imbus de leur savoir pour tenter de faire la même chose.Relisant récemment certains passages du livre de Calaferte -Septentrion -,j'avais été étonné de retrouver chez Calaferte certaines scènes humiliantes de ma vie de laborieux ;les scénes étaient devenu grâce au talent de Calaferte des scénes héroiques;celles en particulier ou il lisait en pleine extase des passages de la divine comédie dans les lattrines infectes et puantes de l'usine où il travaillait ;je faisais la même chose dans les toilettes sombres et puantes de mon usine,elles exhalaient une odeur de tabac froid qui me remonte à la tête quand j'y pense.La littérature associé à la puanteur m'est revenu en mémoire en lisant Calaferte ,il passait une grande partie de son temps lorsqu'il travaillait à ingurgiter des bribes de connaissance qu'il absorbait clandestinement ; je faisais exactement de même.Dans ces univers souterrain les hommes prennent conscience que jouir des produits de l'esprit est une grâce .En lisant Shakespeare ou Dante dans les lattrines de mon usine ,j'oubliais le monde tel qu'il était;j'en découvrais un autre bien plus sublime. J'étais extrêmement heureux de pouvoir savourer la beauté immatérielle des choses.Dans ces instants ,je n'avais pas de haine,juste un désir fervent de mélanger mon âme avec celle des génies qui accouchaient de telles merveilles.En soixante huit,je me consacrais à l'écriture de ma pièces de théâtre le journal d'un fou en campagne ,c'était en fait ma presque vraie seule activité sérieuse,le reste ne m'intéressais pas.Si j'ai conservé comme une relique pendant très longtemps ce manuscrit inachevé ,c'est qu'il représentait pour moi le seul jalon littéraire digne de me représenter;avec ce manuscrit même inachevé , je pouvais me doner l'impression d'être un peu écrivain .Je me suis projeté dans une vie de dramaturge à cause de cet manuscrit incomplet .A une certaine période le théâtre est devenu ma planche de salut.A travers l'accouchement de mes pièces de théâtre souvent abandonnées en cours par la suite je tentais d'accoucher d'une idée sublime de moi même ;surtout ,je lançais des défi à la vie,je devenais un résistant à la médiocrité à l'injustice,et à la bêtisse humaine que je voyais se déployer tous les jours dans la société devant moi . Cette société était pris de temps en temps par des spasmes ,mai soixante huit en était un;je ne pouvais apprécier cette explosion dans toute sa force car j'étais enfermé dans un microcosme qui m'empêcahit dans saisir tous les éclats.Mais je pressentais que la société allait bientôt émerger de sa torpeur,le travail de sape des contestataires de toutes sortes avait fini par payer. En rentrant de l'armée j'allais écrire des pièces critiques et contestataires ,j'étais devenu plus critique à l'égard de la société capitaliste ;j'étais redevenu un activiste du quotidien.J'avais rejoins mes camarades de la section syndicale ;je n'étais pas entièrement coupé des réalités.Je ressemblais pour partie à un insurgé ,mais je ne pouvais pas me contenter d'une vie enchantée par les chimères ultra puissantes de l'idéologie marxiste ,je rêvais en secret d'une autre vie d'une vie bien plus vaste ,d'une vie attachée au ciel par un ruban de lumière qui dépassait mon monde restreint .J'avais un besoin absolu d'utopie ,je n'étais pas satisfait du calme plat que je voyais se dessiner aux alentours de ma vie quotidienne .A l'époque ,si j'avais consenti à admettre que ma vie puisse se fondre dans les formes harmonieuse et apaissée du renoncement ,si j'avais accepté de vivre une vie simple ,j'aurais pu peut être heureux à la façon d'un homme ordinaire ,mais c'était impossible ,je m'étais tout à coup découvert des instincts d'aventurier.J'allais bientôt m'injecter dans les veines des poèmes radicaux et des figures sublime,que j'allais pêcher dans les livres d'avant garde que l'époque balançait avec profusion sur la scène culturelle médiatique ;je voulais ma part de butin,je rêvais secrétement d'horizons plus vastes.



Je voulais sortir du monde contrarié et étriqué que je m'étais fabriqué durant mon adolescence ,un monde de rebelion et de défis idéalistes pas assez en prise avec la réalité.Je commençais par regarder le monde différemment .Mon défaut était inscrit dans mon caractére j'avais hérité de l'esprit étriqué des vierges ,j'ai souvent regardé Artaud et Chateaubriand comme des exemples de type virginal,mais ils n'avaient heureusement pas que des défauts .Moi je voyais surtout les miens;je raisonnais trop ,souvent en théoricien pas assez en poéte ,je voulais décortiquer chaque chose,chaque pensée,chaque systéme .En théâtre je me suis aligné sur la grille de lecture de Brecht après avoir avoir tenté une écriture plus libre avec le journal d'un fou .Je ne sais plus pourquoi j'ai fini par adopter dans mes esquisses de pièces de théâtre qui sont venus par la suite une écriture si distancée.Mes canevas de pièces étaient toutes des dénonciations du systéme social ,je voulais montrer la misére sociale ,l'exploitation sociale,la misére l'aliénation qui filtrait derrière l'apparence de bien être du systéme ;j'étais un intellectuel autodidacte qui avait très bien assimilé les systémes de penser de l'intelligensentia contestataire .C'était au final quelque chose d'inédit et de totalement insensé d'avoir engendré un tel univers critique en moi ,car je n'appartenais pas exactement à l'intelligentsia même si je m'identifiais à elle .J'étais un créateur autodidacte une espèce rare, instable et imprévisible ;j'avais développé d'énormes facultées de création,mais j'avais en moi d'énormes lacunes .Je rêvais d'être à la hauteur de Brecht qui avait remplacé Shakespeare dans mon panthéon dramaturgique ;à travers la dramturgie je rêvais un beau rêve solitaire;je survolais en rêve la société du capitalisme attardé ;déjà j'avais aperçu dans mes dérives théatrâles à travers mes exploraions dramaturgiques excentriques briller les éclats d'une société shyzoprénique encore plus malade et largement plus sophistiquée que la première ,c'était les débuts d'une ére que certains qualifieraient bientôt de post-moderne.La critique sociale à laquelle j'adhérais avait je le savais au fond de moi peu de prise sur le monde simple dans lequel j'évoluais au quotidien; les gens du monde ouvrier que je cotoyais au jour le jour étaient souvent dans le fond content de leur sort et à mille lieux de partager ma vision critique de la société . Seuls les militants syndicaux qui tentaient de faire émerger la résistance dans la vie de tous les jours avaient assez de pugnacité pour imaginer un autre monde ,les autres semblaient se contenter de leur pain quotidien.Mettre en branle le scénario d'une nouvelle pièce qui dénonçait l'aliénation de la société ,c'était ma façon à moi à nouveau de faire de la résistance et d'affirmer (même en porte à faux) mon identité sociale rebelle. C'était une sorte de catharsis que j'avais mis en place pour me forcer à rester éveillé ,car je croyais au rôle de la pensée émancipatrice et de l'intellect.J'imaginais sans cesse de nouvelles pièces,car je trouvais dans cette persistance à mettre à jour les maux du systéme un objet de renforcement de mes propres convictions.Je prenais des notes , et encore des notes, je m'évertuais sur mes machines à tisser au milieu d'un bruit d'enfer ,le jour ou la nuit,le matin ou l'après midi à peaufiner et à tisser mes scénarios critiques tout en effectuant comme un automates les gestes requis au quotidien pour mon travail de tisseur.Je prenais des notes même au travail ,j'avais la passion des notes; j'avais accumulé beaucoup de pièces dans mes cartons, et je ne cessais pourtant d'en inventer d'autres quotidiennement ; imaginer le synopsis d'une pièce de théâtre était devenu mon seul vrai grand plaisir ,ma seule vraie grande distraction ,cette activité me sauvait de la dépression. J'avais débuté mon activiré dramaturgique ,vers mes dix huit ans ,peut être même un peu avant et je la continuais.
Lorsque j'ai entrepris l'écriture du journal d'un fou en campagne à l'armée; j'avais l'impression d'avoir déjà beaucoup écrit;mais c'était seulement une impression,car si j'avais écris des pièces auparavant,c'était surtout sous la forme de brouillons.Ou bien soit, j'ai trop douté de moi, ou bien je me suis beaucoup trop surestimé ;ou bien simplement c'était au dessus de mes forces, il doit y avoir une raison qui à fait que je ne suis jamais parvenu à terminer cette pièce géniale le journal d'un fou en campagne et toutes les autres qui ont suivi .La seule chose dont je suis certain concernant le journal d'un fou en campagne, c'est qu'il a déclenché le processus de création dramaturgique obsessionnel qui ma propulsé dans la manie furieuse d'écrire des pièces et de ne jamais les terminer. Le processus d'élaboration d'une pièce de théâtre et l'attente de sa concrétisation me paraissait plus jouissif et plus beau que sa finition,j'étais en admiration devant la lente décomposition de mes énergies incapables d'opérer le saut final pour terminer mes pièces.Aujourd'hui encore je suis fasciné par mes résistances à conclure mes projets littéraires ,je dois incessament lutter contre mes tendances à faire long à tout embrouiller et à ne jamais finir ;en peinture je n'ai pas ce probléme,je crée et je conclus sans difficulté ,c'est comme si une langeur négative m'emportait au loin lorsque je m'attaquais à la littérature ,une résistance imprévue s'insinue qui m'empêche de concrétiser le processus de création ,cette résistance me projette dans des abîmes sans fin.C'est pourquoi,j'ai décidé de faire de cette difficulté (de cette faille) pour partie l'objet de mon roman.C'est mieux rendre compte de ma vie que d'en décrire le versant négatif,et d'en explorer les failles que de glorifier éternellement mon ego en le ceinturant dans des poses qui ne correspondraient pas à ma vie réelle.La littérature doit savoir s'insurger et s'inscrire en faux contre ses propres faiblesses.Je suis un écrivain en lutte contre lui même,en lutte contre l'apparence sereine du monde et mon roman tire aussi sa substance de cette dimension cruellement négative.



Petit catalogue de mes géniales pièces de théâtre qui n'ont jamais vu le jour.
Chant d'amour chant de haine pour un spectacle défunt .
Profs aux balcons .
Le discours sur une planche.
Le radeaux de la Méduse.
Gool.
Etc..
.A l'énoncé de leurs titres je revois comme dans un flash , les laborieuses scénes que j'avais inventé - Chant d'amour chant de haine pour un spectacle défunt - .Cette pièce démesurée c'était la transcription du spectacle gigantesque de notre époque étalé sur une grandes scéne .Un groupe de choeurs voilés était disposé de chaque côté d'un vaste écran de cinéma .Sur l'écran on diffusait des rushs d'actualité ,c'était le spectacle des violences et des conflits qui affectaient le monde à la fin des années soixante dix que je voulais montrer.Des orateurs,perchés sur des tribunes aux quatre coin de la scène harangaient les spectateurs ,simultanément les choeurs voilés faisaient entendent leurs chants tristes,plaintifs vindicatifs .La diffusion des images piquées dans les médias de l'époque mélangées aux harangues des tribuns et aux chants des choeurs devait créer un suspens syncopé,destiné rendre compte du cahos dans lequel notre monde était plongé.J'avais imaginé un instant faire monter sur la scéne un trio de sorcières comme celles que Shakespeare fait apparaître à l'ouverture de Macbeth ;c'était une idée de contraste intéressante mais j'y avais renoncé,j'avais déjà pris trop de retard ur l'organisation de cette pièce.Je voulais utiliser les techniques de distanciation Brechtienne ,des scénes piquées à Kantor et à Piscatoor.A cette époque je recevais une revue -Travail théatrale – qui délivrait des comptes rendus de tous les spectatcles d'avant- garde .Je m'allongeais sur mon lit ,je fermais mes volets de façon à plonger ma chambre dans un clair obscur qui selon moi favorisait les rêveries.Je disais à ma mére qui s'inquiétait de me voir si souvent allongé dans le noir que je tentais d'écrire un roman et que j'en imaginais les scénarios possibles;elle me trouvais la mine inquiétant,plusieurs j'ai vu son regard se poser sur moi avec un air interrogatif.Je ne pouvais pas lui dire que j'étais un metteur en scène imaginaire ,et que tout ce qui se passait dans ma tête apparaîtrait bientôt sur une scéne de théâtre,elle ne m'aurait pas pris au sérieux .C'était pour moi plus commode de lui mentir;un roman au moins ça à le mérite de n'utiliser que des acteurs fictifs pas des acteurs réels .J'ai beaucoup d'admiration pour ma mère aujourd'hui,car elle a accompagné durant de longues années sans sourciller mes vies d'écrivain et de dramaturge fictif.A t'elle jamais cru à mes délires?.Je tentais d' organiser mes notes en rentrant du travail,car je rêvais à mes pièces au travail .L'usine était ma deuxiéme base de création ;je peaufinais le synopsis de mes pièces tout exécutant les gestes du tisserand. Dans une autre pièce encore plus Brechtienne celle là intitulée -Profs aux balcons – j'avais rassemblé sur scène une série de professeurs sur un balcon,ils enseignaient à l'aide d'insultes de harangues et de mots obcénes à des élèves qui se trouvaient attachés où ligotés sur des tables d'écolier en contrebas.Dans - Le discours sur une planche ,j'avais imaginé – des rhéteurs modernes,des philosophes et des politiciens,mais aussi des scientifiques perchés sur des planches- ils récitaient des discours d'une beauté de circontance, en se tenant debout sur des planches ;des ouvriers habillés en bleu ,comme le sont tous les ouvriers déversaient de l'huile sur les planches .Il en résultait les pires choses qu'on peu imaginer en matière de glissades.Toute cette grimaçante mascarade avait sans doute pour but de me venger de ce que nous faisait subir à longueur de journée les médias et la télévison ;cette société était une mascarade totale,j'en étais convaincu.Montrer le monde tel qu'il était derrière l'apparence de la réalité c'était mon objectif ,dénoncer subsidiairement les formes d'aliénation ça l'étais aussi,mais j'avais peu d'illusion ,car j'avais toujours cette idée en tête que ces pièces ne seraient jamais jouées qu'elle resteraient à jamais immobilisées dans mes tiroirs.J'étais d'avance battu,car j'étais persuadé que les gens d'en bas dont je faisais partie, ne parviendraient jamais à se faire entendre des gens du haut.J'avais pourtant une certaine idée de mon travail ,car j'avais même élaboré une théorie sur les effets physique du théâtre ,il me semblait que pour être crédible je devais le faire .Cette théorie est restée à l'état brut dans mes dossiers ,avec la marque T (comme Théorie) sur une chemise.J'ai détruit une partie de ces documents,un jour que j'étais excédé de les voir traîner derrière moi .L' idée de les voir à nouveau m'oppressait,ils étaient le symbole d'une vie de création avortée.J'étais devenu peintre à l'époque ,je vivais sur une friche industrielle ,si les friches me permettaient de stoker les tonnes d'archives de ma vie d'antan,le nouvel atelier dont j'allais hérité allait être beaucoup trop petit pour les accueillir,j'ai me suis résolu à séparer de ces esquisses de pièces de théâtre subversives l'âme en peine,l'idée de me séparer de ma vie de dramaturge même inaboutie me peinait tout de même plus que j'ose l'avouer aujourd'hui, j'ai toujours eu un faible pour ma vie d'auteur fictif.

Mes scéne étaient toujours virtuelles ,elle était purement imaginaires , mais je voyais se déployer toutes ces pièces dans ma tête; elle avaient donc quelque part réellement existée,je ne m'étais pas seulement contenté de les rêver j'avais tenté de les sauvegarder puisque j'en prenais des notes ;je prenais un grand plaisir à voir exister ces pièces à travers mes notes .Souvent je n'avais presque plus envie après les avoir vu étalées pendant plusieurs semaines sur mes tables d'écrivain,de me mettre à les écrire ;le fais de les avoir imaginée me semblait suffisant. J'écrivais pour un public inexistant ,les véritables génies n'ont pas besoin de public,ils écrivent pour un public imaginaire. J'étais une sorte de romantique critique et désespéré ,je voulais décrire la dérive d'un monde et d'une époque (la nôtre ) en pleine déliquescence ,je décrivais aussi à travers ces piéces mon désarroi face à la réalité.J'étais un dramaturge critique un peintre de la desespérance.Dans une autre pièce -Gool- dont j'ai gardé je crois ,mais égarée ,les notes et le synopsis, je décrivais les péripétie d'un enfant handicapé -Gool- que des parents indignes s'amusaient à persécuter par plaisir et sadisme,car ils s'ennuyaient.Je ne faisais pas référence à mon enfance ,car j'avais eu une enfance heureuse et comblée ,j'exerçais simplement mon esprit polémique vis à vis de la société .J'avais pris sur la fin l'habitude de dessiner les scénes que je voulais voir apparaître,c'était plus simple que les écrires c'était le début je crois que ma reconversion d'écrivain en peintre;,c'est pourquoi j'ai gardé dans mes cartons,surtout des cartons visuels des pièces que j'imaginais d'écrire.Je prenais un grand plaisir à dessiner .Dans mes notes visuelles pour un théâtre imaginaire,je n'avais qu'une seule chose à faire c'était de dessiner les visions que j'avais ,c'est surtout après ma montée sur Paris que j'ai utilisé cette technique .Mes planches mettaient en scéne des spectacles instantanés étant de plus en plus paresseux,je me contentais d'en dessiner les principales séquence,puis je les abandonnais à leur sort .Avant de monter sur Paris j'avais assisté au spectacle de Bob Wilson -L'enfant sourd- c'était à Nancy ,c'était au début des années soixante dix ma vision du théâtre s'est tout à coup mis à changer.J'ai compris qu'on pouvait imaginer des spectacles qui pouvaient durer des heures durant en utilisant la technique du ralenti.Je pouvais de cette façon étirer mes visions à l'infini.J'ai commencé par construire un spectacle simillaire à celui de Bob Wilson,que j'ai utitulé – l'enfant fou-,la pièce de Bob Wilson durait au moins six heure,la mienne aurait pût durer un mois ;mais je me suis aperçu au bout du compte ,que je n'aurais jamais probablement accés au génie pratique de Bob Wilson,je ne concrétiserai jamais ma pièce;la rêver me paraissait amplement suffisant,je l'ai arrété ;elle dort à l'état de notes dans mon fourbis.Passer de l'état de rêveur à celui de metteur en scéne ma toujours semblé une absurdité,il me semble que je voulais rester un pur rêveur un dramaturge de l'impossible.L'énigme de ma psychée est difficile à percer- La seule pièce que j'ai vraiment terminée et menée à son terme, s'intitule -la vie fantasmagorique fantastiuqe d'Artur Planck – c'était une pièce autobiographique ,mais aussi une pièce prositu.Après ma sortie de l'armée j'avais en l'espace de deux trois ans virée ma cutie,de marxistej'étais devenu prositu ,cette pièce décrivait la vie d'un ouvrier de production – moi- coincé dans la société du spectacle.Cette pièce représentait la vision shyzophrénique du monde dans lequel j'avais l'impression de vivre.C'est après le journal d'un fou en campagne la seule séquence dramaturgique concrète de mon rêve théatral. Mes meilleurs créations ont été bien souvent des défaites,puisque je ne terminais jamais mes pièces,.Cette manie remontais à loin,j'avais seulement une quinzaine d'années,j'avais commencé par écrire mes mémoires,je me promenais à travers les bois ou dans les près qui dévallaient de la montagne pas loin de la maison où j'habitais il y avait un pan de montagne extrtaordinaire ;je choissais de préférence des endroits propices à la rêverie .Je parlais tout haut, tout en foulant les herbes et les fleurs sauvage du pieds ;j'écrivais mes mémoires imaginaires ,je me récitais les fait et gestes et les actions que j'allais accomplis dans un futur lointain.Je voyais des rêveries verbales qui s'installaient en moi, la marche m'aidait à les faire défiler,je me m'étais à écrire en rêve les choses sublimes extravagante et irréelles de mes exploits futurs .J'étais un être inspiré.Dans les pages que je voyais s'écrire ,il y avait déjà ,celle d'un grand roman imaginaires,j'en suis convaincu .Je cotoyais mille héros ;j'inventais des mondes extravagants et extraordinaires ,ces mondes existaient concrétement ;ils se déployaient plein d'assurance dans l'espace clair de mes rêves,ces pages fantastiques que j'écrivais et récitais en même temps étaient uniquement visibles et audibles par moi;mon génie scintillait à travers mon imagination qui était grande et je n'avais pas de honte de l'affirmer ,mon écriture à cette époque était d'autant plus belle et précieuse que j'étais le seul ,à pouvoir la déchiffrer.



UN ECRIVAIN IMAGINAIRE




Un écrivain imaginaire suite. Un de mes plus grand moment d'écriture, date de cette époque .J'étais en avance,car j'avais déjà recours à des montages pour raconter mes impressions sur la vie.Les phrases des grands écrivains que je découvrais dans mes lectures,ressemblaient à des trophés que je pouvais m'approprier.



A travers ces phrases ,je devenais un fabuleux écrivain.J'écrivais de ma plus belle écriture ( une écriture de rêve) des pages fantastiques inspirées des mes plus belles lectures; je voyais s'écrire devant mes yeux un livre surnaturel. Cela se passait au milieu des arbres et des prés dans un décor naturel somptueux. Je passais des moments délicieux dans cet endroit béni,j'oubliais mes soucis mes tracas,l' humiliation d'être obligé de travailler alors que je n'aurais aimé ne faire que lire peindre ,étudier,étudier selon mes élans,et mes désirs,qui n'étaient pas conformes à ceux que le monde me demandait;à cette époque déjà,je commençais par prendre mes distances avec l'univers affeux de l'usine qui n'était plus pour moi qu'un champs de douleur et d'expiation.Ces mêmes promenades délicieuses et enchanteressent je les retrouvaient chaque fois que je foulais en romantique des endroits propices à la rêverie ; je passais des heures à déambuler et à continuer à écrire en rêve.Je rêvais sans doute que j'écrivais le roman de ma vie, je me récitais des passages d'écritures inventées inspirés soit des mémoires de Chateaubriant soit des Rêveries de Rousseau je me récitais des passages d'écriture lyrique ,sentimental tous plus ou moins illuminés par une fougue romantique ,je construisais des fictions et des essais ,des livres de poésie sauvage et j'inventais des théories littéraires dejà,car j'avais déjà un goût précoce pour la spéculation; je m'imaginais avec candeur que j'étais un grand écrivain en train d'écrire ses mémoires. Je conserve en moi certaines vague impressions de ces moments bénis,qui étaient toujours liés à des sensations précises ; il y avait souvent un unique déclencheur à ces moments d'extase,c'était le chant d'un oiseau (toujours le même un rossignol je crois) son chant lorsque je l'entendais,me transportais instantanément dans le pays magique de l'écriture.Lorsque j'écoutais ce chant bercé par son rythme envoutant j'étais transporté ,je me voyais transformé en une sorte de merlin enchanteur ,j'avais le don d'écrire ,mais aussi j'étais saisit par le don de voyance ,j'étais doué de pouvoir magiques ,je pouvais voler et m'envoler avec une surprenante facilité ,me percher sur une branche,sauter d'arbre en arbre et contempler depuis le ciel où j'étais perché les vastes étendues de verdure qui s'allongeaient paisible en contrebas.Je survolais l'espace de mes lectures et de mes textes toujours avec une grande facilité ,j'étais devenu un être prolifique que rien ne pouvais arrêter .Je revois à présent les près immenses et les arbres amis qui m'observaient; les arbres étaient mes premier admirateurs ,ils louaient en silence mes prouesse d'écrivain ;ma vocation d'écrivain est née incontestablement dans cette période ,et si depuis j'ai dû quitter les rivages de l'enfance,c'est avec regret ,pas étonnant que je n'ai produit rien d'égalable depuis.Je revois dans un éclair,les grands sapins qui me servaient de refuge quand j'était malheureux ,et les beaux les genêts jaunes qui entouraient mes lieux de méditations demeuraient toujours secrets ,j'avais construit plusieurs cabanes dans des endroits loignés de la civilisation ;les genêts dont certains portaient encore des fleurs me servaient de point de repère,c'est dans ces lieux secrets que j'écrivais en rêve.Lorsque j'étais devenu un peu plus agé ,j'embelissais mes souvenirs avec des détails tirés des récits de mes écrivains fétiches , je me prenais pour un génie;absorbé par le chant persistant dun oiseau toujours le même qui me poursuivait de sa grâce; je reparcourais en rêve d'une seule traite le monde merveilleux de mon enfance. Mes souvenirs étaient toujours entrecoupés par des passages de lecture que je faisais à haute voix en ouvrant bien la bouche pour articuler comme j'avais appris à le faire dans mes exercices ;un crayon dans la bouche je récitais des morceaux de poésie que j'avais retrouvé dans mes cahiers d'école;Paul Eluard,Verlaine Lamartine J.du Bellay ou Ruteboeuf étaient mes amis ;les herbes me fouettaient les jambes; je levais souvent la tête pour tenter d'apercevoir le rossignol qui écrénait son chant mystérieux ;je suspendais parfois ma lecture pour écouter les rumeurs qui montaient de la ville ;je prenais un immense plaisir à absorber les effluves de l'immensité verte qui se dressait majestueuses impériale et amicale autour de moi. J'étais à cet instant le plus heureux des hommes.Je ne savais pas qu'à cet instant j'étais déjà en train d'écrire les toutes premières pages de mon roman post-moderne.







Mes cahiers de poésie de l'école élementaire.CFE(2).
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VOICI DEUX TRES BREFS EXTRAITS DE MES ECRITS IMAGINAIRES REALISES UN PEU PLUS TARD LORSQUE JE M'EXERCAIS DEJA DANS L'ART D'ECRIRE.



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UN PREMIER EXTRAIT

Cette beauté bien quelle soit pure dans chaque trait si on les contemple en détail, est visible surtout dans l'ensemble par l'harmonie, et par la grâce. C'est bien là tout près de ce grand lac aux eaux de cristal que j'ai été élève;j'ai grandi dans une bibliothèque immense plantée au milieu de la nature. Depuis cette époque, j'ai souvent vu se bâtir dans ma tête des châteaux enivrants plus vites écroulés que des palais de sable.Un des premiers plaisirs que j'aie goûtés était de lutter contre les vagues qui se retiraient devant moi ou couraient après moi, sur la rive. Dans ce vaste temple naturel j'aimais jouer avec l'arène de la plage dont les bordures de verdure illuminaient mes pas par dedans.
Un autre de mes divertissement était de construire,, des monuments que mes camarades appelaient des fours. Véritable beauté de l'âme ces objets sans destination précise m'occupaient à longueur de journées ;mon sort était irrévocablement fixé, je me destinais à une enfance oisive.

UN SECOND EXTRAIT

J'étudiais ma leçon dans la chambre contigüe à la cuisine tout en essayant par politesse, par habileté, par amour propre, peut être par reconnaissance, de me montrer de plus en plus affectueux envers ma mère. Hélas, il me semblait m'apercevoir , que malgré mes efforts je gardais l'aspect figé d'un animal autour duquel un cercle progressivement resserré dessinait ces quelques phrases . "Un antre tient sur des rocs profondément minés une montagne suspendue ( il n'est pas de la main de l'homme; les causes naturelles ont crée l'énorme excavation). C'est alors que j'entendis quelqu'un murmurer à mes côtés "Vénérons les sources des grands fleuves". De cet aveu même, je pouvais tirer de cruelles conséquences. Mon imagination d'enfant faisait le reste,il me semblait que j'étais possédé par des songes.Le passage d'un texte que j'avais lu me revenait en mémoire -Dehors la servante avait mit sécher à la plaque les peignes. Quand elle revint les prendre, il s'en trouva un dont tout un côté de dents était brisé-. Je regardais la poitrine de la maîtresse qui se soulevait ,elle avait un peigne dans les cheveux;elle m'envoya devant le tableau pour la récitation ,à cet instant me revint à l'esprit l'image d'une jeune écolière dont j'étais tombé amoureux,elle était assise juste face moi sur un banc de couleur jaune elle me souriait comme l'eut fait un ange.Ainsi la ressemblance même de la femme choisie, de la tendresse demandée, avec le bonheur que j'avais connu , tout concourait à me la faire aimer; c'est pourquoi je peu dire aujourd'hui…que la mémoire n'est rien d'autre qu'une chose liée à de simples impressions venues d'ailleurs,peut être de l'inconscient .Rien, rien de ce qui m'est arrivé durant cette époque chérie, rien de ce que j'ai fait, dit et pensé tout le temps qu'elle a durée rien ne ma échappé .Je regardais mon écolière,mon amoureuse le regard fixe, je ne pouvais plus désirer une tendresse sans avoir besoin d'elle, sans souffrir de son absence,je ne pouvais plus me passer de son beau regard d'ange indifférent à la mort.









MURMURES.


Les temps de vertiges d'amour et d'angoisses de mon enfance ont disparus,je me rappelle à peine à présent les sensations qui étaient étalés sur la page de mes livres C'est à peine si je me souviens des flots entiers d'images que je voyais défiler devant moi en rêve lors de mes promenades en solitaire.J'écrivais mes livres comme des assemblages.Je construisais mes textes comme des gribouillages qui ressemblaient à des espaces sans cul ni tête ,c'était peut être déjà à cette époque des délires spontanés réalisés par cutt-up à une époque où je ne n'avais pas la moindre idée de ce que ce terme voulait dire.Je réalisais plus tard lorsque je me suis inscrit à l'école ABC de l'art d'écrire des collages,en croisant les écrits de mes écrivains préférè avec quelques unes de mes inventions personnelles ,mes idoles de l'époque étaient surtout Chateaubriand ,Montaigne Rousseau ,Proust et de temps en temps Mallarmé ,je me souviens d'avoir lu Pétrarque ( la vie solitaire) dont j'admirais déjà l'esprit bucolique ; j'arrangeais mes écrits selon mon gré en essayant de réinventer une langue dont j'étais tombé amoureux mais dont j'étais encore incapable d'imiter sans la copier la finesse intégrale ;copier,c'était déjà mon seul génie! .J'ai tenté de redonner de la cohérence plus tard à ces brouillons littéraires issus de mes inventions d'adolescent,j'ai essayé de retrouver les sources de mon génie (mais lorsque je croyais en retrouver certaines parties elles m'échappaient ) .Javais perdu dans mes souvenirs toute trace de leur composition. ,ces marches anciennes étaient devenues si lointaines qu'elles s'étaient envolées en fumée.Je réinventais peut être ma vie au prix du mensonge,en lui conférent un charme qui n'existait peut être pas à l'origine



UN RUSH.
J'étais rentré sans m'en rendre dans un processus d'interprétation purement allégorique de la réalité.Mes écrits décrivaient un processus de balayage qui,allant et venant réajustait d'une façon permanente mes souvenirs ;ces relectures composaient à chaque fois je crois une allégorie de mon passé .Comme ma mémoire me fuyait ,je ne pouvais pas accorder à mes souvenirs tout le crédit que j'aurais dût leur accorder .J'avais souvent la mémoire qui m'emportait ailleurs sans que je puisse faire autre chose que flotter et surnager à ses côtés .J'étais un écrivain façonné par mon manque de mémoire ,autant que par les remous de la langue.C'était pourquoi,j'étais le plus souvent plongé dans l'incertitude la plus totale concernant mes mémoires.Ne pouvant,ni freiner ni arréter l'emprise de mon amnésie sur mes anciennes vies je devais me résigner à n'en montrer que l'empreinte et son mouvement sur la page;c'était autant l'empreinte de mon propre vertige que celle de ma conscience qui vascillait que je faisais apparaître dans mes écrit.C'était ça peut être la révolution littéraire à laquelle j'aspirais ,je voulais montrer l'amnésie qui surgissait dans mon dos.J'étais naivement persuadé que mon inconscient travaillais pour moi,il m'expliquerait demain ce que j'étais incapable de saisir aujourd'hui.Je devais me plier à mes intuitions,me laisser aller à la dérive la plus totale c'est elle qui me livrerait les clés du roman qui était enfouis dans mes rêves.Mais je comprenais aussi très bien pourquoi le grand public préférait acheter de romans de gare les écrivains qui les composaient n'avaient pas la mémoire qui flanchait à tout bout de champs.Les écrivains amnésiques comme moi qui théorisaient à tout bout de champs sur leurs états d'âme et sur les potentialité de la la littérature dérivante écrivaient probablement des choses totalement imbuvables.





UN ROMAN POST-MODERNE



PREMIERES SUITE MAGISTRALE DU ROMAN DE MA VIE



LE SOLILOQUE DE LA MEMOIRE



Les souvenirs des époques mélangées que j'essaye de faire réapparaître resteront malheureusement toujours assez peu précis ,car les choses se mêlent dans ma tête , différentes périodes de ma vie se brouillent et se confondent. Je dois sauter d'une époque à une autre pour tenter de retrouver quelques bribes de mon passé s'en être totalement assuré qu'elles ne se substituent pas les unes avec les autres,car ma mémoire est capricieuse. Il m'est assez difficile de tracer le vrai portrait de celui que j'étais hier sans m'égarer un peu . Il y a pourtant des fils conducteurs qui mènent à ma vie dans ces temps éloignés, il me faut les trouver…j'en ai trouvé ( hier ) au contact de certaines réminiscences de lectures ,comme dans la lecture de Rousseau …de même en retrouvant dans mes archives mes essais d'écritures mélangées j'ai aperçu en transparence une ancienne tranche de mon passé elle me renvoyait à mes quinze ans ,j'ai cru entendre à nouveau le chant du rossignol et retrouver des sensations des temps heureux ; des sensations que j'avais cru perdues, et qui demeuraient intactes ; la lecture des passages de la vie de Jean Jacques que j'avais fait récemment ( la lecture des rêveries) avaient ravivées les anciennes passions qui m'avaient fait l'admirer.Je me dis que je devrais peut être relire plus fréquemment des passages de mes auteurs préférés pour redonner à ma mémoire la vitalité qu'elle semble avoir perdue . Je pourrais aussi faire ce que j'ai fais à une certaine époque; c'est a dire m'allonger sur mon lit et tenter de me remémorer des passages de ma vie en me concentrant sur certaines images passées qui continuent par m'émouvoir ;le visage de ma mére,le visage de mon père,celui de mes frères et soeur,la statue de la vierge installée au sommet de la colline qui donnait directement sur ma chambre ,mes allées et venues dans l'usine assommante ou je travaillais ,mes passages sur les banc de l'école etc..je parviendrais certainement de cette manière à retrouver quelques lambeaux. de ma vie ancienne, même si l'ordre dans lesquels mes souvenirs surgiraient serait instable.Je voudrais parvenir à me souvenir de certaines scènes passées pour essayer de voir dans quel ordre elles surgiraient si je les jetaient sur la page sans me soucier exactement de leur ordre chronologique,j'appellerais ça -des mémoires improvisées-.


LES MEMOIRES IMPROVISEES

ESSAI




Hier,j'ai gribouillé sur une feuille une liste de souvenirs que je devrai sélectionner.

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La grève - Un premier grand amour que je n'ai pas su garder.-les trois scouts – - la promenade à motocyclette - un rêve étrange-. Le rouge gazon . -L'abbé contestataire - la crèche révolutionnaire - .J'admirais plus Voltaire que Jean Jacques- Mes lectures difficiles - la vie paisible - marches sur la haute montagne - un PDG bien sympathique-. A propos de Jean - Jacques et de ses enfants - Robespierre - paysages de neige - Hérémétisme ou érémitisme voir (dictionnaire ) de mes dix sept ans - j'étais un révolté - le maillot rouge - les beaux lacs Vosgiens - Paysages montagnards - Je m'enfermais dans une tour d'ivoire plus haute que les montagnes qui m'entouraient pour me protéger sans doute J'avais oublié qu'à cette époque je consacrais la plupart de mon temps à l'étude de la peinture et du dessin - J'avais conçu une architecture extraordinaire - Des amis non conformes -Yoga - Mes universités - Hegel - Spinoza -- Un vieil étudiant qui s'appelait Duval - Un ami de la CGT - Colleur d'affiche et syndicaliste - PSU -Le sourire d'une jeune fille que j'avais dessiné - La chorale - Ma promenade préférée - Etienne - Je me méfiais des étudiants -Promenade derrière le château - Mes lectures de Karl Marx - Œcuménisme - Teilhard de Chardin - Dieu - La télévision en noir et blanc - Le théâtre communal - L e bel abbé - Alain Robin, Pierrot etc… Permis de conduire;









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UNE METHODE IMPROVISEE

UNE REMARQUE AU SUJET DE CETTE LISTE


Cette liste que j'ai dressée est décousue,je ne sais pas si je l'utiliserai telle quelle. .J'ai inscrits ici des souvenirs de mon passé,sans tenir compte de la chronologique,ils s'inscrivent tout de même dans une tranche précise de ma vie ,celle qui va de mes quatorze à dix sept ans,sauf pour certains qui ont eut lieu plus tard (à l'armée) .J'ai déjà rédigé dans cette liste, les parties soulignées en gras.Je vais essayer d'organiser mes souvenirs de façon à les rendrent plus homogénes , même si je doute que cette méthode encore aléatoire soit la bonne.Ainsi amis lecteur si tu as déjà consenti patiemment à me suivre jusqu'ici ,il te faudra faire preuve de la même résolu patience si tu veux remonter plus en avant dans l'imbroglio de ma vie à travers les modestes récits qui vont suivrent,car je ne suis pas un auteur très organisé,j'avance toujours en tatonnant..

UN ESSAI

PREMIERS FRAGMENTS DE MEMOIRES IMPROVISEES
(UNE PREMIERE TRANCHE DE SOUVENIRS SE RAPPORTANT A MES QUINZE SEIZE ANS.)
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(1)- UN FRAGMENT DE MEMOIRE DIVISE EN DIVERS PETITS RECITS-Les trois scouts - (2)-FUITE DE MA MEMOIRE FUITE DU RECIT QUE J'ABANDONNE EN COURS- (3) -DEUX PETITS RECITS RAJOUTES -St Jean l'expérience de la vie - L'abbé G..était plein de fougue.-Moi narrateur - -(4) -La promenade à motocyclette -Un rêve étrange - .(5) - UN BROUILLON DE MEMOIRE SORTI DE NUL PART -.(6) – POURSUITE DE MES ECRITS- Un quatriéme fragment de mémoire .- Le rouge Gazon -.(7) – A moi même- .DU ROMAN A LA REALITE -Un cinquiéme fragment . (8) -Un Sixiéme fragment de mémoire -.- Le sourire d'une jeune fille que j'avais dessiné -(9) – UN SEPTIEME FRAGMENT AYANT RAPPORT AVEC LE PRECEDENT -.L'abbé contestataire – ( – Mea culpa-. (10) -UNE POSE -Car j'arrive à cet endroit douloureux -(11) - XIEME SOLILOQUE-. (12) -Huitiéme récit qui devrait constiteur une suite au précédent- AUTRES RECITS- -.(13) -NEUVIEME FRAGMENT -.SUITE INVENTEE-.(14 )-SOLILOQUE INTEMPESTIF DU NARRATEUR -(15) SUITE DU RECIT --DIXIEME FRAGMENT - .(16) UN ONZZIEME FRAGMENT POUR COMPLETER L'EDIFICE FRAGILE DE CES MEMOIRES -La crèche révolutionnaire – Une créche peu orthodoxe-. (17) -JE VAIS PLACER ICI UN CHAPITRE ETC..Douziéme fragments - . Moi – Un autre regard-.Roman I-Roman II -. (18) -Treiziéme fragments – SUITE PORTRAITURALE – C'était Voltaire que j'admirais plus que Jean Jacques -.(19) –Quatorziéme fragment - AUTRE SUITE PORTRAITURALE -. (20) – Quinziéme fragment -UNE DISCIPLINE DE VIE .(21)- Seiziéme fragment -CONTRE PLAN-. (22) -Dix septieme fragment – SUITE PORTRAITURALE .(23) -Dix huitiéme fragment – D'AUTRES VISIONS -.(24) -Dix neuviéme fragment -UN DERNIER RAPIDE CONTRECHAMPS.- (25) -Vingtiéme fragment- SUR QUELQUES ELEMENTS D'ARCHIVES QUE J'AI RETROUVE.-UNE NOUVELLE VERSION DE LA VIE DE NOTRE HEROS- Archéologien d'une vie ancienne II.-J'étais un autre –Vindicte-.SUITE DE MON ROMAN -.(26)-Vingt et uniéme fragment- .L'ETRANGE CONSTAT DU NARRATEUR -.INCIPIT.UN ROMAN POST-MODERNE SUITE.Fin du premier opuscule. .
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VOICI D'BORDS POUR COMMENCER UN FRAGMENT DE MEMOIRE .

(1)
LES TROIS SCOUTS.

MA MEMOIRE SE TROUBLE.

Je n'ai plus la photo sous les yeux qui les représentent, mais c'est grâce à elle que me je me suis souvenu de leur existence,sans elle j'aurais tout oublié. Ma mémoire ici est donc purement photographique.Sur la photo il y avait Jean Paul, Jean Claude et Francis; c'est parce que j'ai gardé dans mes archives une photos d'eux, que je les ai toujours en mémoire. Le balisage de ma mémoire à besoin d'être matérialisé ,j'ai besoin d'avoir une représentation des choses pour m'en souvenir. Je crois bien que les photos vont jouer un rôle déterminant dans ces mémoires.Ceux qu'on appelait -Les trois scouts- je me souviens de les avoir pris en photo alors qu'ils étaient debout sur un rocher . Mais je ne me souviens absolument plus du lieu ou a été pris la photo. Celle ci que j'ai sous
les yeux,me remet en mémoire une partie de ma vie qui tournait autour de ces trois amis qui se faisaient appelés les trois scouts par un goût de la dérision qui ne m'avait pas échappé. Je participais avec eux aux réunions de JOC ( jeunesse ouvrière Chrétienne ). Les réunions de jeunes travailleurs avaient lieu dans un endroit appelé - la Roche – ils étaient situé dans les locaux d'une ancienne usine qui a présent disparue;une grande roche creusée à même le roc en marquait l'entrée .Lorsque je repasse devant l'endroit où se situait cette usine et nos réunions ,je ne faisais plus sauf depuis que j'ai retrouvé cette photo l'association entre mon ancienne vie ici et le supermarché qui a à présent remplacé l'usine. Il ma fallu cette photo pour me rappeler qu' un pan entier de mon passé se trouvait enfouit sous ce super-marché;ma mémoire l'avait déjà gommé. Je note ce détail , car à présent j'ai une étrange et presque imperceptible sensation d'amputation,lorsque je traverse ce supermarché.Je sais à présent que blottis derrière ce dernier une masse de souvenirs invisibles m'attendent,ils sont tapis dans l'ombre et se confondent avec un paysage qu'on a sciemment détruit.A propos de cet ancien paysage,des bribes d'images entières me reviennent en mémoire.Je revois tout à coup les réunions que nous avions dans une des salles de l'ancienne usine ;les garçons se tenaient d'un côté les filles de l'autre.C'est l'abbée G...qui conduisait les débats.Nous étions conviés dans ce lieu,chaque semaine à des séminaires de reflexion . En redistribuant ces images dans ma tête ,j'imaginais que ma mémoire fonctionnait comme un livre d'archives qu'on aurait étripé,ce livre ne me montrait plus que des images fatiguées ,il me montrait uniquement des bribes à peines lisibles de mon passé .Je devais m'y résigner mes souvenirs d'hier étaient recouverts par quantité des souvenirs nouveaux qui brouillaient les pistes du passé ;des sensations nouvelles se superposaient à ma vie ancienne;en faisant mes courses dans le supermarché ,je marchais fréquemment sans m'en apercevoir sur une partie de mon ancienne destinée.Sensations présentes et souvenirs passés se chevauchent habillement en moi sans que je prenne toujours conscience de leur véritable existence.Etais je donc comdamné en écrivant ces mémoires,(ou ce roman ),à ne jamais reconstruire que des fragments d'éternité disparus à tout jamais par le seul fait qu'ils se trouvaient enfouis sous des couches immatérielles de nouveaux souvenirs sans que j'en eu tout à fait conscience ;ils proliféraient sans doute à foison ces nouveaux souvenirs sous des couches altérées de vieux souvenirs ,ils recouvriraient bientôt avec eux d'autres souvenirs encore plus anciens et plus vifs encore que les nouveaux devenu à leurs tours des souvenirs anciens.Je venais de réaliser juste à l'instant qu'il me sera difficile d'orchestrer mon roman avec toute l'objectivité que j'aurais aimé y mettre uniquement parceque j'avais l'intention de me comporter en mémorialiste avisé ;les éléments invisibles qui contribuent à former la trame de ma mémoire se dérobent à moi avec autant de facilité qu'ils s'imposent ; ils me fuient se superposent s'embrouillent et se confondent jusqu'à me donner le vertige ,je doute de plus en plus qu'il me soit possible d'écrire avec une vraie sincérité et une totale objectivité l'histoire de ma vie ;trop de choses viennent qui interférent et viennent troubler cet immortel et sublime dessein.



(2 )

FUITE DE MA MEMOIRE FUITE DU RECIT QUE J'ABANDONNE EN COURS.


Les trois scouts (j'y reviens) étaient de joyeux drilles , et probablement qu'ils s'entendaient à merveille à l'époque, car leur association ( sur la photo que j'ai étalé à mes côtés) semblait aller de soi. Il est vrai que les trois scouts travaillaient tous les trois comme gratte papier, l'un pour une société privée, les deux autres pour la sécurité sociale pour laquelle ils travaillaient encore quarante années après. A l'heure ou j'écris ces lignes ,certains sont déjà parti.La vie passe comme un trait, et je n'oublie pas les drames qu'elle sème derrière elle. Je parle d'une époque qui les ignoraient encore car nous étions au début ,presque tout au début du grand voyage de la vie. Les trois scouts me faisaient incidemment revoir des fragments décomposés de mon passé . Si j'associais leur existence à mes vies antérieures j'avais encore du mal à me rendre compte pourquoi j'étais venu là ,car ma mémoire semblait m'abandonner,elle ne se souvenais presque plus des détails de cette vie lointaine,il avait fallu le souvenir d'une photo pour qu'elle réapparaisse,c'était comme si je ne pouvais plus me souvenir de mon passé qu'à travers une prothése visuelle.Je devais abandonner temporairement ma quête aux souvenirs.





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DEUX PETITS RECITS RAJOUTES



ST JEAN L'EXPERIENCE DE LA VIE

Les réunions de la Jeunesse ouvrière catholique se faisaient le plus souvent dans le local de l'ancienne usine dont j'ai déjà parlé,qui se trouvait juste sur l'emplacement de l'actuel supermarché U. Ces réunions ,c'était toujours l'abbé G...qui les animaient ;c'était un prêtre charismatique et survolté ,il ne mâchait pas ses mots et possédait une sorte de sensibilité prolétarienne qui effrayait certainement la bourgeoisie catholique du village,même si elle lui reconnaissait des talents d'animateur . L'objet de ces réunions était d'aider les jeunes gens (comme moi) à réfléchir dans un esprit communautaire non exempt de critique ,l'abbé qui était un bon dialecticien tenait de cette façon à nous sensibiliser aux formes de la controverse .Parce que mon héros St Jean (moi en plus héroique) se sentait plus jeune que ses camarades,il avait deux à trois ans de moins qu'eux ,c'est à peine si il osait intervenir dans les débats au début du moins. C'est pourquoi un jour ou la réunion avait lieu uniquement ce jour là avec les garçons et qu'il restait sans rien dire alors qu'on l'interrogeait , un de ses camarade,Brutus, le désigna et dit d'une façon provocante . - Sait-Jean y s'en fout!- St Jean à cet instant se senti malheureux et honteux, car si il ne disait rien,c'est qu'il n'avait rien à dire,mais cela pour autant ne voulait pas dire contrairement à ce qu'affirmait son camarade qu'il ne portait pas attention au débat .Sur ce, un des trois scouts prit sa défense et rétorqua - Mais non y s'en fout pas! Laisse le donc s'exprimer en temps voulu!- St Jean n'avait de nouveau rien répliqué il était trop tôt pour lui pour dire ce qu'il pensait ;il avait tout simplement besoin de temps pour formuler ses idées . C'est pourquoi il avait été blessé pour ne pas dire profondément affecté par la remarque violente de son camarade ;à cet instant il avait eut la sensation malheureuse que l'histoire se répétait , on le prenait pour un autre une fois encore,pour un autre,pour un qu'il n'était pas,pour un affreux j'm'enfoutiste pour un autre que lui.Il réalisait avec desespoir une fois encore que la vie était un combat de tous les instants un combat sans merci.Se taire lorsqu'on vous demandait votre avis,pouvait vous faire passer pour un autre surtout si vous n'aviez pas encore d'avis ,vous n'aviez pas pris le temps ni les précautions de vous en forger un . Cet incident ,l'avait marqué suffisamment pour qu'il retienne la leçon.Il avait reçu un coup une dague qu'on lui avait enfoncé en plein coeur sans crier gare ,c'est pourquoi il avait remercié intérieurement le camarade qui était venu à son secouru,car il s'était sentit sur l'instant complétement désarmé face à cette attaque et peut être même humilié.C'était la leçon à retenir ,il ne fallait jamais rester inerte se dit il.- Je dois garder en mémoire cette scéne et la graver dans mon esprit ; à l'avenir je ne devrai, jamais juger ou mésestimer mes semblables .Me comporter comme ce camarade la fait avec moi,c'est faire preuve d'un grand manque de discernement et d'un grand manque de sensibilté Je ferai attention à l'avenir de ne pas commettre la même erreur,car il suffit d'un simple jugement émit à la hâte pour condamner un homme désarmé et innocent à l'échafaud !.Et je détesterais faire ça.Je trouve cela infâme!- . C'est pourquoi lorsque il a pu avoir lui même l'usage et la maîtrise de la parole ; le souvenir de cette blessure lui revenait souvent en tête; instruit par cette leçon , souvent il se retenait de porter des jugements trop hâtifs sur des camarades ou sur des inconnus ;il fermait sa bouche, bien qu'il fut tenté souvent de proférer des jugements sans appels,contre ceux ou celles qu'ils croisaient sur sa route et qui semblaient parfois sans parti pris ,ou presque indifférents au sort du monde - ils ont peut être en eux comme moi dans le passé des raisons de se taire,ils ne savent pas encore ce qu'ils veulent!. Il raisonnait comme cela car il avait gardé en lui l'empreinte d'une attaque injustifiée.Pourtant rien ne dit que plus tard il n'exécuta pas sans s'en même s'en rendre compte une série d'attaques idiotes contre des êtres aussi innocent qu'il l'étais lui à son époque lorsqu'il était comme nous l'avons décrit innocent et sans arrières pensées car si l'homme est souvent pêtrit de bonnes résolutions ,il laisse souvent échapper au fil du temps ses meilleures intentions ;elles lui échappent souvent et de héros glorieux ,il se transforme en son contraire.C'est un effet de miroir qui n'échappera à personne ,tous les héros sont un jour ou l'autre défaillant.
JE NE SAIS PLUS SI J'AI CONSERVER CETTE PARTE .RELIRE.

L'ABBE G..ETAIT PLEIN DE FOUGUE.

L'abbé essayait de donner le respect d'elle même à cette jeunesse ouvrière (La Joc) excédée souvent par la bêtise, et la stupidité des adultes et par le monde austère,et désarmant du travail . Il s'efforçait de faire prendre conscience à cette jeunesse,qu'elle était la meilleure des promesses; sa candeur,sa fierté et son dévouement pouvait racheter durablement la médiocrité et la bêtise des adultes qui était grande .Elle avait pour obligation de se révolter contre les injustices,c'était son rôle ,c'était sa vocation,c'était aussi dans sa nature ,elle ne devait pas hésiter un seul instant,elle devait dénoncer toutes les formes d'humiliation qu'on faisait subir aux hommes.Pour l'abbé,elle portait l'espérance d'un monde meilleur ,il en rêvait,c'était sa plus grande force.La jeunesse portait en elle la spontanéité et la fraicheur des élans du coeur ,cela compensait largement ce que les adultes appelaient – sont déficit d'expérience- ..L'abbé G...était un battant, il encourageait la jeunesse à lutter face à l'adversité; c'était un partisan du coup de poing ( sur la table) et du coup de gueule ( en prêche); toutefois il se posait incessamment la question de savoir si telle chose était bonne ou si elle était mauvaise,car c'était un humaniste,mais aussi un homme de dieu ,c'était le compagnon d'un Christ charismatique et sublime qu'il serrait en secret dans les replis souvent froissés de sa soutane noir .Cette pratique de l'examen de conscience que tentait de leur enseigner ce prètre non conformiste aux allures de rugbyman était ce qui avait le plus marqué notre héros Saint Jean (mon alter ego) ; il voyait en la personne de l'abbé,(Pascal pour ses amis) un homme sincère et passionné qui se battait sans ménager sa peine pour faire triompher la vérité en laquelle il croyait,il le voyait branler le monde à pleines mains et poser des questions que personne d'autre ( sauf dans les livres qu'il aimait) n'osaient poser ouvertement .c'est pourquoi il trouvait cet homme plutot fantastique et sincérement admirable . Son exemple fut précieux pour celui que j'appelle mon héros; mon héros voyait un être humain émerger du lot ,un être humain capable d'exprimer ses sentiments et ses convictions, avec une rigueur et une persistance qui faisait la plupart du temps défaut à tous les autres, il le faisait avec une force de conviction qu'il ne cessait d'admirer ,même si il appréhendais parfois la rudesse avec laquelle il s'exprimait. St Jean mon héros se disait qu'au final si un tel homme existait c'est que tout n'était pas entiérement perdu en ce monde ;si ce monde impitoyable portait en son sein des êtres aussi éblouissant des êtres intelligents et aussi désintéressés et admirables ,des êtres capables de charisme ,d'ardeur et de générosité tel que l'était Pascal,c'est que ce monde pouvait encore être sauvé ,car Pascal redonnait du brillant et de l'ardeur à la vie.Il était la flamme lumineuse qui brûlait et redonnait de l'espoir et du courage à certains qui en manquaient .



MOI NARRATEUR

Cette période de ma vie dont je tente de tracer les contours s'est passée sommes toute comme dans un rêve; ma mémoire ,elle butte toujours contre un trou noir qui s'élargit au fur et à mesure que je tente d'en forcer l'entrée. Je dois renoncer à donner un ordre logique à mes souvenirs ,mais en même temps je suis décidé à porter mes récits dans l'ordre que j'avais décidé de leur donner au départ ,car je diverge trop ;c'est pourquoi voilà comme je l'avais promit dans l'ordre la suite de mes récits.

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LA PROMENADE A MOBYLETTE.
UNE HISTOIRE A DORMIR DEBOUT




UN RËVE


Il voyait dans son rêve un homme en train de marcher dans une forêt touffue magnifique,comme l'étaient les forêts Vosgiennes.Le marcheur tenait un livre en équilibre sur sa tête;il prenait garde de ne pas le laisser tomber;il devait comme c'était dans un rêve enjamber sans les voir pas mal d'obstacles disposés en vrac sur sa route,car une forêt en comporte beaucoup.Il ne pouvait pas lire ce qui était écrit dans le livre bien qu'il l'aurait voulu,car le livre était sur sa tête.Dans une autre partie de son rêve,il tentait d'ouvrir le livre,pour en feuilleter les pages.Beaucoup plus tard dans une autre partie de son rêve il était parvenu à lire ce qui était écrit dans le livre,mais chose curieuse,les pages du livre s'effaçaient lorsqu'il tentait de s'en souvenir.Il refit ce rêve plusieurs fois jusqu'à ce qu'il l'oublie.






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UN BROUILLON DE ROMAN SORTIT DE NUL PART


Evry le 16.1.2012.

J'ai retrouvé hier soir dans mes anciens brouillons un morceau de texte ,il est daté d'au moins dix ans le voici:.



Se livrer à l'écriture comme il le fît par la suite d'une façon si obstinée et si obsessionnelle c'était probablement sa façon à lui de lutter contre le sentiment angoissant de sa propre disparition ;écrire c'était peut être conjurer l'angoisse que s'était emparé de lui à la vue d'un livre qui s'effaçait.Le souvenir de cet instant inoubliable ou il avait vu surgir un petit garçon en train d'essayer de lire dans un alphabet aux couleurs un peu passées,lui revint à l'esprit .Il avait su dés cet instant que toute sa vie était là, dans la forme colorée des lettres qui surgissaient sous ses yeux .Elles annoncaient la création d'une vie joyeuse et éternelle.Savoir lire dans cet alphabet c'était construire un monde magique peuplé de figures élancées quasi intemporelles . Les pages de ce livre ne s'effaçeraient jamais, elles étaient sculptées pour l'éternité .



J'avais écrit ce passage à une époque ou je ne songeais pas écrire un affreux roman-post moderne,je songeais plutôt à un autre projet de roman que j'avais abandonné comme c'était souvent ma manie .Je me dit aujourd'hui qu'un roman invisible s'écrit peut être dans mon dos ,il suffit d'être patient un jour il surgira , je pourrais le lire.J'AI MIEUX PRECISE CETTE PARTIE



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POURSUITE DE MES ECRITS

J'ai du modifier les intertitres mais peu toucher au titre.

UN QUATRIEME FRAGMENT DE MEMOIRE RELATIF A MON ADOLESCENCE BIEN DIFFERENT ENCORE DES QUATRES QUI PRECEDENT.






LE ROUGE GAZON.

Une simple histoire sentimentale.

C'est le nom d'un lieu dit situé sur les crêtes ( c'est à dire sur la ligne haute des montagnes qui font séparation entre l'Alsace et les Vosges) une chaume est également située à cet endroit. St Jean gardait en lui le vague souvenir d'une ballade que lui et ses camarades avaient effectués avec les jeunes filles qui appartenaient elles aussi à la Joc , ou peut être aux guides une association catholique qui est un peu l'équivalent des scouts féminin. Ma mémoire a retenu ce souvenir,bien qu'il ne contienne pas énormément; pourtant l'image d'un gazon rouge aussi rouge que l'herbe entrevue par Boris Vian dans un de ses romans aurait pu m'inciter à une rêverie aux allures fantastiques; mais il n'en était rien ,je ne voyais apparaître à travers ma mémoire que d'anciennes images d'un naturel sans fard .Sans doute étais ce dût à l'allure de mes souvenirs.A cette époque les garçons et les filles lorsqu'ils sortaient par bandes s'appliquaient à mettre une sorte de distance en eux ,ils marquaient une réserve dans leurs rapports car c'était l'usage .Cela ne les empêchaient pas de s'amuser follement chaque fois que l'occasion se présentait. Le fais de faire une ballade entre garçons et filles et de dormir sur une chaume dans une pièce collective n'était sans doute pas si fréquent, c'est peut être bien pourquoi, St Jean à gardé en mémoire cet événement .Quand la mémoire lui revient,il se souvient surtout des jeunes filles ,de leurs rires moqueur et déluré qui fusait à l'intérieur du vaste dortoir ou ils étaient installé,le dortoir respirait l'odeur du bois mais étais ce bien tout? Etais ce en tout cas suffisant pour qu'il garde en mémoire ce jour plus qu'un autre? Résumons, nous cette journée était associée dans son esprit au grand plaisir de la marche sur les sommets; elle était aussi associée au souvenir du rire des jeunes filles qui marchaient avec la bande de garçons qu'ils formaient; étais ce suffisant pour conserver en soi pendant si longtemps et avec une telle vénération le souvenir d'une telle journée?.Non! St Jean le savait bien; s'il conservait ce jour au fond de lui blottit comme une chose très ancienne qu'il avait fini par aimer, c'est que cette journée était surtout associée au beau souvenir d'instants passés en présence d'une jeune fille dont il était tombé follement amoureux quelques années auparavant (sans jamais qu'elle le sache ) alors que lui et elle n'étaient encore que des enfants. St Jean avait vénéré cette jeune fille comme une image pieuse par le passé ,il la regardait à présent avec étonnement, car elle avait grandit, elle était t'elle qu'il rêvait de pouvoir l'entrevoir dans le souvenir de la promesse qu'il s'était fait à lui même (de lui avouer son amour) lorsqu'il serait en était le faire;lorsqu'elle serait plus grande et que lui même aurait grandit .Tout cela ce jour là,lui revenait à l'esprit. N'avait il pas voulu jadis avec son coeur d'enfant s'emparer d'elle,il avait décidé plus tard d'en faire sa femme.Il était résolu et déterminé,demain il la ferait sienne.Il s'était promis d'attendre aussi longtemps qu'il le faudrait,il tenait à ce que son coeur reste ferme,il attendrait le temps qu'il fallait,des années et des années; lorsqu'il serait devenu en âge pour lui avouer son amour, il lui déclarerait sa flamme,l'avait il oublié!Aujourd'hui, il allait sur ses presque dix sept ans,il était devenu en âge de tenir sa promesse pourquoi restait il sans rien faire? Il lui suffisait de fermer les yeux pour sentir le parfum de ses désirs passés ,il revoyait dans un coin secret de sa mémoire l'image merveilleuse qu'il avait d'elle,elle était même presque plus belle qu'hier. L'image adorée ne s'était pas encore entièrement dissipée, il la gardait encore en lui comme un pieux souvenir qui ne voulait pas partir.Aujourd'hui il revoit le visage adoré, il pourrait le toucher il pourrait s'en emparer, le tirer à lui, le caresser,il lui suffirait d'avancer,de faire quelques pas de déclarer son amour ,de la frôler doucement,il pourrait créer le frisson qui l'envahirait et la ferait s'émouvoir et céder ,l'aimer lui dire combien il l'avait longuement aimé ,il n'avait qu'un pas à faire. Non! Il resterait là,immobile sans rien faire.Il observait par la fenêtre les contours dorés de la vaste montagne ou ils étaient venus pour marcher; il regardait le flanc des roches grises et roses qui s'allongeaient à l'horizon et formaient un délicieux spectacle ,il regardait le ciel blanc et bleu limpide et phosphorescent qui jaillissait comme dans un rêve au dessus des montagnes ;les reflets d'or d'une chevelure dont il avait un jour voulu baiser les éclatants reflets lui apparurent lovés à travers les nuages .A travers le soleil rouge qui se couche et qui illumine le dos râblé de la montagne, il retrouve le visage adoré de la petite déesse qui illuminait ses nuits d'enfance; il s'étonne pourquoi ne la ravît il pas? Pourquoi ne cherche t'il pas à la prendre maintenant qu'il pourrait être fidèle à la promesse qu'il s'était fait hier de la prendre pour toujours.Il observe le soleil qui décline ;sur son visage se dessine un léger sourire,il remarque qu'une légère pointe de tristesse s'est glissé en lui ;il sait déjà à cet instant que sa vie ne sera pas telle qu'il l'avait imaginée hier dans ses plus vieux et dans ses plus fous rêves d'enfant. Il sait que la jeune fille qu'il avait aimé, adoré comme une déesse ,vénéré comme une reine , admiré comme une pierre magique éclatante se jettera probablement dans le coeur d'un autre ,que c'est un autre qui l'entourera de ses bras pour la faire chavirer, c'est un autre qui lui offrira baisers et caresses ,un autre qui l'aménera dans sa maison,car lui St Jean ne sera pas de la fête ,il n'ira pas la prendre et la serrer contre lui ,il n'ira pas lui déclarer son amour ; il a décidé à l'instant que sa vie se ferait ailleurs,loin du paradis de son enfance,loin des rêves qu'il avait entrevu; c'est pourquoi il regardet la jeune fille avec une telle intensité;il sait déjà qu'il a abandonné l'idée de la faire sienne de la conquérir, de se l'approprier ,d'en faire sa femme sa compagne pour la vie, il l'observe ,il ne craint pas d'affronter son rire léger son regard joyeux, il observe la blonde chevelure qu'il avait vénéré ,il la regarde nostalgique et comme envouté par ses reflets et son sourire ,il la regarde comme le marcheur qui vénère l'aube et les rayons naissants du soleil; il l'aime toujour,il l'aime toujours et encore, mais il sait que son destin à décidé de lui ravir son rêve , son destin l'appelle ailleurs,c'est pourquoi il a renoncé au fond de lui à la prendre à s'en emparer ,il sait que sa vie ne sera pas mélangée avec la sienne ,car il a vu son coeur prendre une autre direction,il a vu son coeur reculer.C'est pourquoi il la regarde avec autant d'intensité,il la regarde à présent comme on regarde le feu du soleil ,un feu rouge intense qui décline ,un feu de braises ardentes qui se déverse sur le gazon de cette fin d'été ,le gazon devient rouge , il est en feu,son coeur est remplit d'une immense tristesse et d'une joie presque surnaturelle.Il sait qu'il va la perdre!.


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TRAGISME

DU ROMAN A LA REALITE.
Un cinquiéme fragment.

Dans le souvenir de cette journée; il y a les sommets splendides et la marche sur ces sommets qui me reviennent en tête, il y a le plaisir vénérable associé à la marche, au sol d'herbes rases qu'on trouve sur les chaumes illuminées par le soleil couchant ( Le Rouge gazon) il y a des odeurs ,des paysages , des levés et des couchés de soleil associés à la fraîcheur des saisons automnales sur les hauteurs Vosgiennes ;il y a les éclats de rire des jeunes filles qui m'entouraient à l'époque de mon adolescence, et plus spécialement le visage d'une jeune fille que j'avais adoré en secret, il y a cet univers d'une beauté sans fard , et d'un naturel supérieur qui est celui des grands espaces que l'on ne trouve que sur les sommets ; ces éléments me reviennent par bribes et par fragments par le trou pas encore entièrement clos de ma mémoire; j'y apercevois mes anciennes espérances et mes anciennes chimères , mes anciens sourires et mes anciennes douleurs, j'y redécouvre des amitiés et des amours que j'avais presque oublié; une partie du voile qui recouvre ma mémoire s'est levé ici un court instant pour me rappeler à mes vies passés. Mais tout cela ,tout ce qui était écrit ici ; tout cela n'est il pas de l'ordre du rêve?Tout cela n'est il pas dût à une erreur de perception que j'aurais fais dans l'impression et dans l'interprétation de mes sentiments? Sentiments si lointains,à peine perceptibles .Pourtant je n'avais pas rêvé, elle était bien réelle la jeune fille,la jeune fée qui avait éblouit tout un vaste pan de mon paradis enfantin; elle s'était levée pleine d'ardeur,pour se saisir de la ramure d'or des déesses invinsibles ,celle des élues,des promises et des prédestinées et elle l'avait planté et arrimé dans mon coeur et lorsqu'elle était réapparu plus tard beaucoup plus tard ,quelques années plus tard seulement;alors que j'aurais pu la toucher m'en emparer et déposer sur sa bouche le baiser discret et fatal de l'amant,du fidéle du conquis ;je l'avais abandonnée ,elle était devenu une autre,elle s'était transformée,elle était devenue extraordinairement belle et sublime une belle étrangère ; je ne savais si c'était un autre que moi - l'infidèle à sa promesse- qui l'avait rendu si totalement nouvelle ,si totalement différente,si totalement étrangére ; j'avais seulement dix ans lorsque je l'avais aimé à la folie ,à présent j'en avais seulement seize ou dix sept ,mais il me semblais pourtant ce jour là ,que j'en avais cent .Une idée nouvelle de la vie s'était lestée en moi;aidée sans doute par mes puissantes chimères elle m'avait rendue les choses différentes;je l'aimais toujours la merveilleuse jeune fille la folle déesse qui passait sur le trottoir et que j'acceuillais dans mon coeur chaque fois avec vénération; j'aimais toujours mon rêve ,mon rêve d'elle obstiné,obstinément amoureux de mon rêve et de sa sublime et incandescente ardeur je m'étais rendu à l'idée que ce rêve d'hier,ce rêve d'enfance deviendrait un jour réalité ,je voulais faire ma femme de la jeune fille adorée ,mon coeur obstiné d'enfant rêveur avait vu que c'était elle ma futur aimée,ma puissante destinée; mais quelques années plus tard,un ciel plus ombrageux, m'avait projeté dans l'abîme de moi même,je ne savais plus déjà vers où aller; j'étais devenu un pestiféré à mes propres yeux,un travailleur de l'ombre,un esclave ;j'avais dût me plier au sort que le ciel m'avait fait ,j'étais passé de la lumière à l'ombre ,je ne m'estimerais plus assez glorieux un fois passer les portes de l'enfer des hommes ,pour conquérir la fière déesse d'hier.L'astre sublime qui avait envouté mes rêves d'enfant et consumé mes ardeurs innocentes avait fait dévier ma trajectoire,mon coeur s'était mis à flancher.Je poursuivais déjà une chimére,je voulais sortir de l'ombre,sortir de l'enfer ,c'était prioritaire,c'était ma seule résolution,je savais que je ne pourrais pas offrir à ma reine vénérée le manteau d'or et d'hermine,dont elle se devait d'être parée ,le manteau de coton brut que j'aurais pu lui offrir me semblait trop insignifiant,elle était devenue dans mon esprit une reine innaccessible .Je me sentais terrassé je me considérais comme un pestiféré je travaillais en usine (en boîte) ,j'étais devenu indigne d'épouser une reine J'avais franchi les portes de l'enfer ma condition sociale dressait un rempart invisible entre elle et moi.Je venais de m'apercevoir quelle habitait un autre monde.A dix ans je croyais détenir les clés du bonheur absolu,j'avais aperçu la femme de ma vie une déesse aux yeux bleu clair et au sourire limpide;elle avait des nattes châtain et son allure svelte m'emportait toutes les nuits dans un palais de verre scintillant de lumière couvert de roses ;mais j'avais aperçu quelques années plus tard à la lumière de la clarté naissante à travers le charnier du temps ,vers mes quatorze ans ,les marques cruelles intempestives de la destinée,elle me contraignait déjà à ramer en luttant comme un damné contre les vagues menaçantes qui effleuraient ma barque ,je devais m'éloigner, aller ailleurs de crainte de me fracasser contre les rochers,un vague navigateur me disait de souquer ferme,sans chercher à comprendre un jour où l'autre j'arriverais à ma destination,je devais fuir ce lieu inhospitalier m'enfuir vers une une contrée nouvelle qui contenaient tous mes désirs,tous mes rêves et toutes mes aspirations les plus fantaisistes, mes amours d'enfants n'étaient que des chimères,je devais avant tout souquer ferme pour me sortir de l'enfer où les hommes m'avaient mis.


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UN SIXIEME FRAGMENT DE MEMOIRE (destiné à s'ajouter au cinquiéme qui précède pour le compléter).



LE SOURIRE ET LES NATTES D'UNE JEUNE FILLE QUE J'AVAIS DESSINEE.




C'était la même (ma déesse blonde)celle dont j'ai parlé plus haut,c'était elle; je la dessinais sur la même table où j'écris aujourd'hui la belle table en bois ciré à la cire d'abeille par ma mére ,la belle table octogonale de la salle à manger ,celle qui me verrait écrire un peu plus tard, mes fameuses pièces de théâtre lorsque j'avais dix neuf ans, ou ces fabuleux projets de roman improbables qui me taraudaient l'imagination; je la dessinais amoureusement avec application, sur cette même table ou j'écris présentement cet essais monstrueux mon roman-post-moderne . Je devais avoir pas plus d'une dizaine d'années lorsque je l'idéalisais ,j 'étais encore un enfant. J'étais encore un enfant dans le souvenir que j'en ai,mais j'étais fou amoureux et l'amour transcende tout il transcende aussi le regard des enfants.Elle était cette déesse blonde ,la seconde femme que je vénérais d'amour fou dans le secret de mon imagination , la première ayant été une jeune indienne (une jeune fille déguisée en Indienne) qui habitait un restaurant tout près de là maison des commis ou nous résidions. Je trouvais le jeune indienne supérieurement belle , j'étais irrésistiblement attiré par sa divine manière d'être. Ma déesse blonde avait aussi une beauté singulière inégalable et personnelle.Nous avions exactement le même âge,je l'attendais tous les jeudi lorsqu'elle sortait de ses cours de catéchisme;je me postais à l'entrée du couloir et je l'observais à travers les carreaux du deuxiéme étage de la maison des commis ou nous habitions. Elle avait deux nattes, mi blond mi châtain, qui tombaient de chaque côté de son visage Elle avait un beau visage en forme d'ovale,comme celui des madonnes, elle portait une jupe et un pull bleu marine, des socquettes blanches et des sandales, comme en portaient à cette époque les jeunes filles qui appartenait à l'équipe des guides locales.Elle correspondait trait pour trait à ce type de femme que j'idéalisais dans mon for intérieur sans me poser de question et sans savoir pourquoi , comme si cette attirance s'était déposée en moi comme par enchanteemnt avant même que je sois né.Elle avait immédiatement attiré mon regard, j'en étais tombé follement amoureux ,elle avait la même beauté simple qu'une atrice que j'admirais Romy Schneider dont j'étais déjà à l'époque un fervent admirateur; dans mon esprit elles se ressemblaient,elles avait la même beauté la même prestance le même éclat ,comme j'étais fou amoureux des deux j'étais déchiré j'aimais autant l'une que l'autre ;mais ma jeune bien aimée était plus accessible que Sisi,j'avais cette chance tout de même de pouvoir l'observer passer tous les jeudis depuis la fenêtre de notre maison,c'était une chose qui m'emportait l'âme. Pour m'éviter de mourir d'amour et pour m'apaiser ,je m'étais mis pendant un certain temps à la dessiner,je voulais me la rendre de cette façon encore plus proche de moi,je voulais peut être m'emparer de son image ,pour pouvoir la toucher,la faire revivre plus intensément en l'épinglant dans mon imagination ,c'était par ce biais en la dessinant que je croyais la saisir. Je prenais un temps extrême pour la dessiner;je la dessinais en secret car je ne voulais pas que ma mére me surprenne en train de le faire,j'avais peur de devenir ridicule si on découvrais que j'étais amoureux .Je la dessinais avec application , avec des crayons de couleur, je la dessinais en secret sur cette belle table vernie ou j'écris présentement ( Ma table mythique , ma table à voyager dans le temps,ma table de voyageur explorateur voyageant hors du temps*) . J'étais heureux d'avoir pu me la représenter au réel et telle que mon imagination la voyais ,de façon à l'avoir toujours sous les yeux en permanence .Je l'avais dessiné telle que je la voyais,avec ses nattes blondes son uniforme bleu,ses soquettes blanches qui lui montaient jusquà mi genoux ,son col blanc qui débordait éclatant sur son pull échancré,son visage allongé,ses yeux gris,brun doré ou bleu je ne sais plus ,sa bouche était toujours agrémenté d'un large sourire; je la contemplait chaque fois à en perdre l'âme. Elle hantait mes rêves et mes nuits, j'avais décidé d'en faire mon épouse lorsque je serais en âge de l'épouser ,je la gardais sous la main pour plus tard . Elle m'impressionnait j'avais peur de lui parler, je n'étais pas sur de moi, je n'aurais pas su d'ailleurs ,car au final j'étais timide; je devais me contenter de la voir surgir comme un mirage ,chaque fois qu'elle passait devant notre maison ; je guettais sa venue avec anxiété,je la guettais comme on guette l'apparition d'une comète ; elle était mon rayon de soleil, ma joie secrète mon premier ou plutôt mon second grand amour d'enfant. Quand je l'ai revu quelques années plus tard, alors qu'elle me paraissait plus accessible, vers mes dix sept ans; ( dans la partie de fiction que j'ai décris plus haut au Rouge gazon ) je voulais prendre le temps de la contempler à ma guise pour savoir ce qui m'avait tellement bouleversé en elle,et surtout je cherchais à savoir ce qui l'était advenu de mon vieux rêve d'enfant. Sans doute elle m'attirait toujours autant physiquement, mais déjà j'avais noté qu'il y avait dans sa manière de penser et dans sa façon de voir des différences notables entre nous; elle ne sortait pas d'un milieu ouvrier, elle avait une façon différente de penser qui provenait pour partie de son éducation et du milieu dans lequel elle avait vécu; dans mon esprit, elle ressemblait déjà un peu moins au modèle de la petite fille lumineuse que j'apercevais tous les jours depuis ma fenêtre à l'époque ou je la vénérais. Un voile recouvrait son apparence ,il était d'une épaisseur infime ,mais il me laissait à penser que sa façon de voir le monde et la mienne n'était plus compatible;elle raisonnait d'une façon pragmatique, elle avait trop les pieds sur terre, et moi je les avaient toujours ailleurs; je m'apercevais de la différence ,surtout depuis que je travaillais ma vision du monde avait changé ; au yeux du monde je n'étais devenu rien de plus qu'un simple ouvrier ,elle était fille d'un commerçant,et cela soudain nous séparait.Elle était fille de commerçant et cela avait son importance, car une fille de commerçant voit le monde d'une façon entièrement différente de celle d'un ouvrier ( sauf exception bien sûr ) .Je n'avais plus dans mon esprit les mêmes chances pour lui plaire ,j'avais rejoins le camp des laborieux ,j'étais devenu ouvrier et dans mon esprit ,c'était chose humiliante , car ma nouvelle condition me ramenais un pan en dessous d'elle ;la seule chose qui aurait pu me redonner du prestige ,mais je n'y pensais pas,c'était trop loin de moi ,c'était que je pouvais potentiellement devenir contremaître comme mon père,car un contremaître jouissait de plus de prestige qu'un simple ouvrier ;mais l'idée de suivre le même chemin que mon père me révulsais. Je voyais se dessiner malgré l'affection profonde que je lui portais encore, les différences de nature qui nous séparaient ,je me disais avec tristesse que l'amour et le culte que je lui avais voué lorsque j'étais enfant, tout cela appartenait à l'histoire passée. Je ne pouvais pas l'aimer avec la même ardeur qu'hier ,car j'avais changé et elle ausi .Je ne pouvais pas m'empêcher pourtant chaque fois que je la regardais de repenser à cet amour violent qui m'avait pris et qui m'avait jeté au septiéme ciel ,je ne pouvais pas ignorer que je l'avais portée aux nues qu'elle m'avait fait rêver.Je m'attristais que cette image de feu que j'avais tenu en moi lorsque je la voyais dans ma tête d'enfant puisse si facilement s'estomper et je me demandais si dans un sursaut ultime,je ne pourrais pas la conquérir,tout en faisant fît de tous mes préjugés la concernant. Mais pour finir ,c'est elle qui me donnât le coup de grâce. Alors qu'un jour je l'avais revu et que nous discutions entre amis,elle se mit à se moquer avec un certain dédain de la stupidité et de l'ignorance des ouvriers qui étaient disait elle :- Incapables de gérer leurs comptes , ils ne tenaient même pas de comptabilité de leurs dépenses,ils étaient le plus souvent des retardés- . Je reçu à cet instant un coup sur la tête;ce jour là,à l'image de la déesse que j'avais portée sur un pieds d'estale se substitua soudain une simple fille de commerçant .C'était terriblement décevant de l'apercevoir sous ce jour;c'était comme ci elle avait rompu un charme.

ELLE ETAIT

L'enfant d'un couple d'épiciers qui tenait un bazar dans une partie base du village .Dans un premier temps comme je l'aimais toujours je lui trouvais du bon sens et je me disais qu'elle n'avait pas entièrement tord dans ses réflexions,mais comme j'étais ouvrier je savais aussi que ce qu'elle disait avec un léger mépris en parlant d'eux ne s'appliquait qu'à certains d'entre eux,et qu'il révélait surtout une forme de préjugé et un léger mépris pour ce milieu car elle était d'un autre bords ;ma mère qui était ouvrière ,tenait parfaitement ses comptes à jour et beaucoup d'autres femmes d'ouvrier en faisait autant. Cela me confirma cependant dans mes appréhensions ,il était évident qu'un fossé nous séparait, je l'aimais toujours car j'étais resté attaché à son ancienne image ,mais une barrière se dressait entre elle et moi ;elle n'appartenait plus à la même famille de pensée que la mienne ,ce qui ne m'étais jamais passé par l'esprit étant enfant ,je l'adorais comme une déesse je la regardais comme une figure sacrée j'étais innocent ,j'étais un grand rêveur. Nous avons cessé de faire partie du même monde dés l'instant où j'étais devenu ouvrier.Si j'avais été vraiment obstiné cela aurait pu m'encourager à la conquérir,car je ne craignais pas les défis ;mais sortir de ma manière de penser pour raisonner comme elle raisonnait me paraissait une absurdité profonde ; je refusais d'adopter le point de vue d'un épicier pour la conquérir , car je savais à présent, que c'était désormais la seule façon de pouvoir la séduire,l'amour que j'avais conçu pour elle s'effrita peu à peu lorsque je me mis à réaliser qu'elle m'était devenue une étrangère par sa manière de penser, elle m'apparu alors d'une seul coup moins sublime. Au fil des années quand je reviens dans mon village à chaque fois que je la croise ,je la revois avec l'œil de mes dix douze ans ,il me reviens en mémoire en filigrane la jeune fille aux yeux rieurs dont j'avais été follement amoureux ,me reviens aussi en mémoire le portrait magique que j'avais fait d'elle,je l'avais peint avec la fougue et la sincérité dont seul sont capables les être passionément épris ; son visage rieur ses tresses blondes et sa tenue bleu marine à col blanc appartient toujours à un grand rêve qui ne cesse de m'éblouir et de me taroder lorsque je le revois avec mes yeux d'enfant.En la revoyant,je regarde passer la vision angélique et lumineuse surgie d'un très lointain passé,un passé si lointain et si proche par instants que je crois bien que je pourrais le toucher si je tendais mes doigts vers lui pour le faire réapparaître .Elle n'a probablement jamais su l'amour que je lui ai porté,le culte que je lui ai voué ,elle est resté attaché à ses habitudes,à ses façons de voir ,elle vit toujour dans mon village un village que j'ai presque déserté ;elle raisonne toujours j'imagine en commerçante,elle a marié je le sais un artisan ,elle ne m'accorde qu'un bref regard lorsque je la croise et c'est très bien ainsi , elle se souvient tout juste de moi en communiant peut être ,car nous étions de la même année de catéchisme ;je l'aime comme un morceau de paradis ,un paradis qui a obstinément survécu à toutes les épreuves du temps ;elle appartient au monde merveilleux et contrarié de mon enfance cela dresse un pont invisible entre elle et moi ,un pont dont je suis le seul à pouvoir faire apparaître de temps en temps la courbe sublime et l'élancée hardie ,tout cela se passe dans l'espace intime et secret de ma mémoire et c'est très bien ainsi. .

(9)

UN SEPTIEME FRAGMENT DE MEMOIRE SE RAPPORTANT A MON ADOLESCENCE ET AYANT QUELQUES RAPPORTS AVEC LES PRECEDENTS.



UN ABBE HORS NORMES(4)
    Ce récit fait suite aux portraits que j'ai déja dressé de l'abée G ( -l'expérience de la vie - l'abbé était plein de fougue-).


Je l'appelerai Pascal,faute de l'appeler par son vrai nom. Si je ne l'appelle pas par son nom, c'est que j'ai encore l'ancien réflexe de ces écrits; je désirais à une certaine période qu'ils restent anonymes, je ne voulais pas qu'on puisse ( le cas échéant) reconnaître leur auteur, je m'arrangeais pour dissimuler ou pour maquiller les noms des personnes . Aujourd'hui ou je commence seulement par me faire à la vague idée de les faire paraître, le soucis de l'anonymat ne revêt plus la même importance pour moi; car quoiqu'il en soit même si ces écrits voient le jour de mon vivant, il y a peu de chance que ceux qui les liront puissent s'y reconnaître; avec le temps ceux qui le pourraient que trouveraient ils d'ailleurs dans ces écrits qui puisse les contrarier? .Les êtres chers que je ne veux pas blesser, les ennemis que je ne veux plus combattre faute de vindicte , se reconnaîtraient ils dans mes écrits que cela au final ne pourrait guère les toucher, car il faut bien l'avouer pour qu'ils se reconnaissent et qu'ils en soient furieux, il faudrait que ces écrits accèdent à une sorte de notoriété qui fasse d'eux un objet de controverse,il y peu de chance pour qu'une telle chose se produise. C'est d'ailleurs plus égoïstement en pensant à ma tranquillité que je me refuserais à les publier ( moi étant ) si je savais qu'ils risquent de déranger (plus qu'en pensant aux autres ) ou peut être que ma rectitude moral m'obligera en dernier ( dans un ultime sursaut de scrupule ) à les différer ,mais dans ce cas c'est plutôt la pudeur qui m'inviterait à les tenir secrets car je parle parfois d'êtres qui me sont proches et je les montrent au quotidien ; ou encore autre hypothèse si les relisant je m'aperçois qu'ils sont vraiment trop médiocres; j'aurais alors le réflexe salutaire de vouloir les supprimer; car j'aurais trop honte de les montrer .En fait ce qui peut réjouir l'écrivain fictif imbu de lui même ( tout dire à tout prix) ne réjouit pas forcément l'être humain que je suis resté malgré moi.Si ces écrits devaient apporter le trouble il vaudrait mieux sans doute qu'ils ne paraissent jamais , car à quoi sert d'écrire si l'écriture crée des blessures, détruit des amitiés ou crée des hontes autour de moi. Ma hantise de les montrer serait encore plus forte si je savais ces écrits ennuyeux ,j'ai toujours conservé en moi des blessures liées à ma vie d'écolier,à une certaine époque on ne voyais en moi qu'un élévé médiocre.C'était parfois l'impression que je recevais en provenance de ceux qui avaient pour vocation de m'instruire ,j'avais l'impression dans leur regard que j'étais toujours destiné à échouer et que j'étais nul en tout (sauf en dessin).






LAMENTO ET SOUVENIRS LYRIQUES




Je m'excuse de ces lamentos ,les plaintes continuelles que j'émet en racontant mes souvenirs paraîtront trop fréquentes à certains je n'aimerais pas non plus être pris pour un chialeur ;mais j'ai appris par expérience que les hommes ( dont je fais partie) ne peuvent s'empêcher de juger à tord et à travers leurs semblables c'est pourquoi aussi je dois bien réfléchir avant que de balancer devant leur yeux ma vie toute entière ou presque,je dois me garder d'être trop nu,trop vulnérable trop entièrement exposé . D'ailleurs, je parle ici de ma vie, mais j'expose aussi par ricochet la vie des êtres humains que j'ai côtoyé et qui doivent être rendues à leur intégrité.C'est pourquoi je dois faire en sorte d'être le plus intégre possible moi même dans la description des mes souvenirs et dans les sensations qui leur sont associées.C'est pourquoi lorsque je revois dans ma mémoire l'image de Pascal curé rouge,prêtre contestataire au charisme chavirant et que je retrouve par les hasard de ces écrits ce personnage exceptionnel sur ma route,je me dit que je dois serrer les freins et prendre garde de ne pas balancer n'importe quoi à son sujet.Maintenant que je rédige ces mémoires sa vie à déjà basculée dans l'affreux néant ,il me semble bien ne pas l'avoir seulement imaginé , je n'ai pas rêvé on ma annoncé sa disparition au détours d'une nouvelle en provenance de mon pays natal .Alors que je l'aurais vu dans mon imagination qui l'avait ennoblit assis juste avant que la mort ne vienne le surprendre dans la position d'un buddha prêt d'accéder à l'illumination ,tant j'étais convaincu que sa foi pouvait lui faire accéder aux plus hauts degrés de l'enstase (je le voyais assis en pleine méditation comme un immortel sous un arbre sacré),j'ai reçu contre toute attente des nouvelles de lui avant sa disparition ,des nouvelles qui m'ont parues sombres ;on ma dit qu'il s'était mis à boire ,qu'il avait chuté dans un puit sans fond .Un pessimisme violent qui surgissait de temps en temps en lui,avait repris le dessus et avait terrasé ce titan,car c'était un homme plus haut en hauteur que certain ;illuminé par sa foi qui était d'une vigueur peu commune il pouvait sauter les obstacles les plus rebutants ,mais il pouvait aussi sombrer par le biais d'une faille que je ne lui connaissais pas,car il nous la cachait à nous ses admirateurs.Je n'osais imaginer le calvaire qu'il avait du vivre,les derniers temps de sa vie, après avoir consacré la plus grande partie de son existence à se battre au milieu d'un monde hostile dans un monde qui ressemblait comme deux gouttes d'eau au monde apocalyptique décrit par certains passages des Saintes écritures,c'était le monde de ma pré -adolescence remplit de figures de démons et de lumières incarnées par des figures tutélaires.Il était lui même une figure apotropaique ,il détournait du mal et tentait d'injecter de la foi et de l'espoir à des êtres soumis à la régle immuable de la fatalité .Il avait éclairé de sa foi qui était ardente comme le feu ,des esprits apeurés des êtres mous et indéterminés,des fils de pauvre des âmes perdues dans l'enfer de la société inégalitaire,et il avait chuté au dernier moment comme une simple brebis égaré au milieu du troupeau .La solitude l'inactivité ou un désespoir brutal l'avait envahit.Sa mission charismatique terminé,sa chute avait été immédiate,il avait perdu le goût de la vie,il ne pouvait plus sauver les brebis égarés il en était devenu une à son tour. Nous marchons tous à la poursuite d'un but qui éclaire nos vies , et lorsque le but vint à manquer, nous retombons dans l'océan de nuit qui engloutit nos âmes toujours apeurées par la vue de la mort , nos marches nous portent alors vers les ténèbres.Nous n'avons plus d'autre recours alors que de nous tourner vers les nouveaux prophétes qui affirment avec célérité-Dans nos ténèbres il n'y a pas une place pour la Beauté.Toute la place est pour la Beauté.-(René Char.Fureur et mystére .Page 237).Parole de poète dont je me badigeonne la face et le corps tout entier ,car je suis toujours aussi avide d'espérance.Mais cela me sauvera t'il pour autant de ma misére et de l'égarement.Lorsque je repense à cet homme, Pascal ,je me revois traverser le coeur en émoi les prêches qui emflammaient mon imagination,lorsque du haut de sa tour je le voyais qui lançait ses invectives à ses paroisiens ,ses brebis égarées je voyais peut être Savonarol ou Bossuet dans cet homme,car mon imagination travaillait vite.Ainsi c'est le panoramique entier de toute une époque qui surgit devant mes yeux; lorsque je revois Pascal ,je revois les fantaisies et les brisures d'une époque ,ce n'est pas une moindre affaire que de revoir une partie de mon passé en y replongeant d'une manière si absolue qu'elle me met en demeure de revoir les choses non pas telles qu'elles étaient dans la réalité ,mais t'elles que je les avaient vécues intérieurement dans ma mémoire. J'imaginais déjà à mon époque au contact de cet amoureux furieux de la parole de Dieu,des discours,des prêches et des harangues imaginaires ..Dejà deux êtres se bousculaient en moi, le sage et le timide l'introverti,et l'illuminé ceux que je pouvais préssentir en moi même au contact de ce prêtre italien au visage taillé à la serpe Je revois par ricochet le visage frêle du jeune homme innocent obstiné et plein d'ardeur que j'étais , il avait en lui une force de caractére et une intégrité qui m'étonnais ,ce jeune homme est disparu,mais il reste encore présent dans mes pensées,et même si elles se sont ramollies je distingue encore à travers leur mouvement la forme d'une entité qui déjà commençait pas s'installer en moi. Il fut à une époque de ma vie ( une époque difficile car c'était pour moi une période de mutation) je commençais par me forger une certaine idée de mon destin,et comme je sentais mon destin contrarié, je lutttais obstiné pour essayer de le changer ;le seul être intellectuel qui m'ait permit de penser mon rapport à la réalité d'une façon différente,c'était peut être Pascal.En tout cas ce fût lui qui me permit ,cette année là aidé par mes amis de la Jeunesse ouvrière de réaliser une de mes ambitions les plus secrète, celle de devenir le Leonard de Vinci de mon village;ce sont eux qui m'ont confié la mission de réaliser mon grand oeuvre une crèche cotestataire pour la nuit de Noel . Une crèche qui fît beaucoup de bruit ,et qui décida paradoxalement de ma rupture avec ma foi catholique ,car c'est à partir de ce moment que j'ai arréré de mettre les pieds à l'église.Pascal nous apprenait à penser en nous mettant au défi de réaliser nos opinions même au péril d'un rejet temporaire de l'opinion publique.Il nous apprenais à penser en rebelle .Je n'étais pas forcément d'accords avec toutes ses manières de voir;ainsi je savais qu'il n'aimait ni Voltaire ni Sartre car c'était des athée,pour moi qui les admirais ,je le trouvais injuste ,mais je n'avais pas la force nécessaire pour lutter contre lui..Il nous m'étais au défi d'expimer nos opinions,c'était a le plus positif.. Un jour que nous parlions de la foi et de la liberté de conscience il me dit à brûle pourpoint sans que je comprenne pourquoi – une chose qui me pétrifia sur le moment -Ta mère n'a rien compris à la foi,c'est une bigotte!-.Sur le coup son langage me choqua car c'était la première fois que j'entendais quelqu'un parler de ma mére de cette façon.Il devina peut être une partie de mes pensées secrètes car à cette époque je m'opposais farouchement a ma mére ;elle essayait de me faire rentrer dans son univers fait d'anxiété et de clichés conservateurs pour tout ce qui concernait l'ordre social;elle avait reçu éducation sévère hérité de son pére et elle ne parvenait pas à s'en dépétrer ;son univers sur ce plan là était à l'opposé du mien, je lui résistais,elle s'astreignait à fréquenter les bancs de l'église par un reflexe immuable de son éducation qui l'avait rendue maniaque devant Jésus ,elle avait reçu les commandements affabulateurs d'une religion de bas étage inculqué par des curés et des éducateurs stupides,elle en avait fait son bagage.







RETROSPECTION


Aujourd'hui je ne sais pas ,même avec la distance du temps ce qu'il me reste de cette vie ancienne .Mon esprit contestataire est toujours le même ,mais ma foi s'est effondrée,surtout ma foi Chrétienne. Je suis devenu plus vite que prévu ,un esprit rebel,un païen plutôt qu'un chrétien, un païen moderne sensualiste impie un révolté contre les singeries du monde..Je suis devenu un sceptique ,doublé d'un égotiste ,mais je reste encore susceptible d'être atteint par l'émerveillement,car j'ai toujoursgardé mon âme d'enfant.A travers mes diverses tribulations j'ai appris à saisir la vie au rebond ,car j'ai souvent observé que le mouvement de la vie était imprévisible ,il suffisait parfois d'attendre qu'une porte s'ouvre pour que l'espace qui était trouble l'instant d'avant devienne plus clair l'instant d'après .J'ai peu varié au final depuis mon enfance sur l'ensemble sur mes convictions,j'ai appris un peu plus à me méfier de mon esprit trop enclin à résider dans le passé ;j'ai parfois la nécessité d'avoir recours à une cure de nettoyage pour rester vivant et bien debout dans le présent car la nostalgie est mauvaise conseillère. J'ai découvert récemment que j'avais ajouté plusieurs doses de lumière à ma vie ,une de celle ci correspond au jour où j'ai réalisé que j'étais devenu peintre ,c'était au final mon ambition secrète depuis l'enfance et je l'ai concrétisée ;j'ai ajouté une autre abondante dose de lumière à ma vie lorsque j'ai fais la rencontre de Iris qui est devenue ma femmee ;avec elle nous avons généré une autre dose de lumière nous avons engendré un fils ;c'est sont les seules choses raisonnables que j'ai réussi à faire; durant ma vie ;de ces entité lumineuses que je tire ma principale susbtance;bien entendu ceci c'est lorsque l'écriture qui est devenue mon nouveau démon ne vient pas pour gâcher cette belle harmonie et ma sérenité.




RETROSPECTION II-



Vers mes dix sept ans j'avais plus de lumière dans le coeur c'est sûr,mais j'étais aussi plus taciturne qu'aujourd'hui j'avais de la peine à respirer,mon époque me paraissait bouchée ,je regardais le monde avec scepticisme ,mais mon enthousiasme pour me battre était intact;alors qu'à, présent il s'émousse .Je venais progressivement de perdre ma foi en Dieu à cette époque ;la perte de ma foi je là m'était sur le dos du scandale permanente de l'humaine condition;de l'humaine condition telle que je l'observais au quotidien .J'observais toutes les formes hypocrites qui alimentaient les rouages de la société.Comment ne pas perdre la foi face à l'imbécile commerce que les hommes ont érigés entre eux,pour s'asservir se tromper,se spolier et s'humilier. ;à peine avais je la moindre petite illusion sur leur l'amour de mon prochain que la réalité me remettait les pieds sur terre ;je devais (dans ma tête) affronter l'infecte boue des tréfonds à chaque fois que j'observais des injustices autour de moi.J'apercevais des êtres Saints sur ma route c'était inhabituel ,ceux là irradiaient littéralement mon esprit ,ou bien j'étais en admiration devant certains êtres profondéments altruistes ,souvent d'ailleurs des êtres vulnérables qui rayonnaient de générosité. Certains de mes amis étaient des héros annonymes,ils avaient le sens du sublime et du sacrifice leur visage était transfiguré lorsqu'ils passaient à l'action,c'étaient de simples militants syndicaux où de simples pères de famille qui luttaient pour défendre leur idées de la vie ,je me réjouissais de les voir marcher à mes côtés ;mais je voyais aussi errer autour de moi des hommes ou des femmes noyés ou intoxiqués par l'implacable injonction du quotidiens ,ceux ne résistaient pas à l'abaissement – Nous sommes des chiens nous devons ployer l'échine pour qu'on nous donne notre pitance!-..C'était ce que leur figure harassée et semblait dire.L'humanité n'existait d'une façon idéale que dans mes livres ,surtout lorsque je la contemplais dans le sommeil de mes certitudes philosophique ;à ce moment là,j'apercevais le grand génie humain,celui là m'émerveillait ,les grands poètes et les penseurs redonnaient du sens à ma vie ,je laissais alors reposer mes hargnes et mes révoltes dans une longue et affectueuse tendresse qui résultait souvent de la contemplation admirative des oeuvres magistrales des artistes que j'aimais.Au départ c'était presque essentiellement les peintres qui composaient mon bestiaire,car j'avais toujours eu dans l'idée de devenir peintre,je savais depuis toujours que c'était là que se tenait ma vocation.J'avais devant les yeux en permanence Delacroix,Rubens,Michel Ange,Renoir,ou Monnet ,car je n'admirais à cette époque que des peintres classiques .Lorsque j'étais lasse de mes lectures d'adulte,je me replongeais fréquemment dans mes lectures d'enfant,je me relisais pour la millième fois Tintin au Congo ,où la vie d'Astérix,je feuilletais mes Spirou;tous ces illustrés étaient étalés en vrac près du siége du cabinet de toilettes familial. .Je n'avais que quatorze ans et déjà je savais que ma vie serait un long combat ,car j'avais aperçu tous obstacles qui allaient me barrer la route,si je voulais me livrer à mes passions,je savais déjà que le chemin serait log si je voulais rester moi,car j'avais découvert que ceux qui persistent à vouloir le rester encourent presque toujours les foudres de la société .Lorsque je remonte le fil des mes vies anciennes ,je revois l'agitation et les remous causés par mes vies intérieures qui étaient souvent contradictoires;je plongeais parfois des jours durant dans des lacs de braise incandescentes car une petite difficulté m'avait fait plonger dans la nuit;et puis certains jour me relevant en vainqueur j'étais transporté sur des cîmes,je devenais un être lumineux,j'avais l'impression d' hébergé en moi un être cyclotimique .Il suffisait d'un matin ensoleillé pour me revigorer ,mon coeur oppréssé se lâchait je redevenais léger,je rerouvais l'amour de la vie .C'est pourquoi je partais souvent marcher dans la nature ,mon âme retrouvait au contact de la nature sa forme initiale; envoûtée par un chant d'oiseau ou par le souvenir d'un livre admirable que j'avais lu ,je redevenais un être vierge,plein d'enthousiasme.Je lisais souvent à haute voix des poèmes où des passages de mes auteurs favoris que j'emportais avec moi ;parfois je lançais des mots au hasard je m'inventais des langues nouvelles ;ma voix,résonnait sous la voûtes splendide des arbres enlacés qui formaient une couronne au dessus de ma tête ,je m'énivrai en abondance de mes vies imaginaires,je devenais un diseur céleste ,un conteur admirable ;mes discours invisibles et inaudibles aux oreilles de mes semblables étaient pourtant les plus beaux,puisqu'ils venaient de moi ;je devenais un être irréel un héros admirable durant quelques instant ,je marchais dans mes fantaisies comme si c'était sur les eaux d'un fleuve divin.


RETROSPECTION


III-
Le lendemain ou le jour même, ou ces moments d'extase m'avait pris ,je retournais en serrant les dents sur les lieux de mon supplice,j' arpentais la jungle de mes métiers à tisser comme un damné qui retombais enchainé au pieds d'un colosse, j'avais l'esprit en feu,j'étais en pleine révolte.Remarquons pour parachever cette fresque abominable que mon ressentiment contre les choses terrestres était souvent attisé par mes lectures ;autant celles ci pouvaient m'embaumer et m'exalter l'esprit et les sens,autant celles ci pouvaient me rendre hargneux polémique et violent ;très tôt c'est dans la lecture vengeresse que je faisais des écrits de Robespierre et de Saint Just que je tirais la meilleur de mes vengeances ; je lisais Robespierre et Saint Just en cachette ,mes écrits toxiques étaient planqués dans un placard en zinc qui était installé au milieu d'un couloir étroit qui sentait le tissu brut et une odeur de graisse épaisse,c'était celle qu'on utilisais pour graisser les métiers à tisser .N'en pouvant plus à cette époque d'arpenter la forêt hostile dressé sur ma route,ces écrits servaient d'exutoire à mes hargnes.Après Robespierre et Saint just c'est grâce à Voltaire que je me suis vengé,je lisais ses écrits avec l'âme d'un homme persécuté par la vindicte des autorités royales .Peu à peu j'ai fini par renoncer à mes colères et à mes pamplhets violent,Jean Jacques que je connaissais peu vint pour m'apaiser,sa lecture m'était d'un grand réconfort,elle me m'était dans tous mes états car je me reconnu immédiatement dans sa prose .Lorsque je lisais dans les confessions le crie émis par Rousseau et son jeune compagnon .Carniflex,Carniflex,Carniflex!-Le sentiment de violence et d'injustice qui était resté si profondément gravé dans mon âme ressurgissait d'emblé en moi ,il me confortait dans l'idées que moi aussi j'étais persécuté.Montaigne vint aussi pour m'aider à refaire surface,j'étais autodidacte et je me nourrissais de ce que je trouvais sur ma route de mieux et de plus haut,c'est à dire de plus exaltant et de plus héroique et de plus sage ,c'était le cas de Montaigne ,mais il m'arrivais aussi d'être terrassé par des livres que je trouvais plus violent,j'avais tenté de lire Cioran,mais il m'avait complétement effrayé ,dans les livres tout est partagé. A travers mon amour immatériel pour les textes littéraires ,je vénérais la force transcendante qui brillait cachée dans les livres ;avant d'atteindre mon coeur ulcéré elle décrivait un mouvement dans ma tête ,cette force immatérielle ma sauvée d'un chute inévitable dans l'abîme du nihilisme à une période où j'étais arrivé à la conclusion que toute l'agitation du monde était destinée à me perdre ou à me faire mourir .Mon esprit fragile était hanté par des images suspectes,je suis tombé heureusement sur certains livres qui m'ont sauvés du chaos .Arrivé au bout du chemin ayant épuisé ma vindicte ,j'ai découvert sur ma lancé les yeux émerveillés les mondes supra mentaux,qui comprenaient les espaces suprême invisibles du Tao ,les univers lumineux du cosmos de Theillard de Chardin,les Upanushade du yoga et d'autres textes sacré de l'antiquité,je n'étais déjà plus un simple adolescent révolté ,j'étais devenu un explorateur des mondes insoumis,c'est à dire des mondes rattachés au cosmos intérieur ;mes lectures ésotériques ou simplement mes lectures des textes sacrés me jettérent immédiatement dans un état de triomphal retour ;j'avais l'impression de naître une second fois en lisant ces textes intemporels ,je revoyais Dieu sous une autre forme ,je le contemplais sous la forme du Buddha , sous la forme d'un Saint Zoroastre ou sous la forme d'un Yogi méditant dans une épaisse forêt .J'étais sauvé des eaux pour un temps.Mais seulement pour un temps,ma vie était pleine de beautés cachées,cela ne dura qu'un temps mais ce fût assez pour me convertir au plaisir d'arpenter toutes sortes de grandes vérités ,des plus instantanées aux plus éphémères des plus éternelles au plus intemporelles avec l'âme d'un novice illuminé par la beauté soudaine du monde.J'étais ressuscité.

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UNE POSE

CAR J'ARRIVE A CET ENDROIT DOULOUREUX OU J'AI ENVIE D'ECRIRE POUR PESTER CONTRE MOI.

Si je faisais rewriter cet ouvrage par un génie de l'écriture, je crois qu'il ne parviendrait pas malgré son talent à éliminer toutes les nombreuses imperfections qui minent ce manuscrit; elles sont si nombreuses que l'on comprendra par quel côté je peu détester l'homme qui s'est mis en tête (presque contre ma volonté) d'écrire ces mémoires,cet homme (moi) doit se compter au nombre des crétins prétentieux qui encombrent l'humanité avec leurs précieux moi et leurs grandes convictions d'écrivain débutant.C'est ainsi que je me voyais ce matin bien peu triomphal au réveil,lorsque je pensais à la confection de mon ouvrage ,j'étais pour tout dire franchement désabusé et certain d'avoir failli avant même d'avoir commencé à le coucher sur le papier.


XIEME SOLILOQUE



Il est étrange que la confrontation avec les idées qui animèrent une partie de mon adolescence, dans le souvenir que j'en ai gardé donne naissance à cet espèce de déferlement de mises au point, sur les fondements éthique de ma vie et sur la morale qui m'animait en arrière plan .Est ce l'objet de mon roman de mettre en scéne ces conflits?.Roman d'initiation ou roman d'aventure,roman psychologique ou roman d'historien dans quel registre m'acculent mes mémoires?;A l'époque de ma jeunesse j'étais comme tout héros d'un roman traditionnel encore en droit de me poser les questions essentielles que se pose tout homme normal dans un roman d'initiation. D'où je viens qui suis je? Que fait Dieu au dessus de moi ?. Aujourd'hui,le roman rétrospectif lié à mes memoires quarante ans plus tard, (j'écris en 2001) m'invite t'il vraiment à revoir ma vie avec des yeux plus aiguisés,ou avec une perspicacité plus acérée ?.Suis je plus avancé qu'hier?.Mon désir de comprendre et ma soif de vérité sont ils aussi vifs ?.La folle exigence de comprendre de ma jeunesse s'est elle tarie ,s'est elle accentuée où à t'elle regressée ? .Qu'ais je appris de la vie?.En quoi mon projet romanesque m'invite t'il à revoir ma vie d'une façon différente?.Si la réponse existe ,elle se trouve dissimulée dans un cahier mystérieux que j'ai rétrouvé et que je vois régulièrement réemerger à la surface de mes archives,ce cahier contient une vision de mes essais de théorie littéraire lorsque j'avais trente ans. Il y a eut un moment dans ma vie ou j'ai été pris de visions , ces visions ont déposées sur la surface de ma mémoire des mondes extravagants et fantastiques que je peine presque à me rappeler,tant ils paraissent éloignés de ma vie actuelle.Le cahier dont je parle ,contenait des théories qui redéfinissaient ma vision magistrale de la vie;à travers ce cahier je plonge encore aujourd'hui dans des univers aux issues toujours incertaines mais j'en aperçois d'autres qui font remonter à la surface de ma mémoire des intuitions littéraires géniales. Aujourd'hui lorsque je relis les pages à demi effacées de ces cahiers j'aperçois mille feux qui reviennent m'animer ,je crois apercevoir à chaque détour de mes anciens écrits un nouveau type de voyant qui s'épuisait à mettre à jour une nouvelle manière d'écrire et surtout des théories littéraire singulièrement percutantes.





Lorsque je reparcoure ces notes ,je longe un long labyrinthe de fantaisies fait de textes difractés et de récits à glissières qui étaient suposés contenir la nouvelle écriture dont j'avais l'intuition qu'elle pouvait surgir,là où on ne l'attendait pas -Tirer des modes d'exposition aléatoires des récits la puissance même d'une découverte-Trouver un mode d'investigation du réel tiré de l'écriture elle même-.Ces théories littéraires je n'en parlerai pas davantage,j'aimerais plutôt les montrer en action lorsque le fil de mes récits me ménera à elles plus tard,si toutefois elles m'y ménent.



SUITE DE MON ROMAN.

La figure de Pascal cet être mi lumineux mi défait ma fait remonter le fil de gravité de mon être passé .Toutes les expériences accumulées depuis dans ma courte existence ,n'ont rien pu m'apporter de plus raisonnablement convaincant que celles que j'avais déjà aperçu au seuil de mon adolescence ,même si depuis je me suis renforcé,j'ai bien peu à me réjouir d'avoir pu percer les secrets de l'existence ,je suis toujours resté sur le seuil de la compréhension ultime ,l'âme défaite le coeur battant,j'ai dût admettre l'étendue de mes faiblesses ,la persistance de mes angoisses devant la mort et les questions de survie matérielles qui m'ont toujours accaparées ne cessent pour l'instant de me relancer.Est ce ainsi qu'on vit?.Aujourd'hui en plein âge mûr .Je suis toujours comme hier à l'époque de mon adolescence à la recherche d'une vérité charnière qui pourrait éclairer la vie,je suis moins tourmenté qu'hier ,même si entretemps j'ai parcourir un large chemin,je ne suis pas plus éclairé pour autant sur le vrai sens de ma destinée .J'ai cru la trouver en différents endroits ,j'ai tenté de la traquer parfois en dehors de moi en la prenant à revers parfois en embuscade sans savoir que cela aussi faisait partie du chemin. J'ai acquis plus de confiance en moi plus de conviction sur moi,j'ai pu transcender en partie celui que j'étais hier pour en faire un autre.A la fin,je suis enfin devenu celui que j'avais rêvé d'être ,je rêvais de conquérir le ciel la terre et mon futur,j'ai réalisé en partie mon rêveJ'avais fait de mes rêves une simple réalité,cela m'avait pris du temps.J'étais devenu un autre,j'étais devenu moi même.Je me souviens qu'à une époque je n'arrivais pas à m'appréhender tel que j'aurais voulu être,j'étais désespéré.C'était peut être à cette époque que j'ai compris qu'il fallait utiliser ses rêves pour conquérire le monde.Il fallait -faire de la résistance- ne pas se laissser abattre ,il fallait mener le combat toujours plus haut contre un ennemi invisible qui logeait en nous et qui nous disait d'abandonner nos illusions;nous étions responsables de nos propres défaites,il fallait rester debout,ne pas s'affaiser,persister à croire en nous même et en nos folies en dépis de tous ceux qui avaient décidé que nous n'étions rien,que nous ne valions rien et que nos folies étaient suspectes.Il fallait nous tenir droit dans nos folies et tenir bon jusqu'à leur réalisation ,c'était la seule chose à faire..Il ma fallu attendre plusieurs années,avant que se dessinent en moi les voies lumineuses tracés par mes folies ,il a fallu que j'attende de les voir apparaître clair et nets dans ma tête avant qu'elles commencent par devenir réalité,c'est pourquoi lorsque le désenchantement me reprend,je remonte la pente de mes rêves,et je reprend en main le totem ardent qui me noue à mes folies ,alors dans l'instant qui suit je retrouve mon courage car je vois resplendir les étincelles de vie qui alimentent et font vibrer la coque de titane pleine de vif et d'ardeur de mes folies ,elles me soutiennent,elles me soulèvent.


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Un huitiéme fragment pour constituer une suite aux précèdents récits sur ma vie d'adolescent. .



Les réunions qu'on avait avec Pascal se tenaient en général chez lui, dans sa chambre, à la cure.
La cure se trouvait ( et se trouve toujours ) à proximité de l'entrée du cimetière, de mon village natal.A l'époque dont je parle, (les années soixante); il n'y avait pas de syndicat d'initiative à l'angle de la rue qui mène à la cure, il y avait simplement le garde champêtre qui habitait là . La route pour accéder à la cure était la même que je prenais quand j'allais cueillir des myrtilles et des framboises , ou selon des champignons, elle débouchait sur un chemin qui menait sur un sommet qu'on appelait la croix de mission à cause qu'elle était surmontée d'un grand Christ noir en bronze cloué sur une croix blanche en béton,ensuite le chemin regagnait la forêt (dont il semblait issu ). La croix de mission est toujours située sur l'une des deux montagnes qui surplombait mon village, aujourd'hui rien n'a changé ou presque sauf une modernisation des habitats . Sur la montagne en face il y avait une grande Vierge patinée de vert ,que j'apercevais dejà depuis la fenêtre de ma chambre,elle aussi est toujours là. La chambre où je vivais à trouvée par contre d'autres locataires,car depuis la disparition de ma mére tout a changé.J'ai vécu toute mon enfance et toute ma jeunesse jusqu'à l'âge de vingt quatre ans au milieu de ce décor ,je m'étais tellement imprégné des lieux et de tout ce qui gravitait autour que j'aurais pu les dessiner presque entièrement en ayant les yeux fermés.







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UN NEUVIEME FRAGMENT

SUITE INVENTEE




La cure ( le bâtiment) ne serait pas si mal, si il n'était associé dans l'esprit de celui que j'appelle mon héros à une sorte d'image austère ( celle du célibat) et de la vie spartiate que les prêtes successifs qui ont habité ce lieu ont du vivre, car si pour eux il était naturel de vivre dans ce lieu destiné à héberger les hommes d'église, ce lieu lui était toujours apparu profondément énigmatique.Il avait du mal à concevoir qu'on puisse vivre à longueur de vie dans un lieu aussi austére ; il est vrai que son sentiment à ce sujet a évolué au fil du temps . Il s'etait transformé par exemple avec l'apparition d'un nouveau prêtre plus jeune fort sympathique ,beau,beau comme un David ,nouvelle version de la prétrise qui succédait à celle plus austère qu'incarnait l'abbé G...Pascal.Sa décontraction faisait contraste avec l'austérité dynamique et virile de ce dernier . Lorsque St Jean venait voir le jeune prêtre, il avait la sensation qu'un reloking formidable s'était produit dans ce lieu un peu sinistre , le jeune prêtre avait rendu ce temple du sacerdose austère plus lumineux ; à cause sans doute de sa manière de vivre moins encombrées ,plus moderne plus accessible, plus actuelle , à cause peut être aussi de sa beauté qui irradiait comme un feu insolent au milieu d'une plaine froide .




UN CERTAIN CONTRASTE



Le souvenir qu'il avait gardé de la chambre de Pacal n'était pas vraiment éblouissant Pascal avait aménagé sa chambre d'une façon un peu négligée ,c'était celle d'un vieux célibataire,St Jean ne la trouvait pas sa pièce très confortable , il la trouvait même triste .Pascal menait une vie à la dure une vie de prêtre spartiate; le jeune prêtre accordait lui plus de place aux plaisirs et à l'art de vivre. Il se dégageait de sa chambre ,un parfum légèrement troublant ; c'était la chambre d'un jeune prêtre fraîchement débarqué du séminaire qui n'était pas disposé à offrir son corps en martyr à la religion, il était en cela à l'opposé de Pascal son aîné qui n'aurait sans doute pas hésité devant le sacrifice ; mais les comparer avait probablement peu de sens, car l'un et l'autre incarnaient deux époques en voie de mutation,deux époques différentes.Deux époques qui se réflétent dans le miroir de mon esprit comme deux mirages opposés.La vie les manières et les attitudes décontratées du jeune prêtre traduisaient la mutation qu'avait dût accomplir l'église pour s'adapter à la nouvelle époque,celle des années soixante dix;mon héros était à la fois troublé et ravi par ce changement. Il avait voué une admiration presque sans borne à Pascal ,mais leur rapports manquaient souvent de chaleur et de la sensualité qui faisait corps avec l'enseignement décontracté et beaucoup moins conventionnel du nouveau prêtre;de ses rapports avec Pascal il avait surtout retenu la fermeté et la distance,il y avait dans ce rapport la distance qu'un apprenti pouvait avoir avec son maître . Avec le jeune prêtre à figure d'Apollon ses rapports étaient beaucoup plus amicaux presque parsemé d'intimité. Quand il était venu pour la première fois s'installer à la cure il avait établit d'emblée avec ses interlocuteurs une sorte de lien amical, qui le rendait plus accessible ; d'ailleurs il ne portait plus la soutane noir à l'ancienne ,il portait un costume gris avec des chemises et des pulls élégants ,ce qui lui donnait une allure plus légère ,plus moderne et beaucoup plus décontractée qui tranchait avec le côté plus rude et plus frustre de ses collègues qui appartenaient tous encore autour de lui à l'ancienne forme hiérarchisée liée au développement du sacerdose .C'était un jeune prêtre tout neuf il relookait le visage austère et un peu terne de l'église.







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NOUVEAU SOLILOQUE INTEMPESTIF DU NARRATEUR



Les impressions que je dispose ici sont bien trop réduite je sais ,mais c'est tout juste si je peu avoir encore accès à mes souvenirs pour situer les contours d'un roman qui situe dans une autre époque de ma mémoire ; certains événements de ma vie me donnent parfois l'impression d'être disposées dans un passé si lointain que j'imagine de plus en plus fréquemment qu'ils appartiennent à quelqu'un dautre qu'à moi, ou du moins qu'ils sont d'une époque désormais presque inaccessible à la nôtre ; pourtant ces événements dont je parle ne sont pas si lointain ,ils ne sont éloigné au final que d'une trentaine d'années. Qu'en serait il si je devais vivre presque un siècle comme ma mère qui le comptabilisera bientôt ( au moment ou je rédigeais une partie de ces mémoires elle allait sur ses quatre vingt quatorze ans*). Comme elle à presque perdu intégralement l'usage de sa mémoire, on se s'étonnera pas de me voir si effrayé à l'idée de vieillir et de perdre encore un peu plus l'usage de la mienne.Il me semble aujourd'hui d'où je suis, que les capacités de se souvenir des hommes et des femmes il s'entend sont extrêmement limitées sauf entraînement. Les capacités de se souvenir de la plupart d'entre nous se dégradent dès que nous commençons par arriver à l'âge de la soixantaine ; à moins que les progrès de la médecine ne permettent de faire reculer ces limites, nous sommes donc astreint à une vie dans la jouissance de nos souvenirs qui est relativement assez limitée ; c'est peut être pourquoi je m'emploie à l'âge de la cinquantaine à essayer de coucher mes mémoires sur le papier avant que ma mémoire se dégrade trop . Je constate en effet à travers mes faibles capacités à me souvenir que cet exercice de remémoration auquel je m'essaye est bien peu suivit d'effets. Dans beaucoup de cas, je dois procéder à des reconstitutions hasardeuses de mon passé; les sentiments et les émotions que j'ai éprouvé hier, il ne m'en reste qu'un lot infime, et souvent je dois faire un effort intense pour m'en rappeler seulement quelques fragments. C'est pourquoi la variations de mes textes dans ces mémoires ,doit être perçue aussi comme une sorte de scanne ou plutôt comme une palpation de mes facultés intellectuelles .Ces dans les variations écrites (bonnes ou mauvaises) de ma mémoire que se tient mon originalité,je n'écris pas pour démontrer mes facultés à bien écrire ,ou pour faire la démonstration que je suis encore capable de me souvenir,mais pour montrer la singularité des processus d'individualisation qui soutiennent le corps visible et invisible de ma mémoire,c'est la saga de cette aventure originale que j'aimerais mettre à jour dans ce roman.(Post-moderne) .Autant que le récit bien défini de mes vies passées,c'est le récit de mes défaillances à me souvenir que j'aimerais montrer ici.Les récits aventureux de ma mémoire m'intéresse autant que l'histoire détaillée et romancée de ma propre vie.Dans les faits,il est rare qu'un jaillissement spontané d'émotions anciennes vienne me saisir ou qu'une lucidité surgie du fond de mon passé vienne pour m'éclairer,( en jaillissant au débouté sur ma route); je peine comme un galérien lorsqu'il s'agit de me remettre en mémoire des scénes de ma vie, je dois souvent m'y reprendre à plusieurs fois avant qu'un souvenir spontané reprenne forme en moi. Je pense d'ailleurs qu'une grande partie de nos soi-disant souvenirs sont d'ordre presque fictionnels; et en ce qui concerne la fiction, si j'en utilise les effets ici, c'est aussi pour montrer que nos souvenirs pourraient très bien appartenir à une forme de mémoire de substitut ,une mémoire romancée plus agréable à mettre en scéne que ceux d'un soi disant témoin objectif. Notre mémoire s'emploie souvent à nous restituer nos souvenirs sous des formes tellement approximatives que nous sommes obligés de les recomposer en partie dans un ordre nouveau inventé,car il arrive rarement que les hommes lorsqu'ils portent témoignages d'une chose le fasse d'une manière entièrement exacte ( tout en étant persuadés du contraire ) c'est d'ailleurs pourquoi les témoignages humains sont si peu sûrs , c'est comme dans les affaires judiciaires, la plupart des témoignages recueillis auprès des témoins de bonne foi s'avèrent souvent faux ou inexacts en tout cas contestables . Notre mémoire nous joue des tours à notre insu. Je reste persuadé que Proust lui- même à du inventer une grande partie des émotions qu'il prête à ses personnages; il les a reconstruites ces émotions ,en les restituant sous une forme imaginée qui tient plus de la fiction que du souvenir,car la meilleure des mémoire prend plaisir a modifier les choses vues et à les voir avec l'oeil d'une mémoire inventée ,qui n'est jamais aussi exacte que la réalité,surtout quand elle susbtitue à la mémoire réelle, la mémoire purement arificielle des écrivains .Car d'après nous esthétes civilisés ,la réalité brut est souvent insignifiante et sans intérêt ;sans la sensibilité artistique qui fabrique instantanément de l'émotion et des vêtements neufs pour nos souvenirs le monde nous apparaîtrait probablement sans grâce .Mais il est tentant de vouloir généraliser à partir de ma propre expérience ,des défauts des qualités ,des forces ou des faiblesses qui n'appartiennent peut être qu'à un fragment de la mienne ; car il existe aussi des être doués d'une prodigieuse mémoire,et certains capables de se souvenir de presque tout .Nous sommes semblables mais au final ,nous sommes tous différents. C'est aussi ce qui fait que je peu éprouver tant d'intérêt pour la vie des autres,si j'étais identique en tous points à eux ,mon narcissisme spontané ,m' empécherait de regarder dans le miroir de l'autre pour y lire des détail de ma vie qui m'auraient peut être échappés (puisque nous sommes censémment bâtis de la même façon) car notre ego éprouve impérieusement le besoin de venir se comparer à un double pour pouvoir exister d'une façon différente.
*Je m'attaque à la relecture de ces textes en octobre 2015.A l'époque où j'écrivais ces récits,ma maman avait encore seulement cinq ans à vivre.
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SUITE DE MON RECIT




DIXIEME FRAGMENT

St Jean n'avait pas avec Pascal malgré l'estime qu'il lui portais, le même rapport de proximité qu'il avait avec le jeune prêtre.Il y avait entre lui et Pascal une distance dont il n'a jamais pu exactement savoir à quoi elle tenait; c'est pourquoi il la mit sur le compte de son jeune âge , d'ailleurs je l'ai déjà noté , dans ces réunion il faisait figure d'élève face au prêtre qui restait un maître,une sorte d' initiateur ,il faisait aussi figure de benjamin.Face à ses camarades plus, agés .St Jean avais nettement le sentiment d'être le plus jeune, c'était une chose qu'il ressentait d'une façon plutôt positive, c'était comme une sorte de grande fraîcheur qui le tenait éveillé, il était plus jeune qu'eux, cela lui plaisait, il avait la sensation qu'il pouvait apprendre plus vite de la vie ;en étant placé au milieu de gens plus mûrs il voyait la un avantage. Ses camarades à cause de leur âge étaient censées être plus réfléchit et plus posés ; ils semblaient du fait de cet avantage plus à l'aise que lui ,ils avaient franchi certaines étapes d'une initiation que lui n'avait pas encore atteint; il n'avait pas droit comme eux aux longues conversations intimes avec Pascal . Ce genre de conversation c'est avec M..le jeune prêtre qu'il les aura plus tard .St Jean admirait chez Pascal son aisance, sa rigueur ,sa façon directe de parler .Pourtant, il pouvait avoir quelquefois des paroles crues ,son caractére volontairement abrupte pouvait choquer ,à cause de sa franchise il pouvait heurter.(5) Il regardais Pascal comme une personne morale exemplaire, il admirait sa vitalité et sa force de caractère ,mais il n'aurait pas aimé suivre ses traces,il trouvait sa vie trop austère.





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UN ONZIEME FRAGMENT POUR COMPLETER L'EDIFICE FRAGILE DE CES MEMOIRES PORTANT SUR MES VIES ADOLESCENTES.



LA CRECHE REVOLUTIONNAIRE..

Cette crèche représente une scène marquante de la vie adolescente de mon héros (St Jean). Je dois me rappeler qu'à cette époque ce qui primait dans sa vie, c'était encore bien plus la passion de la peinture que celle des livres. ll devait déjà à cette époque être inscrit aux cours grands maîtres de peinture par correspondance et ses après-midi ou ses matinées ( hors usine) , il devait les passer à dessiner ou à peindre, car l'histoire de la crèche est dans mon sentiment intimement lié au fait qu'on le montrait déjà parmi les siens, comme un garçon presque exclusivement passionné d'art et surtout de peinture; c'est d'ailleurs probablement pourquoi l'abbé (celui que j'appelle Pascal) et ses camarades lui avaient confiés le soin de réaliser cette crèche. Il était de tradition dans les églises, à une certaine époque pas si lointaine de réaliser des crèches géantes;cette années là c'était au groupe des Jeunesses Ouvrière qu'on avait confié cette tâche.Les camarades de St Jean avaient décidés connaissant ses talents de lui confier la réalisation de ce travail artistique.Saint Jean avait pour tâche d'illustrer à l'aide de sont art une nouvelle manière de voir après approbation du groupe.Les membres des jeunesses ouvrières devaient intervenir devant la communauté des Chrétiens qui devait se rassembler dans l'église du village lors de la soirée inaugurale de la messe de minuit . L'intervention devait avoir lieu dans la belle et vaste église paroissiale aux piliers de grès rose. Certains de ses camarades avaient pour mission de lire des textes qui témoignaient de leur foi, mais aussi des difficultés qu'ils rencontraient pour la vivre au quotidien, ils parlaient aussi de leur engagement social, c'était une tâche courageuse et difficile,que de s'exposer ouvertement aux yeux de tous .St Jean avait été réquisitionné pour travailler à la réalisation de la crèche ,à cette occasion on lui avait demandé d'écrire un texte sur sa vision de l'église et sur son engagement de jeune Chrétien .Il avait choisi d'écrire un texte polémique ,il voulait exprimer sa révolte et son ressentiment contre les formes traditionnelles de la croyance en Dieu,il voulait exprimer en public sa colère et ses doutes sur le rôle que jouait l'église ,il avait proposé un texte intrépide ,il avait pour se faire choisi de se mettre à nu et d'exposer au plein jour sa foi qui vascilllait . Il avait soumis le texte à ses camarades qui l'avaient accepté avec enthousiasme car il était sincère et littéralement provocateur, l'abbé ne désirait pas interférer il voulait montrer aux fidéles assemblés ce que pensait réellement la jeunesse qu'il avait sous sa garde ;le texte enregistré sur magnétophone, avait été diffusé au milieu de la messe de minuit. On peu voir ici la marque de fabrique de l'abbé G...(Pascal) Laisser un jeune homme de quinze ans exprimer sa révolte en public en pleine messe de minuit , au milieu de ses ouialles les plus réactionnaires assemblées le soir de Noel ,c'était presque un acte de provocation ;c'était surtout perçu pour certain comme un acte révolutionnaire.Il y avait de l'audace à permettre qu'une telle manifestation puisse avoir lieu au sein même de l'église ,l'abbé voulait donner des coups dénoncer l'hypocrisie ambiante de la communauté des fidéles face aux réalités du monde ,il voulait remuer les consciences ,avertir ses ouialles que des changements dans les manières de penser étaient requis ;la jeunesse exprimait un désir de transformation radical, il fallait l'entendre,cela ne concernait pas seulement l'église ,même si l'attaque frontale avait lieu en son sein,cela concernait la société toute entière.Saint Jean était devenu le porte étendart d'une jeunesse en révolte ,il n'y avait qu'un homme comme Pascal,pour faire le pari que la liberté de penser était plus profitable au monde des hommes que ses dénis ou ses aveuglements perpétués au nom de la sacro sainte tradition où d'une morale de l'ordre et de l'autorité qui commençait par s'éffondrer à cause de ses excés d'intempérance. C'était aussi la preuve que des esprits libres pouvaient surgir à tout moment pour venir bousculer les habitudes,Saint Jean marchait ce jour là dans la même tranchée que celle dans laquelle Pascal marchait depuis un nombre incommensurable d'années ,c'était aussi celle dans laquelle gravitaient ses camarades ,et tous ceux qu'ils assimilaient à une espèce nouvelle qu'on appelait -les hommes libres ou quelquefois - des libres penseurs-.










UNE CRECHE REVOLUTIONNAIRE.


La crèche que St Jean avait conçu, n'était pas très orthodoxe; il y avait bien un Jésus enfant avec Marie et frère Joseph qui figuraient dans un coin ; mais ce n'était qu'à titre ornemental . Les grandes formes symboliques que St Jean avait imaginé pour illustrer son propos se tenaient en arrière plan ,ces grandes formes envahissaient tout l'espace. On voyait sur fond de ville grise découpé dans le carton, une grande église à moitié détruite, elle occupait un vaste espace sur l'estrade à gauche du chœur ; au milieu de ce décor surprenant, se trouvaient trois hommes à genoux, grandeur nature, ils étaient découpés et peints sur du contre-plaqué et du carton comme presque tout le reste du décor d'ailleurs ,cela ressemblait étrangement au décor d'une pièce de théâtre. Il y avait un homme noir, un homme blanc et un homme jaune; ils lançaient chacun une paire de dés ( assez bien visibles) sur lesquels figuraient des mots emblématiques tel que .Amour. Foi. Passion. Dieu. Désir. Justice. Hasard Etc. Dans un coin de cet espace stylisé, un enfant Jésus de bonne taille bien rose et souriant le corps plongé dans la paille figurait la nativité.Deux statuettes plus petites présentes à ses côtés représentaient Marie et Joseph. Cette crèche inhabituelle surpris et peut être même fît elle figure de scandale pour certains. Elle fit scandale peut être sans doute moins à cause du décor peu orthodoxe que St Jean avait réalisé, qu'à cause des paroles qui s'égrenaient sur la bande magnétique ce soir là. Les trois premières strophes commençaient par un élan de révolte qui résonne encore à mes oreilles .
Je rejette ton monde église, car je n'y vois plus Dieu.
Je rejette ton monde église, car sur la face éblouissante de tes saints je ne lis plus la compassion.
Je rejette ton monde église, car tes fidèles sont devenus à mes yeux aussi ennemi du bien et de la justice que de vulgaires voleurs.
Le texte polémique qui durait une bonne dizaine de minutes fut diffusé par haut parleurs le soir de la messe de minuit; messe à laquelle St Jean n'assistait pas, car il avait dès lors résolu de ne plus mettre les pieds à l'église. Il considérait probablement à cette époque que la seule vrai action de grâce véritable qu'il pouvait effectuer était exclusivement un acte de révolte contre la société des hommes ,il devait se cantonner à dire la vérité ,c'était sa mission. A cette époque il est vrai que St Jean avait cessé d'invoquer Dieu avec la naïveté confiante qu'il mettait à l'invoquer lorsqu'il était encore sous la coupe de son admiration craintive, il l'implorait pour toutes sortes de choses futiles .Lorsqu'il pensait à lui à présent ,c'était plutôt un cri de révolte qu'il sentait monter ,car il voyait partout fleurir l'injustice la résignation le mensonge et l'hypocrisie ,il ne comprenait pas et n'admettait pas que Dieu ait pu servir un tel dessein. Ce fut probablement à l'occasion de la construction de cette crèche que sa rupture avec son ancienne foi Chrétienne lui apparut évidente , il prenait soudainement conscience que les idées toutes faites qu'on lui avait inculqué sur la religion et sur les hommes ne collaient plus à la réalité;sa vision du monde avait changée ; le monde de son enfance ,ce monde ou primait l'innocence et la sincérité était en train de se fragmenter ,il était remplacé par un autre,par un monde sans pitié ou régnait la cupidité le faux semblant et la bassesse sous toutes les formes possibles et imaginables .Le monde innocent de son enfance disparut Saint Jean découvrait le monde tel qu'il était ,il avait construit des citadelles merveilleuses qui dépassaient largement la demeure pourtant gigantesque de ses rêves mais elles s'étaient effondrées petit à petit .Dieu maintenait la cité artificielle de son enfance dans un espace immatériel qui était protégé par la sainte famille originelle ,Marie Joseph et Jésus formaient un triangles qui sanctifiait tous les espaces autour d'eux; la mythologie des évangiles orchestrait la place de Dieu ;Dieu avait crée le monde et l'avait rendu possible,c'était déjà un grand miracle;Adam et Eve ses premières créations avaient faillis,Dieu avait alors redonné une chance à ses créatures,il leur avait permis de vivre ,au lieu de les effacer ,il leur avait permis de croître comme elles l'entendaient ;malgré cela l'hypocrisie humaine et la cupidité avait fructifiée ;alors dans un geste ultime de générosité Dieu avait envoyé son fils pour tenter de racheter les hommes .Ce fils les hommes l'avaient brutalisé,humilié,supplicié comme si c'était un vulgaire voleur.Ce faux roi juif,les romains l'avait jugé coupable;les romains ne tenaient qu'à la cohésion de leur empire ,Jésus le Nazaréen ils s'en foutait,ils s'en battaient les flancs de savoir si cet illuminé était ou nom le fils de Dieu;des dieux ils en avaient plein les mains. Saint jean découvrais que le monde n'appartenait pas à Dieu,mais à l'univers de son enfance ,contrairement à ce qu'on avait essayé de lui faire croire (au catéchisme), les hommes n'étaient pas que bonté vertu et générosité ,ils étaient remplis de férocité ,les plus riches les plus féroces,les plus retords et les plus aguerris se réservaient les plus belles parts du butin souvent sur le dos des plus faibles ,la vie n'était qu'un combat sans fin où les plus forts et les plus malins se distribuaient les biens de ce monde avec un total sans gêne .Au fur et à mesure qu'il croissait en maturité Saint Jean voyait s'agrandir la face sombre du monde,sans doute sa sensibilité qui était extrême s'employait elle à à tout rendre encore plus sombre ,mais il n'y pouvait rien ,il avait vu le monde à découvert depuis qu'il avait ouvert les yeux,et son spectacle l'avait attéré .Si l'homme voulait avoir accès à la beauté ,à la bonté et à l'intégrité ,à cette part de vérité qui résidait à l'état de latence dans l'univers ,il devait renoncer à aller la chercher, là ou elle avait cessé d'apparaître dans la croyance en un Dieu omnicient ; l'église qui avait abritée ses rêves d'enfant et forgée sa première vision du monde l'église représentante de Dieu sur terre lui avait racontée des histoires ,elles mentait sciemment ,elle était compromise .Surgissait petit à petit l'idée qu'il devait aller chercher la vérité ailleurs ,par lui même ,là chercher là ou elle se trouvait cachée quelque part peut être dans les replis mystérieux de ses propres pensées et dans son cogito ,dans l'exercice d'une pensée critique ou simplement sur la mappemonde de sa vie intérieure ,dans le vaste champ de sa propre intelligence intuitive.En plongeant dans la demeure de son âme , il pensait trouver de lui même un assez grand espace de lumière ,un espece qui lui redonne espoir car il voulait apaiser son trouble et épancher sa soif de vérité qui était toujours intense, il voulait car il était obstiné trouver avec l'aide du ciel et de son intelligence qui était vive une explication rationnelle à sa révolte contre les formes dégénérées qui avaient envahit l'existence et confectionnées pour elle une aussi sombre parure.





LE TEMPS EST PERE DE VERITE

Cette crèche qui marquait une rupture symbolique avec le cycle biblique de son enfance ,révéla à Saint Jean ses propres aspirations à créer,et il lui sembla que l'une des portes de sa rédemption à lui devait passer par là.Par la création et par l'art.En même temps que la révélation d'une profondeur subtile qui émergeait en lui la créche marquait éblouissante la manière qu'avait l'abbé G. (Pascal) d'enseigner à ses ouailles la parole de Dieu Il laissa la jeunesse dont il avait contribué à l'éveil s'exprimer en toute liberté ( St Jean était sans doute sa meilleure apparition ) .Il s'abattit tel un faucon de lumière sur l' assemblé des fidèles en leur mettant sous les yeux l'image de son désarroi ,et son dégoût pour les rites hypocrites de l'église . Pascal était le disciple d'un Christ iconoclaste et révolutionnaire . St Jean était s'en s'en rendre compte son disciple le plus radical . Lui et ses camarades ne faisaient que rentrer dans la brèche que l'abbé avait essayé de creuser dans cette communauté de chrétiens réactionnaires et bien pensant qui occupaient peut être quatre vingt pour cent des bancs de l'église paroissiale. St Jean et ses camarades étaient simplement pour partie ses apôtres .St jean et ses camarades étaient rentrés dans le combat pour la pure vérité avec l'extrême ardeur qui caractérise la jeunesse et qui en fait sa beauté; ils n'avaient pas trop de mal à le faire, car ils étaient tous persuadé comme toute la jeunesse le croît que le monde entier lui appartient. Généreuse toujours prête à s'émouvoir, la jeunesse était le fer de lance du Christ émancipateur et révolutionnaire que soutenait Pascal.Son pari,c'était de croire que l'homme était capable de s'élever au dessus de sa propre condition pour accéder à une part de lumière et de sainteté.Saint Jean avait cessé de croire en Dieu,mais il n'avait pas abandonné l'image d'un Christ de lumière qui marchait à ses côtés. Pourtant bientôt il ne verra plus luire cette apparition presque surnaturelle , sa vie dans le blanc tissage où s'écrivait le monde des hommes repoussait jour après jour cette apparition dans les ténébres.Les nouveaux Christs qu'il contemplait à présent comme des apparitions surnaturelles avaient le visage lisse de Saint Just,le visage étroit ,lisse et froid de Robespierre ,le visage charismatique impitoyable de Lénine ,le visage promméthéen de Marx le visage ravagé par l'ardeur de Trosky ,il remplacaient le visage du Christ au coeur doux que Pascal vénérait .Avant que ces visages se fanent à leur tour il faudra attendre encore quelques années.-Le temps est père de la vérité- Disait Rabelais.



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JE VAIS PLACER ICI UN CHAPITRE QUI ERIGERA UN CONTRECHAMPS A LA VISION EN PARTIE ROMANESQUE QUE J'AI DEJA DONNE DE MA VIE .
ON EN DEDUIRA CE QU'ON VOUDRA ,JE NE LE JETTE ICI QUE POUR TENTER DE MATERIALISER AU PLUS PRES L'IMAGE QUE J'OBSERVE DE MOI DANS MA MEMOIRE.



DOUZIEME FRAGMENT



MOI C'EST LUI ,LUI C'EST MOI



UN AUTRE REGARD



La société dans laquelle nous étions pris,était structurée,comme au moyen âge ,chaque partie contribuait à renforcer l'autre,chaque partie nous enchassait à un ordre invisible qui avait sa loi dont le seul objet était de nous rendre esclave et soumis. Posée elle même comme inéluctable,cette loi organisait nos destins et les compressaient dans cette fausse patrie ou nous vivions comme des citoyens libres et émancipés ,des citoyens éclairés selon les dires de la république ,en réalité comme des citoyens enchainés à un monde rétrograde,à la fois visible et invisible .Enchainés nous l'étions,comme chaque partie l'était,avec plus ou moins de liberté selon la place qu'elle occupait au cœur de cette société. La mairie du village ou j'étais né était depuis longtemps sous la dépendance des patrons des usines ,ils étaient les véritables maîtres; l'église bien pensante qui était omniprésente bouchait partout les trous de la contestation, elle servait à appointer les bonnes consciences et à les canaliser,pour le profit de tous -travail tais toi,et soit humble et soumis !. Dieu a crée le monde,et les patrons sont ses représentants. Il n'y a pas lieu de bouleverser cet ordre - . Il est inutile de se révolter ,c'était ainsi depuis l'éternité que les choses doivent être. Saint Jean mon double a refusé très tôt de se plier à cette injonction,c'est pourquoi il s'est enrebellé.C’est contre cette injonction-Travail et tais toi!-que je dût lutter très tôt, j'ai dût me rebeller contre cette injonction qui faisait- de moi un sujet soumis ,je ne voulais pas admettre la fatalité du monde, celle qui m'offrait entre autre pour seule perspective de travailler toute ma vie dans la même usine que mon père . Cette perspective, je l'avais violemment rejeté et refusée dès l'instant ou je l'avais vu briller comme seule forme de perspective rédemptrice ,je ne voulais pas de cette forme grossiété de redemption;je me rebellais contre cette opaque destinée,j'étais en lutte contre son principe . Je n'étais pas de la race des esclaves, je ne supportais pas les gens qui en faisaient partie, je les combattais intérieurement avec passion.Mon optique sur ce point n'a encore jamais variée,aujourd'hui malgré les temps qui, ont changés,je suis toujours le même rebel stupide et contrarié . Hier je n'avais pas de mérite à penser ces choses elles me venaient droit du cœur; j'étais un révolté viscéral et je le suis toujours resté par reflexe peut être.A notre époque dite de post-modernité l'injustice demeure aussi criante ,elle a prit les nouveaux visages de la sophisticité rationnelle ;depuis que les maîtres du monde se sont convertis avec délices aux pouvoirs subliminal de l'argent et qu'ils ont mis à profit les nouvelles technologies pour asservir la planéte au régne du profit raisonné, ils n'ont jamais cessé de faire fructifier les peines les douleurs les angoisses et les signes magiques qu'ils font pour qu'on les croit n'ont jamais été aussi convaincants.L'argent qui peuple la demeure des plus riches na jamais été aussi abondant ,leur pouvoir aussi démesuré,leurs cynisme aussi héroique .Nous sommes devenus presque contre notre gré ,les otages d'une civilisation mercantile dont les inventions géniales de la démocratie n'ont pas réussi à réduire la voracité.Les injustices non pas régressées,malgré beaucoup d'avancées positives dans la structure évolutioniste du corps social ,des lourdeurs effrayantes subsistent qui semblent le paralyser;l'état rempart et protecteur de la légalité l'état protecteur innamovible de nos liberté semble contribuer volontairement ou involontairement à la faillite de nos convictions tant il semble impuissant à régler ses propres problémes d'éthique;ses représentants politiques fonctionnent souvent en vase clos envahit par un sentiment de supériorité qui leur fait confondre leur propres intérêts avec ceux de la nation toute entière ;aveugles, ,ils reconstruisent les vieilles habitudes de caste et brigandage reçues en héritage du temps où les monarchies n'étaient pas encore capable de penser leur disparition .Le catalogue des plaintes pour le citoyen de l'éte démocratique post-moderne est devenu de plus en plus difficile à gérer vu sa grosseur .Des agressions de type nouveaux sont venues s'ajouter à celles dont se plaignaient sans doute nos parents nos grand-parents et nos ancêtres;comme je n'ai jamais connu que les bienfaits de la Pax Romana pour le temps ou elle a protégé l'Europe ,donc de quoi suis je réellement en droit de me plaindre au final?.Si nous devions quitter la démocratie pour un état totalitaire,ou pour une sorte de royauté serais je plus mal ?.Je préfére ne pas y songer.Il y a des régimes plus douloureux des états plus cruels que le nôtre des pays plus mal foutu ,pourtant notre pays la France est quand même bien malade à l'heure ou je l'observe le regard braqué sur les écrans médiatique.Malade de tout ;de ses élites,de ses délitements,de ses impôts de ses égarements,de ses égoismes;est ce si nouveau?Je ne n'en suis pas certain,ce pays à traversé moultes épisodes de troubles politiques dont j'ai déjà entendu plusieurs fois s'égréner les récits.Et si j'ai l'impression aujourd'hui de vivre sur une poudrière en perpétuelle ébullition,c'est surtout par un effet d'optique que me crée mon imagination.Car en réalité même si j'aime les révolutions,l'immobilisme institutionnel de la France me rassure ,c'est lui qui garantit pour ses enfants un minimum de sécurité,santé,retraite ,et surtout un minimum de survie pour les plus démunis ;tout ça ne forme pas un véritablement enchantement,mais cela est à prendre à défaut d'une véritable institution démocratique à l'âge censément évoluée ou nous sommes .La France est engoncée dans les vieilles pratiques institutionnelles héritée de l'époque monarchique ,elle peine à s'en défaire,tient t'elle vraiment à s'en défaire?.A l'extérieur Les pays émergeants qui attendaient leur tour sur la ligne de départ de la compétition mondiale ont décidés de rentrer en lice,ils observent la fragile puissance européenne avec l'idée qu'elle puisse subitement s'effondrer. Je pourrais certainement écrire quinze pages sur le sujet ,uniquement pour le plaisir de disserter.Je pourrais dire aussi -Il faut changer de modéle de république.,il faut changer d'éthique de morale et le systéme économique, élire une assemblée spéciale pour s'occuper de la corruption – .Car je suis comme tous les français ils ont envie de s'exprimer sur tout et moi aussi ..Alors je parle je m'exprime au débouté. Mais c'est sans doute peine perdue,il n'y aura donc sans doute qu'une révolution comme toujours en france pour nous émanciper de nos vieilles façons de penser.Et les révolutions font des dégâts.


LA POLITIQUE.

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A l'époque de mes quinze ans,il était important pour moi d'avoir pu m'exprimer à travers un manifeste ,la crèche était mon manifeste.Ce n'était pas un manifeste réligieux c'était un manifeste social.Aujourd'ui mon manifeste est un Roman post-moderne ,que personne le lira probablement si j'écris toujours avec la lenteur régulière d'un escargot sans me soucier du temps.comme je le fait actuellement Pourtant le temps est père de vérité comme le dit Rabelais, c'est pourquoi je dois faire un effort pour me hâter,car à notre époque super médiatisé,l'information la culture,les mots,les personnes sont prisonnière de l'entropie axphixiante du temps totalitaire invisible qui géré la société du paraître ,le grand censeur universel qui gére l'ordre universel de nos société à vite fait de dépecé nos âmes ont les enterrant vive sous le couvercle d'un tombeau d'informations ineptes et extravagantes dissimulées sous ses réseaux conviviaux mis en place par les capitaux privés de l'insdustrie de communication du net;le temps totalitaire invisible de la société de communication du néant post-moderne et le nouveau maître absolu de nos aliénations .Ces aliénations sont invisibles pour la plupart ,ce que les situs appelaient en leur temps la société du spectacle ,cet ordre est devenu néant néo informatique .Ce néant est un vide qui renvoi à la dépossession des pouvoirs citoyens,nous donnant seulement l'illusion du pouvoir,il nous rend démunis face à cet hydre totalitaire invisible - la démocratie virtuelle- ,notre seul pouvoit est devenu uniquement pouvoir de geindre sur les réseaux sociaux.En réalité nous ne sommes pas conscient que toutes nos révoltes sont commandées par l'appétit du gain,selon un ordre programmé par les moteurs de recherche de la nouvelle société totalitaire moderne.Cette société du gain détourne et retourne toutes nos dépressions et nos envies contre nous.Nous sommes les nouveaux esclaves d'un ordre moderne irrationnel invisible (mais rationnellement construit).


HEUREUSEMENT J'AI VU HIER QUE JE DEVAIS PENSER LE MONDE AVEC MON SEUL ESPRIT.

.Je vivais lorsque j'étais en pleine jeunesse dans plusieurs mondes imaginaires ,ces mondes se superposaient dans ma tête comme des objets qu'on entasse dans une malle destinée à voyager,je ne voulais pas faire du surplace ,j'avais la conviction que demain je partirais ailleurs car j'avais décidé que mon destin m'appartenais.Pourtant j'étais freiné par une sorte de harangue qui assiégeait mon esprit,un être fataliste l'occupait,je ne savais d'où il venait,il me disait que je ne parviendrai jamais à sortir de cette maison de fou dans la quelle on m'avait jeté.J'étais dépendant principalement de mes peurs et de mes préjugés ,je me disais que je ne pourrais jamais sortir de la citadele ou on avait emprisonné mon âme.De même aujourd'hui,je suis redevenu le prisonnier de la nouvelle citadelle que j'ai construit dans mon esprit,j'ai l'impression qu'une sorte de fatalité m'empêche de m'échapper de mes trajets habituels; j'ai l'âme embarassé par des langueurs et mes ardeurs même plus qu'hier pour les combattrent se sont atténuées ,je dois retrouver l'ancienne obstination qui m'avait fait le vainqueur de mes faiblesses .Hier je gravitais entre deux monde ;il y avait le monde fastidieux du labeur et de l'usine et il y avait un peu plus loin à l'écart le monde protecteur de la famille .A la maison j'avais crée mon bunker;une sorte de bunker culturel alternatif ,il abritait,mes études,mes livres mes créations et mes rêves qui foisonnaient . A l'usine,j'étais sous la dépendance d'un monde hostile sans illusion,mais je m'y était adapté ,car je n'avais pas le choix, j'avais compris que la seule manière de pouvoir lui résister ,c'était de le tenir secrètement loin de moi en esprit.Je devais me construire ma propre raison d'être ma vraie patrie était ailleurs,elle était logée dans l'espace de mes rêves. C'est pourquoi j'avais des rêves de toutes sortes.Mes rêves me nourissaient.A la sortie de l'école, j'avais refusé de rentrer dans le moule triste du lycée technique,celui dans lequel rentra mon frère . J'avais passé des tests mais on s'était résigné ,je veux dire ma mère surtout à ne pas m'y fourrer,elle avait dût admettre que j'étais inapte à ce genre de d'exercice. Je préférais souffrir et garder pour moi l'illusion secrète d'être un être à part ,un être flamboyant nourrit de pures rêveries. J'avais préféré au début l'univers de l'usine,car il semblait m'offrir au début malgré sa dureté beaucoup plus de liberté. C'est du moins ce que j'avais entraperçu au début de ma rentrée dans ce tombeau ;j'étais pressé de gagner ma vie ,pressé d'obtenir mon indépendance.Si je me suis mis à déchanter ce fût uniqueent petit à petit ,une fois passé les sublimes instants de griserie,qui me permettaient de me livrer à mes occupations favorites,peindre lire et écrire tout en gagnant un peu d'argent. Une fois que la chape de fer du travail mécanique de l'usine s'est refermée sur moi j'ai senti qu'il était trop tard ,je ne pouvais plus m'enfuir ,je m'étais transformé en statue de plomb ,j'étais devenu un prisonnier. Pourtant avant de rentrer à l'usine ,ma mére avait tenté de me sauver des eaux (j'avais quatorze ans)on m'avait fait travailler dans un petite entreprise ou on fabriquait des composants électroniques,mais cet univers étriqué ma très vite déplut ;ma tâche principale consistait à souder à longueur de temps,des fils électrique sur la membrane de haut- parleurs qui défilaient sur une chaîne,nous étions une vingtaine assis sur une table à exécuter des opérations qui n'avaient absolument aucun attrait.Je n'aimais pas du tout l'atmosphère confiné de cette petite boîte les petits chefs étaient hautains et vulgaires ;j'ai profité d'un mal de foie survenu a bon escient ,pour dire à ma mère que l'odeur des soudures me rendaient malade . Elle se résigna après de longues discussions avec mon pére à m'envoyer travailler à l'usine. Elle aurait aimé pour moi une autre vie,mais elle devait se rendre à l'évidence ,j'étais un sujet compliqué ;elle fini par se rendre à cette solution;je n'étais pas franchement hostile à celle ci lorsqu'on m'en fit part.,car j'étais pressé d'obtenir ma liberté Mon père qui avait passé l'essentiel de sa vie en usine trouvait naturel que j'y rentre; il avait commencé à y travailler dés l'âge de treize ans,c'est pourquoi il ne semblait pas être traumatisé comme ma mère ,par l'idée de me voir rentrer dans cet univers hostile qui lui paraissait satisfaisant puisqu'il il n'en connaissait pas d'autre.Il nous racontait à mon frére et à moi lorsque nous étions plus petit,ses exploits de jeunesse dans cet univers mythique à la Zola qui servait de décor à sa jeunesse .Il nous racontait ses exploits de garçon indiscipliné,turbulent tête brûlé et un peu mal équarri dans cet univers qui semblait appartenir à un polar ancien ; j'avais toujours en tête les photos de lui lorsqu'il avait une douzaine d'années ,habillé à la gavroche,un képi sur la tête des jambières et des galoches comme en portaient les enfants des milieux populaires ;tout cela me renvoyais à une époque vraiment très très lointaine,elle paraissait à ma vue éloignée de cent mille ans au moins de celle où je vivais au présent. Mon père tout heureux de raconter ses exploits nous disait qu'il sautait pour s'amuser durant le travail du haut d'une fenêtre d'une des usines où il travaillait comme apprenti ,il sautait sur un tas de charbon situé plusieurs métres en contrebas au risque de se casser le cou,les contremaîtres lui couraient après et le réprimandaient ,mais il parvenait à s'en sortir après quelques remontrances,car dans l'univers de l'usine de son époque tout le monde se connaissait et on passait l'éponge sur ces effronteries ;les directeurs et les chefs connaissaient la vie intime de chaque famille,les patrons pratiquaient une politique de tolérance bon enfant et de sévérité sans appel qui était la caractéristique de la société paternaliste primitive que j'allais critiquer d'une façon si radicale un peu plus tard, lorsque j'étais rentré en rebellion contre ses pratiques esclavagistes; je connaissais imparfaitement la vie de labeur que dessinait mon pére dans ses récits,mais j'avais sous les yeux la mienne et c'était suffisant pour me faire rentrer en révolte .La jeunesse de mon père me semblait appartenir à des temps protohistoriques,ceux des années trente,la mienne se déroulait dans une ére nouvelle c'était celle des années soixantes ,il me semblait que l'existence du progrés auquel je croyais dur comme fer malgré mon jeune âge aurait dût faire évoluer les choses en mieux,mais ce n'était malheureusement pas le cas,le monde ancien perdurait.Et j'étais rentré au révolte contre lui.



UN ROMAN post-moderne I.-SUITE)



Je suis rentré comme apprenti,non pas dans l'usine ou travaillais mon père et ou ma mère travailla quelques années ,mais dans une autre située juste en face .C'est si éloigné de ma mémoire ,qu'à présent j'ai du mal à me rappeler le premier jour de ma rentrée dans cet univers à la zola. Je croyais d'ailleurs avoir effacé certaines images de mon cerveau datant de cette époque ,j'en vois pourtant réapparaitre certaines,sans grands efforts ,elles sont restées collées en moi comme les duplicatas d'une vie à moitié rêvée ;fermant les yeux,je revois très bien l'usine et les premiers pas que je devais faire pour franchir son portail de bois gris en forme de triangle le matin vers cinq heure lorsque j'étais à peine réveillé .Je devais retenir ma respiration pour franchir un peu plus loin le mur en plastique souple qui me séparait de l'océan tumultueux du grand tissage ;une fois à l'intérieur les lumières aveuglantes des néons et le bruit assourdissant des machines me sautaient au visage ,l'odeur âcre du tissu agripait mes narines et se fichait dans mes pores,je me revois gravir comme un automate les vagues infernales qui déferlaient sur la totalité de l'espace envahit par une tempête sonore qui dévallaient vague après vague dans l'immensité du tissage ;je devenais saoul presque sans m'en rendre compte ,drogué par les effets de la naviguation somnanbulique je commençais mon périple dans cette antre ,il allait durer huit heures ;j'en perdais peu à peu la notion du temps,je marchais et courais à travers les machines en déambulant comme un être tombé dans le coma au milieu de cette immensité .Au début et par la suite ce fût toujours la même chose je traversais des kilométres de rêves qui s'étallaient dans ma tête, ils faisaient écran entre moi et le monde extérieur ;mes rêves à peine visibles en surface m'aidaient à me mettre en branle dans cet univers qui ressemblait par certains côtés aux scénes que Dante avait décrit dans son purgatoire ,je me comparais souvent à un damné qui naviguait au milieu des enfers ,à cela s'ajoutait je ne sais quelles visions Ubuesques à cause que tout me semblait détraqué et décallé par rapport au monde normal ,j'avais perpétuellement le sentiment de naviguer dans un monde irréel.C'est parfois la même impression que j'éprouve aujourd'hui lorsque je contemple le monde qui m'entoure ,il me semble certains jours parfois irréel.


UN ROMAN post-moderne II


Pour mémoire:
J'ai retrouvé en consultant mes archives les fiches de paye datant de ma rentré dans la boite électronique,elles dates de décembre 1962 ;quelques mois plus tard je venais d'avoir quatorze ans je rentrais au tissage.J'ai parcouru durant les deux premières années ou j'étais placé comme rameur dans cette usine plusieurs milliers de kilomètres pour alimenter en fil les fameux métiers à tisser dont je parle.Je poussais devant moi comme le faisaient mes petits camarades qui étaient rentrés en même temps que moi dans cette antre à trimer,une petite charrette en bois que nous devions remplir de bobines de différentes couleurs,c'était notre job. Nous étions une dizaine ,nous nous connaissions tous,car nous avions la plupart du temps usé nos culottes sur les même bancs d'école . On nous appelait -Les rameurs- car nous devions charger en bobines de fil les rames qui alimentaient les machines à tisser des tisserands .Il fallait turbiner pendant quelques années comme rameur avant d'accéder au rang plus noble de - relayeur- qui était lui - l'aide- du tisserand .C'était le mode classique de transmission du savoir et d'élévation dans la hierarchie textile ;passé relayeur nous devions attendre également plusieurs années pour devenir tisserand car les places étaient limitées.Si j'avais été un vrai romancier,j'aurais pu écrire avec plus de brio que je ne le fait ici,le vrai roman de mes années passées à rêver et à trimer dans le splendide et terriffiant tissage qui a marqué ma jeunesse laborieuse. Mais je suis pas aussi bon romancier que j'aurais aimé être ,je suis juste bon à écrire les fragments autobiographique un peu baclés d'un roman post-moderne.J'aurai mis en garde mon lecteur , s'il s'attendait à me voir écrire ma vie comme si j'était Flaubert ou Guy de Maupassant ou un romancier génial qui écrivait,il doit s'attendre à quelques grandes déceptions.




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TREIZIEME FRAGMENT


SUITE PORTRAITURALE







DANS MES PREMIERES ANNES D'INITIATION A LA VIE LITTERAIRE C'ETAIT VOLTAIRE QUE J' ADMIRAIS PLUS QUE JEAN JACQUES .


UN ROMAN Postmoderne III

St Jean avait de l'admiration pour l'esprit brillant de Voltaire, il n'avait pas encore appris à goûter à la prose délicieusement musicale de Rousseau; c'était Voltaire son maître au niveau littéraire.
A cette époque en plus des cours de peinture par correspondance,qu'il pratiquait avec ferveur après ses heures de travail,car il avait au moins deux cordes à son arc,il pratiquait aussi l'apprentissage de la langue ,il s'était inscrit aux cours ABC de composition de Français (par correspondance). Il aimait ces études, l'enseignement dans cette école lointaine contrairement à celui de l'école primaire qu'il détestait franchement lui paraissait captivant et plein d'intérêts, ainsi il prenait plaisir à composer des rédactions libres et à se pencher sur les figures de style qu'on lui proposais d'étudier . A cette époque il possédait sans doute une maîtrise de l'orthographe et de la syntaxe plus grande que celle qu'il a aujourd'hui, où sa mémoire semble défaillir.Pour marquer cette époque il me reste toutefois en tête une anecdote qui montrera la manière de penser un peu naive de mon héros .Un jour qu'ils parlait des droits de l'homme et de la civilisation des lumières lors d'une réunion avec Pascal et ses amis de la Joc ; l'un de ses camarades s'emporta violemment contre Rousseau et il dit devant tous les autres avec une forte conviction -" Non , c'est plus fort que moi, je ne peu pas admirer un homme qui a mis ses enfants à l'assistance publique!" -.Il s'en est suivit alors un débat ou chacun essayait de peser le pour et le contre des choses concernant l'écrivain. Ce fut à cette occasion que St Jean appris que Jean Jacques avait placé ses enfants à l'assistance publique ,et il s'en étonna.Saint Jean n'a jamais très bien compris pourquoi Rousseau avait pris cette étrange décision qui allait totalement à l'encontre de sa manière de voir et qui heurtait sa pensée .A l'époque,où ces discussions avaient lieu,il n'intervenait pas encore dans les débats, il laissait le soin à ses aînés de se disputer et de trancher; il hésitait en ce qui concernait Rousseau,mais comme il avait une franche admiration pour lui,il le défendait intérieurement .Il admirait l'indépendance morale de Rousseau et son esprit brillant ;il admirait en Rousseau l'auteur du contrat social, Rousseau était pour lui une figure mythique liée à la révolution Française.Rousseau était un esprit libre et indépendant,même opposé à Voltaire il restait unique à ses yeux .Dans son esprit Voltaire était quelque part d'une autre race que celle à laquelle appartenait Rousseau , il identifiait Voltaire à la race des vainqueurs ,c'était un fils de notaire,il appartenait à la bourgoisie éclairée de son époque. Rousseau était de ceux qui restait éternellement du côté des vaincus. C'était étrange comme façon de voir,car elle ne reposait à priori sur rien de très tangible et très concret..Au début de ses humanités Saint Jean l'autodidacte penchait du côté de Voltaire ,il s'identifiait à l'esprit caustique et à la superbe de ce lettré frondeur qui défiait ouvertement l'autorité royale,ce dernier apparaissait à ses yeux comme un esprit qui travaillait pour le camp des lumières ,c'était peut être ça qu'il, appelait le camp des vainqueurs.Rousseau empétré dans sa paranoia lui faisait penser parfois à un persécuté. Quelque chose troublait toutefois St Jean .Il se disait:-Jean Jacques me ressemble plus que Voltaire ,c'est un autodidacte comme moi- Jean Jacques vient du peuple . Voltaire a beaucoup d'esprit ,mais il vient d'une classe aisée,son père était notaire,et il méprisait au fond de lui les gens du peuple- ; cette distinction n'était pas anodine elle surgissait parfois dans son for intérieur pour le troubler,mais pas avec assez de force pour lui faire renoncer à son admiration pour le -libre penseur-. Il admirait Voltaire,mais son cœur lorsqu'il l'examinait penchait du côté de jean Jacques,Jean Jacques lui tendait un miroir dans lequel il aurait pu facilement se reconnaître si à l'époque il avait lu plus régulièrement -Les rêveries-qui correspondaient tout à fait à sa propre perception du monde,à une forme d'errance sans fin. Mais voilà il préférait lire au début de sa formation littéraire,les écrits philosophiques de Votaire ce libre penseur à l'esprit tranchant comme un cimetère plutôt que les rêveries de Rousseau .Peu de temps avant ou après ou à approximativement dans les mêmes temps St Jean qui commençait par se rebeller, se mettait à lire les discours de Robespierre ( ceux qu'il avait fait à la convention). Il se les récitaient au travail , car il les trouvaient très acérés très beaux ,d'une violence qui lui plaisait,cette violence lui donnait surtout l'énergie dont il avait besoin pour ne pas sombrer dans le défaitisme ou dans le nihilisme .La fureur et la flamme de Robespierre,l'aidait à entretenir en lui une flamme de révolte qui commençait par surgir du tréfond de lui même. St Jean avait de plus en plus le sentiment humiliant d'être privé de toutes les occasions de grandir et de s'instruire ,car à présent qu'il plongeait dans les livres il avait l'impression qu'on voulait le privé de la joie d'apprendre ,en le réduisant exclusivement au rôle de laborieux il avait l'impression qu'on voulait le réduire à l'état de rouage mécanique à un rôle de força à vie comme si rien en lui n'existait de meilleur.C'est pourquoi il transportait avec lui chaque jour au milieu de ses machines à tisser furieuses des symboles de l'esprit français (des pages fétiches de ses auteurs révolutionnaires favoris ,qu'il avait déchiré et gardait sur lui comme des talismans, en signe de défi et de résistance) il serrait les dents pour montrer son opposition à l'ordre fatal qui l'avait désigné comme victime de l'ordre social arbitraire qui régnait toujours en France à l'heure bénie de la démocratie parlementaire.. Il refusait d'être le sacrifié.Le placard métallique de rangement gris qui lui servait de bibliothéque clandestine au travail occupait la partie réduite d'un couloir de chaufferie,ce placard servait de lieu de stockage de ses harangues , il s'y rendait souvent sous prétexte de boire un coup et il en lisait en vitesse un passage pour se fortifier l'âme et l'esprit ,c'était pour lui un elixir de combat ,certains passages le transportaient dans les heures les plus dramatiques et névralgiques de la révolution française : Les amis de la liberté cherchent à renverser la puissance des tyrans par la force de la vérité : les tyrans cherchent à détruire les défenseurs de la liberté par la calomnie ; ils donnent le nom de tyrannie à l'ascendant même des principes de la vérité-. Lorsque la raison est proscrite comme un crime, la tyrannie règne ; quand les bons citoyens sont condamnés au silence, il faut bien que les scélérats dominent-Ici j'ai besoin d'épancher mon coeur ; vous avez besoin aussi d'entendre la vérité. (extrait d'un -Discours du 8 thermidor Maximilien de Robespierre 26 Juillet 1794 .Il se voyait parfois travestit en Robespierre qu'il admirait pour la violence de ses discours qui reflétaient ses propres états d'esprit du moment ;la fermeté de son style lui servait d'exutoire,il le vengeait de la médiocrité du monde qui complotait en silence contre lui,il apercevait à travers ses discours enflammés ,les mêmes hargnes qui le poussaient à hair les tyrannies modernes imposées par le capital au peuple sous prétexte de progrés. Il avait toujours dans son placard métallique , deux ou trois discours de lui. Il était habité par le feu ,une hargne intérieure le dévorait; il se considérait comme injustement comdamné,il était née dans une classe laborieuse il devait trimer pour sa gagner sa vie il était surtout privé du droit d'étudier; au lieu de passer sa jeunesse à apprendre il devait la passer à travailler, s'épuiser jusqu'au sang à produire du labeur.Dans son for intérieur il considérait comme une injustice universelle le travail en usine ,il refusait d'être un esclave moderne ,il aurait aimé passé son temps exclusivement à lire à peindre ou simplement a étudier,c'était là sa seule vraie vocation,son seul vrai plaisir,il venait subitement de s'en rendre compte.Le pire,c'est qu'il ne devait s'en prendre qu'à lui même,car après son échec au certificat d'étude il avait également échoué à l'examen d'entré dans un lycée technique ( école qu'il aurait détesté de toute façon ) c'est pourquoi il ne savait plus quelle entité maudira à part celle qui l'avait fait naître sous un jour défavorable ,c'était elle qui l'avait mis dans ce pétrin,mais il avait besoin de matérialiser son malheur pour le rendre plus tangible,c'est pourquoi il s'en prenait à ceux qui symbolisait dans son esprit l'incarnation de cette injustice,tous les détenteurs de la puissance nominale du monde ,en premier les classes riches.Au début il était soulagé d'avoir échappé à ces horribles tortures que lui imposait l'école publique sous forme examens ,mais bientôt lorsqu'il sentit le monde clos de l'usine se refermer sur lui,il prenait conscience qu'il devait s'échapper de la galère ou il s'était fourré.


DESTINEE

Libéré du carcan de l'école Saint Jean, avait cru jouir de la liberté l'instant d'un éclair,il avait découvert avec extase la sensation de liberté qu'éprouve un prisonnier sorti des geôles d'une prison et il en goûtais l'ivresse nouvelle une ivresse innatendue . Il n'avais plus de devoirs à rendre, plus de maître dans son dos pour le surveiller où pour tenter de l'humilier il n'avait de comptes à rendre qu'à lui même.Cette liberté nouvelle s'accompagna d'un moment de bonheur grisant mais éphémère ,il s'imaginait naivement que cette vie de bonheur qui s'offrait à lui allait durer toute la vie. Mais cette sensation de bonheur ne dura qu'un temps ;car bientôt le servage de l'usine remplaça le servage de l'école ,les maîtres furent remplacés par les contremaîtres l'astreinte des horaires et les contraintes physiques imposées les rythmes qu'imposaient l'usine ,tout cela lui apparut bientôt comme un long et affreux supplice, il se senti laisé humilié et abattu;tout cela était loin de la vie dont il rêvait pour lui lorsqu'il était enfant .Lorsqu'il était enfant ,du plus loin qu'il se souvienne,il voulait vire -une vie purement joyeuse- et il croyait fermement en cette vie;c'est pourquoi il avait de plus en plus le sentiment d'une trahison ,le ciel ( la destinée ) avait failli ,Dieu lui même l'avait abandonné,désormais il savait qu'il ne pouvait plus compter que sur lui même.
* le carré de chocolat.





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AUTRE SUITE PORTRAITURALE




QUATORZIEME FRAGMENT


Une vue de son bunker secret.




Si j'essaye de me souvenir de l'état d'esprit qui était le mien à l'époque de ces événements divers empilés dans ces pages, ou comme on voudra enfilés sur un fil comme un collier, je m'aperçois que j'ai peine à distinguer l'un plus que l'autre; c'est dire sans doute qu'à cette époque mon alter ego Saint Jean avait déjà en lui sans doute accumulés plusieurs vies;des vies simultanées souvent contradictoires.Si le mot œcuménisme, qui me vient à l'esprit s'est ajouté à l'instant sur le fronton de ma mémoire,c'est qu'il contenait aussi dans ces années là une certaine autre partie de ma manière de voir. Lorsque sortant de l'usine je redevenais moi même ,je poussais un grand ouff!.je pouvais enfin respirer,mon âme se déployait dans de nouvelles directions,elle prenait pour tout dire une autre envergure.De penseur autodidacte je devenais penseur tout cours au contact des livres je redevenais moi même.A travers le contact des livres je ramenais à moi le tissu des certitudes qui donnaient à ma vie sa véritable dimension,une dimension sublime exaltante enfiévrée .C'étaient les livres qui me procuraient cette grandeur d'âme.Autodidacte extrêmement résolu et persistant, j'étais avide de me bourrer de connaissances, amoureux de tous les savoirs nouveaux,je lisais tout ce qui me tombais sous la main,je m'éfforçais surtout à lire des livres ardus,non pour me donner l'impression d'être un savant ,mais pour éprouver la sensation exaltante d'être aéroporté ailleurs.Mon père qui était un manuel,était resté toujours très proche de la nature ,c'était aussi un jouisseur ,un homme de plaisirs et d'amusements ,il était fier de sa force qui était réelle et de son habileté en tout ,il aimait la musique populaire ,il avait des goûts simples ;moi pour me démarquer j'avais trouvé original de me fixer pour tâche de m'initier aux maniements de l'esprit aux jeux intellectuels aux spéculations et déambulations verbales de toutes sortes,j'avais aussi des penchants pour les choses immatérielles.Dans cette guerre que je livrais a moi même je m'éfforcais de me forger une identité originale ,je voulais me différencier de mon père qui avait des idées trop terre à terre ,c'est pourquoi je m'éfforcçais de recourir à des lectures sophistiquée qui parlaient d'esthétique et de philosophie;en lisant ces ouvrages je me sentais d'une race à part,une race qui avait à voir avec celle de ces faux gouroux enchanteurs,que sont les intellectuels ,j'étais à peine conscient de ce que poésie veut dire ,j'admirais les poètes et les saints sans trop de discernement ; heureusement malgré mes élans destructeurs et nihilistes durant ma pire période de rejet de la vie en usine ,je réussissais à tenir un équilibre intérieur,grâce à mes talents cachés,car j'avais des prédispositions pour la peinture .Je ne sais pas si je me sentais déjà artiste dans l'âme ,mais j'éprouvais un grand plaisir à peindre et à dessiner ,lorsque je me retrouvais seul au contact de la nature en train de croquer des arbres des maisons ou de simples paysages je perdais tout sens du réel ,j'étais enfin heureux.Sans ma passion pour la peinture et le dessin, et sans mon goût irrépréssible pour la lecture, il m'aurait été impossible de continué la vie d'enfer que je menais en parralléle à l'usine.Je poursuivais une vie secrète dans les soutterains de l'existence en cheminant avec obstination dans un grand rêve de création .En dehors de cette vie de labeur odieuse que je détestais, j'avais dréssé dans ma chambre des ilôts d'intelligence de savoir faire et de beauté qui me protégeaient de l'odieuseté du monde .Incapable de faire surgir la moindre étincelle de vérité et de beauté lorsque je trimais sur mes machines,je me vengeais à la maison.Là j'étais enfin libre!Je n'avais que la vérité secrètes de mon âme pour exister. .


SAINT JEAN



Croyais, car il avait un fond candide ,que si il poursuivait ses pérégrinations dans le monde des vérités intellectuelle qu'il vénérait , il accéderait un jour à la lumière exigeante de l'esprit ,il tentait jour après jour de chasser de son moi les réalités concrétes qui l'empéchaient d'accéder au sublime de la vie .Dans ses rêves il apercevait une autre intelligence il voyait luire les vraies couleurs de la vie. Il essayait de lire des auteurs compliqués ,car il se sentait proche des récits qu'ils mettaient en oeuvre pour peindre l'existence .Par exemple il aimait lire Spinoza ( il ne le lisait qu'à demi ,c'est à dire juste assez pour apprécier en lui un nectar de nature supérieure ,une littérature éminemment sophistiquées,réservée à des esprits entrainés à lire le monde à travers un diamant ) .S'il prenait plaisir à lire des morceaux de l'Ethique pris au hasard,c'était parce qu'il aimait Spinoza sincérement ,il le considérait un peu comme un grand frère avec qui il se sentait des affinités- ; ce philosophe juif qui vivait en Hollande avait été persécuté à cause de ses idées (par les gens de sa communauté) ,il vivait en solitaire en taillant des verres d'optique dans son atelier comme un athlète de l'esprit,c'était cette vie en marge qui lui plaisait,il admirait la candeur de Spinoza.Il tentait de déchiffer à travers ses écrits dont le principal (l'Ethique) ce que le philosophe avait voulu démontrer,principalement l'existence de Dieu .Il se délectait de ses axiomes,qui lui plaisaient infiniment.Il était tombé amoureux de l'enlacement des mots enfilés dans ce diamant -l'Ethique - avec l'habileté d'un artisan surdoué ,enfilés les uns derrière les autres ,les mots lui paraissaient doux au toucher,ces mots qui étincelaient dans son coeur le remplissaient de joie et d'émotion , il aimait entendre la musique divine de l'intelligence qui frappait ses tempes;cette musique plus pur que toute autre semblait provenir d'une planéte inconnue ;elle était pleine de rêveries devenues accessibles.Spinoza formulait tout haut ce que lui ressentait en silence .-Pour atteindre le bonheur suprême,la joie éternelle ,l'homme doit parvenir à la connaissance de son union avec la totalité de la nature.L'accroissement ,de la connaissance de la nature,signifie l'accroissement de l'amour de Dieu-.Baruch Spinoza donnait ,une description de l'amour intellectuel qui était à peut près exactement celle que Saint Jean aurait pu formuler si il avait pût la formuler lui même si il était philosophe ,il pensait avec les mêmes mots que le vertigineux penseur.-Sentiment absolument désintéressé,humble assentiment à la nécessité universelle,compléte libération des passions qui troublent l'âme;ni louange ni blâme,mais compréhension ,à l'égard de la vie.-*(Citation tirée de l'histoire illustrée de la philosophie,c'était mon livre de chevet à cette époque.Page 37.)Spinoza,avait reflété pour un temps le monastére idéal dans lequel Saint Jean aurait aimé vivre ;c'est pourquoi son esprit s'accordait naturellement avec celui du grand penseur.



-L’art progresse à mesure que l’Esprit se réalise.-


Cette citation de Hegel qu'il avait fixé dans un coin au dessus de sa table à écrire pour tenter d'en déchiffer le sens à force de se la répéter lui revenait à l'esprit même lorsqu'il naviguait en somnambule dans ses machines à tisser,elle venait à lui pour l'interroger et pour le torturer .Il tentait d'en comprendre le sens,mais le sens lui échappait.Les pensées de Hegel et sa philosophie qu'il admirait sans la comprendre lui était apparut d'une complication de langage extrême,mais il était obstiné et il désirait s'emparer de ses trésors ; il y avait des échelles et des barrières dressées entre chaque mot,des labyrinthes obscurs se dressaient entre chaque phrase ,des mots étrangers dissimulés dans l'entremêlement de ses écrits lui rendaient difficile le suivit de ses explications ,il s'efforçait pourtant d'en comprendre le sens ,il s'efforçait dans lire des passages entier sans respirer ; de temps en temps, il soulignait une phrase plus rebelle,un mot plus lumineuse lui servait de balise pour assurer sa progression dans l'entrelacement suspect des pages du livre .Lire Hegel dans le texte lui semblait compliqué ,il comparaît cet exercice à l'escalade d'une falaise lisse et abrupte , il trouvait peu de prises ou se raccrocher,il en tirait orgueuil et peut être de la vanité car il voyait bien que même si lire Hegel c'était difficile,cela le menait tout de même sur les traces de l'humanité cultivée .Hegel avait mis en place son systéme de thése et d'antithése qui allait devenir le modéle de raisonnement favoris des défenseurs du matérialisme historique à quelques nuances près tout de même Marx aidant.Mais il n'en pris réellement conscience que plus tard.Pour se faire la main,il lisais aussi un autre auteur Alain ( du moins il tentait ) c'était plus facile, car il paraissait plus accessible que Hegel au niveau du langage;il lisait le système des beaux Arts, cela lui plaisait de récupérer et de recopier des phrases entière du philosophe pour les apprendre par coeur,quitte à les oublier en chemin quelques temps plus tard,car il n'aimait répéter ces phrases que pour le plaisir de les entendrent raisonner à ses oreilles,c'était la beauté des raisonnements qu'il admirait,plus que la langue qu'il trouvait assez plate . Car il avait l'oreille,son grand auteur préféré à l'époque ,son meilleur ami c'était toujours Montaigne .A cause de la proximité des liens qu'il avait tissé avec lui,depuis le premier jour où il avait plongé la tête dans ses Essais; il avait senti immédiatement qu'une complicité s'était crée entre lui et le grand écrivain .Il avait décelé une profonde affinité avec sa manière de penser et la sienne il ne pouvait pas se l'expliquer,il l'avait constaté .Il éprouvait avec certains penseurs ou écrivains une affinité immédiate alors qu'avec d'autres elle n'existait pas.Il avait aimé spontanément la langue savoureuse de Montaigne , sa manière de penser et de raisonner ,c'est pourqui il considérait Montaigne comme son plus grand ami.Il ne le lisait qu'en livre de poche ,il avait toujours un exemplaire de lui sur sa table,cela le rassurait d'avoir à proximité de lui un ami si prestigieux.Et puis un jour dans l'immense dédale de sa vie proto intellectuelle était venu se glisser pour quelques instants seulement quelque chose qui ressemblait à un ovni.


TEILHARD DE CHARDIN

Il avait lu des extraits de ses écrits ;il les avaient survolés avec la rapidité de l'éclair et s'était étonné de les avoir lu avec tant de facilité,c'était presque désarmant de trouver une grande intelligence qui parlait avec une telle simplicité ;c'était tellement simple qu'il s'était mis à douter du sérieux de l'entreprise intellectuelle de ce philosophe hors normes.il était devenu soudain un adepte de l'oecuménisme prôné par le théologien.



IL FAISAIT REVENIR DE PARIS


Avec son argent de poche des livres en quantité ,car il avait sentiment de boucher les immenses lacunes de son savoir .Il était ravis de constater que son esprit rebel se soit temporairement apaisé ,il était ravis de pouvoir voyager en esprit et de rattacher ses reflexions à des systémes de penser totalement exotiques .Les livres le faisaient voyager .Il voyagait à travers l'hindouisme, le bouddhisme ,le soufisme,les penseurs de l'antiquité et ceux de l'ère moderne,il se sentait libéré tout à coup des limitations temporelles imposées par la société et par l'espace social qui le rabaissait et l'humiliait ;il avait réduit pour l'instant le labeur physique astraignant qu'il était obligé de fournir chaque jour à l'état d'une chicquenaude lancée au loin dans l'espace,son esprit transcendait le monde réel ,il circulait à présent à travers les hautes sphéres de l'intelligence il volait ailleurs ,au delà de la sinistre et pesante réalité du monde.Il lisait l'histoire des mondes humains et des civilisations comme si il était un voyageur doué de pouvoirs surnatureles ,il voyait le monde de la hauteur d'une montagne qui surplombait les paysages terrestres,il était accroché à une montagne céleste.Il se mit à parler et à dialoguer avec les poétes,les Saints et les philosophes de l'antiquité comme si ils étaient ses contemporains,il était enveloppé par le génie des races et des foules humaines qui l'avait précédé ,il était pétrit dans la matière d'une vie nouvelle ,en lui résonnait une nouvelle âme.Il avait trouvé sa véritable mesure au coeur du voyage de l'esprit ,il trouverait sa vérité ultime demain mais ça n'avait pas d'importance,car il avait vu luire en lui la possibilité d'être un autre homme,un homme véritable;il était encore entravé par des liens lourds à porter ,des châines lui barraient la route ,il était encore obligé de marcher à marche forcée dans l'abîme d'une vie forcée et contraire,mais il savait qu'au bout du voyage il trouverait la vérité ,sa propre vérité,car il avait vu luire sur sa route,la flamme insubmerssible d'une conscience en éveil ;elle lui avait indiqué le chemin à suivre ,il n'avait qu'un pas à faire pour s'atteler au voyage intemporel de l'esprit il se sentait désormais un peu plus fort pour affronter le grand voyage supérieur de la vie.


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UNE DISCIPLINE DE VIE INTELLECTUELLE

QUINZIEME FRAGMENT

BREVE SUITE


Suite à ses lectures,St Jean avait inscrit dans sa pratique quotidienne, le yoga. Il pratiquait en fait plutôt que le yoga une forme de détente totale des muscles et du cerveau, qui s'apparentait à une forme de discipline de l'esprit; il avait utilisé un manuel pour réaliser ses exercices. Il reproduisait les postures hasaniques qui étaient dessinées dans son manuel.ll s'allongeait sur le sol et durant une bonne demi heure il tentait d'évacuer les stress causés par le travail à la chaîne. C'était une période héroique,elle lui permettait de passer d'une activité mécanique ( le travail à l'usine qui était harassant ) à des activités plus intellectuelles, la peinture le dessin l'écriture ou la lecture. Il avait établit d'une certaine façon les bases de sa propre maieutique,il voulait se connaître lui même se délivrer de ses peurs et de ses préjugés il voulait donner une impulsion nouvelle à sa vie ,il voulait grandir,il avait crée sa propre université sur place à la maison.Grâce à la discipline de vie drastique qu'il avait érigé il pouvait avoir l'impression d'être arrivé à une certaine forme de dépassement ;il tentait à l'aide du yoga de purifier ses sens et d'affiner son attention,il cherchait à provoquer par la détente absolue du corps et de l'esprit,une nouvelle façon de percevoir qui lui permette de surmonter les obstacles ardus que la vie ordinaires semaient sur sa route ,il s'armait doucement mais avec fermeté et obstination contre les lois de la destinée et contre la fatalité.









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SEIXIEME FRAGMENT


( A revisiter )
CONTREPLAN



Je vivais à cette époque partagé entre deux monde; celui des livres , des écrits, celui des peintres que j'aimais des penseurs des écrivains , et celui des machines monstrueuses de l'usine textile toujours chargée d'un bruit géant roboratif,dévastateur ,assourdissant .Dans l'univers de l'usine il y avait une faune humaine majestueuse et misérable ,cette faune avait pour moi une épaisseur de peau si épaisse que j'avais l'impression parfois qu'elle m'était innaccessible ,j'aspirais souvent à fuir son contact ,je recherchais le silence des bois et les longues marches dans la nature .Je tentais de m'extraire mentalement de cet univers ;je me sentais comme un exilé. Je regardais mes camarades de travail avec affection,mais j'étais rempli d'hostilité,affection et hostilité se partageaient mon coeur à part égale ;je traversais en rêve des paysages d'ombres et de guerres ;de temps en temps j'apercevais au loin de splendides rayons de lumières,mais des formes hideuses encombraient souvent mon imagination ,des idées néfastes me traversaient fréquemment l'esprit ;je voyais la misère la lâcheté et le vice recouvrir chaque chose ; j'observais consterné la souffrance des hommes et le moindre soupçon de noblesse et de grâce que je voyais apparaître sur leurs âmes illuminait d'un façon instantannée et décuplée la mienne rongée par le doute et la solitude ; j'étais devenu un être instable et traumatique,je voyais l'horreur là ou elle n'était pas,je voyais aussi sans doute la beauté là où peut être elle n'existait pas. Je détestais ma trop grande sensibilité ,car je croyais voir dans celle ci une faiblesse ;pour me préserver du monde hostile qui m'entourait ,je devais renforcer ma dureté ,j'aurais aimé me forger une carapace de fer pour être moins exposé aux coups de la vie ,où partir vers un exil doré et fuir ma condition.Pourtant j'aimais chose étrange ma part de supplice et les défis qu'elle me lançait.J'avais décidé de rentrer en lutte contre la fatalité,j'avais décidé de renforcer et d'endurcir mon âme,je voulais me forger une morale de vainqueur au milieu des vaincus,car mon sentiment c'était que les hommes et les femmes qui travaillaient à mes côtés avaient perdu tout espoir de rehausser leur vie et de la conquérit ,ils considéraient pour certains ( pas tous heureusement ) que c'était déjà une sorte de bénédiction de pouvoir simplement exister; certains ouvriers étaient des chiens battus ,ils prenaient les patrons qui les avaient embauchés pour des Dieux dont ils vénéraient l'image d'une façon piteuse et obscéne ,d'autres disaient qu'ils n'étaient pas mieux lotis que des chiens galleux ,ceux là étaient pessimistes et résignés ,ils étaient minoritaires,mais eux savaient au moins encore se battre et rester vivants dans leur dénis de toute autorité , car les autres que je rencontrais sur ma route étaient des lâches blessés à mort pour certains cela se voyais ,car ils avaient presque cessés de revendiquer leur dignité d'homme libre.Je peu le constater avec un peu de recul ,j'étais devenu aux premiers temps de mon apparition dans la société des hommes un révolté intégrale ;aujourd'hui encore je n'arrive pas à me contenir lorsque j'apercevoir les stigmates et les traces obscénes de l'indignité humaine ,mais celle qui me fait le plus honte c'est surtout celle que j'observe en silence,lorsque je me vois en train de marcher moi même sans savoir pourquoi dans le même sillon que ces âmes lâches que je fustigeais avec une telle véhémence dans ma jeunesse ;c'est toujours lorsque j'oublie d'aider par lâcheté ou par faiblesse un de mes semblables qui est dans la détresse que je je plonge dans la plus grande honte de moi même.



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DIX SEPTIEME FRAGMENT
SUITE PORTRAITURALE
St Jean était un idéaliste invétéré et un grand pessismiste ,mais c'était avant tout un extrême rêveur;c'est peut être ce qui l'a sauvé en partie d'une dépression intellectuelle précoce; si il n'avait pas cru que les idées sublimes puissent changer les hommes et la face du monde, il aurait vite renoncé sans chercher à combattre ,il se serait rangé il aurait admis qu'il était un esclave commme les autres et que sa vie d'esclavage avait du bon,si on l'acceptait d'emblée comme une nécessité .C'était finalement ce que beaucoup de ceux qu'il croisaient pensaient en silence ,il vaut mieux se résigner ,c'est plus simple,pas d'efforts à faire pour s'émanciper . C'est parce qu'il avait en lui une dose extrême d'idéalisme doublé les premières années de sa jeunesse par une dose de sincérité altruiste complétement exagérée qu'il parvenait à s'échapper de la folie arbitraire du monde réel ,sinon comment aurait il pu exister d'un point de vue philosophique ;lorsqu'il apercevais l'extrême folie qui débordait du monde à l'état brut ,il se réfugiais instantanément dans une vision idéaliste de l'existence,cette vision doublait sa mémoire et l'enveloppait dans un songe ;ce songe l'emportait sur un nuage de voluptés ;dans ce nuage il pensait qu'il était protégé par une idée supérieure de l'homme.Il n'imaginait pas que la méchanceté puisse avoir prise sur lui ; il croyait au perfectionnement de la nature humaine donc en sa propre perfection ,même si il voyait toute la difficulté qu'il y avait à mettre en pratique cette théorie ;il savait par ailleurs qu'il n'était pas si différent de tous ses petits camarades éduqué dans l'esprit de la civilisation des lumières et aussi vulnérables que lui ,aussi exposés que lui aux disgrâces de la vie;mais il se disait qu'il avait un avantage sur eux,il croyait fermement en son génie,son génie était imprégné jusqu'à la moelle de toutes les théories de progrés et d'émancipation qu'il avait découvert en consultant les oeuvres des philosophes, des esprits éclairés et des artistes les plus réputés ;ces oeuvres issus de l'humanité souvent des chef-d'oeuvres constituaient la susbtance organique de ses rêves ,elles coulaient dans les veines de son coeur et l'alimentaient en émotions et en une formidable gerbe de réjouissances;ces réjouissance constituaient la part plus sublime de son avantage ;elles représentaient les choses les plus authentiques et les plus digne d'être enseignée en ce monde. A travers elles il croyait en la possibilité d'une transformation radicale de l'humanité et des parties obscures de chacun ; il n'avait pas encore renoncé à cette époque à son devoir légitime et sublime de perfectionnement.






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DIX HUITIME FRAGMENT

D'AUTRES VISIONS DE LUI
A PROPOS DE DIEU ENTRE AUTRE


Une partie de sa vie à l'époque de ses quatorze ans était encore illuminée par sa croyance en Dieu . C'est peut être pourquoi il était si plein d'entrain et si confiant dans la période qui précédait son accés au monde contraignant des adultes qui coincidait pour lui avec son entrée dans le monde du labeur.Si le sentiment de Dieu l'avait aidé à vivre durant la toute première partie de son enfance,jusqu'au tout début de son adolescence; son cœur plus tard s'était rétracté ,il était trop avide de vérités pour accepter sans broncher les lâchetés,les vilénies et les brutalités du monde des hommes rendu à sa plus simple expression .Le portrait que j'ai tracé de lui plus haut montre les affres réels ou imaginaires qu'il a dû endurer avant d'accéder à une nouvel état d'esprit et devenir un sujet révolté ,il était trop indépendant, trop sensible pour suivre sans se rebeller les injonctions moralisantes d'une société si piteuse,c'était un idéaliste. Il fût une époque où il pouvait avoir des idéaux des croyances et des rêveries plus en phase avec le monde immatériel de l'enfance;mais cette période ne dura qu'un temps éphémère,la réalité attentatoire du monde le rattrapa assez vite;l'époque des illuminations enfantines fît place à celle plus corrosive de son passage dans le monde de la réalité ;il pût avoir encore de brèves admirations pour les mystique et les contemplatifs dans une période où il voyait encore dans l'église et dans le Christ une incarnation du paradis sur terre,mais cette période ne dura pas.Il fût un temps en effet où.son imagination croisait des lacs célestes et des ciels de lumières ,son imagination enflammée accompagnaient le feu des martyrs qui se jetaient dans l'arène pour affermir leurs foi,ils se faisaient dévorer vivants et devant eux se dressaient la splendide image de la rédemption,ils réssuscitaient dans une vie supérieure le paradis ausquels ils avaient droit ressemblait aux livres enluminés qu'il feuilletait dans sa chambre le soir avant de s'endormir .A cette époque la sainte église catholique ressemblait à un continent ferme sans frontières connues toutefois,par sa présence seule elle faisait office de rempart ;l'église tenait le monde contre elle l'empêchant de se se dissoudre dans les profondeurs obscurs et maléfiques qui se cachaient au sein même du cosmos.En lisant les récits de la vie des Saints ,il inventait d'après leur lecture des scénarios héroiques qui manifestaient son désir sincère d'atteindre la beauté promise à tous les êtres qui vénéraient les saintes écritures ,il ne connaissait pas Dante à cette époque,mais il croyait aux visions du ciel que le céleste poète avait décrit dans ses ouvrages d'une façon si sublime bien avant qu'il les voient émergées dans ses rêves.Dans ses visions célestes enfantines,il se voyait transporté tout de suite après son accession au ciel ,dans les bras d'anges aux ailes blanches ,les anges lui montraient les malheurs auxquels il avait échappé grâce à sa vertu et sa foi;ils le transportaient au dessus des abîmes;ici logeaient dans le fond de vallées où sur le sommet des montagnes les humains qui s'éfforçaient d'atteindre le royaume de Dieu,il voyait en train de crier et de se repentir,ceux qui avaient failli,il les voyaient brûler et avec eux les méchants ceux qui avaient sciemment fait le mal ,ils vivaient dans des lieux retirés qu'on appelait des enfers ;il voyait avec terreur et ravissement les tortures ausquels ils étaient soumis ,car ceux qui avaient péchés où qui avaient été soumis à la tentation et qui avaient cédés,ceux là étaient à même de recevoir des châtiments .Ainsi après son accession au ciel,il se voyait projeté dans des mondes héroiques irréels ,car après la vie sur terre,la vie continuait sous une forme encore plus subtile ;cette vie était spécialement aménagés pour tous les héros comme lui qui avaient réussi à accéder au royaume des vivants éternels qu'on appelaient les immortels.Ceux qui avaient réussi à grâvir cette univers sans être repoussé dans les enfers étaient sûr de continuer à vivre des milliers d'années dans une paix continuelle qui s'étendaient jusque la fin des temps; son imagination qui était déjà dans son enfance en pleine ébullition, était à l'affût du moindre événement pour la faire décoller.Il n'avait aucune diffculté à s'inventer des vies parraléles ,il croyait durant ces années sans doute bien plus en l'espace de ses rêves qu'en l'exitence de Dieu .Lorsqu'il fût pris dans la tourmente ,d'une vie nouvelle au milieu de ses machines à tisser ,il n'eut aucune dofficultés à remplaçer ses anciens rêves héroiques par de nouveaux qui prenaient la forme d'une nouvelle vie périlleuse ;lorsque ses anciens points de repères qui s'appuyaient sur l'existence de Dieu se furent effondrés sans que de nouveaux prennent le relai il se rassura rapidement en se prenant pour un héros d'essence divine qui voyageait comme Ulysse ,découvrant des contrées merveilleuses ,il s'affrontait à la vie en découvreur sublime,c'était uniquement dans sa tête devenu son royaume intérieur que prenait forme sa nouvelle existence.Sorti de l'enfance,il devenait pour un temps grâce à son imagination sans cesse renouvellée un Héros de l'histoire nouvelle qui s'annonçait ,il devenait le nouvel héros de l'histoire en train de se faire ,il composait sur ses métiers à tisser des récits héroiques qui traçaient la légende pathétique de sa vie d'exclu et d'esclave révolté.C'était de là peut être que l'idée d'écrire des romans lui était venue plus tard.Il avait envie de retrouver les attributs des êtres fantastiques qui dormaient dans ses vieux rêves d'enfant ,devenus plus tard des rêves d'adolescent et encore plus tard des rêves d'adulte .



Le portrait que je forme de moi aujourd'hui est sans doute trop vrai pour être réel ,il ne représente plus aujourd'hui que la partie extérieure de l'être fantastique multiforme que je voyais se former au contact de mon imagination lorsque je tentais de m'appréhender à l'état réel. Le premiet être surgît de mon enfance avait tous les attributs du bonheur qui coexistaient autour de lui,un foyer,une famille qu'il aimait et son amour exagéré pour les récits fantastiques qui le rendaient finalement heureux,en apparence,cela lui suffisait.Plus tard ayant dû affronter les tristesses du monde réel mon esprit se rassaisit en s'aggripant aux délices de la lecture et aux récits merveilleux de ceux qui en étaient les véritables héros.Mon admiration précoce pour les Essais de Montaigne,et puis presque en même temps mon affection profondes pour l'auteur des mémoires d'Outre-tombe,puis auparavant mon attirance intelligente pour les écrits philosophiques de Voltaire;tout cela n'étaient peut être que le prolongements de la seule manières que j'avais d'être heureux ,je voulais regarder le monde non tel qu'il était,mais tel que je rêvais qu'il soit.
Mon imagination sublimée par une conception héroique de la vie me faisait souvent perdre le sens des réalités , sans m'en rendre compte je transportais dans ma tête les rêves de mon enfance ,exagération,emportement éclair,naiveté absolue,don d'affabulation à la limite du mensonge ,désir d'emportement vers des mondes mystérieux,inconnus illogiques irrationelles et purement fantasques,c'était cela qui formait mon univers,et celui d'aujourd'hui n'a pas changé. .Défaut d'hier agrandis avec le temps .mes récits post-modernes sont certainement de la même veine narcissique qui emportait mes rêves d'enfants.Défauts agrandis par la faille déposée dans mon esprit par l'avancée improbable du temps.Je me ,revois au moment où je m'apprétais à rentrer dans le grand enfer blanc de l'usine vers mes quatorze ans avec tous mes ,défauts agrandis par mon âge ,défauts qui reviennent décuplés je le sais par les formes délirantes que contiennent mes mémoires vu à travers le prisme de cinquante années de vie artistique dégentée subliminale et obstinée ,mes haines d'aujourd'hui sont l'exacte réplique de celles que je portais contre l'ordre abominable du monde,lorsque je m'apprétais étant à peine sorti de l'enfance à entrer dans l'univers de l'usine peuplé de machines infernales,j'aperçois les même visages grimaçants ,je les vois apparaîtrent et s'agiter sous mes yeux à travers ceux pervertis de l'immonde société du spectacle que les grands prêtres situationistes ont fait sortir de leur chapeau magique ,ce sont les mêmes suites d'images obscénes que j'aperçois,les mêmes qui viennent alimenter mes cauchemar d'homme civilisé.Je ne suis pas innocent,j'ai le tord de livrer tout haut mes pensées.A quoi sert l'art d'écrire si on ne peu plus s'insurger. Saint Jean héros fébril qui accompagne mes rêves d'adolescent ,héros qu'un instinct de survie supérieur obligeait à déambuler jour et nuit dans le complexe cosmique de sa psychée électrique ,Saint Jean dévalle à présent dans mes récits improvisés avec toute la candeur magique et décalée de son sublime passé ,Saint Jean reste le héros emblématique de la première partie de mon roman- post-moderne ,fruit de l'imagination d'un écrivain fictif qui a encore du mal à faire monter les oeufs en neige ,il demeure encore en l'état un héros en suspens.






Rehaus.


A la vie héroique de jeune prolétaire frustré dans son désir de savoir ,s'ajoutait la peine qu'il avait à s'affranchir de sa propre manière de réfléchir et de bâtir le monde .A la sortie de l'enfance,il avait
dût tout reconstruire;le monde tel qu'il l'avait rêvé lui échappait.En âge de travailler,il manquait de points de répères,tout lui paraissait artificiel,les sanglots,les baisers,les sourires,les évaporations,la logique ,les feuilles de paie de ses premiers salaires,le corps des jeunes filles apparues entre deux rayons de soleil;la détresse de ses pensées augmentait au fur et à mesure qu'il tentait d'appréhender le vaste planétaire de l'univers des adultes;ses régles arbitraires ,ses obligations,ses défis.C'est peut être à cet instant qu'il prit conscience que l'existence de chacun était liée à un vaste roman ,dont l'existence fictive prenait forme à chaque instants ,chacun en était le héros,chacun se disputait une place dans le planétaire fantastique de la vie.Mais pour réaliser cette chose difficile -écrire sur la vie- il fallait pouvoir contempler la vie avec l'esprit libre, garder le cœur humble,se garder de tout sens du grandiose et de la grandiloquence ,choses essentielles dont j'étais dépourvu et qui compromettait l'écriture authentique du romancier en herbe que je m'étais promis de devenir;j'étais tout le contraire,j'étais un romancier en état permanent d'ébulition.Un état grandiose m'envahissait lorsque je tentais d'écrire ,dés que je fus à même d'écrire un état troublant envahit toutes les sphéres de mon raisonnement et de ma sensibilité ,cet état me rendait impuissant pour témoigner d'une façon désintéressé des choses de la vie,j'aurais voulu comme les écrivains célèbres que j'admirais enrober d'un mouvement leste l'âme du lecteur,afin de capter la divine étincelle d'intelligence qui faisait,je le savais pour l'avoir observer dans mes lectures frisonner le coeur sensible du lecteur ,mais je n'y arrivais pas,j'avais la facheuse manie de me répandre en descriptions stupides sur mes états d'âme ;j'étais autocentré,rivé sur mon moi narcissique qui s'interposait entre moi et la réalité; lorsque je me mettais à écrire de dévissais sans cesse .J'aurais voulu me libérer du poids gravitationnel de l'existence de mon existence même pour faire apparaître le roman magique ,le roman métaphyque et authentique le roman qui aurait purifié ma vie de toutes ses imperfections.Ce roman devait faire apparaître foudroyant et éclatant,faisant surgir d'un seul coup mes raisons fondamentales de vivre ,il devait racheter toutes mes vilénies et toutes mes mauvaises action et surtout toutes mes imperfections qui étaient nombreuses,ce roman donnerait un tel essor à ma vie,que mon âme soudain libérée donnerait naissance à un homme nouveau,à un homme presque Saint . J'étais en mon tout début d'existence en proie à une sorte de mysticisme violent qui me surprenait ;j'étais envahit par instants par les débordements intuitifs de mon âme qui voulait s'élever au dessus de sa condition terrestre ;c'était une chose presque effrayante mais aussi exaltante ,je devais faire beaucoup d'efforts intérieurement pour combattre mes négligences et m'élever vers les plus hautes sphères,je transposais ainsi à mon insu une partie des visions rédemptrices que j'avais sans doute conservé des écrits saints de mon enfance;dans la vision du roman mythique que je tentais d'écrire tout de suite après ma rentrée dans l'écriture vers mes seize dix sept ans ,j'avais envisagé avec obstination et sous différentes formes la rédaction d'un récit d'essence sublime qui montrerait les choses d'essence supérieures que je désirais faire apparaître dans mon projet de roman imaginaire ;j'ai du me rendre compte très vite que c'était tellement hors de ma portée que je devais restreindre mes insensées prétentions ; vu la difficulté que j'avais à écrire en prose ,je me suis jeté dans un défi tout aussi insensé,c'était d'écrire inspiré par les sublimes écritures poètique de Claudel ,c'était dans son fameux tête D'or qui avait emporté mon admiration que j'avais trouvé ma nouvelle revanche ;sa lecture m'avait bouleversé et fait découvrir la beauté flamboyante de l'écriture dramaturgique.Abandonnant mes prétentions romanesques, ,je m'étais plongé dans la rédaction d'une pièce de théâtre qui avait les mêmes prétentions sauvages et poètiques que celles de tête d'or ,je voulais me hisser au sommet de l'art poètique,sans en connaître aucune des régles.Je charcutais en rentrant de l'usine mes cahiers d'une écriture affreuse,je tentais de faire surgir de mon tréfond ,le héros ultra tourmenté et annonyme qui s'agitait dans mes entrailles ,il allait au milieu des feux barbares,des crimes et de toutes les horreurs que l'humanité avait engendré,surgir comme un ange rédempteur;revêtu d'un cuirasse d'or éclatante,il terrassait le mal et faisait ressusciter sur terre la joie et le pardon,c'était un héros sublime mais qui n'était en rien subtil,il n'était surtout pas éclairé par mes feux poètiques,car j'écrivais d'une façon rageuse et impulsive ,j'écrivais comme un faucheur qui abîmait sa faux dans les cailloux d'un champ impropre à la culture ,j'écrivais sans recul pris par les feux gigantesque que l' obsession qu'avait engendrée en moi mes lectures des auteurs célèbres car j'avais décidé de me créer une stature littéraire égale de la leur ;ces lectures avaient engendrées en moi une obsession nouvelle,qui ajoutait un tourment en plus à ma vie de damnés exilé dans les soutterains d'un monde que je jugeais cruel.Jétais durant ces années d'adolescence un révolté à l'âme ultra sensible;j'étais obsédé par l'attente d'une confirmation de mon génie ,je voulais créer une oeuvre sublime,mais quand je la voyais surgir en imagination elle s'éffondrait aussitôt que je tentais de la matérialiser ;c'était devenu mon nouveau tourment ,je me rendais responsable d'être dans l'incapacité d'engendrer une oeuvre qu'il soit à la hauteur des plus grands génies ;mon esprit était tourmenté par un désir absolu de perfection ,je n'étais jamais apaisé,j'étais dans un état d'ébulition constant qui m'empêchait de créer dans la serenité,j'avais l'esprit encombré par une l'oeuvre mythique que je voyais luire au sommet de la vaste montagne qui abritait mon inspiration; le soleil de mes auteurs préféré m'éblouissait et m'aveuglait. .



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DIX NEUVIEME FRAGMENT





UN DERNIER RAPIDE CONTRECHAMPS.



Deux ans après mes premières révoltes. je crus comprendre que mon esprit commençait par s'ouvrir et se détendre ,il pouvait prendre en charge un nouveau monde ,je devenais plus tolérant; je regardais soudain ma mère et mon père d'un œil différent. Ils n'étaient responsable en rien de ma pénible destiné,ils y avait au dessus d'eux des entités puissantes qui régnaient sur les destins,pour ma part,je n'étais qu'un voyageurs qui voyageait sur des mers inquiétes ,j'étais devenu une sorte d'Ulysse qui traversait un océan sombre ,sans presque aucun points de repères,mais avec la conviction que j'étais un être invinsible.Je voyais à présent mes parents comme des âmes bienvaillantes attelées au chariot de marbre de la société des lumières transformée en un nouveau monstre original par les progrés de la science et de l'économie du rendement.Ma conscience de classe commençait par s'affiner,mais je me voyais plutôt en guerrier de la mythologie antique ,en Achille où en Ulysse plutôt qu'en vulgaire et simple esclave.En tant que tisseur j'aurais pu m'identifier avec Pénélope femme d'Ulyse,mais c'était une forme d'atteinte à l'idée que je me faisais de ma virilité ,je n'étais pas dépourvu de certains préjugés véhiculés par la culture machiste subtile de la société française .Pour que je devienne un héros prolétarien à cent pour cent ,c'était encore une autre affaire ,je commençais seulement par établir des discrimations entre les différents degrés d'exploitation ;je connaissais surtout ceux qui structuraient ma vie présente ceux qui m'affectaient directement car ils m'anéantissaient à petit feux,les rythmes insupportables des machines à tisser,les odeurs fétides des toilettes collectives,les bulletins de salaire qui décryptaient le monde de mon aliénation sous une forme imbécile ,car ils lui donnait l'apparence de la normalité..Heureusement sur un plan métaphysique je me rattrapais ,je pouvais dessiner dans l'espace de mes rêves des continents aux vastes propriétés qui allongeaient l'espace du réel;mais j'avais du mal de supporter les contradictions que je voyais apparaître dans mes vies;entre mes vies imaginairs et le monde réel il y avait une distorsions trop forte ;de la même façon,j'aimais bien les héros Grecques,mais je ne parvenais pas à saisir la place exacte qu'occupaient leurs Dieux dans la mythologie;leurs Dieux étaient sujets aux même caprices que les hommes et cela me gênait ,les Dieux pour moi devaient être au dessus de tout ,si ils étaient vraiment immortels que leur importaient d'obéir aux mêmes sentiments que ceux des hommes,cela me paraissait absurde.Pourtant en comparant cet univers mythologique au nôtre je trouvais qu'il était plus proche de la réalité et de la vérité que le nôtre,car il représentait les puissances sans les masquer , de même dans la Gréce antique on nommais un esclave un esclave;alors que dans notre société tout était masquué ;on appelait citoyen libre quelqu'un qu'on avait réduit à l'esclavage,je pensais naturellement à moi en pensant à ça. Je me sentais des affinités avec tous les exploités,je savais qu'ils étaient nombreux à travers le monde ;comme mes penchants à la lecture qui étaient sommes toute assez vastes,je pouvais me projeter dans lieux du monde qui navigaient à contresens de nos sociétés ,si je comparais mon sort avec celui des peuples Indiens d'Amérique,je me pouvais me sentir des affinités avec eux;je me sentais aussi soumis et exploité qu'eux ,je faisais meillleur figure qu'eux uniquement parce que j'étais un blanc d'occident qui savait lire et écrire.Je commencais à peine à m'extraire de mes états d'âme littéraires ,je voulais porter un regard plus vif sur l'organisation de la vie en société ,je voulais m'émanciper de tout, parcourir les étendues fragiles de mes mondes intérieurs avec l'oeil froid de l'aventurier qui se porte au devant des dangers .Je m'apprétais à aller à la rescousse de mes camarades syndicalistes et à me jeter dans la lutte pour la défenses du droit des travailleurs;j'étais un révolutionnaire en quête de terres nouvells à évangéliser ;je ne pouvais pas voir la réalité sans avoir l'envie impérieuse de la mythifier et de l'héroisée ;je m'apprétais à mener des actions subversives qui allaient effrayer ma mére ,j'avais jugé bon qu'il fallait aller provoquer une grêve,car c'était à moi de prouver que je pouvais m'affranchir ,à travers une action d'éclat. .A ce moment,je ne lui en voulais plus ,j'avais décidé d'aller sans elle;j'avais compris que le monde était divisé,entre ceux qui faisaient de la résistance et ceux qui avaient renoncés à combattre ,sans doute trop faibles pour s'imaginer même que cela puisse se faire . J'étais timide et délirant ,résolu et plein d'allant; modeste ,intrépide ,timide et persévérant et sans doute empreint sans même m'en rendre compte d'une nature orgueilleuse ;déchiré souvent entre mes diverses tendances et toutes mes obsessions je n'avais plus le temps d'attendre que le ciel vienne pour m'éveiller;je devais prendre ma vie en main et dessiner moi même ma destiné ,j'étais résolu ,déterminé,j'allais franchir bientôt le seuil de mes seizes ans,mais je n'avais pas d'âge ,je marchais dans les pas de Marx ,Montaigne et Jean Jacques.

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VINGTIEME FRAGMENT




ARCHEOLOGIE D'UNE VIE ANCIENNE I


SUR QUELQUES ELEMENTS
D'ARCHIVES QUE J'AI RETROUVE


1962
St Jean à ses 14 ans.
Un brevet d'éducation sportive:Une photo.












UNE NOUVELLE VERSION DE LA VIE DE NOTRE HEROS .



Mon héros ,celui que j'appelle Saint Jean avait seulement quatorze ans sur cette photo . Il s'appelait Saint Jean d'Astre c'était le pseudo que j'avais choisi de lui donner dans la première version des mémoires improvisées. Sur cette photo il a encore presque l'air d'un enfant Ce diplôme ( un brevet sportif) était le seul diplôme qu'il avait obtenu,un peu avant de sa sortie de l'école primaire . Quelques temps plus tard,il allait échouer lamentablement au fameux "certificat d'études"; ce sésam de l'éducation scolaire. Dès sa création, ce diplôme crée par Jules Ferry en 1882 devait permettrer à une majorité d'élèves d'être honorés après un bref cursus d'études ;la réalité n'a pas correspondu à cet idéal. Le certificat d'études primaires se révèle un examen encore réservé à une élite. La barre fatidique éliminatoire de cinq fautes en dictée en est une cause principale. Saint Jean avait chuté sur l'épreuve de calcul mais peut être aussi sur celle d'orthographe ,deux épreuves toutes deux éliminatoires lorsqu'il le passe en 1962.Il se souviens de son grand désespoir et de son humiliation lorsque qu'on lui annnonce qu'il est le seul de sa classe à avoir échoué ;il avait vécu ça comme un drame ,seul recalé dans une classe comportant environ vingt cinq à trente camarades; il avait du subir cette épreuve cruelle. Il se souvient, que lorsqu'il avait aperçu sa mère qui l'attendait anxieuse sur le pas de la porte le jour de l'examen ;il avait éclaté en sanglots ; elle avait compris tout de suite que son dernier avait échoué à l'épreuve.Il s'attendait à ce que sa mère se fâche, mais à son grand étonnement, elle ne s'était pas mis en colère. C'est seulement bien plus tard par la bouche de sa sœur qu'il comprit pourquoi elle ne l'avait pas fait; sa mère culpabilisait,elle se reprochait de ne pas lui avoir consacré assez de temps ; elle avait du retravailler à l'usine, et elle pensait que c'était sa faute si l'éducation de son dernier fils avait été négligée . Comme il avait échoué au certificat, il fallait malgré tout le sauver; même si c'était chose difficile ;son sort avait été comme fixé à cet instant ,il devrait travailler. Sa mère avait bien tenté de le faire échapper à l'usine signe d'échec pour elle ,elle aurait préféré pour ses enfants un sort meilleur.Elle l'avait fait inscrire à des examens dans un lycée technique,pour apprendre un métier plus noble que le travail en boîte .Saint Jean hostile à toutes tentatives d'examen ,s'était naturellement arrangé pour échouer,c'est pourquoi il avait été jugé inapte à l'entrée dans les lycées techniques. Sa mère avait pris son parti la mort dans l'âme de se ranger à l'avis de son père qui pensait que l'usine était la seule solution ,puisque que leur fils n'était pas assez doué pour les études,il devait en passer par là . Elle fit cependant encore une dernière tentative pour le sauver,elle trouva une petit entreprise électronique,qui voulu bien l'accepter comme apprenti ,mais au bout de six mois,Saint jean lui demanda d'en sortir,il n'aimait pas ce travail trop confiné et l'ambiance qui y régnait. Son sort était scellé ,il n'avait plus d'autre choix que de rentrer "à la boîte" c'est à dire l'usine dans l'usine textile ou travaillait déjà son père comme contremaître et où sa mère retravaillait depuis quelques temps comme fileuse.Son père était rentré - à la boîte- dés l'âge de 13ans il ne trouvait pas qu'y rentrer fût un handicap,il avait même réussi parti de rien à devenir contremaître,grâce à l'appui de Laure sa femme plus instruite que lui .Etant plus avancée sur le plan des études,elle l'avait conseillé ,elle l'avait aidé à rehausser son niveau d'étude et à franchir le cap difficile qui consistait à passer de l'état d'ouvrier à celui de contremaître.Sa mére avait probablement également utilisée les relations qu'elle avait gardées avec ses anciens patrons pour faire aboutir son projet,elle voulait aider son homme à accéder à un statut plus élevé,c'était dans sa nature.Lore était une femme de tête,qui avait du caractére et de la suite dans les idées.Elle seconda son mari ,lui apprenant à écrire,et à compter selon les régles ,elle le rendit apte à passer l'examen de maîtrise .Le pére de Saint Jean qui avait été elevé seul par sa mére avait souvent fait l'école buisonnière ,il n'avait pas reçu une éducation scolaire très stricte ;sa propre mére qui devait élever quatre enfants tout en travaillant comme fileuse,le laissait courir à travers les champs et la campagne ;lui de son côté préférait s'amuser plutôt que de râper ses culottes sur les bancs de l'école;une fois en âge de travailler il était rentré à l'usine c'était l'ainé de la famille ,il remplaçait le père qui venait de mourir au front il devenait soutien de famille.Il vénérait sa mére ,une belle femme autoritaire et décomplexée,elle avait trois enfants d'au moins deux lits différents,elle en aura un quatriéme un peu plus tard.Lore la mére de Saint Jean avait des affinités de tempéramment avec cette femme ,elle était pugnace comme elle .C'est grâce à l'intelligence et la persévérance de Lore que le pére de Saint Jean put accéder au poste de contremaître.Lucien son mari manquait d'instruction ,mais il avait tout de même pour lui un atout important il était travailleur ingénieux et intelligent il avait été l'ainée d'une fratrie ,il avait servit dans la résistance on pouvait lui faire confiance ,elle l'aida à corriger ses fautes de calculs et son orthographe et il fini après bien des souffrances par décrocher le poste tant recherché.



ARCHEOLOGIE D'UNE VIE ANCIENNE II

KARMA

Si je reviens sur la toute première partie de la vie active de Saint Jean ,c'est parce qu'elle constitue probablement le premier traumatisme dessinant la scéne originelle de son conflit avec la société Cette scéne se dessina à priori sans qu'il y ait lieu de faire un rapprochement entre la vie heureuse de son enfance ,entre la vie amoureuse sentimentale et si particulière de ses parents ,elle se construisit presque en dehors de tout ça ,mais elle était imprégnée de ces choses..L'ambivalence de ses sentiments pour cette société son amour et sa haine pour celle ci est liée à l'usage des symboles qu'elle engendrait dans son esprit à une époque où il était encore vierge ,c'est à dire en état de croire qu'elle représentait le meilleur et le plus noble de ce qu'il y avait sur terre .S'apercevant tout à coup vers la fin du second cycle lié à son enfance ,que cette société distribuait les honneurs et les grâces,les bon points et les mauvais point selon un ordre qui fixait presque au hasard les formes du bien et du mal ,il se mit à douter de tout,et en premier lieu de sont pays la France .Lors de l'exament du certificat d'étude ;il avait reçu un autre choc ,il s'était mis à douter de l'impartialité des enseignants ,sa mise à l'écart l'avait traumatisée.Il n'était pas moins bon qu'un autre pensait t'il mais on l'avait mis à l'écart ,on l'avait désigné à la vindicte pour le seul fait qu'il avait échoué à un examen qui obéissait à des critères fallacieux;on avait à peine regardé ce qu'il valait en propre avec son intelligence et ses dons si particuliers;on l'avait exclu du seul fait qu'il ne rentrait pas dans une case .Comme il ne parvenait pas à rentrer dans une case on l'avait exclu. Saint Jean avait détesté aussitôt avec intensité et passion cette manière si profondément injuste de fonctionner..




DIVISION SOCIALE


Le pays idéal dont il avait rêvé en feuilletant les livres d'histoire de France ,images Saintes qu'il vénérait étant enfant,presque à légal de celles qu'il contemplait en feuilletant les pages de ses livres d'instruction religieuses ; ce pays idal lui sembla tout à coup s'évaporer en fumée ,il se trouva très vite en porte à faux avec la réalité;la France pensa t'il n'était pas exactement le pays de l'égalité,le pays émancipateur qu'on décrivait dans les livres d'histoire.Elle cachait derrière les symboles d'égalité qui la rendaient tellement séduisantes ,des distortions des formes de sélection rigoureuses assez stupides qui la rendait incompréhensibles pour ceux qui en était les victimes,pour Saint Jean en premier qui en avait fait les frais .Si ce pays excluait de son monde tous les élèves qui faisaient quelques fautes d'orthographe,ou quelques erreurs de calcul,qu'en résulterait il de tout ça? Puisque cet ordre républicain était injuste,ne fallait t'il pas le combattre au même titre que les révolutionnaires de 1989 qui avaient combattu avec forts arguments l'ancien régîmes,celui hérité de la France des rois? .Ce régime républicain,n'était il pas une réplique nouvelle de l'ancien régime ?.On pouvait s'attendre à trouver dans les rangs de la république de futurs insurgés qui contesteraient un jour où l'autre à leur tour les régles imposées par une élite constitué de citoyens aveuglés par l'arrogance des nouveaux principes instaurés par les pères de la révolution française.Saint Jean alors qu'il allait sur ses quatorze ans ne pensait pas encore qu'il fallait changer l'ordre social à cause d'une humiliation subie dans son école primaire;il était trop abattu par ce coup de massue qui l'avait envoyé au fond d'un trou ,et avait fait ployé sa volonté idéaliste de préadolescent;mais il savait dorénavant que le monde qui l'entourait ,était pour partie injuste .La France pays des liberté avait un systéme de cooptation élitaire qui semblait de toute évidence favoriser la rebellion ,la contestation et les désirs de révolution;elle ne devait s'en prendre qu'à elle même si elle rencontraient sur sa route des révoltés endémiques des contestataires permanents,des individus convaincu de leurs droits à la revanche ,car éliminés par son systéme de sélection profondément élitaire .Saint Jean en avait déduit en lisant les écrits de Robespierre un peu plus tard que son élimination précoce du systéme scolaire était dût à un plan concerté d'éliminatin qui obéissait aux mêmes lois iniques que ceux que le célébre agitateur dénonçait du haut de sa tribune,en pointant du doigs les lois scélérates de l'ancien régime,on avait changé la façade de la propriété France,mais les mêmes hommes corrompus par l'ambition politique s'acharnaient,sur une nouvelle dépouille,celle de la France républicaine.Le monde n'avait fait que changer de visage ,dans la réalité,la même société inégalitaire survivait au milieu du monde nouveau.L'histoire de France racontait une histoire qui était légèrement trafiqués.Des gens qu'il admirait,comme Victor-Hugo où bien avant lui Montaigne qui vivait dans une époque pourtant complétement différente étaient parvenu à lui transmettre une idée de la France bien supérieure à celle que les nouvelles élites qui emconbraient ce pays républicain pouvait offrir à sa jeune imagination toujours portée à voir le mal et corruption partout;surtout depuis qu'il avait appris à ses dépends que le visage de la société pouvait revêtir des aspects contradictoires.Saint Juste en son temps avait loué les vertues républicaines à la convention,mais depuis les vertues s'était affaisées.Saint jean s'était perdu dans le dédale de ses ressentiments contre son pays,parceque aucune lumière ne venait l'éclairer réellement sur l'essence de ce contenait les mots liberté ,égalité où justice;il voyait le monde à travers sa douleur,et sa douleur était vive il se sentait exclu,c'était pourquoi il raisonnait en polémiste,il versait sans raison apparente dans des délires qui accentuaient sa paranoia.Je décris une partie substanciellement fujitive de son rapport au monde à une époque où son esprit n'était pas encore formé. C'est parce que cette étrange solitude qu'il ressentait ne cessa de ressurgir régulièrement tout au long de sa vie ,qu'un étrange sentiment d'altérité prît forme en lui;il se sentait régulièrement prît de malaise en observant les traces qu'avaient laissé ces années douloureuses sur son âme.Il se demandait régulièrement en voyant ressurgir se vieilles blessures,si il n'était pas qu'elqu'un d'entièrement comdamné à la marginalité ;il se demandait aussi si il y avait des raisons objectives pour qu'une telle douleur ait put tracer un aussi fort sillon en lui;il se demandait,si il n'était pas d'une essence spéciale ,si sa vie qu'il voyait s'ordonner parfois d'une façon si irrégulière,n'était pas le résultat d'une malformation génétique cosmique qui l'avait fait hérité d'une perception altérée et idiosincrasiquement contraire aux formes de pensée les plus communes sécrètées par l'ordre social de la république morale qui l'avait éduqué.S'il s'était détaché plus tard des normes sociales de réussite -à la française- et s'en était fabriqué d'autres,si il était devenu un espèce de self made man,dans la tradition américaine ,si il avait hérité d'une morale de rebel et d'insoumis ce n'était pas seulement parcequ'il qu'il était en révolte contre la distribution arbitraire des rôles dans une société qui maniait le bâton et la carotte avec souvent un manque total de discernement;c'était surtout qu'il avait le sentiment d'appartenir à une nouvelle race de penseur autodidactes qui cherchait à se frayer un chemin parmi un monde qu'il voyait aller à la dérive;il cherchait sa voie à travers les méandres de son propre esprit et surtout à travers ce qu'il percevait de l'esprit du monde qui semblait aller à la dérive.






J'ETAIS UN AUTRE.

Revoyant en un éclair des aspects de ma vie que j'avais cru engendrés par une sorte de pulsion spontanée et innée, mon affinité immédiate par exemple avec – les exilés ou les gens d'origine étrangère- je me disais à présent qu'elle n'avait peut être été engendrée uniquement que par une suite d'événements qui avaient contribués à me forger une identité marginale,on m'avait exclu du systéme,donc il était logique que je me trouve des affinités avec tous les exclus,puisque j'en étais moi même un.Mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser par ailleurs ,que si j'avais été exclu très tôt du systéme ,c'était sans doute aussi parceque j'étais allergique par nature au systéme ,influencé par ma manière de penser désordonnée et anarchique ,je m'étais volontairement mis en marge; si j'avais échoué à mes examens par le passé ,et si j'avais été le seul à échouer,c'était aussi parce que ma sensibilité excessive et mon esprit rêveur m'avait marginalisé.Quelque part j'étais, un inadapté viscéral du systéme.Je ne m'intéressais pas uniquement aux exilés,aux rebels et aux insoumis,parceque j'avais été la victime d'un systéme bancal,mais sans doute aussi parceque ma sensibilité se trouvait spontanément des ressemblances avec la leur .Je ne pouvais pas faire reproche à la société toute entière de m'avoir marginalisé;ma propre manière de voir et de penser m'avait probablement rabattu sur les bords,sans que je m'en aperçoive.J'étais différent consubstanciellement différent de ce que réclamait de moi la société .J'étais un trop grand rêveur ,c'était ce qui rendait ma vie impossible,j'étais plus que probablement un inadapté .La recherche d'un cosmos idéale et la construction de grandes utopies m'avait servit d'horizon premier dés l'enfance et j'avais poursuivi sur la lancé dans ma vie d'adulte ;dans l'enfance ,le monde existant ne me suffisait pas ,je voulais autre chose.Je rêvais de vivre dans un univers nouveau ,perpétuellement nouveau ,j'aurais voulu remplacer le monde réel par un autre plus adapté à mes désirs de métamorphose et de transformation.Je me sentais à l'étroit dans un espace ou l'imagination ne pouvait pas avoir toute sa place.Je rêvais de vivre dans une société utopique,même si le mot m'était encore inconnu.Je me voyais comme un ingénieur d'une vie meilleure .Plus je voyais mon impuissance à m'établir dans ce monde ci,plus mon désir de créer des choses nouvelles ,phénoménles et excentriques me venait à l'esprit.J'étais pris étant enfant dans une pâte dont je voulais m'extraire car elle m'était insupportable ;cette patte était celle que le monde destructeur des adultes tentait de m'imposer;dans ces instants où j'avais l'impression d'étouffer ,surgissait en moi le désir de tout transformer ;toutes les horreurs et toutes les monstruosités que j'apercevais devenaient des moyens nouveaux pour m'inventer une nouvelle vie ,oubliant toutes les abominations que je voyais ,je me mettais à penser à ma vie comme à un objet de plaisir,la monotonie des espaces infinis m'obligeait à mettre en oeuvre des stratégies pour rendre ma vie enfantine,toujours plus inventive ,plus belle et meilleure que celle que je voyais s'organiser autour de moi .J'ai retrouvé plus tard la même sorte de folie dans les élans qui m'incitaient à écrire où à peindre pour tenter de reprendre le contrôle et la possession de ma vie ,mais mon imagination qui m'aidait souvent à élaborer des stratégies pour m'envoler au delà du réel, me desservis tout à coup ,lorsque je dût me discipliner pour aller delà du plaisir immédiat que me procurait l'apparitions de mes créations ;il fût une époque ou j'écrivais des romans dont je perdais de plus en plus le fil de l'histoire tant mon imagination débridée me faisait perdre pieds;en essayant de m'inventer de nouvelles vies,je m'épuisais ,mes romans devenaient des labyrinthes ,je me perdais dans les méandres de mon inspiration.Pour moi qui était plongé perpétuellement dans les récits de ma vie héroique , je pensais que j'étais surtout poursuivit par une malédictions celle d'avoir trop d'imagination et surtout beaucoup trop de génie.







Vindicte.


Repensant à ma propre enfance ;contrariée par mes échecs répétés dans le systéme scolaire , j'ai cru y déceler à un certain moment (dans un espèce d'égarement) les signes de ma vindicte et de ma haine (dans les années qui suivirent ) pour l'institution et pour tous ceux qui en étaient les porteurs où les représentants; pour moi ils incarnaient l'hypocrisie d'un systémes élitaire profondément injuste et sélectif .Ce pays glorieux,mon pays n'était généreux qu'en apparence ,il n'était génereux qu'avec ceux qui s'étaient fait les esclaves docile de son mode de penser . Essayant de lire à travers ma révolte les signes d'une guerre que se livaient les dominants contre les dominés,je n'arrivais à rien,mon âme enflammé plongeait dans les enfers,je devenais nihiliste ,et mon esprit perdait toute sa puissance de raisonnement je m'égarais.Cette brulure très ancienne que j'avais cru guérie ,me revenait parfois alors même que j'étais censé avoir atteint l'âge de raison;elle me revenait de façon subite et innatendue alors même que j'avais toute les raisons d'être heureux,elle rejetait son feux sur mon esprit ,elle ranimait mes vieilles souffrances,pétrissait dans ses mains une haine que j'avais reçu en héritage de mon passé.Devenu peintre ayant rompu les amares avec mes vies anciennes ,je retrouvais la même forme de vindicte qui m'avait fait il y a très longtemps hair - les gens heureux- ceux installés dans le confort de leur certitudes ;ces certitudes qui dessinaient une image du monde (ou de la France mon pays) parfaitement et épouvantablement chloroformante ,j'étais devenu paranoiaque.J'avais beau tenter de surmonter cette blessure primitive ,ma vindicte me revenait sans que je puisse savoir exactement pourquoi,elle m'assaillait avec autant de constance et de vitalité.Rendre responsable le monde de mes échecs ou de mes difficulté ce n'était pas dans ma manière de voir; il y avait certainement une étincelle qui avait mis le feu aux poudres pour que surgisse ma vindicte d'une façon aussi régulière .C'était parfois le soleil acablant qui m'echauffait la tête ,une panne informatique qui me faisait devenir fou ,où ma voisine qui admirait Houelbec qui m'avait mis dans un état affligeant d'excitation .Elle était à genoux devant certaines stars de la littérature ;moi je ne supportais plus les artistes embrigadés dans le systéme des médias;j'étais devenu injuste inobjectif et coléreux.Certains jours je devais faire des pieds et des mains pour vendre mon travail sur les marchés ,cette entreprise qui n'était pas sans noblesse avait fini par me tuer et mon caractére avait fini par en pâtir je devenais de plus en plus vindicatif,j'étais sur le poinr d'accoucher d'une mauvaise façon de voir .J'étais atteint par des révoltes intermittentes,je redevenais ponctuellement un insoummis total une sorte de fanatique embrasé par un feu que j'avais du mal d'éteindre.Comme je ne tenais pas à devenir un artiste égotiste ,consumé par les défaites et que je voulais retrouver la foi inébranlable de ma jeunesse ,je me suis mis au vert durant quelques temps.C'est tout ce qui me restais à faire.Je devais me tirer durant quelque temps de cette vie affligeante et mortelle.En général après un séjour au vert ,cela ne sait jamais démenti,je retrouvais ma pureté d'âme mon optimiste et mes croyances en l'équilbre naturel de ma raison.





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SUITE DE MA VIE ANCIENNE


A sa sortie de l'école les premiers temps, je l'ai déjà noté St Jean a travaillé dans une petite société d'équipements électroniques St Jean détestait cette boîte, il n'aimait pas l'atmosphère confiné du travail et sa proximité avec les managers de l'établissement un homme et une femme qui devaient être amants ça se voyait , il les avait pris tout de suite en grippe , il leur trouvaient des airs malsains,il avait découvert à travers eux de nouvelles façon misérables de penser.Il trouvait leur manière de faire détestable;ses pensées commençaient par tourner au noir ,le monde vu à travers le filtre de cette première expérience de vie au travail lui parut singuliérement désespérant.Ses parents ont trouvé un prétexte pour le faire partir de là ; son père a aussitôt fait une demande pour le faire embaucher dans l'usine textile où lui même travaillait. Désormais il se levait en même temps que son père, à quatre heure trente du matin, Lore leur préparait à tous les deux le petit déjeuner;la semaine d'après ils prenaient le travail à treize heure et terminaient le soir à vingt est une heure. Les premiers temps il trouva une sorte soulagement dans le fait de travailler dans cette grande usine lumineuse ultra longue .Dans l'usine,ce qui renforçait la sensation d'isolement ,c'était le mouvement incessant des machines à tisser ,elles faisaient un bruit assourdissant ,les machines dévoraient l'espace avec une extraordinaire vitalité,il avait l'impression chaque fois qu'il franchissait les portes de l'usine d'être rentré dans un grand rêve dont il ne voyait jamais la fin.Il fini par mettre des boules de cire dans les oreilles pour atténuer l'impact du bruit ,et peu à peu il s'habitua à cette manière de plonger et de nager dans ce grand rêve sonore.Il préférait travailler le matin, car il avait du temps libre tout l'après - midi ,il se sentait au début du moins totalement libre;c'était l'impression de nouveauté qui faisait ça ;Il avait l'impression parfois que c'était les machines qui commandaient ,cette grande chose immatérielle qu'on appelait l'usine;l'usine avait un coeur et une âme ,son âme était mécanique c'était une machine à mille voix.Les hommes de la surveillance les contremaîtres ,n'étaient rien d'autres que des serviteurs de la machine,les hommes et les femmes ici n'avaient plus besoin de penser les machines pensaient à leur place,elles commandaient le travail,il suffisait d'obéir à leurs injonctions.Les ampoules rouge des métiers à tisser s'allumaient lorsque les machines n'étaient plus approvisionnées ,les tisserands criaient alors ,ils s'époumonnaient comme des furias ,car ils étaient payés au rendement ils n'avaient d'autre choix que de s'en prendre à leurs aides ou aux rameurs,ils s'en prenaient rarement au ciel.



COMA

L'usine était immense, à la fois lumineuse blanche et sale ( elle était éclairée par des centaines de néons ) les murs étaient couvert d'un duvets de coton fin et léger; les métiers à tisser étaient serrés les uns contre les autres comme des insectes prédateurs ,on avait l'impression d'avoir devant soi de grande cigales faisant vibrer leurs ailes du matin jusqu'au soir .Pour parler il fallait communiquer par gestes ;utiliser le langage des signes pour se faire comprendre ,gesticuler au travers du Buggi-Buggi ardent des machines qui dévallait à un rythme syncopé .L'effet kinesthésique du bruit,accélérait mon poul.Dans cet univers infernal je me suis rapidement dédoublé,j'avais l'impression de nager dans une grande mer de plomb qui était agitée par un mouvement continuel ;un homme criait brutalement pour me réveiller ,il m'interpellait;c'est à moi qu'il s'adressait,il criait dans ma direction ,il me faisait de grands signes en me montrant une machine dont l'ampoule était rouge ,il était énervé ,la machine allait bientot s'arrêter;je sortait de mon rêve de chloroforme et je me précipitais comme un automate,en poussant ma charette pleine de bobines devant moi .Les premiers temps, j'avais l'impression que je ne parviendrais jamais à venir à bout de cette course physique que m'imposaient les machines;elles dévoraient tout ma va vite à la va vite avec avidité.Avec le temps je me suis habitué ,il me sembla même voir le temps qui ralentissait,je goûtais alors pendant quelques instants qui étaient inneffables à la sensation bienheureuse de marcher comme un Christ doué de pouvoirs surnaturels sur une gigantesque mer en furie. J'avais l'impression d'avoir lié ma vie à un démon qui tentait de faire pression sur ma raison pour la faire plier ,c'était le début de mon séjour dans les enfers de la société des hommes ,je venais de réaliser que le paradis sur terre était un leure. Les stridulations mécaniques des cigales amplissaient les premiers temps vingt quatre heures sur vingt quatre mon cerveau même quand j'étais sorti de l'usine j'entendait résonner le bruit strident de leurs ailes de fer ,elles hantaient mon sommeil . Pour échapper à leur chant infernal, je plantais des boules de cire dans mes oreilles et même une fois rentré à la maison j'entendais résonner leur chant affreux.Mes boules Quies étaient devenu pour moi le symbole d'Icare leur vue me rappelait que je volais dans un ciel en apparence paisible lorsque je les plantaient dans mes oreilles ,mais si je les retiraient je me rapprochais du soleil,et le soleil me brûlais les tympans,il me faisait chuter instantanément dans les affres de l'enfer mécanique ou la destiné m'avait jeté.



IL AVAIT UN DOUBLE

En rentrant à la maison ,le plus souvent il peignait et dessinait, consacrait son temps à des rêveries,il s'était inscrit à des cours de peinture par correspondance et bientôt ceux ci l'absorbérent assez pour lui faire oublier les heures infernales passées à l'usine .Sa vie s'était mis petit à petit à prendre une autre dimension poussée par la nécessité impérieuse qu'il avait de vouloir s'échapper du trou sans fond dans laquelle il s'était fourré ,il avait érigé en lui un autre monde ,il s'était inventé un double ;une autre vie prenait forme à l'intérieur de lui.Son double avait un nom,il s'appelait Saint Jean.



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VINGT ET UNIEME FRAGMENT




CONSTAT DU NARRATEUR


Un simple brevet Sportif ma amené à tirer le fil de la vie de mon alter ego St Jean dans le sens que l'on a pu voir ; je me fais un peu l'effet à travers ces images distordues dêtre le voleur de ma vie passée .j'ai le sentiment avec la distance que ma mémoire à jetée sur moi " la vie d'un autre".Car comment etre sûr que ma vision du passé n'est pas un peu trafiquée.La distance du temps s'emploie à déformer les émotions;les sensations et les images du monde ancien , sont toujours présentent en moi,mais elles sont parfois atténuées déformées d'autres fois exagérées où peut être même artificialisées;le filtre même de la langue que j'emploie,torture mes souvenirs avec des images contradictoires ,il semble même parfois qu'elle a tout mythifié ,la langue ma toujours joué des tours ,et je me doute qu'ici même elle en rajoute dans ma mémoire .Je revois des monceaux d'images et des monceaux d'émotions qui ont toutes à voir avec ma vie passé,mais elles me font rentrer dans un espace nouveau que ma mémoire à aménagée ,afin de les installer dans un projet de roman un peu mythique ,roman devenu à mon insu la traduction presque surréaliste de ma vie véritable.Me reviens en mémoite une phrase que j'avais noté dans mes carnets-La littérature permet de se venger de la réalité en l'asservissant à la fiction-.Tiré sans doute des mémoires d'une jeune fille rangée de Simone de Beauvoir,p.48 que je lisais à l'époque de la rédaction de mon roman.


LES VERITES ET LES MENSONGES


Sans doute mon Héros Saint Jean ne dit pas toute la vérité sur lui même ,il en dit seulement une partie,celle que ma mémoire à bien voulu retenir,et celle que les récits ampoulés de mon imagination ma transmit .Je dois lui reconnaître à ce héros malgré tout une part de vertu,il m'oblige à me replonger dans la mer lanscinante mystérieuse et oppressante parfois de mes souvenirs et à en faire le tri. Que montre ce héros ?.Montre t'il ma vie?.Ce héros que j'ai fabriqué pour mettre mes vies anciennes à distance de moi ,m'offre t'il vraiment des garanties d'authenticité?.Serait t'elle plus véridique ma vie si je l'avais fait réciter par un autre ,par un narrateur de génie qui la rendrait encore plus admirable,plus convaincante plus romanesque plus vrai que nature .La vérité se tient elle uniquement dans l'art de dire ?.Est ce que la vérité à besoin des mensonges de la littérature,pour mieux apparaître,pour être plus vraie, plus authentique,plus prêt de la vérité.Je dois avouer que je ne sais plus quoi penser en voyant apparaitre mes récits qui dévallent ici comme des pierres folles lancées du haut d'une pente;c'est bien moi pourtant l'auteur de ces mémoires ,je suis aujourd'hui infiniment troublé ,car j'aperçois dans le reflet tremblant de mes souvenirs des mondes que j'avais presque oubliés ,des mondes dont l'empreinte et le souvenir s'accrochent à moi comme des ventouses .Oui c'est bien moi l'auteur de ces récits,oui c'est bien moi qui raconte les histoires fantasmées de ma vie ,de ma vie de poète égaré,les nerfs à vif,le coeur saignant le coeur qui pend suspendu pour l'éternité au milieu du monde des humains,oui c'est bien moi certes !Mais c'est aussi probablement un autre que moi ,un autre que moi qui écrit ces mémoires..Cet autre moi est il plus vrai,plus légitime que moi pour les écrires;!.Qu'à t'il de plus que moi?.


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INCIPIT



HIER J'AI RETROUVE GRIBOUILLE SUR UNE FEUILLE QUELQUES NOTE QUE J'AVAIS PRIS EN VUE DE LA POURSUITE DE CES ECRITS .


ARCHEOLOGIE D'UNE VIE ANCIENNE


Je voudrais explorer ces mémoires (ma vie) comme on explore un nouveau continent.

Les traces laissées par le passé me renvoient presque automatiquement à des redites (sur ma vie).

Je suis souvent peiné de voir que la mémoire me fait défaut.

Je voudrais écrire un texte différent sur ma maman ,ça s'appelerais -Une jeune fille de vingt ans- J'ai déja réalisé la maquette à partir d'une photo d'elle à vingt ans que j'ai retrouvé dans mes archives,mais je n'ai pas encore la gnaque pour entretrendre le récit.J'ai commencé par écrire un premier texte raturé que j'ai intitulé -Lore une jeune fille bien à tous égards.-
Une photo du projet:(6)










UN ROMAN POST-MODERNE SUITE.


En temps normal je dois faire beaucoup d' efforts pour me souvenir ,puis soudain parce qu'un simple indice à surgit, souvent une simple photo, ma mémoire se met à ressurgir et à revivre; je me retrouve alors bientôt propulsé dans un univers aux dimensions fantastiques,mon imagination me porte au romanesque et m'exalte ,comme j'ai le goût du travestissement ,j'aime amplifier mes émotions; l'idée de revivre ma vie sous des formes fictives me plaît assez,car j'ai la sensation de le revivre deux fois.C'est sans doute aussi pourquoi j'ai crée ce personne fictif Saint Jean; personne irréelle dans mes souvenirs,pourtant cet être fictif rend visible une partie importante de ma vie qui se serait probablement envolée sans lui ,il y a donc dans cette entitée qui me personnifie une décharge émotionnelle et affective qui comble une partie du souvenir indifférencié que j'ai gardé de ma vie d'hier ,lorsque je m'éfforces de m'en souvenir.Il y a peut être plus de vérité dans ce personnage de fiction que représente Saint Jean que dans l'être supposé réel que j'étais hier;l'être éternel irréel caché que j'étais hier à trouvé un corps et une âme grâce à lui.Mais la narration de ma vie est tellement incertaine que ce serait vain encore aujourd'hui,de tenter de trouver une réponse unique à toutes les questions que je me pose toujours sur la part de vérité authentique que j'aimerais faire émerger dans ces mémoires .Question un peu con d'ailleurs,car les pièces du pulze que constituent ma vie s'assemblent dans ces récits comme des objets trouvés ,je ne parviens pas à les organiser d'une façon consciente et réfléchie,je peine souvent à identifier l'origine ultime de mes pensées et de mes souvenirs.Les récits de ma vie sont disposés dans un ordre précis assez cohérents,mais ils appartiennent à une logique qui vient d'ailleurs et qui me dépasse;ma vie comme celles de toutes les être humains j'imagine est construite selon un ordre qui leur échappent.Lorsqu'ils croyons être les maîtres,de notre vie,elle s'arrange toujours pour nous contredire et surtout pour nous dissuader de faire les fiers,car il y a toujours une petite chose qui vient troubler le tableau glorieux que nous avons dessiné de nous ;car la vie lorsqu'elle s'offre à nous toute nue,est toujours un peu troublante et disgracieuse,elle vient s'interposer sans cesse entre les faits que nous avons placés dans la mémoire et la réalité ;entre l'idée géniale qui nous avons de nous et le monde réel il y a toujours un fossé;nous avons rarement assez de poigne et de courage pour l'affronter de face sans nous débiner.Les êtres humains espèce à laquelle j'appartiens est une espèce qui a su s'organiser pour coloniser la moindre parcelle de l'espace disponible sur terre,en éliminant sans scrupule les autres espèces quand c'était nécessaire n'y a pas de raison que ça s'arrête du jour au lendemain ,pas de raison non plus pour que cettte espèce devienne plus raisonnable;elle semble obéir comme beaucoup d'autres espèces à un instinct profond de survie,mais cette espèce à su avec le développement en plus sophistiquées de ses techniques de prédation occuper des espaces de plus en plus éloignés de ses capacité exploratoires originelles ,elle en abuse d'une façon tellement insensée que les âmes éclaires de cette espèce semble lui réservé un sort funeste.Mais qui se soucie réellement du sort de la planète que nous occupons.?..A part quelques utopistes et quelques savants,où des mémorialistes de passage perdu dans la forêt des mots,qui s'insurgent contre le massacre des espèces,la destruction des fonds océaniques ,le viol des insurgés ,leur ensevelissement sous les bombes chimiques lancés par des tyrans modernes.Les tyrans se cachent derrière leur appartenance à l'espèce d'humain ,pour justifier leurs actes barbares.Ils ont bien raison l'espèce humaine est un danger pour elle même et pour la planète entière .Comment allons nous faire pour survivre dans ces conditions quelques années supplémentaires?.Pas d'espoir,sauf celui de croire en un gigantesque pari ;un pari sur l'avenir.Nous devons réussir à contenir nos aveuglemnts et à réfréner notre incroyable prétention à la domination.Seule une morale nouvelle qui invente de nouvelles stratégies de comportement pourra nous y aider . C'est la tâche à laquelle chacun d'entre nous devrait s'attaquer.Même comme nous reculons instinctivement devant l'immensité sans borne de cette tâche,le mieux que nous pouvons faire avec nos faibles moyens c'est d'organiser avec simplicité l'ordre des priorités que nous tiens à coeur dans cette vie;un homme bien dans sa peau en vaut dix qui sont emportés par la folie ;le mieux en priorité c'est de balayer devant sa porte ,pour voir plus clair le reste viendra suffissament en son temps pour nous occuper l'esprit .Restons calme tout d'abords!.

UN ROMAN POST -MODERNE
DEUXIEME PARTIE












LES ECRITS OPUSCULE II



ARCHIVES



Suite de mon roman.



DETOURS



ST Jean le héros fictif et réel de ces mémoires dont j'ai commencé par raconter les aventures dans un premier opuscule.Saint Jean avait entre seize et dix sept ans lorsqu'il a reçu un document qui stipulait qu'il avait été nommé -relayeur- .Ce document datée de Décembre 1964 – Janvier 65 nous indique qu'il franchissait avec régularité les épreuves nécessaires pour accéder plus tard au grade de tisserand.Il travaillait dans une usine textile à cette époque;dans l'image du rameur on peu imaginer un homme assis dans une barque en train de ramer pour faire avancer la barque ; en réalité, je l'ai deja montré auparavant il faut voir dans le rameur textile non seulement un homme qui rame pour avancer,mais aussi un homme qui rame pour assurer sa survie dans un univers hostile.Au milieu de l'enfer textile ou il vivait (dans son imagination,car ici tout est pétris par l'imagination) Saint Jean vivais dans l'enfer ;pour ne pas sombrer ,il s'était donné une vie originale ;une vie entièrement différente de celle que le sort avait dressé entre lui et ses désirs ;lorsqu'il ouvrait les yeux ,il avait devant lui un univers de fous furieux ,des humains qui s'afféraient à des tâches qu'il trouvait compliquées et absurdes.Lorsque il observait son père ,sa mére et le monde de laborieux qui s'afférait autour de lui,il ne désirait qu'une chose,c'était s'affranchir de ce monde et s'enfuir en courant.Il avait décelé en lui malgré le sort qui lui semblait contraire des marques originales qui lui faisaient croire que sa destinée logeait ailleurs.Il parvenait à s'extraire de la laideur du monde grâce à ses facultés à s'en détacher. Il recomposait sa vie jour après jours à travers le voile héroique de ses rêves ;il aspirait avec une grande obstination à une sorte de paradis imaginaire.Même si il était plus qu'incertain qu'il puisse l'atteindre un jour ,il s'obstinait à le peindre dans sa tête .Ces rêverie lui étaient nécessaires elles l'aidaient à survivre.Elle indiquaient aussi sa nature profonde,Saint Jean était un être passionné irrationnel et pour certain même un être un peu toqué.




ARCHIVES -SUITE


J'ai retrouvé récemment dans mes archives perso,un document qui m'invite à penser que celui que j'appelle St Jean n'avait pas toujours eu pour seule ambition d'être uniquemnt un rêveur à plein temps,où plus exactement d'être cette chose bizarre qu'on appelle "un artiste" même s'il gardait toujours au fond de lui cette puissante perspective. D'après ce document, que j'ai sous les yeux ,(une inscription à des cours de droit par correspondance) j'ai tout lieu de croire que Saint Jean vers ses dix sept ans ,c'est à dire quelques années lointaines après sa rentrée à l'usine ;s'était vu ou imaginé en autre chose qu'en rêveur .Il s'était imaginé qu'il pouvait aussi bien que n'importe qui devenir quelqu'un d'autre ,il s'était réveillé un matin en se disant qu'il devait sortir immédiatement de sa condition de travailleur manuel ,et que la seule façon pour y arriver ,c'était de faire comme A.Lincoln le premier président des Etats Unis,qu'il admirait en secret après avoir lu l'histoire de sa vie ;il avait décidé de devenir avocat comme lui.Ce grand Américain était autodidacte après avoir effectué divers métiers ,commis épicier, employé des poste,mais aussi engagé volontaire dans la guerre contre les amérindiens ,il était devenu avocat itinérant .Toujours prompte à s'enflammer Saint Jean dont l'imagination débordait s'était fixée sur l'idée qu'il pourrait faire la même chose .Il avait imaginé de passer l'examen de rentrée en fac qu'il croyait facile à, atteindre et s'est mis en tête de passer une licence de droit,il se voyait propulsé en grand homme défenseur héroique des causes perdues ,car il ne pouvait pas s'imaginer autrement qu'en grand. Comme il ne possédait pas le baccalauréat il devait passer l'épreuve d'admission des candidats non bacheliers dans les facultés de droit. Il s'était inscrit sur un coup de tête à des cours qui y préparaient ,c'était ce document que j'avais retrouvé incidemment en feuilletant et en fouillant dans mes archives.Je me souviens à peine parceque sans doute mon esprit l'avait refoulé au plus profond de moi,de la déception qu'il avait reçu en feuilletant le programme héroique des cours proposés par les postulants à cette fonction;tout ça était édité par un centre national d'études par correspondances .L'examen contenait une série d'épreuves éliminatoires dont celle du latin et celle des mathématiques matières que Saint Jean n'avait jamais étudié et qui lui parurent impossible à rattraper tant son retard dans ce domaine était grand .Il avait cru pouvoir devenir facilement un nouvel héros des temps moderne ;être un self made man devenir avocat ne faire qu'une bouchée des épreuves qu'on dressaient sur sa route il l'avait imaginé tout cela dans des postures héroiques décallées qui s'inscrivaient dans le cadre d'un roman fantaisiste qui naviguait perpétuellement dans sa tête;tout cela s'éffondrait d'un seul coup.St Jean renonca aussi vite qu'il l'avait envisagé à cette perspective Dantesque égaler Lincoln.Apprendre le latin et les mathématiques,c'était au dessus de ses forces,surtout cela lui paraissait complétement inutile ; il repoussa loin de lui l'idée de devenir avocat ; il retomba dans ses rêveries,sans doute profondément déçu de ne pas être le grand homme dont il avait rêvé.Il retourna à ses chères études personnelles qui consistaient surtout en la lecture des auteurs qu'il aimait en rêveries ininterrompues et en projets d'écritures flamboyants .Ces échecs répétés face à ses tentatives pour s'extraire de son milieu le renforçais dans le sentiment d'être quelqu'un d'extérieur au systéme,d'être quelqu'un de totalement à part ; il prenait conscience qu'une partie de sa vie était si singulièrement marginale par rapport aux figures magistrales que la société avait désigné comme héros ,où comme bon élève pour faire partie des élites,qu'il n'avait d'autre recours que de continuer seul sa route .Il ne trouvait pas dans le miroir que lui tendait son époque des figures assez convaicantes avec lequelles il puisse s'identifier ;il n'avait d'autre choix par conséquent que de marcher en solitaire dans la direction mystérieuse que lui montrait la destinée .Comme il était têtu il refusait d'accepter le coup du sort qui l'avait jeté vivant dans cette mélasse .Son avenir lui paraissait pour tout dire totalement incertaine,mais il serrait les dents et tenait bon.Ce qu'il avait apprit se limitait uniquement à ses passions; il avait une intelligence vive et acérée ,mais il y avait d'énorme défaillances dans son cursus.Il était inapte à intégrer un systéme aussi hiérarchisé que le systéme d'enseignement vertical à la française ;il devenait ce faisant presque marginal à son corps défendant ; comme il n’avait jamais rêvé d'être que lui même il devint bientôt -un marginal dans l'âme-;la destinée l'avait acculé à le devenir un dissident,il devait relever le défi.Tout ça c'était avant qu'il se mette à analyser sa vie à travers le regard critique et l'intelligence abrupte de Marx .Il développa bientôt en lui dans ces années difficiles une part de rebellion qui le rendait hostile à toutes les entreprises de façonage des individus par la société.Il se rendait compte qu'il était un cas à part,et que c'était contre toute attente un choix qu'il devait assummer puisque dans son enfance il rêvait d'une toute autre vie;il réalisa qu'il devait gérer sa vie en tenant compte de cette étrange particularité,qui lui faisait voir le monde d'une façon décallée excentrée et hostile .Il se demandait d'où lui venait le sentiment de grande solitude qui le prenait parfois à revers,c'est qu'il n'avait pas imaginé durant sa tendre enfance qu'il devrait affronter un jour la vie en héros solitaire il n'avait pas imaginé qu'on puisse le devenir sauf en imagination et l'imagination est trompeuse ,il n'avait à présent d'autres ressources que de marcher pendant de longues heures dans la nature pour apaiser son tourment ,car il trouvait au contact de la nature un réel réconfort ,elle lui offrait ses bras,elle l'apaisait.C'est de cette période,que date sans doute sa passion pour les grandes marches en solitaire. Il trouvait un plaisir dans le simple fait de marcher ,il avait besoin de ce grand corps à corps physique avec les choses vraies du monde réel, ses marches répétées l’avaient sauvées plus d’une fois de la turpitude de ses désarrois de son stress émotionel ;elles lui avaient fait découvrir l'extase intemporel qu'il y avait à s'abandonner à la douceur de la marche accompagnée par le tangage de ses propres soliloques dissimulés sous quelques rêveries .Dans ces moments il se trouvait des affinités réelles avec Jean Jacques.C'est pourquoi il lui arrivait souvent de relire des passages des rêveries,il serrait ces textes précieux contre lui.-J'ai pensé quelquefois assez profondément;mais rarement avec plaisir,presque toujours contre mon gré et comme par force:la rêverie me délasse et m'amuse,la réflexion me fatigue et m'attriste;penser fut toujours pour moi une occupation pénible et sans charme.Quelquefois mes rêveries finissent par la méditation,mais plus souvent mes méditations finissent par la rêverie,et durant ces égarements mon âme erre et plane dans l'univers sur les ailes de l'imagination,dans des extases qui passent toute autre jouissance.(Rousseau.Les rêveries du promeneur solitaire.Septiéme promenade.)-Il se disait que Jean Jacques pensait comme lui ;il aurait très bien pu étre lui dans une autre vie on n'aurait pas fait la différence car il sentait les choses exactement comme lui ,avec la même douceur, la même hardiesse,avec la même forme d'intelligence acérée ;c'était dans les écarts de la pensée de Rousseau qu'il se retrouvait le mieux;Rousseau était devenu son compagnon de rêveries .Jean Jacques reverbérait dans ses écrits les troubles de son âme à lui ;il l'aidait à traverser les obstacles qu'une société hostile avait dressée sur sa route ;c'était un ange prtotecteur qui marchait à ses côtés.




UN NOUVEAU FRAGMENT DE MEMOIRE.LE VINGT DEUXIEME DANS L'ORDRE DES RECITS.


ZOOM SUR L'ABIME DE SA VINDICTE


L'époque dont je parle n'est pas si lointaine même si elle paraît très éloigné de ma vie actuelle .Elle paraîtra moins éloignée si on la regarde à travers les pensées de notre héros qui n'apercevait les choses qu'à travers les images d'un passé encore plus lointain.Les héros qu'il admirait vers ses quinze ans appartenaient tous plus ou moins à ceux que l'histoire de France avait glorifiés ;les héros littéraires qu'il admirait étaient d'une autre époque.Montaigne,Rousseau,Chateaubriand , et plus tard Proust appartenaient sans doute sans qu'il le voit à une image romantique de la France.Ils incarnaient une pensée et des façon de voir qui étaient aux antipodes de celle que pronait la France institutionnelle,qui lui paraissait opposée pour l'essentiel à ces êtres exceptionnels .C'était un paradoxe que nourissait ce pays,il récupérait des héros qui séloignaient de ces propres manières de penser .Les héros que saint Jean admirait incarnaient une idée de la France qu'on avait vu disparaître depuis longtemps dans les oubliettes de l'histoire ;on glorifiais toujours leur écrits ,mais on s'arrangeait toujours pour masquer la dynamique de leur pensée,qui si elle était réactualisée aurait sans doute mis en porte à faux les élites institutionnelles qui se nourissaient de leurs idées,pourtant ces génies français étaient au fond rebels à toutes formes de récupération institutionnelle;la plupart étaient des libres penseurs .Au final ce que les élites politiciennes du pays savaient faire de mieux c'était uniquement de récupérer le génie des êtres exceptionnels qui avaient traverseé la France pour enseigner la liberté de penser et critiquer ;les nouvelles classes régnantes détournaient à leur profit pour des raison purement utilitaires ou politiciennes les enseignements de ces êtres idéaux qui avaient su éléver le génie français au dessus des lois hypocrites du déterminisme .A l'époque où saint Jean se débattait comme un diable au milieu de ses métiers à tisser ,il serrait contre son âme les écrits subversifs de Rousseau ceux de Voltaire où ceux de Montaigne ;il luttait à sa manière contre les enseignements du déterminisme historique qui continaient à se perpétrer à travers les discours hypocrite des politiciens et des élites autoproclamée que la France ultra conservatrice entrenait à prix d'or pour garantir la paix sociale et les droits inaliénables d'une nouvelle caste de privilégiés.Outre, l'admiration qu'il vouait aux grands peintres Michel Ange,Rembrandt ,Le Grégo ,Delacroix ;il revoyait périodiquement les grands hommes d'action qui avaient influencé sa jeunesse, Saint Just ,Robespierre ,Danton ;ou Bakounine ,Marx Lénine qui viendraient plus tard faisaient partie de la même famille;c'est pourquoi les images des hommes politiques français qu'il voyaient en noir et blanc à la télévision lui faisait une pénible impression de renoncement ;ils lui semblaient perpétuer l'image d'un monde figé dans des cérémonials suspects ,il n'incarnaient pas les symboles romantiques révolutionaires et subversifs qu'il admirait tant;le monde de son époque ne semblait pas engendrer des héros aux dimensions aussi mythiques que ceux du passé,il ne trouvait pas dans le présent des héros qui fussent à la hauteur de ceux d'hier .Quelques années plus tard,lorsque de nouveaux héros révolutionnaires surgissent sur la scéne politique mondiale,il fût surpris de les voir apparaitre au grand jour;il se mis à les admirer avec sincérité,ils surgirent sans crier gare dans les replis de l'histoire qui surgissait à cuba où en Chine Il leur trouva des apparentement avec ses héros du passé.Lorsqu'il n'était pas plongé dans ses révoltes,il redevenait un être solitaire plongé dans de délicieuses rêveries,ses révoltes contre la société revêtaient toujours un caractére fugace.Ce que je montre de lui,c'est aussi peut être une image brouillée qui me reviens d'un passé trop lointain pour que je puisse vraiment lui accorder une réelle importance ,hier j'étais peut être moins pêtri de colére que je m'imagine,une certaine forme de grâce bordait ma route ,j'étais encore sensible aux chant des sirénes ,il me semble que mes révoltes s'apaissaient vite au contact des entités sublimes qui logaient dans mes livres.Mes révoltes mes vindictes sont peut être plus vives aujourd'hui,car j'ai cessé de croire avec autant d'intensité qu'hier aux beautés extraordinaires qui s'élèvaient au dessus des pages de mes livres;j'ai appris à me méfier de moi même ,j'ai trop rêvé de mondes aux beautés singulières pour ne pas me faire reproche constamment d'avoir été trop naif.Aujourd'hui mon caractére devenu un peu plus cyclotimique,me joue plus de tours; je m'enthousiasme moins fréquemment pour la beauté des choses,je suis devenu plus sujet aux caprices de mes pensées toujours aussi, promptes à bondir au gré des événements,elles s'égarent et m'égarent dans des lieux que je trouve certains jours de plus en plus sombres.C'est tout juste si je me souviens qu'à mes vingt ans j'avais un maître à penser qui cultivait l'hédonisme .Nous nous souviendrons (il murmurait cela à mon oreille) des auteurs qui nous ont donné de la joie,plus lontemps que ceux qui nous ont fait penser- Il ajoutait-Je ne cesse de penser à ma santé vraiment magnifique. Quand je dis "santé",je veux dire optimisme . J'ai toujours un pieds dans le XIX e siècle.Je retarde un peu comme tous les américains.Mon maître à penser à mes vingt ans était américain,il s'appelait Henry Miller.En le voyant se tordre les cotes de rire à mes côtés j'ai sacrément 'impression d'avoir viré de bords,je ne me reconnait plus,je dût ployer l'échine sans m'en apercevoir,devenir un vieux con malgré moi.Un pessimisme stupide s'est implanté dans mes plantes bandes;je dois me sauver ,sortir de cette mauvaise passe.Je dois me relever. .Me plonger dans mes meilleurs souvenirs retrouver toute ma vigueur et la fraîcheur qui m'oblige à contempler le monde avec les yeux d'un autre.Je ne suis pas le pessimiste que j'imagine,il y a des forces négatives qui m'empêche de voir le monde avec l'oeil transparent du poète ,cet oeil je l'ai toujours gardé en moi ,je dois le faire revenir.






SUITE DE MA VIE ANCIENNE.


Je me souviens un jour,vers mes seize ans j'avais été surpris de trouver certaines concordances entre mes idées et celles de jeunes gens à la mine révolté;je les avaient croisé dans la librairies d'une ville où il j'allais régulièrement pour m'approvisionner en livres;ils étaient vêtus d'une façon byzarre excentrique et un peu provocatrice ;leur tenue vestimentaire détonnait au sein du paysage ,c'était des rebels,qui affichaient leur révolte à travers leurs tenues ,ils faisaient tâche dans cette ville de province marquée par une sclérose de bon teint ,à cause d'un usage ultra conservateur des conventions sociales ,rien ne devait éclater au grand jour qui puisse perturber l'ordre visuel monotone de cette ville de province ;je venais de constater avec surprise à cette occasion que je n'étais pas seul à penser en rebel ;je voyais éclater à travers les tenues provocantes des jeunes gens qui étaient presque du même âge que moi ,une manière de penser similaire à la mienne ;quelque part nous étions semblable,eux et moi étions en révolte contre l'ordre établit.Moi je me cachais ,je ne voulais pas afficher directement ma différence,je la gardais secrète,elle se dissimulait en moi.Je ne sais plus si c'est parceque je trouvais plus héroique de garder secrète cette différence que de la montrer où si c'était par timidité que je refusais de l'afficher.Intérieurement j'étais un rebel qui cultivais en secret une forme de libre pensée , tout cela se passait dans les espaces en ébullition de mon être intérieur .Cette différence faisait ma fierté,je la cultivais avec soin ,je n'avais pas besoin de la faire résonner à travers ma tenue vestimentaire .J'avais bien aimé la tenue vestimentaire provocante et négligée de ces jeunes gens ,j'admirais leur coupe de cheveux anarchique et ,leurs façons de marcher déglinguée ,leur façons de faire moité hommes moité femme qui annonçaient un mode de vie contestataire très proche de celui qui allait devenir la norme quotidienne quelques anées plus tard ,la norme hippie .Mais à cette époque en France la mode hippie était encore barbare et disgracieuse ;c'était la vague yéyé qui venait de déferler sur la France qui tenait le haut du pavé .Cette vague qui est apparue au début des années soixante n'avait presque pas eu d'emprise sur moi,j'étais trop occupé par l'exploration de mes continents intérieurs pour lui préter beaucoup d'attention ,j'avais observé sa déferlante à travers la télévison et à travers les magazines que recevait mon frére un peu plus agée que moi,mais elle me touchait peu.Pourtant je me suis vu un jour ,cédé à l'engouement pour le twist ,je me suis entrainé quelques temps devant la glace de ma chambre pour regarder mon jeu de jambe,c'était peut être pour séduire une jeune fille que j'avais basculé d'une façon aussi rapide dans cette mode,j'avais dû oublier pendant quelques temps mes chères études pour me lancer à la conquête de cet univers en vogue,comme je ne me souviens ni du visage de la jeune fille ni du pourquoi de mon engouement je dois renoncer à y trouver une explication.La seule chose dont je me souviens,c'était qu'un jour dans une fête de patronage j'avais obtenu le premier prix pour un concours de twist,la jeune fille avec qui j'avais dansé n'avait pas un visage connu,c'était une passante ,c'était pourtant la preuve qu'à un moment de mon existence je me suis s'était laissé entrainé par la mode furieuse qui planait au dessus des années soixantes . Les images de cette époque ne semblent pas avoir eu de prise réelle sur moi ;elles comportaient pourtant une multitudes d'événements historiques et une multitude de choses captivantes tous plus extraordinaire et plus invraisembalbles les unes que les autres.J'étais sans doute amnésique ,car mon cerveau ne semblait pas les avoir perçu.Je restais la plupart du temps confiné dans le monde de mes rêves et de mes ambitions secrètes qui se plaçaient toujours ailleurs ,soit dans la peinture,soit dans l'écriture;je me sentais éloigné des réalités du monde .Mais certains jours je m'en souviens je me forçais à sortir de mon isolement,je ne voulais pas rester passif devant les injustices du monde je retrouvais une volonté d'agir qui était dans le droit fil des enseignements dispensés par Pascal dans les réunions de la joc ,que je continuais à suivre malgré ma sortie de l'église. Les événements qui formaient l'histoire du monde ne m'atteignaient pas avec une extrême intensité qu'aujourd'hui ;c'est seulement maintenant que je redécouvre la teneur de certains événements qui ont marqués l'histoire des hommes .Comme le monde ne s'inquiétait peu de mon sort,je m'inquiétais peu du sien . C'est seulement après un long vertige qui ma fait remonter le monde antique de mes souvenirs que j'ai commencé à m'intéresser aux événements du monde qui tourbnaient autour de moi à cette époque.Ainsi en 1963,lorsque je trimais dans mon usine,si je lisais les mémoires d'outre tombe de Chateaubriand ,c'était pour m'échapper;je voulais m'échapper ,c'est sans doute pourquoi j'avais occulté le fait que Valentina Terechkova était cette années là ,la première femme à être allé voyager dans l'espace dans une capsule spatiale ;la fermeture de la prison d'Alcatraz ne m'avait pas ému,c'était trop loin de mes préoccupations ;les morts d'Edith Piaf et de Jean Cocteau ne m'avaient pas attristées,ces événements singuliers n'avaient pas eut prise sur moi ,ces êtres exceptionnels n'avaient pas imprimés ma mémoire ;le Hol-up du siécle ,celui du train postal Glasgow Londres , m'avait fait rêvé plusieurs jours certainement ,car j'adorais les histoire de bandits ,mais aujourd'hui ne ne m'en souvenais plus ;la création du premier téléphone rouge entre Washington et Moscou m'était passé par dessus la tête ,de même que l'élection du Général de Gaule à la présidence de la république;ces événement avaient fait le tour des médias de l'époque ,mais je m'en fichais.En 1964,à mes seize ans ,je n'avais pas retenu comme un fait important ,le fait que Rauschenberg ait obtenu le premier prix de la Biennale de Venise ,c'était dommage,car ce peintre deviendra quelques années plus tard vers mes trente ans une de mes figure artistique préférée ;la création de la république du Zanzibar cette même années n'a pas vraiment retenu mon attention pas ;pourtant l'ile aux épices comme elle se faisait appeler à hanté à plusieurs reprise ma psychée lorsque vers mes quarante ans ,m''étant de nouveau entiché de Rimbaud,je parcourais en imaginationn avec lui lorsqu'il vivait à Aden les plages de sable blanc et les eaux turquoises de l'ile que le poète rêvait de visiter alors qu'il vascillait sous le soleil d'Aden -On étouffe à Aden- ( Aden 1885 -une lettre).Aden il me semble Rimbaud ne la jamais visité . Rimbaud était un immense rêveur,un rêveur déguisé en génie pour complaire à la postérité ,la république des lettre adore les martyrs qui redonne à son blazon une couleur prodigieuse ,sans eux la poésie n'existerait pas avec autant d'intensité .La société française des années soixantes que j'explore avec plus de cinquante années de recul me paraîssait impersonnelle et distante à l'époque de mes seize ans ;elle contenait pourtant assez d'événements fantastiques héroiques et captivants ,pour que je puisse en faire un roman d'aventure à dimension épique ;mais c'était normal , je me déplaçais dans cette époque sans pouvoir imaginer un seul instant que je puisse un jour y jouer un rôle et surtout un rôle héroique J'étais incapable d'imaginer mon futur ;j'étais emmuré dans mes songes.Mon héros tel que je le vois aujourd'hui dans mon roman nageait enfiévré au milieu d'un océan de labeur; il nageait au milieu du monde dans l'espace peut être artificiel de ma psychée ,puisqu'au final mon roman n'est peut être avec la distance du temps qu'une reconstitution artificielle de mon passée ;un création artificielle de mon esprit.Quand je dis aujourd'hui qu'il ne voyait pas luire en lui de grandes espérances ,je peu aussi bien me tromper,car j'ai presque oublié les grandes émotions qui le traversaient ,les grands moment de joie les moments de douceur et de fébrilité qui envahissaient son être au début du jour et ceux qui recouvraient ses pensées à la tombée de la nuit.J'étais comme immergé dans la caverne de mon être intérieur.Elle avait beaucoup de ressemblances avec celle de Platon.


«Figure-toi , écrit Platon,  des hommes dans une demeure souterraine, en forme de caverne, ayant sur toute sa largeur une entrée ouverte à la lumière ; ces hommes sont là depuis leur enfance, les jambes et le cou enchaînés, de sorte qu’ils ne peuvent bouger ni voir ailleurs que devant eux, la chaîne les empêchant de tourner la tête ; la lumière leur vient d’un feu allumé sur une hauteur, au loin derrière eux ; entre le feu et les prisonniers passe une route élevée : imagine que le long de cette route est construit un petit mur, pareil aux cloisons que les montreurs de marionnettes dressent devant eux, et au-dessus desquelles ils font voir leurs merveilles. » Platon, La République,livre VII
REFERENCE A PLACER EN FIN D'OUVRAGE:

http://www.sagesse-marseille.com/lhomme-sage/philosophie-dans-la-vie/le-mythe-de-la-caverne-de-platon.html  Le mythe de la Caverne de Platon


L’allégorie de la Caverne, la plus célèbre de Platon, donne une représentation imagée de l’état de notre nature relativement à la connaissance et à l’ignorance. Elle n’a pas seulement une valeur didactique pour tel point particulier de la philosophie. Elle résume, en fait, la condition humaine dans son rapport à la connaissance, mais aussi ce qu’est la dialectique et en quoi consiste la vocation du philosophe dans sa relation aux autres hommes.




Un jour, un des prisonniers est conduit à la lumière du jour, et là , il voit les objets naturels et le soleil tels qu’ils sont réellement. D’abord aveuglé, il sera, par la suite, heureux de cette connaissance et ne voudra pas retourner en esclavage. Si par amour pour ses semblables, il retourne quand même dans la caverne, il n’y distinguera d’abord que peu de choses, ses yeux s’étant habitués à la lumière. Puis, il expliquera à ses anciens compagnons l’erreur qu’ils commettent à prendre pour réalité ce qui n’est qu’illusion. Mais ils le prendront pour un fou et tenteront de le punir pour de telles affirmations.


La caverne est le lieu d’un passage, d’une épreuve, dans le chemin vers la vérité.  L’allégorie de la caverne présente de manière imagée l’ascension philosophique vers les Idées et vers l’unité. La philosophie est avant tout une éducation : e-ducere, c’est « sortir hors de », s’élever hors de la caverne de son ignorance et de sa dépendance. Elle est quête d’autonomie intellectuelle. Elle exige d’apprendre à penser par soi-même, à trouver soi-même les réponses aux questions fondamentales qui se posent à travers son existence.
 
Le mérite de Platon est d’avoir rendu imagée et visuelle cette sortie de l’ignorance que Socrate avait déjà si bien enseignée. Pour ce dernier en effet, le premier pas de la philosophie consiste à prendre conscience de son ignorance, c’est-à-dire de prendre un certain recul par rapport à ses opinions, ce qui n’est pas chose facile. Dans la pratique, on constate qu’il n’est pas aussi simple de se défaire de ses préjugés ou opinions toutes faites. La sortie de la caverne représente le fait que, lorsqu’on commence à réfléchir, on prend une certaine distance par rapport à ses opinions et on apprend à distinguer ce qui est réel de ce qui est apparent ou illusoire. La méthode de Socrate pour délivrer ses concitoyens de l’ignorance passait par la pratique du dialogue, c’est-à-dire la capacité de s’interroger soi-même, avec rigueur et méthode, pour sortir des faux-semblants et des idées reçues. Le retour dans la caverne symbolise la confrontation des idées découvertes à l’expérimentation quotidienne.


Les grands moment de déprime et de joie qui l'affectaient je ne les revois qu'à travers le filtre endiablé des souvenirs que je gardais de moi ,lorsque j'étais encore prisonnier de la caverne de mes songes .Suis je sorti de la caverne?Me suis je libéré de mes songes ?.Mes songes du présent ont remplacés mes songes d'hier.Je ne me suis sans doute pas encore libéré de mes songes.J'erre toujours dans la caverne de Platon (Atenas, 427 - 347 a. C.) j'arpente toujours la caverne de mes rêves et de mes songes avec la même nonchalante rigueur, trois mille ans après lui .Que valent les enseignements des sages si nous ne les réactualisons pas?.Aujourd'hui,il me semble que je suis toujours aveugle,je ne vois le monde qu'à travers la caverne obscure de mes songes. C'est pourquoi je décris le monde d'hier en observant les ombres que me renvoient de lui ma mémoire devenue gauchie. Nous étions dans une époque incertaine ,les gardes fous que la société des années soixante avaient érigée pour empêcher les nouvelles classes intellectuelles de propagager leurs idées révolutionnaires;ces murs étaient en passe de s'effondrer, les murs ,d'ombres que j'avais placé à l'intérieur de mon esprit allait bientôt eux aussi se rammasser ;mai 68 approchait à grand pas, l'heure des bouleversements instantanés arrivait,le triomphe de la contestation et des idéologies émancipatrices parfois fumeuses allait s'imposer et bouleverser le rapport que l'homme civilisé (de l'époque) entretenait avec lui même ;les ombres se répartissaient différemment sur les murs de la caverne,elles changeaient leur apparence ,c'est pourquoi j'étais moi même affecté par leur transformations,je m'apprêtais en les observant à fomenter ma propre révolution ; dans le palais de ma mémoire je n'aperçois plus que des ombres nouvelles qui retaillaient l'espace de ma mémoire et de mes pensées .Je pouvais constater que le visage de mes héros se modifiait en fonction des saisons.Chaque époque de l'histoire avait des héros différents ,leurs ombres se projetaient sur les murs de la caverne en prenant à chaque fois une nouvelle forme.A travers cette fresque somptueuse surgie d'un livre d'ombre projeté sur les murs de ma mémoire,je tentais de reconstruire l'espace mythique de ma propres origine;mais cette origine je la sentais confuse,car il y avait une multitudes de visages à voir; j'en admirais plusieurs à la fois et souvent ils étaient contradictoires,ils ne représentaient pas les mêmes valeurs,ces visages se déchiraient entre eux et s'affrontaient souvent dans mon monde secret .Mais quelque part,j'étais aussi affecté par une grande amnésie ,les héros que j'admirais me semblaient vivre ailleurs dans un autre monde ,dans un temps différent du mien.Ils vivaient dans un espace mythique qui les mettaient hors de ma portée.Ils voyagaient ces héros dans un monde imaginaire qui était construit par les médias,la télévision,les journaux ,c'était des héros de fiction.Ces héros qui égaillaient mon séjour dans cette vie se tenaient très loin de moi.A cette époque les murs devenaient pourtant chaque jours plus vivants ; je voyais briller à présent sur leurs parois une lumière qui ressemblait à celle du jour;certains hommes que j'allais vénérer sans réserve à cause de leur pouvoir de rendre les choses poétique avaient réussi à me faire oublier l'entrée de la caverne ;c'était assez fantastique de voir la lumière blanche de leurs flammes éclairer les murs de la caverne en la faisant miroiter d'une manière magique,et surnaturelle ;cette lumière projetait dans mes pensées une nouvelle idée du monde .La lumière de la philosophie ne m'atteigna jamais avec assez de profondeur ,je n'ai jamais entièrement pénétrer le domaine des idées,j'étais en cela semblable à Rousseau il m'était plus facile de rêver emporté par mon imagination et par mes sentiments que de fixer mon attention sur des figures philosophiques abstraites;penser pour ma part à toujours relever un défi insupportable,j'ai l'impression que j'y suis toujours mal arrivé. (Retrouver la rf à Rousseau,rf egalement à un roman que je voulais écrire intitulé Les miettes d'Anté ,rf à ma chronique -le soleil dans les yeux).



L'état du monde dans les années soixante.
LA DOXA.

Rf/Wikipédia.
Le mot « doxa » tire son origine du grec dokéo (δοκέῶ) qui signifie « sembler », « paraître » ou « avoir l'apparence »1. Selon Pierre Jacerme, « doxa » trouverait son origine dans le terme grec dokein, qui désigne le fait de « briller », de scintiller, de se refléter dans quelque chose2.

Même si ces choses me paraissaient insignifiantes à l'échelle de mon monde intérieur ,certains événements dans les années soixante ,indiquaient un début de transformation des ombres portées sur le mur imaginaire de la caverne occidentale .Mon esprit en avait reproduit les marques après une plongée dans l'imagerie de la société où j'étais aéroporté.PAR EXEMPLE DANS CES ANNEES LA ,une loi en Angleterre légalisait les rapports homosexuels entre adultes consentants,c'était en soixante sept ,cette loi ne m'avait pas marquée ,mais j'étais loin de considérer que ces rapports pouvaient constituer un idéal ;dans la même période la Suède légalisait la pornographie,mais c'était sans rapport avec moi,j'étais loin de m'imaginer que ces formes de sexualité pouvaient avoir du charme.Dans notre pays la loi dit "Neuwirth" permet l'utilisation de la pilule contraceptive, l'avortement est interdit mais l'apparition de la pillule contraceptive introduit une révolution,pourtant tout cela restait pour moi une chose abtraite.Les rares jeunes filles que je fréquentais ne prenaient pas la pillule,elles n'auraient pas osé.J'étais moi même une sorte d'idiot un grand attardé sur le plan sexuel.Les transformations subtiles de la société française étaient difficiles à capter,car on ne pouvait les observer que depuis un lieu ou on ne voyait s'agiter que des ombres.Ces ombres c'étaient celles qu'on avait introduit dans mon esprits pour l' empêcher de voir la réalité avec tous mes sens .Sans doute comme je lisais Miller à cette époque,je commençais par sortir du monde obscur de la caverne;surtout je commençais par réaliser que pour sortir de caverne,il fallait auparavant s'y immerger .La grande descente aux enfers qu'avait réalisé Miller à travers sa cruxifixion dans le monde du sexe ,c'était une manière pour lui de se libérer de l'obscurité de la caverne .Pour se libérer,il fallait parfois rentrer encore plus loin dans la caverne,et faire en sorte que cela devienne une sorte d'ascése,je recherchais jouissance et ascése dans le délire de mes conduites,car je voulais imiter Miller qui était devenu pour moi une sorte de nouveau Virgile ,car j'avais dans l'espoir un jour de ressembler à Dante.J'avais compris que pour me libérer des ombres de la caverne,je devais prendre le risque de voyager à l'intérieur du monde de la caverne sans me perdre.A cette même époque j'ai pris la décision de quitter mon village natal pour m'élancer sur les traces de mon grand voyage intérieur ,il n'y avait qu'une ville où je puisse le réaliser, c'était à Paname ville mythique ,elle incarnait pour moi la nouvelle Jérusalem la nouvelle Babel ,la Ninive primitive ;mon âme était intoxiqué par des passions brûlantes.Je l'ai déjà dit , je ne voyais pas le monde tel qu'il était;je le voyais à travers l'ombre gigantesque de mes maîtres à penser que je ne nommerai pas,ils étaient trop nombreux ;ils étaient tous subversifs,ils avaient projetées dans mon esprit des lumières extatiques et des feux d'artifices..En les écoutant ,je prenais conscience que les grandes transformations du monde s'effectuaient dans mon dos,mais ce n'était pas grave ils me disaient que je n'avais qu'à faire comme eux, je pouvais me projeter dans le futur et devenir une véritable comète comme eux ;j'avais décidé de faire partie de ceux qui chanteraient en solitaire la grande histoire de la vie ,importe peu la forme que ça prendrais ;je venais de m'apercevoir que je pouvais m'affranchir de mon passé ,je pouvais inscrire mes rêves sur les murs magiques de la grande caverne mythique qui illuminait ma psyché ,je poursuivais déjà à cette époque l'équivalent d'un grand rêve éveillé
QUELQUES BREVES D'ACTUALITE

LE CHANT PANORAMIQUE DES ANNEES SOIXANTES
A LIRE D'UNE SEULE TRAITE.


Europe 1967.

18 mars : le Torrey Canyon, un pétrolier géant
s'échoue sur des récifs proches des Cornuailles britanniques
il laisse échapper 119 000 tonnes de pétrole brut.
En juillet les trois communautés Ceca ,CEE,Euratom, sont réunies
pour former la Communauté Européenne(CE)
La Grèce instaure une dictature pro-américaine,"le régime des colonels".
Sexual Offences Act au Royaume Uni.
Loi légalisant les rapports homosexuels
entre adultes consentants.
Octobre .Italie : premiers troubles à l’automne à l’Université de trente,
suivie par l’université de Milan (novembre)
,puis celle de Turin.
La contestation s’étend à toute l’Italie.
La Suède légalise la pornographie.

Création à Avignon

de Messe pour le temps présent de M.Béjard.

Blow-Up (Agrandissement)
film britanno-italo-américain de Michelangelo Antonioni
Sorti en décembre 1966,
il obtient la Palme d'Or au Festival de Cannes.
Sortie de la planéte des singes.
L'homme d'affaires sud-africain Louis Washkansky,
âgé de 55 ans et souffrant de diabète
et d'une insuffisance cardiaque
est le premier être humain
à bénéficier d'une greffe de cœur.
L'opération a été réalisée par
le professeur Christian Barnard
avec une équipe
de plus de 30 personnes
à l'hôpital Groote Schur du Cap.
Le cœur transplanté est celui d'une jeune femme de 25 ans
décédée dans un accident de voiture.
France / loi dit "Neuwirth"
La pilule contraceptive
est autorisée
mais ne sera pas remboursée par la Sécurité sociale.
L'avortement reste
quant à lui interdit.
Le premier album du Velvet Undergroud
illustré de la fameuse banane jaune
est un des albums mythiques
du rock'n'roll.
Accord international sur l'Espace . 
La première mission du programme spatial
américain Apollo
se solde par la mort
de trois astronautes,
intoxiqués
dans l'incendie de leur capsule.
Parution du Petit Robert.
Guy Debord,La société du spectacle.
Une dénonciation
de la société de consommation.
Raoul Veneigem .Traité de savoir- vivre
à l'usage
des jeunes générations.
Guerre du Biafra.
Le gouvernement fédéral du Nigéria
réagit à la sécession du Biafra
en déclarant la guerre
et organise un blocus.
Des luttes sanglantes et la famine
font plus d’un million de morts de 1967 à 1970.
Discours de Charles de Gaulle
en visite officielle à Montréal
depuis le balcon de l’hôtel de ville :
Il lance «Vive le Québec libre! » .
Mort de Che Guevara
au hameau de La Higuera en Boliviee.
Capturé la veille,
il est abattu de deux rafales
par un sergent de l'armée bolivienne.
Ernesto "Che "Guevara
avait installé quelques années auparavant
un foyer (foco)
de guérilla révolutionnaire
dans la précordillère andine.
Régis Debray après avoir rencontré Che Guevara
et avoir passé quelques jours dans le maquis,
est capturé à son retour
par l'armée bolivienne
et condamné à 30 ans de prison
en Bolivie (libéré en 1970).

OCEANIE ET PACIFIQUE

27 mai: référendum pour les droits civiques
aux Aborigènes d'Australie.
90,7 % des votants approuvent
la prise en compte des Aborigènes
dans le recensement national et autorisent
le gouvernement fédéral
à légiférer sur les questions aborigènes
à la place des différents États.
10 août : les Aborigène d'Australie
obtiennent le droit de vote.
Toutefois, ils restent en curatelle fédérale.

ASIE.

6 janvier(Guerre du Viêt Nam) :
début de l'opération militaire américaine
Deckhouse Five sur le delta du Mékong.
19 Mai: l’aviation américaine
bombarde pour la première fois Hanoi.
17 juin: première bombe H chinoise.


Disgrâce du secrétaire
du parti communiste chinois Den Xioping
pendant la révolution culturelle.
La protection de Mao Zedong
lui permet de s’en tirer
avec un exil dans une usine de tracteurs,
alors qu’un de ses fils, défenestré,
reste handicapé.


MOYEN-ORIENT



15 mai: Nasser ordonne à l’armée égyptienne

de prendre position dans le Sinaî.

La guerre des Six Jours commence (5juin).
8 juin : l’armée israélienne atteint le canal de Suez.
Le soutien aérien a été fondamental
dans la victoire israélienne.
Les opérations ont causé la mort
de 10 000 égyptiens
et la destruction
de la plus grande partie
du matériel militaire.




SUITE DE MON ROMAN.

AUTRES VIES DE MON HEROS QUI VIENNENT S'AJOUTER AUX PRECEDENTES . St Jean mon héros n'était pas seulement celui que j'ai décris, il était aussi vers ses seize et dix sept ans un jeune syndicaliste. Il participait aux réunions de base de la cellule syndicale qu'il avait rejoins suite à son coup d'éclat ,on s'en souviens,il avait fait débrayer trois usines et s'était joins à la Confédération Française Démocratique du Travail (Cfdt) qui était le seul syndicat actif dans son usine,c'était à travers ce syndicat qu'il apprenait à combattre .St Jean qui aimait le théâtre faisait aussi parti d'une compagnie théâtrale ,il aimait monter sur les planches pour répéter des pièces de boulevard qu'il appréciait ,il faisait aussi partie d'une chorale.On pouvait avoir l'impression qu'il avait plusieurs vies;mais peut être ces vies se passaient elles à des époques différentes.Je ne suis pas parvenu à reconstruire en totalié sa chronologie .Ces vies se mélangent en moi comme dans des rêves.J'ai retrouvé récemment dans mes archives des dessins de lui lorsqu'il avait quinze ans;déjà à cette époque'il avait décidé de devenir un grand peintre;il s'était inscrit dés sa rentrée à l'usine à des cours de dessin par correspondance.Il pouvait se les payer car à présent il gagnait de l'argent.Il s'était portraituré à différentes moments.Il était doué.Si je devais reconnaître dans ces croquis le jeune homme que j'étais alors ,j'aurais du mal,,c'était chose difficile plus qu'improbable,car il ne dessinait pas ressemblant,il interprétait,mais il interprétait avec talent.Même si j'avais du mal à reconnaître dans ces portraits ma propre image ,j'étais pourtant prêt à admettre sans réserve que c'était bien moi qu'on avait représenté là. Car ces portraits étaient je m'en souviens des autoportraits .Ces dessins montraient des vues de moi imaginaires.Je m'appréhendais en imagination.Saint Jean mon alter-ego s'appliquait à dessiner ce qu'il voyait ,mais ce qu'il voyait, c'était toujours un autre,un autre que lui un autre que moi sans doute car me voyais plus haut plus grand plus héroique que dans la réalité.Je travestisais ma vie à travers le filtre de mes visions ;cet autre avait vaguement mon visage,c'était un autre qui prenait vaguement mes traits ,mais il était plus substanciel ,il dessinait de moi des partitions imaginaires.Il s'était portraituré sous des angles différents tout en observant avec intensité ce qu'il croyait voir de moi ;il n'apercevais que des êtres qui variaient .En regardant ces dessins ,je redécouvre outre l'empreinte de son talent son côté décalé ,je sais aujourd'hui que les visages qu'il dessinait sont des miroirs irréels de ma vie (de sa vie d'alors,une vie inventée) à travers eux je sais que c'est un autre que moi qu'il peignait.Je m'étais représenté souvent en train d'écrire, car j'étais déjà admirateur de Chateaubriand ,mais aussi de Proust peut être ,j'étais fasciné par la vie héroique de ces êtres sublimes,mes écrivais préférés ,je me sentais des affinités avec eux Un peu plus loin,je m'étais dessiné en héros romantique ,car je me voyais sans doute comme ça ;c'était d'ailleurs comme ça que Chateaubriand lui même s'était portraituré .Dans le miroir que m'avait tendu Chateaubriand je voyais mon portrait ,déterminé volontaire , intérieurement en proie au doute et à des bouleversements,je m'étais représenté tel que je m'imaginais,j'étais un génie,un écrivain en puissance ,un héros romantique.Je m'étais portraitué tel que j'aurais aimé être. La robe de chambre que j'avais revêtu pour l'occasion donnait de l'emphase de la puissance et du sérieux à ma vie,elle me montrait non pas en fils d'ouvrier tel que j'étais ,mais en héros potentiel ,j'étais déjà à cettte époque un génie de la peinture où un génie de la littérature.Pour me portraiturer je prenais des poses.Saint Jean mon alter ego dessinait un monde d'impression qui résumait déjà peut être en vrac celui que j'allais devenir plus tard,un être fantasque grandiloquent remplis de visions impétueuses et de chimères orgueilleuses .Celui que je suis devenu aujourd'hui à probablement quelque chose à voir avec ces êtres chimériques ,même si ils me paraîssent avec la distance du temps presque totalement étrangers à ma vie actuelle.J'avais l'esprit vers mes quize ans qui voyageait continuellement ,j'étais ailleurs,lorsque je dessinais,j'étais en pleine démonstration de mes pouvoirs magique de dédoublement,je me projetais dans des vies bien plus réelle que la vraie vie ,la vie réelle, je la refusais;je ne m'aimais qu'en m'idéalisant,j'étais le héros d'un roman héroique qui devait rester secret,je gardais des traces éphémères de ma vie ;je n'ai jamais su faire que ça .Ma vie devait rester secrète,je n'obtiendrais consécration que lorsque je serais arrivé au faîte extrême de mon talent,je savais que j'avais encore beaucoup de chemin à parcourir avant d'y arriver, car je savais être modeste.



UN ECRIVAIN IMAGINAIRE .


J'écrivais souvent sur une table de bois à l'ancienne qui sentait bon la cire d'abeille, j'enfilais après avoir mangé en rentrant de l'usine une robe de chambre,couleur bordeau,c'était la même que j'ai montré sur mes dessins,c'était la seule que j'avais ,je la revêtait souvent avant d'écrire ,plutôt lorsque j'essayais de me mettre à écrire,car dés les toutes premières pages,je sombrais,j'étais paralysé,je n'écrivais rien je rêvais un stylo où un porte plume dans la bouche à ce que j'aurais aimé pouvoir écrire,sans jamais y arriver .J'essayais peut être d'imiter Proust,sans m'en rendre compte,car il me servait de point de repère.Je me sentais en communion avec lui lorsque je revêtais cette robe,car je l'avais peut être aperçu dans cette même tenue sur une photo .Revêtir la robe me faisait voyager.En la revêtant je m'échappais de l'univers infernal de l'usine où j'étais contraint par le sort de gagner ma vie.En revêtant ma robe de chambre,je me transformais comme par enchantement en esthéte en génie littéraire,je devenais un écrivain imaginaire ;j'étais ami avec Marcel qui vivait dans un grand appartement situé au coeur de Paris ,Marcel avait une bonne qui s'appelait Céleste moi je n'avais pas de bonne,mais j'avais presque l'équivalent ,j'avais maman,ma mère , elle s'appelait Lore ,j'étais rassuré par ses allées et venues dans l'espace de notre grande demeure ,celle de la cité des commis ;lorsque je revenais de l'usine je devenais comme Marcel je ne vivais que pour les délices de mon art ;je m'identifiais parfois à lui ,je devenais lui pour quelques instants .Ma chère maman Lore était la gardienne de mes fabuleux secrets d'artiste ,car je me voyais déjà en artiste ;elle grattait légèrement à ma porte et l'entrouvant légérement,de peur de me déranger ,elle me disait -Le câfé est prêt!-ou bien -J'ai mis une part de tarte à chauffer ,tu viendras en prendre?-Ou parfois elle demandait-Pour ton cassecroûte de demain,du prendra quoi?Du Salami ou de la mortadelle?-Je lui répondais la plupart du temps -Du Salami!- car c'était ce que je préférais.Elle osait à peine me poser des questions sur mes activités.Je répondais la plupart du temps à toutes ses question par un seul mot -J'écris!- .Où - je dessine,j'ai des cours à envoyer!-.Elle n'insistait pas ,elle avait peur de me déranger .Dans mon esprit je ne sais plus où placer cette séquence,car je me souvenais aussi que j'avais été en révolte contre maman,contre cette mére qui avait symbolisé pour moi une forme d'autorité extrême ;autorité contre laquelle je m'étais insurgé avec une telle obstination et une telle violence,que je l'avais vu un jour craquer;elle s'était s'éffondrée devant moi en larme;j'avais vaincu ses résistances ,je n'en étais pas vraiment fier;je venais de réaliser que je m'étais trompé,que ma mère n'était pas un tyran;c'était une femme qui avait des faiblesses ;j'étais tellement plongé dans mon univers de révolté que je n'avais pas aperçu sa fragilité ,il est vrai qu'elle s'était toujours arrangée pour me la cacher;depuis ce jour là ,j'avais cessé de la tourmenter ;je m'étais résigné à prendre mon sort en main sans plus m'opposer à elle;elle n'était qu'une victime de cette société que je trouvais de toute façon toujours aussi injuste. Maman savait depuis qu'elle m'avait observé grandir que j'échappais en partie à son entendement ;elle avait dût se demander plusieurs fois avec angoisse d'où je venais,car si elle m'avait enfanté ,elle était déstabilisé par mes réactions et par mes conduites;souvent par le passé je m'étais opposé à elle avec vigeur ,car si elle incarnait l'amour maternel,elle incarnait aussi l'ordre injuste qui va de pair avec l'autorité .Comme l'autorité de mon père n'était pas visible,sauf par à coups sous une forme ramassée symbolique et parfois foudroyante;c'était,maman ma mère qui devait se coltiner pour l'essentiel notre éducation ;je n'apercevais le monde de mon enfance que par le biais de son autorité parfois sévère,trop sévère selon moi.Je haissais avec force cette autorité,lorsque je la jugeais injuste,je lui montrait mon poing en cachette lorsqu'elle m'humiliait ,où lorsque j'étais en colère;mais j'étais aussi un enfant je dois bien l'avouer borné obstiné ,facétieux et capricieux.


Maman avait appris à respecter mon génie qui était capricieux,elle regardait ce fils venu tout à fait par hasard ou peut être par infraction ,comme un don du ciel,mais aussi comme un ovni,comme une sorte d'extra terrestre ,peut être comme quelque chose venu d'ailleurs;j'échappais pour partie à ses points de repère ,j'étais le petit dernier qu'elle avait couvé avec une tendresse possessive qui confinait à l'angoisse ,car elle se reprochait de na pas avoir pu consacrer plus de temps à son éducation.comme elle l'avait avec les deux enfants précédents,car elle avait dût travailler .Maman savait par inuition qu'il ne fallait surtout pas me déranger lorsque j'étais plongé dans mon univers,elle respectait mon espace intérieut tout en se demandant ce que je pouvais bien fabriquer.Je savais que durant mon absence ma chère maman viendrais fouiller dans mes affaires comme une souris agile et silencieuse elle tenterait d'apercevoir à quelle sorte d'activité insensé,secrète ou délirante se livrait son petit denier; elle le faisait à mon insu;je lui avais dit que je suivais des cours de peinture et d'écriture par correspondance,cela la rassurait ;mais elle s'inquiétait je crois pour ma santé mentale et pour mon avenir car elle considérait mes activités avec un oeil circonspect,mes activités artistiques ne l'emballaient pas vraiment ,mais elle devait si résoudre..Elle devais sortir à chaque fois décue par ses investigations,car je m'arrangeais toujours pour dissimuler mes activités lorsque je pensais qu'elles devaient rester secrètes. Cela concernait surtout mon domaine sensible,l'écriture.Je m'arrangeais toujours pour écrire d'une telle façon qu'elle ne puisse pas me lire,ni même me déchiffer,car je ne voulais pas qu'elle puisse avoir accés à ma vie intérieure qui était tumultueuse;c'était une vie littéraire en gestation .J'écrivais tellement mal que j'avais souvent du mal à me relire moi même,je devais parfois m'y prendre à plusieurs fois pour déchiffer ce que j'avais écris ,j'étais la première victime de mes dissimulations .Mes écrits étaient sans importances et d'une qualité médiocre ,mais je les considéraient comme des ébauches sacrées,des témoignages occultes de mon génie naissant.Mes conversations avec ma chère maman se reduisaient surtout à des échanges pratiques ,sur des choses très terre à terre ;comme je savais qu'elle ne s'intéressait pas comme moi à la littérature;je ne pouvais donc pas faire comme Proust avec sa mére ;avoir avec elle des conversations littéraires.Elle se préoccupais exclusivement de mon bien être et de temps en temps elle cherchait à percer mes secrets ,moi je me méfiais delle ,elle était trop éloignée de mon monde intérieur ,je bâtissais dans ma tête des cathédâles imaginaires,si elle m'avais vu faire elle aurait pris peur,car je manoeuvrais parfois au sein d' univers tourmentés ;c'était des parties de mon génie en gestation,je tentais replié sur moi même de préserver égoistement mes dons littéraires ,c'était d'ailleurs un génie littéraire imaginaire .Je pouvais par contre ,lui montrer mes études en peinture ,des croquis,des dessins,des esquisses réalisées sur le vif ou durant les nombreuses marches que j'effectuais dans la montagne pour étudier les reliefs de la nature et capter les beautés dissimulées dans ses replis.Pour encourager mon génie littéraire ,je me contemplais fréquemment revêtu de ma robe de chambre couleur bordeau dans la grande glace de l'armoire qui se trouvait dans ma chambre ;cette armoire,c'était l'armoire de ma mére ;lorsque j'en ouvrais les porte des parfums agréables s'échappaient;il y avait des odeurs de vêtement .il y avait des odeurs de fougères et de rose,c'était ses parfums préférés;des odeurs de lavande ,car souvent elle glissait une branche de lavande au milieu de ses vêtements ,une odeur d'essence de thym se mélait à l'odeur de lavande si elle avait récemment fait du ménage dans son placard,car elle aimait utiliser l'essence de thym à cause de ses propriétés désinfectantes.L'odeur du parfum se répandait dans la chambre lorsque j'entrouvrais la petite porte ou elle rangeait sa lingerie.L'armoire se trouvait en face du grand lit familial déserté,le lit avait été occupé par ma mère et peut être par mon père avant qu'ils choisissent de déménager dans une autre chambre situé de l'autre côté de la maison près de la rivière,;le grand lit trônait à côté du lit de mon frère que je m'étais approprié depuis qu'il était partit à l'extérieur pour poursuivre des études d'ajusteur.J'étais seul dans mon nouveau domaine ,je trônais comme un roi solitaire installé au sommet d'une tour dans un château desert,où dans une tour à la façon de Montaige.Je m'apprêtais à conquérir le monde avec mes oeuvres littéraires imaginaires mes dessins ornaient en ordre dispersé le sol de ma chambre (cet ordre dispersé ,c'était mon ordre préféré) ,ils jonchaient le sol dans l'attente que ma mére les rammasses et les disposes sur ma table comme des objets uniques qu'un être unique avait abandonné derrière lui.





UN BREF CONSTAT





Ma pêche aux archives aura permis de faire surgir des images assez partielles de mon ancienne vie Je les ai étalées ici presque au hasard, j'ai l'impression en les revoyant,que c'est presque tout ce qui me reste de mon passé .J'ai réassemblé ces images en m'aidant surtout de mon imagination littéraire .Cette dernière ne me libèrent pas entiérement du soucis de mettre a jour mon ancienne existence.Mon passé est tellement enfoui dans ma mémoire que je peine à le faire remonter à la surface.J'ai beau m'allonger sur mon lit de longues minutes dans l'espoir de voir apparaître ne serais ce que l'amorce d'un souvenir,mais tout m'échappe.Pourtant mon repos volontaire ma permis au hasard d'une rêverie ,d'apercevoir dispersées dans ma tête ,certains des livres que je lisais à l'époque ;c'étaient les seuls images qui surgissaient,elles m'offraient des pistes non négligeables ,je devais donc fouiller un peu dans ma mémoire pour voir où elles conduisaient.


















AUTRE FRAGMENT DE MA VIE
LE VINGT TROISIEME DANS L'ORDRE DES RECITS




LECTURES ANCIENNES

(Ou une autre manière de remonter dans ma vie d'hier).

DU COTE DE
CHEZ PROUST
MARX
ET MONTAIGNE


PROUST

Archéologie d'une vie ancienne.


J'avais revu dans mon demi sommeil un livre de Proust ,je connaissais sa couverture presque par coeur;sa couverture m'avait si souvent fait fantasmer sur l'écrivain durant mon adolescence que je me reprochais de ne pas en avoir gardé plus de souvenirs.Si Proust m'a fait rêver à une certaine époque de mon adolescence; c'était surtout à travers les écrits contre Sainte Beuve. Si j'avais sous la main le livre que j'avais détenu à cette époque un livre de poche avec une couverture rose et violette j'aurais peut être retrouvé plus vite les sensations mystérieuses qui me faisait rêver lorsque je le lisais. J'étais parfaitement content de lire Proust; je le découvrais à travers ce livre qui n'appartenait pas encore à la fresque intemporelle de la Recherche. Je découvrais Proust à travers ce simple livre à couverture rose et violette.Je me suis tout de suite mis à aimer Proust ,à cause de ce livre.Sa vie me paraissait extrêmement simple et accessible ;elle était bien sûr extrêmement différente de la mienne,elle s'opposait même à, la mienne d'une façon radicale,car l'univers qu'elle décrivait ressemblait à celui d'un conte de fêe .En lisant le livre j'apercevais des rayons de lumière qui se déposaient sur les pages ;ils reflétaient avec une douceur étonnante la pensée de Proust ,j'avais l'impression de pénétrer dans ses pensées et de rentrer dans ses sentiments au fur et à mesure de ma lecture. Dans le livre dont je parle, contre Sainte Beuve, j'ai tout de suite été attiré par la transparence et la vitalité du texte ,j'ai aimé, Proust à travers de simples pages,des pages banales dans lesquelles se livraient la beauté transparents de son écriture ;souvent je m'arrétais de lire en cours de lecture et je fermais les yeux je voulais m'imprégner de son univers.L'écriture dans cet ouvrage n'était pas si serrée que celle que j'allais rencontrer plus tard en tentant de saisir quelques bribe de cet immense catalogue de réminiscence qu'est la recherche. Je trouvais à cette époque l'écriture de Proust tout à fait accessible . Il était situé aux antipodes de mon univers. Il n'était situé aux antipodes qu'en apparence, car lorsque je rentrais dans ma chambre pour me glisser dans la peau du lecteur; je devenais rapidement un autre homme,je devenais l'ami inconditionel de Marcel.Dans cette partie de ma vie adolescente ,j'avais planté dans le refuge qu'était devenu ma chambre tous mes rêves d'écriture et de peinture.Tous les écrivains et tous les peintres que j'aimais m'accompagnaient silencieusement,ils étaient presque invisibles ,pourtant je les voyaient qui rayonnaient dans mes rêves; ma chambre était remplie de leurs mots ,de leurs odeurs de leurs parfums ,ils remplissaient les cases de mon cerveau qui étaient remplies de leurs trésors. C'était l'époque ou je m'exerçais à peindre avec assiduité ;mais surtout je tentais d'écrire.Face à moi en attendant que vienne l'inspiration,je rongeais mon porte plume ,je trempais ma plume dans une encre violette , je m'attardais à rêver en attendant que le mot où la phrase qui révélerait mon génie surgisse sur la page blanche et vienne m'éblouir;mais ils surgissaient rarement .Pour m'apaiser en attendant j'observais depuis ma fenêtre la statue de la Vierge qui me faisait face;elle était plantée au sommet de la montagne que j'apercevais dans mon champ de vision ,elle campait comme un phare éternel dans ma mémoire,elle accompagnait docile mes errances artistiques;j'ai eu ce paysage famillier sous les yeux durant toutes les années où dura mon apprentissage artistique en solitaire.
Je m'arrêtais souvent pour m'appuyer (en imagination) sur la tête de la vierge,ce n'était pas un geste mystique ni religieux,c'était un geste affectueux ;cette statue représentait une partie de ma vie secrète,elle connaissait ma vie intime puisqu'elle la partageait avec moi depuis très longtemps.J'avais aussi avec la vierge un rapport de complicité affectueuse, je n'avais pas oublié qu'elle m'avait sauvée la vie lorsque j'étais enfant,un jour que j'étais tombé du haut d'un mur et failli me fracasser la tête sur les rochers,elle m'avait protégée ,j'avais en permanence une médaille d'elle autour du cou.C'était aussi mon signe.J'étais né Vierge.Tout en fixant la statue de la vierge au sommet de la montagne je m'exerçais dans mes tentatives pour écrire.Je ne me souviens plus aujourd'hui des trois quart de ce que j'écrivais.J'écrivais soit des mauvais poèmes,soit des essais un peu prétentieux qui ne se concrétisaient jamais. J'avais à partir d'une certaine époque regagné ma chambre à coucher parce que la salle à manger qui était mon domaine favoris n'était plus disponible mon père y avait placé un poste de télévision qu'il regardait de plus en plus fréquemment. La table de travail que j'utilisais dans ma chambre était une vieille table ronde en bois d'un brun noir foncé et poli, qui me seyait parfaitement ,elle possédait une âme elle n'était pas aussi luxueuse et aussi brillante que la table de chêne clair de la salle à manger ,mais elle m'apportait un réconfort réel ,car je sentais vibrer sous moi les veines de son bois;en m'appuyant sur elle j'étais sûr de ne pas perdre pieds.,m'appuyer sur elle pour écrire ou dessiner me donnais du plaisir Il m'arrivais souvent après avoir tenté vainement d'écrire de m'allonger sur mon lit,comme j'ai tenté de la faire encore récemment pour essayer de me souvenir de mon passé .Là étant allongé je prenais à témoin la grande armoire qui me faisait face ,c'était celle de mére (maman) elle était équipée d'une grande glace;je m'entretenais avec elle de littérature et surtout je passais en revue mes qualité d'écrivain.Je me mettais à parler des romans que j'avais lu ,de ceux que j'allais écrire plus tard et de ma vie de labeur dans une usine abominable ;c'était des entretiens géniaux,j'étais sûr qu'un jour ,je me souviendrais d'eux avec nostalgie.Ces entretiens fictifs me persuadaient que j'étais un génie,je parlais avec un interlocuteur invisible des oeuvres que j'allais écrire ,je détaillais les scénes imaginaires que j'allais mettre en scéne ;cela suffisait à me rendre tout à fait heureux ; mais lorsqu'il s'agissait de me mettre à écrire pour de vrai,je tombais de haut,je plongeais dans un néant profond ,j'étais tout à coup comme paralysé, j'étais certes un écrivain génial,mais je ne parvenais pas à extraire de mon cerveau les mots et les phrases que j'avais vu s'écrire dans ma tête ,lorsque je parlais avec mon interlocuteur imaginaire ;cela me ruinait le moral car je restais sincérement persuadé d'être un génie.














LA MERE DE PROUST
Archéologie d'une vie ancienne suite.


Le livre contre Sainte Beuve m'avait vraiment ému, je voyais Proust qui me dévoilait sa vie sans fard ni fausse pudeur; il appelait sa mère maman, et il lui demandait ce qu'elle pensais de ses lectures. Le rapport que Proust entretenait avec sa mère m'avait frappé,lorsque je tentais de m'imaginer la même chose avec la mienne j'avais du mal ; je n'avais pas avec la mienne la même complicité littéraire que Proust avait avec la sienne. Pourtant maman était la gardienne de mon temple, c'est elle qui en surveillait l'entrée ,elle me protégeait contre l'intrusion abusive de mes amis; je ne la tenais pas au courant de mes activités secrètes d'écrivain mais elle devinait que j'écrivais ;elle soutenait mes activités et mon mon désir d'apprendre.Maman n'était pas une mère juive,mais elle aurait pu ,à cause de son intelligence et de son sens de la famille .Elle n'avait pas lu Proust et la vie litéraire ne semblait pas l'intéresser ,elle avait des préoccupations plus prosaiques ,lorsqu'elle lisait à ses moments libres ,c'était le petit écho de la mode où le journal local l'Est Républican ;étant d'une famille de terriens,des agriculteurs ,elle avait sût garder la tête sur les épaules;c'était pour elle une question de survie .Etant plus jeune elle avait dût garder les vaches et se livrer à toutes sortes d'activités subalternes réservées au sexe féminin ,c'était la régle,elle ne pouvait pas y échapper ;les femmes étaient des êtres domestiques à la merci des hommes ,à la merci de leur bon vouloirs,de leurs faiblesses de leurs lâchetés et de leur amour ;elle avait appris bien avant l'âge du quatorze ans ce qu'était la dureté de la vie .Je ne sais pas si elle s'était rebellée un jour ; elle semblait être rester fidéle et toujours obéissante à l'ordre décrété par le ciel et par les injonctions sévères de son père.Comme elle avait l'esprit vif et qu'elle était intelligente elle avait sut se débrouiller rapidement par ses propres moyens ,elle savait faire preuve de finesse intellectuelle,elle avait du caractére et un sens aigu des responsabilités,elle était presque trop parfaite sur le plan moral,c'est parfois ce que lui reprochait mon père,car lui n'aimait que s'amuser et elle plutôt sérieuse considérait que l'amusement c'était une perte de temps;mais au début de leur mariage elle n'était pas comme ça ;-elle était gaie et enjouée - nous disait il ;elle a changé après lorsqu'elle s'est laissée terrassée par le poids des responsabilités familiales .Je ne lui reconnaissais pas de talent artistiques spécial ,à part une habileté qu'elle prodiguait pour les soins du ménage qui était toujours parfait ;elle n'avait beaucoup l'occasion de manifester sa créativité ;elle avait compris qu'elle était comdamnée de toute façon à la triste obligation de remplir les tâches familiales ,que les hommes mêmes les plus sérieux ne s'en chargeraient jamais , elle avait a éléver ses enfants de la façon la plus exemplaire qui soit,c'était sa staisfaction et son objectif premier ;comme l'argent à la maison ne rentrait jamais assez elle avait dût se remettre à travailler . Si j'avais osé ,j'aurais pu lui demander ce qu'elle pensait de tel ou tel auteur;mais je savais ce qu'elle m'aurait répondu – Tu sais à notre époque nous n'avions pas le temps de nous intéresser à ces choses là,on devais travailler dur!-.Je savais pertinemment que sa vie ne lui avait pas permis de penser à elle même;elle devait toujours penser aux autres et travailler pour les autres,elle n'aurait pas pu imaginer autre chose que cette vie là, elle était trop consciencieuse,trop obsédée par l'idée de bien faire.Les parties les plus mystérieuses de sa vie me sont toujours restées secrètes.Elles le resteront certainement à jamais,même si j'ai révé en imagination d'écrire un livre sur elle -une jeune fille de vingt ans- après avoir retrouvé une photo d'elle qui m'avait fait rêvé car elle m'était apparue sur cette photo sous un angle nouveau complétement différent du visage que j'avais toujours connu ;je ne connaissais maman ma mére que sous l'angle des rapports familiaux,me pencher sur sa vie d'avant je n'y avais pas vraiment pensé.


Je ne tiendrai sans doute pas mon pari ,je traîne trop ,j'ai trop de manuscrits en cours ;et surtout j'ai pris trop de retard sur ma vie d'écrivain ,je devrai probablement me contenter de garder tout ça ,tous ces écrits en suspens dans ma tête .Je ne suis pas certain que maman ait compris l'usage que je faisais de ma vie partagée entre les livres et l'écriture,entre le dessin et la peinture;elle me regardait avec le sentiment que quelque chose qui lui échappait ;j'échappais à sa manière de voir ,elle m'avais mis au monde,mais me considérait un peu comme une part d'elle incertaine et totalement ,imprévisible.Mais comme cétait une femme sensible et intelligente,et qu'elle m'aimait,elle était respectuese de mes folies.Autant j'apréciais la sincérité joyeuse de ses réactions qui étaient la plupart du temps très somptanées ,je me méfiais de certaines d'entre elle. Trop souvent imprégnée de l'angoisse de bien faire et du- quand dirons t'on - ,elle avait des refus du désordre qui confinaient à la peur .Elle s'angoissait en silence pour mon avenir,elle me voyait complétement absorbé par des activités qui semblait matériellement incompatible avec une vie normale;elle me voyait vivre dans un monde imaginaire ,c'était pour elle chose compliquée et difficile à appréhender ,mais elle tenta pourtant le jour où j'ai voulu m'inscrire aux Beaux art- d'entrainer mon père avec elle pour aller m'y faire inscrire.Elle ne pensait qu'à mon bonheur;elle se demandait peut être au fond d'elle même ,ce que le ciel avait fait pour placer entre ses mains un fils aussi compliqué .Mon pére était plus désinvolte;il avait un tempéramment artistique qu'il n'avait pas entièrement développé;il chantait bien,et avait appris à jouer du violon ;je sais qu'il lisait régulièrement des feuilletons issus des presses populaires et qu'il adorait ça ;il écoutait régulièrement des émissions radiophoniques de grande audiance ,adorait regarder les films d'action à la télévision; lorsqu'elle vint chez nous il était toujours à zapper avec son appareil pour en dégoter un;il était un fervent admirateur des films de Jean Gabin;il chantait régulièrement lors des repas de famille ( avait une belle voix) comme son demi frère Robert qui lui avait une voix encore plus belle. Ma mère avait dût admirer fortement mon père à une certaine période ,c'était un grand séducteur ,il devait plaire aux femmes .En parlant de sa jeunesse elle m'avait dit un jour avec fierté- Ton pére et moi lorsque nous étions seulement mariés,nous étions les premiers du quartier à posséder un poste tsf!-.Nous étions en avance sur les autres!-A cette occasion me revenait en mémoire des photos que j'avais vu d'eux après leur mariage.Mon père ressemblait à un jeune premier à l'air romantique viril et sportif,maman à une femme amoureuse relativement décontractée,cela détruisait complétement les stéréotype que je m'étais fait d'eux.Je me disais en voyant ces photos que toute ma mémoire d'eux était peut être tronquée.Maman ,si elle avait pu lire ce que je suis en train d'écrire sur elle aurait sans doute été très mal à l'aise,car elle était d'une pudeur extrême.Elle n'aurait pas compris que je puisse livrer mes sentiments sur elle dans un roman à moitié illisible pour les jeter en pâture à la face du monde ;elle considérait au fond d'elle même que se taire valait mieux que parler,surtout pour dire n'importe quoi ou des choses inutiles.Je reste encore persuadé qu'elle me regardait comme une sorte de monstre sans oser se l'avouer,car mon comportement était pour je l'ai déjà dit ,une égnime ;elle se demandait ce qu'elle avait fait au ciel pour avoir engendré un fils si peu conforme à ses conceptions traditionnelles de la vie et de la famille .Elle devait aussi penser que j'avais hérité d'un grain de folie en provenance de quelques ancêtres éloignés et mystérieux ;elle m'avait dit un jour -mieux vaut ne pas trop regarder en arrière de nous on risque d'avoir de mauvaises surprises – elle parlait de mes ancêtres que savait elle?.Elle était au courant de la vie dissipée de la mére de mon pére,mais pour le reste ,c'était sans doute de la pure spéculation d'imaginer des ancêtres lointain puisque notre arbre familial semblait s'arrêter à une où deux générations.En repensant à sa propre jeunesse,il lui arriver de se dire qu'au final ,elle avait aussi hérité d'une dose d'excentricité avec mon pére ils avaient au début de leur mariage des idées fantasques,et farfelues et dans ses relations on décelait un penchant pour les êtres non conformistes ou sortant de l'ordinaire il y avait un magicien qui passait de temps à la maison pour faire des tours de passe dans la cuisine ,mais je ne l'ai pas vraiment connu,c'était trop lointain ,je n'en ai conservé que le souvenir que mon pére toujours enthousiaste nous transmettait de lui à travers ses récits qui étaient surtout une manière de mettre en évidence ses propres exploits ,car c'était un grand raconteur de sa propre vie.


Archéologie d'une vie ancienne.(suite).
PROUST SUITE.




La suite des lectures que je fis de Proust furent pour le moins irrégulières,je l'abandonnais et j'y revenais de temps en temps ,car j'avais plusieurs auteurs dans mon bestiaire ; Proust demeurait pourtant un de mes écrivain fétiche ,avec Chateaubriand,et Montaigne.Je m'étais payé une biographie complète de lui; elle était bien documenté et il y avait de nombreuses photos ; je fini par mieux connaître sa vie que ses écrits.Aujourd'hui encore j'éprouve beaucoup de mal à suivre ses récits d'une seule traite , je n'en lis souvent que des fragments ,uniquement pour venir respirer à nouveau le parfum et les premières impressions que j'avais éprouvées à lecture de son ouvrage contre Sainte Beuve. Proust ma fait rêvé presque autant que Chateaubriand ,mais dans une autre direction.J'ai révéré pendant longtemps la publication de ses oeuvres en collection de poche par la NRF.Edité par BRODARD ET TAUPIN - IMPRIMEUR - RELIEUR- l'édition datait de 1965. Sur chacun des quatorze volumes de la recherche figurait une reproduction des manuscrits de Proust agrémentée de quelques photos. La couverture de ces livres ma toujours fascinée; j'aimerais que l'on puisse imaginer que ces livres m'ont suivis partout dans mes périples depuis plus de trente ans, à l'armée, à Paris et jusqu'en Chine, je les retrouvent ici comme des objets fétiches qui commencent par s'éffacer petit à petit de mon imaginaire depuis que j'ai découvert récemment d'autres versions plus relookées de son oeuvre .










VERSION DU LIVRE QUE JE LISAIS ETANT ADOLESCENT ET QUI MA POURSUIVIT JUSQUE TRES TARD.


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Marcel Proust .Du côté de chez Swann.I vol.double.nrfJe trouvais cette couverture fascinante ; et les autres aussi étaient de la même veine.


J'ai rêvé d'écrire bien avant d'avoir su écrire; j'ai surtout rêvé d'écrire en contemplant les mises en pages savantes de mes auteurs favoris.J'ai rêvé plus d'une fois aux écritures manuscrites ,photographiées en première page du livre de la recherche (où on vois les carnets de Proust) .Plusieurs fois,j'ai rêvé que c'était moi l'écrivain que j'apercevais sur la photo de couverture .Les livres de poche étaient pour moi, de véritables reliques .J'en achetais très fréquemment .Durant une période qui m'apparaît aujourd'hui prémonitoire de mes obsessios futures;je ne pouvais pas voir un livre,sans m'imaginer que j'en étais l'auteur ,je m'imaginais que c'était moi qui aurait pu l'écrire.Cette identification narcissique à mes auteurs favoris ,c'était l'occasion de me projeter dans une délicieuse rêverie; me voyant sur la couverture d'un livre,j'en imaginais le contenu ;c'était suffisant à mes propres yeux pour être consacré auteur;souvent il m'arrivais d'être déçu à la lecture du livre qui ne correspondait pas à mes attentes . Ces couvertures en collection de poche plus précieuses que celles plus raffinés et plus chers des éditions de la Pléiade suscitaient en moi une sorte d'effusion contemplative ,c'était comme si l'apparition de cet objet magique et fétichique -le livre- me faisait sombrer durablement dans un sentiment d'admiration et de démence ;un désir irrépréssible d'écrire me saisissait,lorsque j'apercevais les livres , je parvenais pas à le freiner;mais cette course aux livres ne parvenait jamais à combler mon désir violent et absolu d'écriture.J'étais toujours aux aguets d'une substance nouvelle,plus singulière et plus subtile que celle que j'apercevais dans mes livres,je cherchais une sorte d'écriture idéale et parfaite qui n'existait que dans mes rêves.






UN ROMAN POST-MODERNE (Suite).

Une note

J'ai commencé par rassembler une partie de mes écrits d'enfance en empruntant la couverture du livre de Proust qui m'avait tant fait rêver par le passé .Je ne sais pas ce qu'il adviendra de ce projet, car j'en ai plusieurs du genre ;tous les procédés sont bon pour stimuler mon imagination.Je n'ai inventé cette couverture je crois que pour me donner le plaisir de pouvoir imaginer ce que serait mon livre une fois écrit ;c'est un peu la même façon que j'avais de m'inventer des vies dans mon enfance je construisais des scénarios dans ma tête ,je reprenais des histoires que j'avais vu dans mes livres et je les transformaient .Je m'étais vu en héros dans les aventures de Walt disney, en Zorro vêtu d'une grande cape noir et d'un chapeau aux bords luisants ,tout cela,bien avant de venir me contempler en héros sur la couverture détournée d'un livre de Proust.Ce travail de détournement et de réappropriation,fait aujourd'hui intégralement partie de la création due à l'expansion du numérique ,les images en se démultipliant perdent de leur valeur,elles se dégradent,il faut les reconvertir.Je donne le nom de-squatting- à mes détournement,,mais on pourra lui trouver bien d'autres synonymes ,je lui donne ce nom car j'ai été longuement bercé par l'art du recyclage.J'ai appris cet art sur le tas.Dans mon esprit cet art se confond avec l'art du squat,que j'ai pratiqueé par nécessité dans les premières années de ma vie à Paris.j'ai pratiqué cette occupation jusquà en faire un mode d'expression artistique intégrale.Ce qui est bon à jeter pour certains,d'autres peuvent encore l'exploiter et le mettre en valeur.Notre société égoiste n'aime pas partager ,pourtant à force de surproduction ,et de produits arrivés à l'obsolescence ,une contre société s'est mis à émerger ,elle émerge sur les ruines de l'ancienne ,faute de pouvoir jouir de biens trop chers et innaccessibles elle recycle et reconverti ceux qu'on a abandonné.Le mur d'airain qui sépare les riches et les pauvres n'est pas près d'être abolis,seules quelques transgressions permettent à ce dernier d'être franchi,l'art du squat ,et l'art du recyclage en font partie.,A force de surproduire les hommes des sociétés modernes sont tellement saturés de biens que c'est la notion même de biens qui a perdu du sens;certains possédent tellement de bien qu'ils sont devenu insensibles à la notion de partage.Ils s'étonnent que les pauvres aient envie de les dépouiller,et le des piller mais c'est chose naturelle,qu'ils se rassurent on pourrait leur prendre la vie ,au lieu de quelques séquelles de leurs richesses .Les sociétés opulentes ne savent plus quoi inventer pour faire consommer ;l'homme moderne est devenu esclave de la société matérielle et il y prend plaisir.Le paradis pour lui est dans les vêtements nouveaux qu'il porte ,dans les voitures,dans les objets utilitaires et dans les appareils sophistiqués de l'ére du numérique.Nos sociétés sont des sociétés qui semblent magiques pour ceux qui peuvent accéder à ses trésors sans enfreindre ses régles ,les autres doivent trouver des solutions pour jouir de la société matérielle ,ils doivent trouver des solutions en dehors de celles proposées par les industries de consommation ,ils s'inventent de nouvelles vies ,ils trouvent d'autres alternatives.Les modalités de penser nouvelles celles capables de crée des révolutions éco-citoyennes,sont fréinées par la structure de la société de développement des biens de consommation qui tient à garder la main mise sur l'espace sociétale,les révolutions citoyennes sont difficiles à accomplir.L'homme de la société post-moderne est soumis à de nouveaux dictas,nous sommes rentré dans une société encore plus individualiste ,les luttes collectives ont regressées ,les acteurs du changements ont ne sait plus très bien où ils sont .Mes techniques de détournement font partie des premières techniques de destructuration de l'art moderne par des artistes désireux de remettre en cause les dogmes de l'art moderne officiel ;elles appartiennent aux nouvelles manière de penser des artistes anticonformistes confrontés aux multiples stéréotypes de la société des images à l'ére moderne et pré-moderne.Les squattings sont des techniques de détournement qui assimilent l'art du détournement à un progrés.Le détournement dans cette optique est un acte générateur de transformations.Aujourd'hui les détournements pratiqués par les artistes sont encore plus cyniques ou plus opportunistes,ils s'inscrivent souvent dans un désir de conquête médiatique lié au culte de la notoriété ,un culte destiné à affirmer la légitimité et l'irréversibilité de leur propre ego,je suis tombé moi même dans ce piège en devenant un artiste de l'ére médiatique..Les nouveaux stéréotypes de création se trouvent généralement disséminées un peu partout dans les médias sociaux de notre époque,comme FB Instafgram ou Twitter .Cette technique de dissémination de nos egos dans le grand fleuve de la communication virtuelle indique qu'une ére nouvelle d'aliénation est en passe de réduire nos cerveaux en bouillie .Nous sommes tellement immergés dans ce nouvel espace de communication de masse que nous sommes à peine conscient d'être devenus des zombies.

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Maquette pour la partie des ECRITS consacrés à mes souvenirs d'enfance ,je l'ai réalisée en détournant une des couverture du livre de la recherche en édition de poche.








Autopsie d'une vie ancienne (suite).

MARX

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Autopsie d'une vie ancienne.

J'ai fais revenir les deux ou trois premiers tomes du Capital de Marx par le biais je crois des éditions ouvrières; c'était l'époque ou je m'intéressais aux activités sociales et à la politique; je n'avais pas plus de dix sept ou dix huit ans; je parachevais mes humanités, façon de parler; car si je m'intéressais au marxisme, c'était parce que j'étais confronté à une vie de labeur. J'avais reçu une éducation catholique; il était normal que je fasse basculer le plateau de la balance dans le sens inverse; je me suis mis à défaire durant quelques années les éléments de croyance que j'avais reçu de mon éducation chrétienne. Je n'ai pas renié Dieu tout suite,mais je suis devenu de plus en plus matérialiste. Je m'étais assimilé les éléments de langage issus du marxisme historique. .Comme j'avais des tendances mystiques, je pensais qu'une intelligence supérieure devait être à l'origine du monde ; c'est sans doute pourquoi je ne me suis jamais résigné à un athéisme total. Je devenais plus individualiste et plus sceptique, mais j'ai toujours persisté dans mon idée d'une poétique de la création universelle je continuais de croire en l'existence d'un monde purement transcendentale . Etant plus jeune,lorsque je lisais Marx c'était souvent à travers des brochures de vulgarisation .J'ai fait revenir les premiers tome du Capital au début je n'y comprenais rien,je trouvais même l'ouvrage rebutant .C'est lorque je me suis mis dans l'idée plus tard d'écrire des piéces de théâtre vers mes vingt et un ans que j'ai redécouvert le livre avec un regard neuf;j'en faisais des lectures passionnantes ,je le lisais moins pour comprendre les lois des mécanismes économiques que pour m'aider à déconstruire le langage de Marx.Je découvrais avec délice la spatialité de son discours.En suivant la pensée de Marx dans le texte,je pouvais lire les espaces allusifs brillants engendrés par son raisonnement,je pratiquais déjà le copié collé ; les textes du Capital comportaient des figures argumentaires qui m'intéressaient à présent comme objet littéraire,je voyais se déployer à travers ce livre des mise en scènes de scénarios critiques et des découpages avant gardistes pour mes pièces de théâtre. Je devais toutefois sauter comme auparavant déjà les passages qui faisaient référence à l'algébre.J'étais nul en algébre.J'avais éprouvé un sentiment d'exaltation semblable à celui que les premiers révolutionnaires avaient du éprouver lorsqu'ils lisaient clandestinement le Capital ,lorsque j'ai eu entre les mains l'ouvrage original .J'avais lu des premiers extraits du manifeste du parti communiste en livre de poche ,vers mes dix sept ans .Lorsque vers vers mes dix huit ans j'ai fais revenir le livre,j'avais la sensation d'avoir grandit ,j'allais enfin avoir accés à la pensée de Marx dans le texte.Je devais couper avec application chaque page que je lisais avec un coupe papier, car elles n'étaient pas bien massicotées, le papier sentait l'encre d'imprimerie ,c'était un papier vulgaire, assez épais, assez réche au toucher ,la couverture du Tome un du Capital était d'une grande sobriété ,juste ce qu'il fallait pour inciter le lecteur à pratiquer une lecture monacale.J'éprouvais une sorte de griserie à parcourir ces pages qui sentaient encore l'odeur de souffre des interdictions passées,mais les références trop pointues de Marx me déçarsonnaient.Je ne parvenais pas à déchiffer une partie de sa pensée,à cause de son langage trop technique.J'ai mis les tomes du capital de côté,je les ais rangés dans ma petite bibliothèque de penseur autodidacte ;j'ai ressorti les tomes lors de ma période théatrale.Si j'avais pu voir apparaître à cette époque ,les bâtiments qui servaient de siège aux éditions ouvrières qui avaient publié l'ouvrage ,j'aurais été doublement persuadé de l'authenticité prolétarienne de l'ouvrage.Le bâtiment qui accueillait les éditions était impressionant d'allure, il correspondait dans mon esprit à un cliché authentique de la grande période du contre-pouvoir social érigé par la classe ouvrière au milieu du monde capitaliste ; il y avait cette grande inscription en rouge qui barrait frontalement le bâtiment sur toute sa longueur .-On pouvait lire en grosses lettres- LES EDITIONS OUVRIERES . J'ai découvert ce bâtiment seulement plusieurs années plus tard,alors que ma vie avait radicalement changée,de simple ouvrier,j'étais devenu étudiant ,puis j'étais devenu par le jeu des circonstances un des leaders des squats d'artistes avec AC (Art-Cloche) .Lorsque j'ai aperçu ce bâtiment,Avenue de la soeur Rosalie,,c'était vers le milieu des années quatre vingt ,j'étais en train de mettre au point avec mes amis d'alors l'occupation de la base artistique squattérisee de Soeur Rosalie- un vaste bâtiment dans lequel nous avons tenté d'implanter,un grand lieu d'exprimentation artistique avant-gardiste.Le lieu que nous avions occupé était très vaste,c'était une ancienne usine de couture Tricosat qui comportait plusieurs étages,à moitié désert ,dont certains d'une blancheur éclatante permettaient de rêver à toutes sortes de choses extraordinaires.Ce batîment se trouvait juste à côté des anciennes Editions sociales .C'était une vision très symbolique des écarts qui affectaient ma vie ;je me revoyais hier en train de lire le Capital,j'avais dix huit ans ,je m'insurgeais contre ma vie de forcené en usine ;à présent j'en avais trente huit ans j'avais l'impression d'avoir parcouru du chemin,mais je n'étais pas sûr d'avoir vraiment quitté l'ancien monde,il réapparaissait subitement sur ma route pour se rappeler à moi ;j'avais l'impression d'avoir échappé à une vie de dingue dans une usine que je détestais ,mais une autre vie de dingue m'apparaissait à travers ma vie d'artiste squatter ,naturellement j'avais idéalisé cette vie et même j'en revendiquais les aspects les plus contestataires,mais je n'étais pas dupe,le monde capitalise continuait à prospérer,il avait pris de nouvelles formes;je m'étais adapté par nécessité aux transformations qu'il avait fait subir à la société,mais je savais que je marchais dans le coeur de la bête ,hier j'étais un laborieux qui trimait sur des machines à tisser,aujourd'hui j'étais un artiste rénégat qui tentais de tracer une piste héroique dans la jungle des villes.J'étais un combattant de la nouvelle pensée sociale j'avais convertis mes idéaux marxistes en dérives ludiques post-situanionistes ,j'étais aussi le fondateur je ne l'oubliais pas d'un mouvement utopique imaginaire qui s'appelait -TRANSMIGRATION- je me comparais à un explorateur qui tentait des expériences sur le monde,je voulais convertir les lieux en friches en lieux d'exploration de l'imaginaire sociale .Ma destinée était de marcher à contre courant des idées admises;je savais que cette liberté d'agir avait un prix , le monde était organisé selon les lois vertuseuses de l'ascension sociale ;ceux qui tournaient le dos à cette régles devaient s'attendre à être répudiés ,je devais faire des efforts de théorisation pour tenter de faire connaître notre mouvement d'occupation des friches industrielle ,comme une des formes possible de l'ascension sociale ;comme avec AC (Art-Cloche) nous avions la chance d'être médiatisés je tentais d'expliquer aux médias télévisés lorsqu'ils venaient nous visiter que notre mouvement était dans l'air du temps et qu'il constituait un atout sérieux pour la révolution des arts urbains qui prenait forme au cours de ces années ;Art-Cloche en était un morceau essentiel et c'eut été dommage de ne pas tirer profit de cette forme nouvelle de l'art-urbain ,car il représentait un véritable atout pour la création française et surtout pour les marchés de l'art qui étaient toujours en attente d'une nouvelle révélation.


AUTOPSIE .(Suite).

A l'époque ou je faisais revenir les Tomes du Capital ,vers mes dix huit ans ,j'étais imprégné des exploits des révolutionnaires russe; je connaissais assez bien l'histoire de la commune de Paris et j'avais lu Proudhon (en collection de poche ),c'était l'époque ou je lisais aussi Gogol car je n'étais pas limité dans mes lectures (j'étais tombé en admiration du Révizor et des âmes mortes ).De Tolstoï j'avais vu guerre et paix au cinéma, et j'avais commencé par lire Anna Karénine,j'étais tombé amoureux de Tchékov en lisant la mouette; ma formation littéraire était hétéroclite,j'avais lu quelques poémes de Pouchkine et de Maîakovski ; j'avais lu aussi le manifeste du parti communiste en collection de poche comme je l'ai déja noté , ainsi que la vie de Lénine ,celle de Trotsky et celle de Staline ; j'avais été étonné d'apprendre que ce dernier avait été séminariste avant d'être un révolutionnaire professionnel. Tous ces livres m'avaient imprégné de l'atmosphère qui avait précédé la révolution d'octobre, j'étais tombé sous le charme des actions héroiques qu'avaient du mener les bolchéviques avant d'accéder au pouvoir tout comme j'avais été bercé par les exploits de Danton,Saint Just et Robespierre pendant de la révolution française .Mon admiration chez les russes,allait à Lénine, mais aussi à Trotsky. Je n'aimais pas Staline, mais j'étais impressionné par les combats et les luttes que ce révolutionnaire professionnels avaient menés avant d'accéder au pouvoir suprême .Quelques temps plus tard je me suis intéressé aux luttes libertaires des marins de Cronstad ,je me sentais sans doute des affinités avec ces rebels ,j'avais des symphaties spontanées avec les anarcho – libertaires.Lorsque j'ai appris que c'était Trotsky qui avait réprimé dans le sang leur tentatives de rebelion ,il est descendu d'un cran dans mon estime. J'étais naif sentimental et idéaliste.La Russie dans mon imaginaire , me renvoyait à une image d'Epinal ,elle me renvoyait à la lecture d'un livre que j'avais tenu entre mes mains alors que j'étais enfant; c'était un livre sur la vie de Napoléon, je me souviens encore des images ou on voyait l'empereur debout sur son cheval, une main sur le foie contemplant le spectacle de la débâcle de son armée dans l'immense plaine blanche de la Russie . Ma fascination pour le grand peuple russe provenait surtout en réalité de clichéset des lectures partielles que j'avais fait de ses plus grands écrivains ;malgré ma passion pour la révolution russe, je ne parvenais pas à idéaliser entièrement le régime communiste,j'étais mal informé de ce qui se passait ,je n'étais pas très chaud à l'idée de vivre sous un tel régime. J'ai pu m'identifier pendant une période très courte à un commissaire politique en contemplant au cinéma les images exaltantes et émouvante du film en vogue à l'époque Le Docteur Jivago ,tiré du roman de Pasternack; cela m'aurait bien plus en imagination de devenir un révolutionnaire professionnel, mais je savais que cela n'étais pas très censé; prendre modèle sur la révolution russe n'avait pas vraiment de sens, car la société française je le voyais bien autour de moi aspirait à tout autre chose qu'au communisme. Si elle aspirait à quelque chose , c'était à plus de bien être ,à plus de plaisirs et à plus de confort matériel;pour cela au final il n'y avait que l'Amérique qui pouvait lui servir de modèle; l'Amérique c'était tout l'opposé de la Russie.Lorsque je suis devenu étudiant en théâtre mon admiration se porta sur Stanislasky et Meyerhold, car leur engagement dans la révolution russe me les avaient rendus symphatiques mais comme l'Amérique était toujours présente dans mon esprit l'Actor-studio ,le bread an puppet et le Living théâtre étaient devenus mes références ,ils représentaient l'avant garde américaine.Les écrivains et les metteurs en scéne russe étaient des références obligées pour qui s'intéressait à l'histoite théâtre de même que le théâtre d'agitation qui avait repris dans ces années là une grande importance ,car le théâtre était devenu plus politique. Maiakosky et Ginsberg étaient deux références incontournables pour qui s'intéressait à la poésie d'avant garde ; les constructivistes russe ,Malévitch ,Kandisnsky faisaient partie aussi du bagage de culture universelle que transportais avec lui l'étudiant en théâtre,sans parler de Grotowski le pape du théâtre engagé polonais.Ma culture d'autodidacte coupé du monde scolaire comportait de nombreuses lacunes,mais j'avais un avantage ,j'étais toujours avide d'apprendre,je lisais tout ce qui me tombais sous la main ,j'opérais une sélection en fonction de mes centres d'intérêts et ils étaient nombreux.Dés l'âge de seize ans ,avec mon argent de poche je pouvais faire revenir toutes sortes de livres par la poste , mais il m'arrivait aussi de me déplacer pour aller à la chasse aux livres dans des villes plus importantes que celle où j'habitais. Ma bibliothèque était constituée pour les trois quart de livres de poche; j'appartiens à une génération de lecteurs pour qui la démocratisation du savoir rimait indubitablement avec le mot " Livre de poche". Sans cette révolution des modes de diffusion moderne du savoir j'aurais éprouvé plus de mal à contenter mes désirs de lecture, car les livres qui restaient un produit de luxe, m'étaient devenus beaucoup plus accessibles. Un de mes plaisirs favoris,je le trouvais dans la lecture des pages du Littré car j'étais tombé amoureux des mots de Littré; je lisais les pages du Littré comme si c'était un merveilleux ouvrage destiné à faire rêver; je prenais beaucoup de plaisir à savourer les différentes définitions des mots que Littré donnait. Un de mes grand regret a l'époque était de ne pas avoir pu me payer la collection de luxe les œuvres de Littré,je m'étais rattrapé quelques années plus tard sur Paris j'avais en fouinant aux puce récupérér une édition de luxe. De même j'aurais aimé, pouvoir m'acheter les œuvres complètes des poètes classiques Grecques et Romains car je recevais de temps en temps des offres d'achat par correspondance de ces ouvrages. J'ai rêvé longtemps de pouvoir les lires,car la mythologie me fascinait ;je n'ai jamais trouvé le temps ni la somme nécessaire pour pouvoir me payer ces ouvrages et aujourd'hui alors que je pourrais plus facilement me les payer je sais que je n'aurais plus le temps pour me coltiner ces lectures.Je me contente de me jeter sur internet pour récolter les informations dont j'ai besoin pour améliorer mes connaissances.J'ai l'agréable sensation d'avoir changé de monde,et de mode fonctionnement,puisque j'ai à ma disposition le plus grand dictionnaire qui soit au monde,en deux trois cliques j'y ai accés via internet.Le monde dans lequel nous sommes tombé à radicalement changé de manières d'apparences et de façon de raisonner ;moi même je suis devenu un autre.La passion inconditionnelle de la lecture m'est restée ,mais elle devenue plus fragmentée même si elle s'est largement amplifiée ,elle n'a plus la même ferveur que lorsque je découvrais en néophyte,mes auteurs fétiches ;ma vie surtout centrée sur la peinture me laisse moins de temps pour lire.La passion pour la lecture que j'éprouvais dans mon adolescence s'est transformée en frappes à la va vite sur les réseaux sociaux .Mon idée de la lecture s'est transformée avec l'apparition des nouveaux médias et avec elle l'idée que j'avais du plaisir de lire et du plaisr d'écrire.Dans mon adolescence je pouvais traîner des journées entières entouré de livres,et m'abandonner à cette sorte de plaisir oisif qui consistait à ne rien faire que lire.Aujourd'hui je ne lis plus que quelques longues minutes aux toilettes;et pour le reste je passe les trois quart de mon temps à me relire ,généralement le matin .Je corrige et peaufine les textes de mes tapuscrits,je suis comme une sorte de sisyphe moderne,j'ai l'impression de pousser une énorme pierre devant moi sans que jamais je puisse tirer le moindre bénéfice de mes efforts,car mes mes écrits m'échappent.




ARCHEOLOGIE SUITE.


MONTAIGNE



Montaigne pour qui j'avais une passion particuliére était un de mes auteurs favoris, je le mettais bien en vue sur ma table d'écriture.Lorsque j'avais quinze ans il était devenu le symbole vivant de mon rattachement à la culture humaniste. Je lisais Montaigne en collection de poche; la couverture de cette édition était parcourue par un dessin de couleur jaune en forme ornementale. Elle s'inscrivait sur un fond noir et vert je crois; ce livre me demeurait aussi précieux en collection de poche que s'il avait appartenu à une collection rare. Je lisais Montaigne entre les lignes et par morceaux,en fait je le grignotais plutôt que je le lisais. J'avais adhéré spontanément à ses façons de voir,dans lesquelles je m'étais reconnu presque identifié instantanément .Je travaillais comme rameur dans l'usine textile lorsque je le lisais et c'eut été probablement un étonnement pour Montaigne lui même de voir un lecteur de ma sorte ,rentrer dans son univers. J'avais souvent l'impression,d'avoir plus d'affinité avec ses façons de voir et de penser,qu'avec celles de mon époque où qu'avec celle de mes camarades de travail.- Je n’ai d’autre objet que de me peindre moi-même. - -Ce ne sont pas mes actes que je décris, c’est moi, c’est mon essence.-.Essais, II, 6 De l'exercitation. Ces phrases qui résonnaient en moi y trouvaient immédiatement un écho favorable.J'ai été imprégné très tôt de sa façon de raisonner .J'ai fini pourtant peu à peu par me détacher de Montaigne ;au fil du temps j'ai même fini par égarer ces livres ,je le retrouvais à chaque fois dan des éditions nouvelles . J'ai retrouvé aux puces récemment une nouvelle version des Essais ,c'était un volume -le quatorziéme de la bibliothèque de la pléiade – édité par la nouvelle revue française . Il m'arrive de temps en temps de venir feuilleter les pages de cette édition pour tenter de retrouver des émotions anciennes ;j'éprouve une sorte de délectation à lire Montaigne dans cette nouvelle édition à cause de la douceur du papier qui ressemble à celui d'un Missel; un petit ruban de soie rouge placé à l'intérieur sert de signet; le dos du livre strié de bandes doré rappelle le style de la prestigieuse collection, dont c'est le seul volume dont je sois en possession. Quand je suis encore assez alerte je viens ouvrir les pages de ce livre missel ,je cherche peut être ce faisant à perpétuer un geste ancien ,celui du lecteur frénétique que j'étais étant adolescent ;j'avais appris à ordonner mon impatience afin d' assoeir ma soif de savoir ;aujourd'ui je revois Montaigne à travers la lecture purifiée de ma jeunesse qui était exaltante et enthousiasmante ,les paroles que je recevais de Montaigne me remplissait le coeur de sagesse et de bon sens .

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UN ROMAN POST -MODERNE
TROISIEME PARTIE


INTERMEDE


LA MAISON DE LUMIERE

(QUELQUES PAGES DE MES JOURNEAUX DE BORDS SUCCESSIFS )
13 Septembre 2016.
Des précisions:

J'ai réalisé la première version de mes souvenirs en 2001 il y a environ quinze ans ,en même temps, je prenais des notes dans mon journal de bords de l'époque ,c'était en 2012.Aujourd'hui,13 Septembre 2016,quatre ans plus tard,m'étant attablé à la relecture de ce tapuscrit j'ai étalé devant moi le plan provisoire de ces écrits .Le temps qui fait son oeuvre m'offre la possibilité de supprimer,remodeler et transformer mes souvenirs je les recycle au gré des relectures successives de mon tapuscrit et de mes humeurs.J'avais décidé depuis longtemps d'implanter dans mon texte de mémoire des parties de mon présent;je voulais surtout montrer le décallage vertigineux qui pouvait m'affecter en tant qu'observateur au sujet de mon passé.Je voulais faire partager au lecteur les chutes ,les doutes et les changements d'attitude qui m'affectaient au moment ou je tentais d'écrire mes mémoires.C'est pour cela que je notais mes impressions au jour le jour,je voulais montrer que mon travail autobiographique était une grande aventure de la mémoire ,mais aussi peut être une grande aventure de l'esprit ,même si la chose pouvait paraître exagére et un peu prétentieuse.Même si ma mémoire ne s'accordait pas toujours avec elle même ,même si des altérités substancielles pouvaient surgir dans l'intervale au sujet de mon passé ,je voulais enregistrer le tout avec ses qualités et avec ses défauts.Je voulais que le temps de la lecture et celui de l'écriture devienne - une véritable aventure -.A la différence de Proust ,que j'avais souvent pris comme point de repère ,je ne faisais pas comme lui une distinction entre la mémoire volontaire et la mémoire involontaire ;pour moi toutes les deux se confondaient (elles se confondaient toutes uniment dans le mouvement de la mémoire qui était aussi celui des écrits)-.Ce qui m'intéressais c'était de cerner le mouvement subtanciel de la mémoire à travers mes écrits vu à travers des périodes différentes .La vérité se tenait aussi bien pour moi dans les souvenirs volontaires que dans les souvenirs involontaires,elle se tenait dans le mouvement de la langue et de l'écriture ;elle se déployait toute entire et toute nue à travers les récits de mémoire que j'étais en train d'écrire .Ma mémoire était mon alliée mais aussi mon ennemie;je pouvais me souvenir avec brio de mes émotions passées où comme c'était souvent le cas à mon insu je pouvais déformer plus ou moins consciemment le cour, de ma vie à travers des exercices littéraires plus ou moins sophistiqués destinés soit à embellir ma vie soit à la discréditer ;je pouvais me voir différent d'un jour à l'autre .Même si j'écrivais avec sincérité ,ma mémoire étalait contre moi au grand jour des faits qui venaient me contredire .J'apercevais parfois sur ma route des pans entiers de moi qui peignaient ma vie avec les couleurs de la vérité,mais j'aurais très bien pu écrire les même scénes avec le regard d'un autre qui était caché au plus profond de moi -Car je vivais toujours avec le sentiment confus qu'en chacun de nous - existe un autre être que nous ne connaissons pas-Karl Jung.La vérité se tenait debout partout,elle était présente jusque dans les pires revers de moi même.Comme je voulais être sincére,et ne pas lui échapper,je m'éfforcais de montrer toutes les choses de ma vie;je voulais les représenter avec sincérité,mais je suis aperçu très vite qu'être sincére ce n'était pas suffisant ,il fallait avoir en plus du talent pour dire la vérité ,car énoncer des choses vraies avec sincérité mais sans talent,c'était les vouer au mépris de ceux qui ne croyait qu'àux vérités littéraires ,peu importait pour eux que les choses soit vraies ou fausses,il fallaiet avant tout qu'elles soient bien dites et qu'elles paraissent vraies.
*(1)?

Voilà ce que j'écrivais en 2012 ,il y a seulement quatre ans dans mon journal:

Je prends ces notes le jour de la Toussaint, je les prends sur mon portable , ce portable est posé sur la table de la salle à manger table dont j'ai fais état plusieurs fois, lorsque j'ai parlé ( dans le premier opuscule ) de mes souvenirs d'enfance, et d'adolescence. Dehors il fait un très beau soleil, mais le climat reste frais.


Nous sommes allé il y à peine une heure nous promener avec Lumière ( mon fils) Iris ( ma femme) et Etoile la copine de Lumière, au bords de Seine, distants d'à peu près trois kilomètres. Là Lumière qui insistait pour pécher a voulu à l'aide d'une canne à pêche qu'il a confectionné lui même, aller à la pêche aux poissons , il ma demandé de fixer un morceau de pain au bout d'un fil plastique transparent qu'il avait relié à un morceau de bois;ce que j'ai fais. Il a fallu poser un siège pour qu'il puisse s'asseoir, comme la canne à pêche était trop petite je lui en ai rapidement taillé une plus grande dans un arbre qui poussait à proximité. Sur le sol l'herbe était toute mouillé, toute pleine de la rosée de la nuit. Chacun de nous avait les pieds trempés. J'ai du aller chercher dans la voiture, une bâche plastique, nous l'avons fais sécher quelques instants, grâce au soleil qui pointait ,avant de pouvoir nous asseoir dessus. Lumière à bientôt arrété de pécher ,nous nous sommes alors tous installé sur la bâche en plastique .Dans cet endroit des bords de Seine ;il y a des jeux, pour les enfants ,Lumière et Etoile se sont précipités sur les jeux;Iris est restée à mes côtés .Je repensais en regardant la Seine qui était face à nous,que mes écrits disparaitraient probablement dans l'indifférence générale si je ne m'arrangeais pas pour leur donner une vie qui soit semblable à l'eau mouvante du fleuve qui s'écoulait devant mes yeux ;c'est après avoir regardé le fleuve s'écouler d'une façon si régulière que l'idée de placer un interméde dans mon roman m'est venue à l'esprit, je voulais montrer que mes souvenirs avaient la forme d'un fleuve qui s'écoulaient devant moi d'une façon régulière ;mais comme je ne parvenais pas toujours à identifier l'origine de mes souvenirs ,je me demandais quelle place réelle ils devaient occuper dans l'eau du fleuve ,je pensais qu'il existait peut être un ordre caché ,qui dessinait le mouvement naturel des choses de la mémoire ,mais je n'en étais pas certain.Comme le probléme me préoccupait,j'avais écrit dans mon journal un texte là dessus ,car je voulais comprendre le mouvement subtil et extravagant qu'effectuait ma mémoire pour rendre compte des choses du passé.




REMINISCENCE.
Un texte de 2012.

Ce n'est pas une idée nouvelle, ce dispositif narratif qui consiste à introduire du présent dans un récit qui se déroule au passé.Il me semble que j'ai décidé de l'adopter depuis la rédaction d'un projet de livre (inaboutit) -Transat- dans lequel j'avais mis en place cette procédure .Faire diversion dans mes récits de souvenir en intercalant des parties de ma vie présente peut sembler sans fondement ;mais j'en avais besoin pourtant pour montrer comment s'élaborait au fil du temps la forme parfois divergente que prenaient mes souvenirs ,je voulais tendre un miroir à mon passé,je voulais le voir se refléter dans mon présent. Par exemple juste avant d'aller me promener au bords de Seine,j'étais allé voir dans mes archives ;car il me semblait que j'avais déjà écrits alors que j'étais à Shanghai quelques souvenirs se rapportant à mon enfance; je m'intéressais à cette partie de ma vie ,car à présent que j'étais devenu père des souvenirs liés à ce paradis lointain me revenaient en tête;je me demandais comment je pouvais compléter mes souvenirs et sous quelle forme je pouvais le faire . J'avais placé ces récits dans un dossiersque j'avais intitulé -Archéologie d'une vie ancienne-, je les avait mis de côté en attendant le jour où j'aurai le temps de pouvoir venir les compléter.A cet instant précis ,j'avais aperçu Lumière (mon fils) qui déboulait dans mon atelier,il se préparait visiblement à sortir; il avait mis des bottes,il tenait une canne à pêche à la main, il m'invitait à arréter tout de suite mon travail,car il était pressé d'aller à la pêche .Une image de moi me revint instantanément à l'esprit ,je me suis revu un pot de camp de pêcheur en bandoulière,une paire de bottes qui montaient jusqu'au genoux en train d'attendre mon père qui m'avait proposé de venir à la pêche avec lui ,j'étais pressé de l'accompagner ,car j'avais pris goût à la pêche. Je trouvais étonnant que Lumière fasse irruption dans ma vie au moment ou j'avais retrouvé un texte qui racontait mes ballades au bords de l'eau avec mon père ;il y avait là une sorte d'extravagante coincidence . Je venais de réaliser que j'avais devant les yeux ,un miroir ,c'était mon fils ;il m'invitait à me rappeler ce qu'avait été ma propre vie avec mon père à une époque que j'avais cru trop lointaine pour quelle puisse s'inscrire dans mes récits consacrés à mon adolescence .Lumière venait de s'installer dans le cours du fleuve où dévallaient mes souvenirs ,je devais accepter sa présence,tout comme celle de ma mémoire qui se rapportait à mon enfance. Je venais de réaliser ,que je pouvais sans souci d'ordre chronologique montrer les parties de ma vie qui me convenaient ,et les montrer au moment où je le voulais .Je venais de réaliser que j'étais seul maître à bords de mes écrits.Je pouvais les agencer comme il me plaisait.Il n'y avait pas d'ordre littéraire à respecter dans mes mémoires,j'étais le seul à décider de la forme qu'ils pouvaient prendre ,il n'y avait que l'ordre de ma pensée et celui du fleuve qui naviguait à travers ma mémoire pour me dicter mon roman ;pour écrire,je n'avais qu'à suivre le fleuve des souvenirs accumulés ,même si il semblait désordonné,je devais m'appliquer à le suivre. Dans ce fleuve j'apercevais pêle le mêle ,ma vie présente ma vie future, mes vies passées ,je pouvais décider de faire de ma vie un roman pour cela je n'avais qu'à faire confiance au grand fleuve désordonné qui jaillissait de ma mémoire,ce fleuve contenait un roman d'aventure.C'était comme ça que je voulais écrire ,je voulais montrer de l'intérieur les hésitations qui affectaient mes récits et mettre à nu les mécanismes de ma pensée.



UN RECIT D'ENFANCE


IMPRESSIONS ANCIENNES AU BORDS DE L'EAU.

Il arrivait parfois ( quand j'étais un enfant ) que je suive mon père au bords de l'eau, mon père était pêcheur; mais pas n'importe quel pêcheur, c'était un pêcheur de truite. Certains jours ( je ne devais pas avoir plus de sept huit ans) il m'amenait avec lui à la pêche, ce devait être probablement le jeudi ou le samedi, les jours ou je n'allais pas à l'école . Mon père me demandait de temps en temps ( c'était une grande fierté pour moi) d'attraper pour lui des mouches aux longues pattes de celles qu'on trouvaient dans les prés qui longeaient les rivières, il m'avait montré auparavant comment les attraper , c'était facile, il me suffisait simplement de m'approcher lentement prés de la mouche avec une main ouverte et de refermer la main d'un geste rapide pour la saisir , si on avait été assez rapide la mouche était prise; en générale on la prenait sans trop de difficulté, car ces belles grandes mouches, ne sont pas très agiles. Mon père les plaçaient dans une petite bouteille, munie d'un bouchon dans lequel il avait fait des trous; il y avait toujours une bonne dizaine de mouches qui s'agitaient au fond de sa bouteille, je ne savais quoi en penser, mais comme ces mouches appartenaient à l'univers de mon père j'évitais de me poser des questions. Je n'aimais pas pourtant voir ces mouches prisonnières, c'est pourquoi il m'arrivait parfois d'en lâcher une au hasard ; après l'avoir libérée, je la regardais s'enfuir avec satisfaction, je me disais alors en moi- même - Cela compense le mal que j'ai fais en attrapant les autres ! - car je lui en attrapait quelques unes de temps en temps de ces belles grandes mouches à mon père; je les attrapaient dans les grands près qui dévalaient prés des rivières ou ce dernier m'amenait . Je me souviens lors de ces randonnées d'un endroit (plus spécialement) il y avait dans cet endroit un petit chemin qui courait, il était couvert d'épines de sapins il fallait parfois se baiser pour l'enfiler car il passait dans une forêt; ensuite il fallait savoir se faufiler entre les taillis, car le chemin était à peine visible (c'est que mon père m'amenait parfois dans des endroits assez peu accessibles ) . Parfois il fallait sauter en suivant la rivière d'une pierre à l'autre ,c'étaient d'énormes pierres de granit gris ; elles formaient par endroits de superbes assises sur lesquelles mon père prenait pieds et sur lesquelles il pouvait rester immobile des heures durant.Moi pendant que mon père péchait, je voyais surgir dans ces bois sous ces futaies des histoires extravagantes; là je poursuivais un dragons que j'avais aperçu dans mes livres lors d'une lecture ancienne ;je rencontrais une fée, ou bien j'imaginais que dans ces bois couraient des animaux étranges et fantastiques; je me prenais souvent pour un explorateur, parfois pour un aventurier;la forêt qui n'était pas si grande, me paraissait immense.Les remous , les rebonds , les tourbillonnements que faisaient l'eau de la rivière toute proche, j'en faisais des chutes d'eau géantes,qui recélaient des obstacles invraisemblables que je franchissais sans difficultés car je me prenais souvent pour un super héros; comme j'étais sensible aux choses de la nature je m'arrétais parfois pour respirer les effluves de certaines senteurs qui déchargeaient dans l'air leur parfums extraordinaires ; selon la saison ce parfum était fait d'un mélange de fougères fraîches de racines pourries, de lichens , de roseaux et de mousse; l'écume de l'eau en passant à travers ,les sapins dispersés aux abords projetait dans mes narines un parfum que je n'ai jamais réussit à retrouver nul part depuis. Il me semblait que le temps était suspendu , je voyais le temps immobile il était revêtu d'une grâce somptueuse,il baignait dans l'espace de mon cerveau sous la forme d'une bulle impersonelle qui naviguait avec grâce dans les airs qui devenaient complices de ses alller retour .Dans ces étranges promenades passées en compagnie de mon père; je me penchais parfois sur la rivière pour venir y contempler les reflets magnifiques que projetaient les rayons du soleil lorsqu'ils venaient saillir sur la surface de l'eau; je m'amusais aussi à m'inventer des vies imaginaires toutes plus fantastiques les une que les autres;je construisais des ponts et des barrages avec des brindilles de bois de la mousse des cailloux ; j'entraînais avec moi des cohortes d'amis tous fantastiques qui venaient admirer mes ouvrages ,je construisais sur l'eau des cités monumentales que je bénissais en pissant dessus et en agitant mon petit bout en signe de félicitation .Quand je m'attardais trop dans mes jeux, la voix de mon père retentissait Ouepp ! Ou son coup de sifflet Swiiiiit!.Cela voulait dire qu'il remontait plus haut, plus loin le cours de la rivière et que moi je m'attardais trop - Tu dois me suivre!- me disait il, en me grondant un peu, - Tu ne dois pas rester tout seul dans ces endroits c'est dangereux certaines roches sont glissantes, si tu tombes je ne pourrai pas te repêcher!- Parfois le Ouepp! Se faisait triomphale, je savais alors que mon père avait attrapé une truite, je me précipitais, et là,il me la montrait avec fierté . Il plaçait ses truites dans un torchon blanc , après les avoir estourbis en leur tordant le cou - C'est maman qui va être contente !- me disait il - regarde aujourd'hui -Quatre!- dont une belle, elle fait au moins quatre cent grammes!- Je ne m'ennuyais jamais , j'inventais toujours des jeux, j'apercevais autour de moi des mondes extraordinaires à explorer ,je regardais les insectes escalader les tiges des fleurs,j'observais à travers l'eau des petites pierres luisantes cet univers me fascinait.Mon imagination me commandait de mettre à jour de nouvelles observations,car j'étais avide d'impressions neuves, j'aspirais toujours à de nouvelles découvertes, la vie s'offrait entière à moi, elle contenait de vastes continents que j'étais avide d'explorer.Les ballades que j'effectuais en compagnie de mon père étaient toujours remplies de joie ;je m'apercevais que l'univers était bien plus vaste que moi, si je jugeais qu'il était trop étroit ,je l'agrandissais en imagination ;mon imagination le rendait plus profond,plus mystérieux; le mystère c'est bien connu accroît en nous la sensation d'inconnu et donc celle du possible. Déjà à cette époque je me perdais dans certains coins inaccessibles, car j'avais acquis en moi ( je ne sais comment) la certitude que le monde gardait sous la main quelques mystères que je me flattais d'être seul à pouvoir découvrir.Je suivais mon père,comme un enfant docile ,j'étais volontaire,vaillant,intrépide,encore plein d'innocence;j'attendais le jour où devenu pêcheur moi même je pourrais accompagner mon père avec canne à pêche ,appât divers ,et ce que j'appelais - ma tambouille -,qui était en réalité une goujonnière en zinc bleue trouée par dessus que mon père m'avait acheté pour l'accompagner à la pêche.









POURQUOI J'ECRIS


Le texte intitulé - Simples impressions au bords de l'eau - est tiré d'une suite de récits que j'avais rassemblés sous un intitulé unique : Le voyage à l'endroit-.Ces divers petits écrits sur mon enfance j'avais idée de les faire fusionner avec d'autres non encore écrits mais que j'avais en tête d'écrire en les rassemblants sous ce nom- Archéologie d'une vie d'enfance-. Les écrits d'enfance devaient s'inscrirent eux même dans un projet plus vaste qui s'intitulait -Archéologie d'une vie ancienne-.Aujourd'hui, j'ai mis ces projets à l'écart,mais j'en conserve toujours le motif (sous -jacent).C'est que je voudrais organiser mes souvenirs comme si je me livrais à une sorte de travail archéologique ,je voulais qu'ils surgissent un peu comme surgissent des objets dans un travail de fouille . Ainsi si je me livre à cette réflexion à présent , c'est parce je voudrais donner une idée de la forme sous laquelle je voulais par le passé voir s'articuler la compositions de mes écrits.Je voulais que mes écrits développent -un rapport à la mémoire -qui s'apparente au travail des archéologues, je ne tenais qu'à être l'inventoriste de ma mémoire; je voulais dégager couche après couche des strates des souvenirs anciens ,je voulais leur donner un ordre qui soit l'ordre de ma mémoire ;c'est pourquoi,mû sans doute par un reflexe inconscient ,j'explore aujourd'hui encore couche après couche les méandres de moi même ; j'agis souvent laborieusement.



MES IMPRESSIONS



Sont toutes en réalité plus ou moins difficiles à traduire; il m'est extrêmement difficile de retracer en continuité mes émotions, mes affects, des faits et gestes exacts liés à mon passé; j'en suis même venu à penser, que toute entreprise autobiographique est devenue impossible passé un certain temps; vu que la plupart des émotions et des sentiments qui nous avons traversés sont pour la plupart du temps,presque effacés de notre mémoire ,à cause du temps qui en passant,les à altérées.Je pensais il y a peu encore que retrouver les empreintes de mon passé sans les altérer était une chose impossible, c'est pourquoi j'avais décidé de creuser à la manière des archéologues, couche après couche à travers les couches souvent incohérent de mes souvenirs. C'était la tactique que j'avais décidé d'utiliser, lorsque j'avais dressé une première liste d'événements en provenance de mon passé ;j'avais placé sur ma route des récits qui bâtissaient mon rapport à ma réalité ancienne;ces récits que j'ai écris d'une façon parfois maladroite ,lorsque je les revoyaient plusieurs années après me paraissaient souvent artificiels ou inexacts ,c'est pourquoi je les modifiais , je voulais rendre le plus exact possible mes impressions passées,mais mes impressions au fil du temps se mettaient à varier.Alors que je voulais les rendrent plus nettes,j'avais l'impression qu'elles me fuyaient;en agissant ainsi, en les reprenant incessamment, je m'obligeais à chaque fois à réexaminer la forme que revêtait mon passsé;c'était chose extraordinaire de m'apercevoir que mes points devue sur celui ci pouvait à ce point varier.Je fini par douter que ma méthode de mémorisation ;si je découvrais à chaque fois des choses nouvelles dans mes récits , rien n'indiquait au final que les modifications que je faisais subir à ceux ci correspondaient bien à une transcription plus vrai de mon apport au passé .Je pouvais tout aussi bien me tromper en les revisitant ,qui était le véritable garant hormis moi, de la réalité objective de mes souvenirs;quel intérêt y avait il d'ailleurs à en donner une version objective?.Tout cela toutes ces interrogations se pressaient en moi et m'embrouillaient.Je venais de m'apercevoir une fois de plus,que ne ne possédais pas de réponse toute faites à mes questions; j'étais pourtant décidé à en fournir une ou plusieurs pour autant que je puisse le faire sans mentir.J'étais intuitivement convaincu que si je me livrais à la rédaction de ces écrits avec une telle persévérance et une telle obstination, depuis tant d'années c'était sans doute qu'il y avait une raison profonde qui m'incitait à agir de cette manière; une raison profonde et personnelle qui m'échappait encore mais que je parviendrais à découvrir un jour où l'autre.Hormis le fait que reconstituer page après page des pans de ma mémoire disparue; c'était comme tenter de lutter ( tout en sachant ce combat presque perdu d'avance) contre la disparition du passé,il me semblait qu'il y avait un autre motif à ma démarche ,un motif central déterminant; car le passé pour un homme normal ne demandait qu'une chose en réalité c'était de s'éffacer et de disparaître,il comportait beaucoup d'inconvénients ,si on voulais le faire émerger le préserver où le faire revivre ;c'était plus facile et parfois plus sains de l'oublier;le bonheur était plus dans l'oubli de la mémoire pour un homme normale que dans sa capacité à se souvenir . Seuls des hommes épris d'illusion pouvaient croire que c'était chose noble et vertueuse que d'abolir le temps pour rejoindre le passé afin de le faire à nouveau exister.Par quoi ma persistance à écrire pour tenter de faire revivre mon passé était elle motivée? .Il n'y avait qu'un raison à mon avis à cette obsession;depuis mon enfance je voulais perpétuellement lire dans l'esprit des choses ,car je voulais voir si il n'y avait pas - un quelque chose de plus - qui m'avait échappé sur le sens de l'existence .Ce quelque chose de plus ressemblait curieusement à la défintion que le poète donnait de l'éternité . -L'éternité n'est guère plus longue que la vie- .(René Char-Feuillets d'Hypos-1943-1944-) je voulais voir si il n'y avait pas une forme d'éternité dans ma vie ,car je ne pouvais pas me satisfaire de vivre et de mourir sans autre raison que celle que le ciel m'avait octroyé en naissant.Je m'étais dit que je pouvais peut être rejoindre une forme d'éternité si je mettais ma vie en scéne à travers mes écrits. J'étais assez naivement persuadé que la littérature pouvait sauver les âmes,c'est pourquoi j'avais toujours voulu devenir écrivain.












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LA MAISON DE LUMIERE*

*(1) La maison de lumière, c'est le nom que j'ai donné à notre maison, depuis notre fils est venu au monde.




SUITE DE MON JOURNAL DE BORDS DE L'ANNEE 2001








UNE TRES BREVE TENTATIVE DE RADIOGRAPHIE ET DE COMPREHENSION DU MONDE QUI M'ENTOURE
VENDREDI 2 NOVEMBRE 2001
ACTUALITE





J''ai placé deux images en contrebas ( des photos en fait ) extraites du Monde ( le journal) daté d'hier ( jeudi 1er novembre) elles représentent deux univers en parfaite contradiction ; ce qui les relient c'est uniquement la technologie ( ces images sont numérisées). L'une représente le Mollah Omar guide spirituel des talibans; il est entouré d'hommes qui lui ressemblent, ce cliché (d'une belle qualité dramaturgique) provient d'un reportage réalisé par la télévision britannique BBC et diffusé en en 1996.*Associated press bbc tv.



La seconde est un cliché de la Nasa ( NASA /Hubble Heritage team). Ce second cliché représente deux vues de la planète Mars; l'une avec de la visibilité ( on peut observer son sol) l'autre la montre masquée par une gigantesque tempête de sable ( rouge il paraît).







Ces deux photos n'ont rien en commun ( à part le fait je l'ai déjà dit qu'elles soient numérisées).
Si j'ai tenu a montrer la première, c'est non seulement parce qu'elle présente ( selon moi) des qualités dramaturgiques, cette photo pourrait être extraite d'un plan appartenant à une scène de théâtre, où à la séquence d'un film ,mais c'est surtout l'article rendant compte de la vie du Mollah Omar qui a retenu mon attention.Faut il présenter l'homme au lecteur hypothétique de ces écrits? Le lecteur qui lira ces écrits si ils paraissent, se souviendra t'il encore de lui, de ce chef religieux , en guerre contre les Etats Unis et contre l'occident. Cela se passais au moment ou j'écris ;c'est à dire aux environs du DEUX NOVEMBRE DE L'AN DEUX MILLE UN. Cela peut être n'est pas si loin…pas si loin l'instant ou un lecteur non plus imaginaire, mais réel me lira; pas si loin peut être, depuis que j'ai idée que ces écrits puissent voir le jour de mon vivant, et selon un calendrier que je n'ai pas encore fixé, mais dont les échéances me paraissent de plus en plus rapprochées car j'ai déjà dressé l'ordre des publications. Ainsi le Tome un des Ecrits que vous lisez sera le premier dans l'ordre des publications, (il sera lui même divisé en trois opuscules.) c'est pourquoi je me presse ( mais pas trop ) pour le rédiger, car je sais trop bien qu'entre mes désirs et la réalité il y a toujours un immense fossé qui se creuse.Je devrai sans doute éliminer énormément de choses inutiles entretemps dans ces écrits,(ces passages en ferons pêut être partie qui sait?).



J'ECRIS DANS UN MONDE PARTIELLEMENT EN GUERRE


Dans cette nouvelle guerre qui a lieu, à l'heure ou j'écris , guerre on ne sait contre qui? ( Les américains eux mêmes se demandent ( assez fréquemment ) contre quel adversaire ils se battent ) le Mollah Omar joue un rôle singulier ( il est montré du doigt comme un des fanatiques qui soutient les crypto - terroristes qui ont lancé leurs avions contre les tours du World Trate Center et contre le Pentagone - le 11 septembre dernier tuant des milliers d' innocents- ) .Comme mes mémoires sont improvisées,je ne relate pas cet évènement historique dans le premier opuscule du Tome I de mes mémoires,mais dans le second,car il se trouve que la chronologie de mes écrits ne suit pas celle de l'histoire.Toutefois je me souviens d'avoir assisté au premier épisode de ce monde partiellement en guerre à travers certaines images ahurissantes déversées par les médias de l'époque ;dont une montrant des personnes se jetant du haut des tours en flamme du World -Trate Center m'avait profondément heurté.J'avais d'ailleurs écris ce qui suit dans ma chronique.


CETTE IMAGE



- Cette image, (une photo) d’un être annonyme qui se jette dans le vide , (parue dans le journal le monde) peu après les événements du 11 septembre, cette image pourrait faire penser au début d'un roman de science fiction , on ne sait pas trop d’ailleurs ( hors contexte) ce qu’elle recèle . La réalité dramatique que cache ce cliché sautera aux yeux avec le temps, car le temps historique gardera probablement mémoire de cette image symbole si notre monde existe toujours . C’est la photo d’un rêve ( un mauvais rêve, ou plus certainement d‘un cauchemar) car cette image affreuse est tirée du vif de notre époque .Elle montre une vue instantané terrifiante ( bien qu'esthétique) des attentats qui viennent de fondrent hier sur cette partie du monde qui s'appelle les Etats Unis. L’homme ou la femme (on ne sait) qui s’est jeté dans le vide et que l’œil de l’appareil photographique à capté; était acculé il n’avait pas le choix , il s’est jeté dans l’abîme du haut d'une tour pour échapper à une mort encore plus violente que celle qu'il pressentait.Du haut d’une des deux tours parfaitement lisse du World -Trate Center symbole de la puissance économique Américaine, on pouvait contempler à cet instant à travers ces petits points qui chutaient dans le vide le désastre qui venait s'abattre sur ces tours qui incarnaient à elles seule toute la puissance du monde occidentale.Une des deux tours jumelle ,venait d'être percutée par un avion .Cette chose impensable avait à quelque chose de tragique car c'était la première fois que l'Amérique coeur du monde occidental était touché au vif.Le coeur symbolique de l'occident représenté par l'amérique venait de subir une attaque violente à l'intérieur même de son espace vital. Pour nous qui la devinions plus que nous ne la voyons,cette silhouette humaine plongée dans les, airs ,avait quelque chose d'effrayant,elle montrait la mort en direct à travers un simple point sur un cliché.La grande solitude et la grande fragilité de nos empires modernes apparaissait toute nue ici ;elle fondait sur nous dans un hallo de tragédie de fin de modernité .Cette image qui n'était qu'un simple instantané technique reflet de la puissance photographique m'apparut comme hantéé par le, sceaux de l'impuissance . Le mal m'apparaissait ici dans toute sa force dévastatrice;notre époque en reflétait avec cynisme les images ,elle était presque fier de pouvoir nous montrer les images de la mort en direct .C'était cette tragédie que nous portions en nous qui désormais m'interpellait.-


AUTOPSIE UN.

Aujourd'hui les nouvelles sauvageries modernes frappent tous les hommes au hasard et sans discernement, la nouvelle dramaturgie des temps modernes et lisse et remarquablement proche de l'esthétisme;nous assistons à la mise en scéne de l'état de guerre de la civilisations hypertechnique qui nous étreint.Seulement nous y assistons en spectateurs,et tant que nous ne sommes pas concernés par ces événements et touché au vif par ceux ci,et que nous pouvons nous réfugier dans notre emphatie,seulement heureux d'être en vie,nous sommes heureux d'être en vie,mais à cet instant encore plus incertain de notre sort. Demain ce sera peut être nous de mourir sans raison apparente car la mort moderne est aveugle et touche aujourd'hui ses cibles presque au hasard.Nous rentrons dans un monde où l'instantaneité de l'information nous rend immédiatement dépandant de la mise en scéne des horreurs orchestrée par nos moyens d'information de plus en plus sophistiqués .Nos tragédies sont devenues des scénarios de science fiction moderne ,nous vivons sous une cloche de verre qui nous protége pour l'instant encore de la procahine catastrophe,mais nous ne sommes plus très sûr d'y échapper.Les hommes de notre époque sont hantés par la fragilité de leur propre destinée,cela fait partie des nouvelles donnent de la civilisation moderne,nous devons nous adapter à cette nouvelle façon d'être;certains y réussissent mieux que d'autres car ils ont mieux équipés en optimisme pour y résister.Personnellement j'oscille toujours en permanenece entre optimisme et pessimisme,je suis balloté entre ces deux états comme un vulgaire colis qu'on aurait jeté à la mer et qui subirait en permanence l'assaut des vagues.Je n'ai pas la force de répliquer à la force démesurée des vagues,qui le pourrait?.Le mieux encore,c'est de me rendre plus léger,pour offrir le moins possible de résistance aux forces qui viennent me frapper de l'extérieur. Ma psychée comme celle de la plupart de mes contemporains est mise à dure épreuve.Même si nous ne sommes pas égaux dans cette épreuve et que certains sont plus exposés;tous recevrons tous un jour ou l'autre les coups de buttoir de la destinée.Les hommes sont enchainés les uns aux autres ,nul ne peut y échapper,c'est pourquoi nous devrions faire usages des solidarités,mais au lieux d'y avoir recours nous nous enfermons dans nos conforts habituels,il est plus facile d'être lâche que courageux,égoiste que généreux .C'est un fait qui ne regarde plus que nous ,nous sommes seuls habilité à nous juger,c'est pourquoi nous sommes si perdus.Toutes les époques ont connu leurs avanies ,comme nous traversons une nouvelle ére ,c'est tout naturel que nous soyons un peu surpris en traversant la nôtre.Perdu,j'ai l'impression de l'être de même au milieu de ces récits qu'une monomanie d'écrivain imaginaire à planté sur ma route,je suis divisé dans mes manières d'écrire suffoqué par toutes mes maladresses,happé par le monde démesuré et annonyme qui m'entoure.


AUTOPSIE SUITE

A notre époque les tribus issues des vieilles cultures religieuses ont repris du service;nous sommes rentré dans les tréfonds obscurs d'une nouvelle pensée archaique post-moderne qui nous entraîne dans les zones obscures de notre psychée .La nouvelle civilisation technologique qui s'avance se bat désormais contre les démons qu'elle a elle même engendrés;dans son aveuglement à conquérir de nouvelles part de marchés,elle avait oublié que les hommes du passé avaient aussi une âme et que certains étaient près à se sacrifier pour la garder vierge et intacte de toutes souillures au nom d'une vision fanatique du passé et du sacré .


EN REGARDANT CES CLICHES QUE J'AVAIS DISPOSE PLUS HAUT.


Je ne pouvais pas ignorer qu'à une certaine époque de ma vie ,j'étais parti moi aussi comme un fou sonder les profondeurs archaiques des temps anciens à la recherche du sacré;c'est pourquoi ces images en particulier celle du Mollah Omar ce religieux en proie à des visions m'interpellait .Il n'y avait pas entre lui et moi beaucoup de liens,sauf cette fascination que j'avais toujours éprouvé pour les êtres mystiques,et les fanatiques surtout pour ceux qui avaient pour manie d'asssoeir leurs certitude ailleurs que dans le monde matériel. A l'époque de ma grande dérive Transmigrationiste entre 1979 et 1993 ,lorsque je cherchais à pénétrer dans le coeur de l'espace primitif ( espace du commencement) avec les armes du peintre ,mes plongés successives dans les matrices obscures des mondes originels m'avaient fait cotoyer des mondes magiques, et fascinants,des mondes où la pensée rationnelle n'avait plus cours, j'avais pu entrevoir dans l'éclat d'un silex imaginaire où à travers l'affrontement titanesque d'une vagues d'écume blanche rentrée en conflit avec la lave rouge d'un volcan ,d'autres manières plus primitives de raisonner que celles que l'occident rationnel m'avait enseigné.J'étais redevenu pour une fraction de seconde un être primitif en lutte avec les éléments,j'avais aperçu dans le tréfond d'une caverne l'oeil sacré d'un animal aux contours divin qui s'était incrusté dans ma mémoire.J'étais redevenu le chaman que j'avais dût être dans une époque lointaine ,car j'avais des visions qui me faisaient apercevoir le monde d'une façon complétement différente de celles que j'entrevoyais à l'état normal ;j'étais devenu à moitié fou;je venais seulement de réaliser qu'il existait au sein de notre univers des modes de communications complétement parralléles et complétement divergents et différents de ceux que nous considérions nous humain modernes seul capable de nous enseigner ce que nous devions voir et savoir sur le monde;j'en étais ressorti transformé et un peu anéantit.Revenu de mes voyages après quelques années d'exploration des mondes archaiques souterrains j'avais réalisé un compte rendu de mes dérives. J'étais encore influencé par le choc de mes visions ,car j'écrivais des choses assez proches de celles qu'auraient pu écrire certains individus troublées par des inspirations poétiques presque surnaturelles .Mes dérives s'accomplissaient à travers la peinture .Depuis que j'avais décidé ,c'était au début des années quatre vingt d'explorer les profondeurs de l'âme humaine en utilisant les ressources de la poésie et de la peinture je m'étais laissé gagné par un sentiment d'euphorie;je m'étais vu en explorateur des mondes humains enfouis sous les âges ;le monde de la matière m'intéressait,mais c'était le monde de l'esprit qui me captivais.J'avais décidé de remonter l'abîme du temps pour aller observer comment l'homme des origines concevait l'existence et quelle réponse il pouvait donner à mes propres interrogations existentielles . La grande fresque de Gaugain qu'il a peint àprès s'être réfugié à Tahiti en 1797 ,aurait pût me servir de point de mire si j'en avais parcouru tous les détails,car elle rentrait dans le même ordre de préoccupation que j'avais ,à à peine un siécle de distance je retrouvais les mêmes questions-D'ou venons nous?Que sommes nous ?Où allons nous.J'essayais vers l'âge de trente ans,d'apporter à ma manière des réponses à ces questions .Gaugain avait pris la résolution de se suicider après avoir réaliseé cette toile ,j'étais en proie aux même fièvre que lui,mais je n'avais pas l'intention de me suicider,car j'avais résolu de vivre lucide jusqu'au derniers moments.Poussé par une impulsion créatrice irrationnelle , j'avais décidé de me jeter tout entier dans l'aventure de la peinture,j'allais bientôt rejoindre un groupe, d'artistes fous et aussi déjanté que je l'étais ,le groupe Art-Cloche .Mais quelques temps avant d'avoir rejoins ce groupe d'artistes contestataires .Je m'étais rallié à une vision du monde beaucoup plus intemporelle ;je m'étais plongé dans l'univers des mythes premiers de l'humanité,car je voulais découvrir quels secrets se trouvaient dissimulés dedans.Dés mon retour à la peinture en 1979.J'avais décidé de me lancer dans une grande dérive poètique (Transmigration ),du nom du groupe que nous avions fondé.Cette folie créatrice qui m'avait saisit je l'avais mené tout au début en compagnie d'un ami poète Manuel Rodrigues qui était sujet aux mêmes vision surnaturelles que moi.Nous avions décidés de lancer un mouvement poètique qui allumerait la flamme de la poètique moderne qui selon nous devait retrouver une vision intuitive et cosmique de l'espace .Nous étions convaincu d'oeuvrer à l'appartion d'une nouvelle pensée qui avait des similitudes avec celle que les surréalistes avaient tentés de faire surgir quelques années plus tôt;nous nous prenions pour leurs continuateurs,nous avions des plans encore plus démesurées, nous voulions établir un lien avec les astres et la pensée des yogis,nous étions résolus à percer tous les mystéres de l'univers ,même ceux interdits par les modes supra-rationnel de la pensée occidentale.Il y avait quelque chose de naif et et d'extrêmement délirant dans nos visions ;pour ma part j'avais dessiné les configurations métaphysiques que je pensais nécessaires au renouvellement d'une poètique moderne .J'avais écrit un manifeste qui était une ébauche de la révolution poétique que nous voulions réaliser,je tenterai d'en faire ressurgir les reliefs un peu plus tard lorsque j'évoquerai d'une manière plus concrète cette période de ma vie.En attendant voilà un des textes de présentation du groupe que j'ai retrouvé gisant dans mes archives.
TRANSMIGRATION

PETIT PROFIL HISTORIQUE


Le groupe transmigration a vu le jour en 1981 c'est Manuel Rodrigues ( peintre ,poète et dramaturge), et Jean Starck (peintre écrivain) qui sont à l'origine de la création du groupe ,il compta rapidement trois autres membres en plus des deux cités. Le premier Jean Couchat était artiste peintre et potier ( décédé prématurément) le second Nicolas Pawlowski ( peintre mystique d'origine Biélorusse devenu peu après un des fondateurs d'Art-Cloche) ) , et le troisiéme Dimitri Keltchewski ( peintre professeur d'art martial et bibliothécaire) . Le groupe a eut une existence éphémère puisqu'il disparaît en 1986 après une période d'intense activités souterraines au sein D'art -Cloche .La disparition du groupe n'a jamais été effective J.Starck M.Rodrigues N.Pawlowski revendiquent toujours leur appartenance à ce groupe plus ou moins implicitement à travers leurs oeuvres . Le groupe revendiquait une vision transcendentale et mystique pour le siècle futur,il revendiquait le dépassement de l'art et son élévation sur un plan sidéral,cosmique et surnaturel. Il était en partie à cause de sa fascination pour les dérives de l'esprit,le continuateur de l'expérience surréaliste ,pourtant il avait un programme qui le faisait s'apparenter plus aux disciples du grand jeux ( avec daumal) qu'au groupe surréaliste. En fait l'option surréaliste du groupe T°° est surtout présente à son point de départ; en effet ,c'est suite à la création d'un poème automatique écrit à la terrasse d'un café à Paris que le groupe vit le jour. Le titre paru si étrange à ses auteurs , qu'ils décidèrent de le garder. Le groupe Transmigration était né.


L'homme moderne devait réapprendre à penser d'une façon poétique intuitive et naturelle.Pour nous la création du monde était le fait d'un chaos intelligent qui avait des sources lointaines dans le passé ;l'homme moderne devait retrouver les sources originelles des pensée primitives et archaiques et réapprendre à penser selon les lois de l'intelligence cosmique universelle.Si le groupe T°° transmigration avait des apparentements avec le groupe surréaliste,c'était aussi parceque nous étions imprégné de culture moderniste.-En chacun de nous existe un autre être que nous ne connaissons pas- c'était par l'entremise de cette phrase de Jung que nous devions regarder notre propre manière d'être pour la comprendre .Dans notre délire poétique se superposaient des images de la révolution surréaliste,j'avais souvent à l'esprit à l'époque de mes dix sept ans lorsque je vivais encore comme un simple ouvrier ,une vision de Breton et de Soupault en train de composer et d'inventer l'écriture automatique ,c'est cette séance entre les deux amis qui donna naissance au surréalisme.Je ne suis pas loin de penser que cette image mémoire qui m'avait hantée dans une période de ma vie où je rêvais de devenir autre qui provoqua en moi quelques années plus tard,le désir de créer par moi même un mouvement poétique qui soit à la rigueur de la même vaine que celui des surréalistes.Car le poème automatique que nous avons crée ensemble avec mon ami Manuel Rodrigues à donné naissance peu de temps après au groupe Transmigration.Le groupe n'atteindra jamais l'ampleur du groupe surréaliste,et nous l'avons peut être inventé uniquement à partir des images mémoires inconscientes issues de notre culture européenne commune.Une fois le groupe Transmigration disparu au milieu des années 80.J'ai tenté d'en poursuivre l'aventure en solitaire à travers le long chemin artistique de la quête immobile-.A travers ce chemin je tentais de poursuivre mon rêve d'utopie post-moderne.







RETROVISION

La quête immobile
Carnet de route d'un peintre égaré
dans la splendeur du temps.1979-1992-

Voici la préface du texte qui retrace ma dérive.



Préface du manuscrit -inédit.
TRANSMIGRATION

Au départ la course que j’ai entrepris me semblait improbable, mais elle rassemblait d’innombrables attraits , continents à découvrir, culture à mettre à jour, écritures à saisir.Une multitude de signes distincts pouvaient apparaître à mes yeux, de quoi contenter le peintre tout neuf, l’explorateur que j’étais.La course a durée une dizaine d’années, avec des hauts et des bas, des creux ; des vallées sillonnées de belles étendues, des marécages, parfois des mirages; au bout de la course, le sentiment du vide.Le grand cercle concentrique de l’usure cherche t’il déjà à m’anéantir?J’ai beau m’y refuser, déjà pourtant, je sais la chose inévitable, la course folle que j’ai mené jusqu’aux confins d’un territoire aux attributs magiques, aux chants de sirènes extatiques, aux hommes couverts de peau de bête, aux femmes brûlantes sous la lune. Ces grand territoires situés aux confins des temps, ces vastes contrées des temps premiers, vastes contrées des temps archaïques, je ne les ai remontées que parce que qu’il m’était nécessaire de remonter l’âme du temps, afin de pouvoir soumettre mes pauvres pouvoirs humains à l ‘épreuve de la nuit extatique, celle qui contient le feu suprême originel, la force première authentique, l’esprit des choses des hommes et du temps éternel.J’ai traversé l’épreuve du feu, et mon corps endurci s’est endormi soudain, puis soudain s’est réveillé face à l’immensité des étoiles, face à l’homme des temps nouveaux, face à l’homo - technicus de la conquête spatiale, face à l’homme terrorisé des temps nucléaires.J’avais voyagé dans le temps, et le voyage sans doute continuait; mais je savais que je n’étais plus le même, car l’âme de l’homme des temps premiers avait posé sa marque sacrée sur mon visage, je savais désormais que l’univers était issu d’un rêve divin.




-Ci dessus à gauche une vue du manuscrit de la quête immobile.A droite une photo de moi réalisée à la même époque.-







C'était sans doute à cause de ce – Rêve Divin- que j'avais fait à une certaine époque ,que le Mollah Omar me parut aujourd'hui tout à coup symphatique ,ces visions et ces songes me renvoyaient à l'univers magique archaique que j'avais entrevu lors de mes folles dérives existencielles et artistiques à la recherche d'une vérité moins artificielle que celle que nous cotoyons à l'ordinaire à travers nos vies de consommateurs exclusivement orientées vers la recherche du bien être matériel.A une époque ou mes dérives artistiques m'avaient amenées loin du champs normal impartit à la vie ordinaire ,j'avais cru comprendre que le monde n'obéissait pas qu'à des régles purement rationnelles.Il y avait un fond de mystére qui recouvrait chaque chose,et l'existence même de la vie sur terre était la preuve qu'un entité supérieure avait dût participer à la création de l'univers .J'avais entretemps arrété ma quête commencé en 1979,vers 1993,car il me semblait avoir atteint l'objectif que je voulais atteindre. J'étais allé jusqu'au bout de ma quête de savoir;j'avais atteint mes limites.J'avais cotoyé l'univers du commencement à travers des visions et des inspirations que j'avais essayé de traduire à travers une série de peintures qui représentaient comme gaugain l'avait fait à son époque la partie substancielle de mes rêves,des rêves de sacré et d'innocence première .Le lieu emblématique de la méthaphysique que je voulais atteindre je ne l'avais pourtant pas atteint,il s'était dérobé.J'avais cotoyé et entrevu l'existence d'une vie originelle,mais son savoir m'échappait et surtout sa dimension surnaturelle m'effrayait.J'étais toutefois apaisé et en partie repus car j'avais été jusqu'au bout de moi même dans cette aventure de la mémoire qui m'avait obligée à plonger jusqu'au tréfond de mon subconscient.J'étais emporté exalté emballé par les mondes que j'avais découvert,j'avais joui d'une liberté nouvelle cotoyé des moments extraordinaires,puis je m'étais soumis au verdit de la vie ,je ne pouvais pas aller au delà de mes capacités à voir;j'espérais conquérir plus,mais mon âme civilisée ne pouvait retourner en arrière ,le monde des origines aurait voulu que je devienne un autre pour exister ,ce n'était pas possible je devais accepter de vivre et de mourir avec l'esprit et les limitations de l'homme moderne,l'homme de mon époque .J'aurais bien voulu conquérir les territoires magiques de l'homme des origines,je les ai traversé en partie,mais j'avais perdu l'innocence et la morsure du feu du sacré qui m'avait conduit ici s'épuisait.Le temps des rêves celui qui m'avait permis de passer les portes de ma propre existence ancienne s'était refermé.Dans un moment de pur magie j'avais cotoyé mon double originel ,ce dernier m'avait dit de renoncer à conquérir les territoires sacrés du passé,j'avais fait un bout du chemin avec lui,mais je m'étais trop éloigné spirituellement,je ne pouvais plus continuer mon aventure sans risquer de me perdre. Arrête toi là!.M'avait il dit.Tu es arrivé au bout de ton voyage .Après le chemin s'efface,si tu continue ,tu ne pourras plus revenir en arrière!.Je m'étais arrété ,car j'avais encore à ce stade gardé toute ma raison..Je ne pouvais pas pourtant me résoudre totalement à abandonner ,mes espoirs de cotoyer -le lieu originel de toutes les naissances – le lieu qui liait toutes les choses de l'esprit entre elles .Ce lieu existait ,je le savais ;il pouvait apparaître sous différentes formes.C'est pourquoi j'avais voulu me remémorer le chemin que j'avais traversé les années passées afin de le cartographier ;j'ai commencé à ce moment (c'était juste avant la naissance de mon fils en 1997) par construire un gigantesque Mandala ,qui réunissait toutes les civilisations primitives et modernes que j'avais traversé en rêve durant ma quête des origines.Deux ans plus tard,j'ai dus suspendre ce projet car Iris avait trouvée un job en Chine ;ce job nous as permis de vivre à l'aise durant l'année que nous avons passé à Shanghai .En rentrant de chine ,je me suis aperçu que mes priorités avaient changées;je ne pouvais plus m'investir dans mes projets alternatifs avec la même déinvolture qu'hier,je devais faire rentrer de l'argent ,je devais seconder Iris j'avais un fils en charge;je me suis résolu à changer de vie .J'ai repris à ce moment là une activité artistique régulière sur les marchés parisiens,j'avais amorcé cette activité en 98 au moment où nous avions quitté le lieu alternatif et mon atelier des bords de Seine pour nous installer dans une cité d'artiste à quinze kilométre de là,il y avait un loyer à assummer pour l'atelier je devais affronter la chose .Le projet du mandala était gigantesque,je devais l'éliminer ,renoncer à un de mes fantasme de création.Il y avait peu encore j'avais rêver de m'installer dans un lieu désert pour m'attaquer à sa construction .J'avais réalisé des plans et des croquis,je comptais le réaliser en pleine nature dans un lieu isolé à la campagne un lieu suffisamment vaste pour me consacrer à sa réalisation;j'avais toujours l'image de Max Ernst sous les yeux,il avait fui la ville pour réaliser ses projets chimériques dans le désert ;j'avais calculé qu'il me faudrait au moins dix ans pour achever le Mandala.Je dois souvent me heurter à des évidences pour renoncer à certains de mes projets.Je suis de nature obstiné et extrêmement entêté ,je dois reconnaître que mes entêtements sont souvent de nature à m'égarer ,ils sont de nature impulsives et irrationnels .Ce mandala faisait partie d'un projet que j'avais engendré dans un moment de démesure et de fantaisie mégalo comme il m'arrive souvent d'en engendrer à mon insu.Si j'avais pu cerner clairement le double métaphysique qui m'accompagnait en permanence dans mes rêves,j'aurais pu dessiner la partie jupitérienne de ma personnalité toujours en quête d'absolu .Mais je n'avais pas la capacité à me voir avec du recul .Je fonçais souvent tête baissée dans des projets qui m'invitaient au dépassement .Dans une autre vie ;j'aurais pu aussi bien me faire moine cisterscien ou bien m'isoler dans le désert en haut d'une colone comme les ces êtres fabuleux qu'on appelle des stylites,car une partie de moi aspirait à cet isolement.J'aurais pu me livrer à des jeûnes et à des exercices ascétiques car j'avais toujours rêvé de marcher sur la voie céleste de la contemplation;quelque part je recherchais le visage lumineux et vertical de Dieu,celui que j'avais abandonné en le repoussant dans les abîmes de ma mémoire ,c'était lorsque j'avais seize ans .J'étais habité par moment par une folie illuminative qui venait du tréfond des âges.Je revoyais parfois le visage de mes anciens éducateurs,celui de Pascal,ce prêtre qui avait tenté de me transmettre sa foi avec une fougue que j'admirais tant.Mais surtout,j'avais fait l'expérience de la communion avec l'énergie cosmique de la Kundalini.Je n'avais pas rêvé,j'avais un jour tout à fait par hasard approché le visage de Dieu, mon être s'était dédoublé ,j'avais apercu de l'intérieur l'univers de la conscience totale ,celui que les hindous appelent le Soi suprême. Dans ma folie ascétique ,habité par mes désirs de transcendance ,j'aurais pu dans mes périodes de crise mystique plonger dans les entrailles d'une grotte perché au sommet d'une montagne glacée par la pureté des neiges pour y trouver l'éveil,comme ce Saint nommé Milarépa.Mais j'avais obtenu mon illumination où simplement pris conscience de la possibilité de l'obtenir ,il y avait longtemps ,c'était alors que j'étais au centre de Paris.Ce jour là j'étais simplement assis sur une chaise dans ma petite chambre de la rue Sauval dans le pemier arrondissement .Je pratiquais les exercices de respiration alterné ,lorsque tout à coup,ma chambre s'illumina et je vis le monde s'ouvrir comme un oeuf et mon corps en sortir.Mon corps prenait la forme de l'univers,j'étais une partie de l'univers et je faisais corps avec lui .Ensuite des années durant, je n'ai rien fait d'autre que tenter de vouloir rejoindre cette grandeur invisble .Mais je ne suis jamais parvenu à la retrouver.J'ai alors continué en rechignant à cultiver ma vie -d'artiste post -moderne -,car j'avais de l'esprit et des idées et j'étais capble de me situer dans mon époque d'une façon intelligente ,comme tous les artistes j'étais confronté au jour le jour au probléme de ma subsistance économique ,je devais relever le défi de vivre de mon art ,et de faire vivre ma petite famille . C'était mon destin ,je devais l'assummer, sans rechiner et le poursuivre quoi qu'il arrive.Je n'étais sommes toute destinée qu'à me battre contre des moulins à vents destiné à rien d'autre dans cette vie qu'à n'être qu'un artiste éternellement en lutte pour sa survie.Mais je n'avais pas dit mon dernier mot,c'est pourquoi sans doute j'écrivais mes mémoires ,c'était pour me souvenir qu'un jour avant d'être reconnu comme un artiste à la mode,comme un des nombreux pionnier de l'art urbain,mon désir le plus cher était de me libérer de moi même ,je voulais accéder à léveil ,même si c'était prétentieux,c'était toujours inscrit dans mon programme -Celui qui se lève de son sommeil à l'aurore,même sans recevoir d'instruction,est illuminé-.J'avais placé cette phrase que j'avais tiré d'un livre de méditation;juste derrière la petite statuette de Rishi en bronze que j'avais placé sur mon bureau ,cette phrase un peu ésotérique pour les non avertis m'accompagnait ,elle était comme un vestiges de mes désirs de transcendance qui était planté devant moi ,je ne la regardais presque plus, j'avais abandonné mes exercices de méditation depuis plusieurs années,mais un jour peut être je me déciderai à les reprendre!.



LA PEINTURE

La peinture durant un grande période m'avait offert son corps protecteur;je l'avais chevauché des années durant ,jusqu'à ce qu'elle m'améne au bout de mon désir de me recréer .Sans ce fil ,je me serais sans doute perdu.Sans mon activité salutaire de peintre ,ma quête intérieure aurait pu me faire rentrer dans un désir fanatique d'absolu,car j'avais aperçu en moi cette étincelle de folie qui méne les saints et les imbéciles à affronter les pires obstacles.La peinture cette branche des arts humanistes ,m'avait permis de matérialiser le champs de mes rêves et de baliser mes dérives .Je savais qu'il y avait un monde entre la réalisation de mes désirs d'absolu et leur concrétisation ,la médiation terrestre de l'art m'avait permis de rester les pieds sur terre.Ce désir fanatique d'absolu,que j'ai cotoyé en de très brefs instants d'exaltation ,me fait entrevoir le fossé qui sépare le monde des songes de celui de la réalité , j'ai apercu le fossé abysale engendré par les visions du Mollah Omar lorsque j'ai lu l'article qui retraçait sa vie;j'ai entendu à travers sa foi inébranlable,les appels enfiévrés des fanatiques de Dieu qui se jetaient tous vivants dans le feu d'un brasier érigé par leurs seule croyance,j'ai vu Dante égréner ses visions;j'ai aperçu les alllées flamboyantes du haut moyen âge occidental et les histoires de Saints surplombants le fronton de cathédrales gothiques me sont revenus à l'esprit .J'ai aperçu le moine Savonarol et les bûchers des inquisiteurs ,j'étais à peine surpris de lire ici les éléments d'une dramaturgie héroique surgie des temps religieux les plus plus extrémistes; ces figures charismatiques et réactionnaires venaient interpeller de plein fouet notre époque en pleine perte de croyance;une époque ravagée par le scepticisme le doute matérialiste, le doute en une société juste et égalitaire qui semblait avoir renoncée au mythe du progrés ;et qui peinait à se frayer un chemin à travers ce que certains appelaient l'ére de la post-modernité ou encore en pointant du doigt sa dérive matérialiste la décrivait avec déléctation comme la manifestation du mouvement irrépréssible d'une logique – celle culturelle du capitalisme tardif-. (RF.Le Postmodernisme.Fredric Jameson.).qui n'avait certe plus rien à voir avec les visions archaiques et réactionnaires issues d'un autre âge mais qui s'y apparentait par d'autres biais plus subtils et non moins terrifiants ,car ils convoquaient les fastes de notre époque pour brouiller les pistes.Nous étions arrimé à une époque d'un obscurantisme relativement fonctionnel,nous devions nous débrouiller avec le peu qui nous restait d'instruments pour l'analyser.Mais au final nous étions assez démunis intellectuellement et spirituellement pour .l'affronter.


UNE DRAMATURGIE POST-MODERNE

et BAVARDAGES

UN RECIT RAPPORTE



Je reviens ici sur la légende du Mollah Omar ,bien qu'il ne soit rien qu'une pièce rapportée dans une guerre qui ressemble à un récit inventé par une intelligence avide de trancrire la réalité du monde à l'aide des mots inventés par les hommes pour faire croire qu'ils existent. Cette vie rapportée par les siens est transcrite comme une légende; une légende que l'on a du mal à faire coïncider avec celle plus étriquées ( et moins convaincante) que celle de Ben Laden le milliardaire terroriste obsédé par sa guerre contre les États Unis . C'est qu'ils n'ont pas les mêmes origines,et n'exercent pas sur moi la même fascination :le Mollah Omar contrairement à son nouvel ami est issus d'une famille de paysans sans terre; il aurait connu à sa naissance le sort de tous les Afghans pauvres il a du trimer pour survivre; lui pour subsister est obligé de gagner sa vie comme imam d'une petite mosquée de village; un petit village perdu à trois quart de route de Kandahar. ( Je tire ces renseignements d'un article écrit par Françoise Chipaux pour le journal le Monde-(Tiré du journal le monde 1er Novembre 2001). Il perd un œil, et est blessé quatre fois ( c'est très précis) durant la guerre contre l'armée rouge qui avait envahit ( on s'en souviens) l'Afghanistan. Il va s'illustrer contres ses anciens compagnons moudjahidines qui tiennent alors l'Afghanistan en coupe réglé et rançonnent tout un chacun . Racontée par ses proches, l'histoire veut que le mollah Omar ait vu en rêve un homme lui demander au nom de l'islam, de débarrasser l'Afghanistan de ces bandits.- Il commence au plus près et tue le chef du poste de contrôle qui rançonne les voyageurs sur la route voisine-. (on rentre alors de plein au coeur d'un récit d'aventure qui pourrait s'apparenter à de la fiction mais qui n'en est pas une ,les débuts de la légende du Mollah Homar comporte tous les ingrédients d'une histoire contaminée par les formes d'un conte religieux éblouissant qui sera on s'en doute un peu durablement cruel ).


UNE ANCIENNE RELIGION

( LE SOUFISME )




Le rêve tient une grande place dans le vie du mollah Omar et confine à la révélation; si on en croit ses proches, c'est toujours après un songe que le chef religieux décide des batailles. On dit aussi qu'il a fait reconstruire à Kaboul le tombeau de cheikh Fazel Omar Mojaddedi le chef de la confrérie Nasqbandi Soufi après avoir rêvé qu'il reprendrait ensuite Mazar-e-Charif. L'histoire veut qu'une semaine après la fin des travaux, le 8 Août 1998, Mazar soit aux mains des talibans. En vrai paysan pachtoun mollah Omar est imprégné, comme beaucoup de responsables talibans du soufisme qui baigne l'islam afghan. Suit le récit de la prise du pouvoir par les talibans ( mars 1996) grâce à l'aide du Pakistan ( qui voulait aussi se débarrasser des moudjahidines ) mollah Omar devient commandeur des croyants , lors d'une assemblée réunissant plusieurs centaines d'oulémas. Ses parrains pakistanais lui auraient soufflé l'idée pour asseoir son pouvoir et souder ses troupes -( c'est la journaliste qui le dit -).Le M.O ne serait sorti qu'une seule fois de son pays pour se faire soigner au Pakistan. ( il a quarante est un an) Suit le compte rendu des rapports du mollah avec Ben Laden. L'amitié entre les deux hommes ( selon certaines sources…) naît lorsque B.L. offre son aide pour la reconquête de Mazae-e- Charif, qui avait été tenue et perdue au prix de très lourdes pertes.Les prémices de la guerre qui va dévorer le moyen orient et aboutir à un conflit généralisé avec le monde occidental sont déjà en oeuvre à travers l'alliance symbolique de ces deux personnages ;c'est l'alliance du primitivisme réligieux avec le calculateur politique moderne ;ces deux forces vont dévorer peu à peu tout l'espace politique du moyen-orient et embraser peu à peu le reste du monde,avec une violence et un radicalisme de plus en plus brutal.Personne n'avait envisagé ce scénario,surtout pas les grandes puissances occidentales aveugles et cupides elles ne songeaient comme souvent qu'à soutenir leur intérêt à court terme.




Une archéologie de ma vie au présent.




MALGRE MES CERTITUDES MES IDEES SONT BROUILLEES





Mes idées sont brouillées par le temps,surtout par l'époque obscure dans laquelle nous sommes rentré.Faire appel au soufisme dans mes souvenirs,c'était hier aller vers la paix et la lumière,c'était assister à un spectacle divin associée à la danse des Derviches Tourneurs.Confrérie associé à une dimension purement mystique et ascétique de la vie ;je ne voyais pas le soufisme sous la forme d'un combatant Pachtoune .Le derviche dans sa plus haute raison d'être participait dans mon esprit à un acte de célébration qui liait l'âme de l'homme à celle de Dieu à travers des danses rituelles de purifcation de plus en plus tournoyantes,danse ou chant ces pratiques menaient à l'extase mystique, à l'anéantissement à la fusion intime avec le créateur.Je connaissais surtout les Derviches Tourneurs de Turquie où ceux d'Iran. Mais je constate que ma vision du monde oriental était trop limitée.Le monde oriental comportait des facettes multiples qui m'avaient échappées;surtout la guerre que se livrait le monde oriental avec lui même,(la guerre entre Sunnites et Chites entre autre me passait au dessus de là tête ,c'est pourquoi j'étais devenu sans m'en rendre compte un témoin hors jeux des conflits qui affectaient ces parties du monde).Pourtant ces parties du monde se rappelaient à moi d'une façon dramatique après les attentats perpétrés contre les tours jumelles du Worlt Trade center; je ne pouvais pas rester indifférent à une guerre qui ne voulait pas dire son nom et qui touchait à mes racines ;cette guerre se rapprochait du monde occidental et prenait de plus en plus d'amplitude ;nous n'en étions qu'aux prémices;j'avais le préssentiment que cette guerre obscure commençait à peine par prendre forme . Pour ne pas perdre pieds je me rattachais à quelques sources plus fiable que ma simple mémoire j'allais consulter comme désormais tout citoyen pouvait le faire à présent les définitions que donnaient le colosse internet des ressources en savoir de l'humanité .Même si cela me faisait rester sur ma fin ,j'avais au moins devant moi ,la certitude que les penseurs du moyen orient avaient un jour existés qu'ils n'étaient pas de simples mirages contrairement à ce que la vision des médias occidentaux remontés après le 11 septembre me laissaient croire,à travers une presse déchaînée contre les méfaits de la culture venue d'Islam.

LE SOUFISME POUR WIKIPEDIA .(Dictionaire en ligne).
Le soufisme (en arabe  : تصوف [taṣawūf]) ou taçawwuf désigne en islam le cœur ésotérique de la tradition islamique, et l'ésotérisme d'une façon générale. Le mot taçawwuf peut se traduire correctement par « initiation ». Il désigne "el-haqîqah" c'est-à-dire la "vérité" intérieure qui vivifie et permet la compréhension profonde de "es-shariyah" (la "grande route"). Le Taçawwuf comprend non seulement la haqîqah mais aussi l'ensemble des moyens destinés à y parvenir, appelé tarîqah - "voie" ou "sentier" - conduisant de la shariyah vers la haqîqah, c'est-à-dire de "l'écorce" (el-qishr) vers le "noyau" (el-lobb) par l'intermédiaire du "rayon" allant de la circonférence vers le centre. Le soufisme est intimement lié, depuis les origines de révélation prophétique de l'islam, à la fois aux orthodoxies sunnite et chiite, bien qu'il ait pris des formes différentes dans les deux cas. Pour Ibn Arabi, « Le soufisme ce n'est rien de plus que les cinq prières et l'attente de la mort ».
Ibn Arabi précise en citant cette formule : « Il y a là une science immense ».










ARCHEOLOGIE DE MA VIE PRESENTE(Suite).



J'ARRETE DE POURSUIVRE LE MOLLAH OMAR



Je reste rêveur en contemplant la dernière phrase de l'article que j'étais en train lire à propos du Mollah;la journaliste terminait par cette phrase:
-Convaincu d'être dans la voie de Dieu MO (Mollah Omar) n'a jamais été très accessible à une logique temporelle. Aujourd'hui après plus de trois semaines de résistance à la plus grande puissance du monde moins que jamais.-
Cela confirmait le pressentiment que j'avais que la guerre qui nous attendait ne serait pas celle auquelle on s'attendait,ce serait une guerre de symboles,une guerre impitoyable.



JE TENTE DE FAIRE LE POINT MAIS JE SAIS QUE TOUT LE MONDE NE PARTAGERAS PAS MES CONCLUSIONS.

J'ai tenté de rassembler en peu de lignes, les éléments très objectivement précurseurs des formes que vont revêtir demains les conflits qui traversent notre monde . Il ne faut pas être un grand penseur pour constater que la société modernes est de plus en plus exposée aux instrumentations de l'idéologie religieuse .Je me demande aujourd'hui, si cette cité imaginaire idéale (celle héritée du Coran) qui est en train de s'installer dans les esprits au moyen orient et dont le Mollah Omar n'est qu'un des nombreux disciple n'à pas uniquement (à charge de revanche) de se substituer à la société moderne occidental.En s'exacerbant les conflits futurs risquent de laisser apparaître,des mondes qu'on croyaient pour toujours disparus.Les figures héritéees de l'âge d'or musulman exercent sur certains intellectuels de ces pays la même attraction qu'exerçait le marxisme sur l'esprit des intellectuels occidentaux il y a quelques années ;ils pensent qu'il est bien de travailler en silence à l'apparition d'une ressurgence de la civilisation arabe.Malheureusement les moyens qu'ils comptent mettre pour y parvenir sont les pires qui existent;les plus radicaux d'entre eux s'appuyant sur le Coran revendique la violence comme arme de conversion ;c'est donc vers des guerres sans ethique qu'ils se dirigent.Je reviendrai dans une dizaine d'années pour me relire et je m'apercevrai peut être que je m'étais complétement trompé dans mes prévisions. Mes écrits sont ceux d'un homme qui contemple le monde de sa fenêtre ,je suis juste un penseur d'occasion. D'ailleurs ,je ne m'attends nul part, à recevoir des éloges pour ma façon de penser ;je suis seul sur cette page, je ne m'adresse presque qu'à moi seul .Seul en compagnie d'un supposé lecteur imaginaire,j'avance aussi résolu que possible dans cette longue traque de mes mondes intérieurs en étant toujours incertain du résultat produit à travers mes méthodes aléatoires de penser.





arrêt ici sur le blog.



SUITE DE MES MEMOIRES.




PASSONS SUR UNE AUTRE RIVE

Cogito, ergo sum (Je pense, donc je suis)

IMAGES



Je n'ai pas trouvé l'image symbole de la philosophie ( il fut une époque ou l'on représentait les choses visuellement, même les choses les plus complexes en apparence) j'ai trouvé par contre l'image de la Patience ( égarée dans mon fouillis ) . PATIENTA.(Maître I.B.1525-1530-)



L'auteur du livre qui a rassemblé ces images je ne sais c'est qui, car j'ai trouvé ces feuillets dans un vieux dépôt ou l'on brûle les papier ( il y a plus de quinze ans) , je les ai conservés dans mes affaires ( je traîne avec moi une masse de petits documents,car je suis un maniaque de l'archivisme) .Ces documents ressurgissent de temps en temps à l'occasion d'un ménage que j'ai fais;ils remontent comme des épaves surgient du fond des océans pour se rappeler à moi;si ils existent c'est qu'ils ont une raison d'être).
Cette figure celle de la Patience , l'auteur la décrit comme associé à la mélancolie ( je suppose que son livre en parlait, car deux ou trois des images qui me reste sont associées à la mélancolie).
Pour ma part si je m'efforce de ne voir dans cette image que la figure de la patience, j'y découvre associé à celle ci l'image d'un agneau ( ce que constate aussi l'auteur) je constate aussi que la patience ( si elle paraît mélancolique) ne l'est peut être qu'en apparence; le doigt de la main droite qu'elle pointe en direction de l'agneau montre que la patience n'agît pas en vain; elle montre peut être simplement que sa force ( la patience) lui vient de l'agneau, dans cette évocation la docilité de l'agneau et sa faiblesse apparente sont désignés comme des symboles actifs et positifs; d'autre part il faut le noter, dans la tradition chrétienne l'agneau symbolise le Christ .C'est précisément ce qui est mis en œuvre dans le tableau qui suit.










La légende dit. : Saint jean- Baptiste attend sans impatience excessive la venue de celui qu'il voit déjà sous les apparences de l'agneau, et qui est aussi la seule justification de sa présence.

Cette image est aussi évocatrice que la première, elle représente une forme de la patience ( religieuse) cette fois. Le tableau est de Jérôme Bosch. Il a été peint vers 1490-1500- Le tableau est exposé à Madrid.
Dans la première image représentant la patience, nous devons produire un certain effort d'imagination pour savoir ce que peut évoquer l'agneau, mais nous pouvons y parvenir,sans le secours de la foi;notre intelligence seule ou aidée de notre intuition peut y parvenir . La première figure nous fait comprendre que l'effort produit ( la patience) demande une extrême docilité , elle indique seulement la méthode (symbole) dont use la patience pour se maintenir. Cette gravure est didactique, elle porte une sorte d'enseignement en soi indépendant à priori de toutes autre référence. L'autre image nous enseigne aussi à attendre ( Saint jean est dans le désert) il attend la venue du Christ ;mais nous savons que le Christ est déjà présent ,car l'agneau qu'il désigne du doigt en est le symbole. L'image du Saint matérialise " une vision" qui est déjà présente en lui (par sa foi) sous la forme du Christ. Dans l'espace du monde qui est le sien, la vision qui lui permet d'atteindre à la vérité est structurée par sa croyance.Les hommes de vision possèdent un avantage sur les autres hommes; car ils désignent du doigt la vérité d'une façon absolue. Une vérité unique,centrée sur leur croyance ,voilà ce qu'ils aperçoivent au bout de leur doigt,pour eux le doute n'existe pas,ils savent de toute éternité . Pour les autres,ceux qui n'ont que la première images pour guide,la chose est moins palpable,ils doivent s'investir dans l'image pour en comprendre le sens,il ne sont pas convaincu par le règne absolu d'une vérité,ils regarde le monde comme une énigme à déchiffrer,comme une sagesse à conquérir.Ces deux types d'hommes s'affrontent aujourd'hui sur le terrain du monde.Et ils s'affrontent aussi en moi.




SUITE DE MES ECRITS



SAMEDI 3 Novembre 01



SI L'ETALEMENT COUVRE RAPIDEMENT DE GRANDES SURFACES IL PROVOQUE AUSSI LA MONOTONIE;

Je n'ai pas encore commenté la deuxième série d'images que j'ai collé dans mon intervalle d'écriture plus haut ( les vues de la planète rouge) j'y viens, mes commentaires seront succincts, car je reconnais que je m'étale trop; l'étalement n'a pas que du bon, (s'il couvre rapidement de grandes surfaces il provoque aussi rapidement la monotonie) mon objectif ici dans ces écrits n'étant pas de couvrir de grandes surfaces pour le plaisir horrible du remplissage, je tente comme je peu de me restreindre à ce niveau contrairement à ce que l'on pourrait croire; mon objectif n'étant que simplement de montrer des espaces liés à ma vision intérieurs ( si on peu appeler comme ça mes approches intuitives du monde) j'aimerais sutout imaginer qu'il puisse exister une poétique des formes sociales comme le suggére un certain théoricien que je suis en train de relire,cela me permetrait de contempler d'une façon nouvelle ce qui reste de l'histoire après sa disparition temporaire.Si jamais j'avais la prétention d' y contribuer,je suis bien conscient du fait que je devrais accepter que ces écrits se déploient ailleurs de moi, dans des endroits qui ne m'appartiennent pas ou qui me sont indifférents ,car ma vision intérieure de l'espace littéraire est du roman est aujoud'hui beaucoup trop restreinte ,j'aimerais la faire graviter dans d'autres dimensions qui me sont encore innaccessibles pour l'instant.


COGITO


AU DELA DE NOUS IL Y A DES MONDES



Revenons dans un mouvement rapide à ces images de la planète mars que j'ai montré précédemment.Qui ne peu se mettre à rêver en contemplant ces images; ici le rêve éveillé rejoins la fiction la plus élancée; qui pouvait imaginer il y a peu que l'homme parviendrait à envoyer des sondes spatiales dans l'espace qui pouvait imaginer en d'autres temps que l'homme ( cet animal doué de la simple raison) parviendrait à naviguer par delà la terre. L'homme moderne (celui qui côtoie les années 2000 ) est baigné d'images, celles que je montre ici ne le surprennent plus ( ou si peu) elles font partie de son univers quotidien, elles appartiennent à sa normalité; il est presque normal pour lui de les considérer d'une façon banale,imaginons ce que serait la réaction d'un autre vivant qui lui serait antérieur ou postérieur . Pourtant ces images n'ont rien de banales, elles ont été prises ( probablement par cette sonde Mars Odyssey) qui se tient à proximité de mars après un voyage de 260 millions de kilomètres ,une distance fabuleuse pour nous qui mesurons l'espace au quotidien toujours en centimètres. Cette sonde a mit un peu plus de six mois avant de rejoindre son point d'ancrage. Elle à une mission scientifique à accomplir ( de deux ans, elle doit se terminer le 5 août 2004). Son programme qui est celui de la NASA à pour objectif,je cite: " d'établir avec précision si l'environnement géologique et climatique de Mars lui a été ou lui est encore propice. L'engin tentera de détecter la présence d'eau, passée ou présente en examinant la composition chimique et minéralogique de la surface martienne et en recherchant l'hydrogène dans le sous sol de la planète. L'engin servira aussi de relais de communication aux deux sondes Mars Exploration Rovers qui doivent larguer en 2004 sur mars deux petits véhicules d'exploration à roues."( Le monde du 1eno 2001.) . Pour mener à bien son programme scientifique Mars Odyssey 2001 - qui a coûté au total 297 millions de dollars ( 332 millions d'euros) - emporte trois spectrogrammes ultra sensibles. Ces appareils fourniront les "empreintes digitales" des différentes constituantes de la planète martienne.Suit les descriptions détaillées des trois spectrogrammes et de leurs mission spécifique.








SPECULATIONS

BEAUTES ET MISERES DES CIVILSATIONS




Pour moi qui suis néophyte j'ai beaucoup de mal à me représenter l'effort, l'inventivité et les sommes d'intelligence qu'il a fallu pour mettre au point ces instruments. Nous ne sommes qu'au début de l'exploration de notre système nos descendants s'ils parviennent à subsister irons plus loin encore certainement. Je suis admiratif devant les progrès technologiques .Pourtant notre civilisation technologique s'est construit avec l'aide de l'agressivité des hommes qui cherchaient à se combattre ou à s'anéantir; ces progrès peuvent s'avérer cruellement destructeurs c'est le cas des bombes à fragmentation lancées aujourd'hui sur l'Afghanistan ( dont la couleur est la même que celle des paquets d'aide alimentaire largués pour venir en aide aux populations ,elles sont de ce fait bien plus mortelles .Est ce un simple hasard ?). De ce fait dans mon esprit l'Amérique (toujours censée nous représenter ,puisqu'elle incarne l'occident) se dispute dans mon esprit des zones d'admiration et des zones hostiles provoquées par les actions ambiguës qu'elle mène au nom de ce qu'elle appelle le monde libre là démocratie ou la défense de l'humanité,c'est à dire ce qui est censé être la défense de nos valeurs communes les plus élémentaires à nous terriens modernes issus de la pensée colonisatrice de l'occident .












ARCHEOLOGIE RESTREINTE.


POETIQUE DU SOUVENIR


L'AMERIQUE LA RUSSIE ET LES AUTRES


La première puissance mondiale les Etats Unis, l'Europe mais aussi bientôt les puissances émergeantes seront capable de propulser les machines et les hommes ,dans un nouvel espace de fiction-l'espace galactique- ( la sonde envoyée sur mars en est l'illustration); cette voie pour l'instant ouverte par La Russie et les Etats Unis ; ouvre la porte de l'exploration spatiale à toute l'humanité car l'humanité est destinée à emprunter cette voie qui est la voie des civilisations du futur .l'Amérique et la Russie ces deux géants n'œuvrent pas seulement pour eux même ils ouvrent la voie pour les autres,même si dans l'ensemble ils se préoccupent surtout de leur propre leadership.Certains reprochent à l'Amérique son arrogance et son désir de suprématie, mais si elle n'avait pas cette conviction d'être la meilleure elle n'aurait pas entraînée l'humanité aussi rapidement sur le chemin des étoiles.L'union soviétique qui a échoué dans son rêve communiste essaye de récupérer sa puissance disparue en maintenant l'appareillage militaire de la conquête spatiale ,elle gravite dans l'espace de la nouvelle société mondiale grâce à sa puissance aveugle ,elle marche comme l'ours indifférent aux attaques de l'hiver.Son systéme économique est encore fragile,mais elle marche avec l'assurance instinctive de l'ours. .Les prophétes des religions venues de l'islam occulte entraînent l'humanité'à marcher à la renverse ils ont pour ambition de nous entrainer vers un ailleurs encore bien plus improbable que les explorations spatiales,puisqu'ils veulent nous entraîner à un retour au passé qui est une pure fiction pathétique. De tous les rêves qu'on nous propose, celui que nous propose l'Amérique et encore le plus crédible.Même si la Russie à le sien,la Chine qui attend à la porte le sien et les autres pays émergeant le leur; les rêves de la civilisation du Fast Food la civilisation Américaine sont aussi pour l'instant ceux que l'occident er les états civilisés font semblant de suivre sans réchigner.Mais les pays en voie de développement seront bientôt en état de reconquérir leurs identité brisée par les anciennes puissance occidentales.La domination du monde par les anciennes puissances colonisatrices est presque chose caduc.La reconfiguration géographique économique et spatiale de l'humanité est rentrée en mode automatique et elle s'accélére de jour en jour à cause de la mondialisation .Nous savons que l'histoire des hommes est presque toujours dictée par le désir de conquête ,le soucis de supplanter et d'asservir son semblables n'est pas propre à l'occident,il est le propre de l'espèce humaine ,c'est pourquoi nous sommes toujours méfiants lorsqu'on nous parle des progrés ininterrompus de la science et des civilisations.Le spectacle du monde en progrés nous à fait rêver hier comme des enfants à qui on avait bandé les yeux pour les empêcher de voir le monde tel qu'il était ;nous étions éblouis par les vertiges de la techniques et les effets séduisant de la civilsation scientifique ,d'un autre côté nous assistons aujourd'hui catastrophés et impuissant à la destruction d'espèces,de sols,de cultures de sensibilités de civilisations premières qui découle peu ou prou de notre manière scientifique stupide de fonctionner ; rentabilité ,compétition et accumulation de richesses sont les moteurs de la croissance des sociétes arrivées au plus haut stade du développement du capital .Nous sommes subjugués par des rêves falsifiés.
De la poétique du futur.

DES REVES ET DES PLANETES







Voilà la position que mars occupe dans notre système solaire ( la quatrième place à partir du soleil). Le diamètre de mars est la moitié de celui de la terre. Distance moyenne au soleil 228 millions de km. Diamètre équatorial 6794km.Période de révolution 687 jours. Période de rotation 24h37 mn.Densité:3,9 (eau=1).Ci dessous trajectoire de mars autour du soleil.






AU DESSUS DE NOUS L'UNIVERS FAIT UN SONGE




Je dis au dessus de nous,car nous avons toujours la sensation (nous les hommes) que l'univers nous appartient,mais qu'il est toujours en dehors de nous.J'ai peine à imaginer comme tout le monde qu'il y a des billions de galaxies de part l'univers.

Notre système solaire n'est qu'un point ( que j'ai marqué d'un cercle et d'une flèche ) dans la galaxie.




LAMENTO A L'ERE DES ETOILES


La beauté irréelle de ces espaces m'interroge sur l'origine de toute vie ;il rentre en moi une grande admiration et en état d'éffrayement devant le spectacle sidérant qui se trame sous mes yeux. La fabuleuse intelligence en œuvre dans l'univers m'éblouit m'effraye et me surprends .L'univers est immense ,ma conscience qui tente de l'appréhender ni parviens pas ;comment imaginer que la terre ne soit qu'un minuscule point bleu sur cette carte.Notre appréhension humaine du cosmos n'en est encore qu'à ses balbutiements ,nous sommes à peine rentrée dans l'ère galactique ,nos instruments d'évolution sont encore élémentaires ,malgré notre puissance technologique ,nous restons impuissant ;nous devons rester sur le seuil ,et contempler les espaces à l'aide de sondes qui nous font aller plus loin ; nous pouvons aller plus loin;mais nous avons déjà atteint nos limites ;nous devons nous contenter d'observer ce que les sondes nous renvoie comme image de notre systéme solaire .Ces avancées sont prodigieuses,mais le chemin qui reste à parcourir pour nous acheminer au delà de notre systéme solaire est phénoménal .Que savons nous du reste à venir ?Nos technologies sophistiquées essaye de saisir l'intelligence phénoménale qui agite le cosmos ,nous avons pu dater grâce à la lumière des espaces lointains les dates approximatives de la naissance de l'univers ,pourtant l'espace du ciel est si vaste que nous ne pourrons imaginer le contempler dans sa totalité avant peut être que notre espèce disparaisse.Nous somme installé sur une planète merveilleusement belle,nous n'avons que notre minuscule intelligence pour faire en sorte de la préserver,mais la conscience des dégâts que nous lui faisons subir,ne croît pas proportionellement aux désirs que nous avons de lui soutirer ses richesses.Nous sommes une espèce merveilleuse ,aveugle et conquérante qui risque de disparaître prématurément ,car dominée par des besoins futils.Il nous faut croire au delà de nous même en une cause bien supérieur à la nôtre (celle de la terre et celle des espèces qui la peuple mais aussi en notre propre survie ) si nous voulons subsister quelques temps encore ;car demain nous serons remplacés par des espèces plus adaptées au génie infatigable et destructeur de l'univers.Que restera t'il de notre espèce et du joyaux bleu qui l'héberge ?.Ces écrits seront parti en fumée ,mon âme disparue,errera aux confins de l'univers sans espoir de retour,je serai transformé en dynosaures encore plus fameux que les anciens ,je marcherai sur un autre continent ,je contemplerai en rêve sans pouvoir les déchiffrer les grands panneaux publicitaires ventant les marques de Fastfood favoris de certaines civilisations extra-terrestes ,je contemplerai les milliers de tickets de Loto abandonnés par les pauvres des pays les plus riches dans l'espoir de devenir riche ,il formeraont une couronne de cendres brillantes au dessus de l'océan galactique de mes rêves infantiles.Heureusement je serai mort avant de voir tout ça et ce sera bien mieux ainsi.


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